Chapitre 30

PDV Karma

Il fut décidé que seul Karasuma irait vérifier les différentes planques de la mafia japonaise à Kyoto, enfin celles dans le temps de Koro. Ce dernier continua à nous faire cours, afin qu'on ait nos examens.

C'est dingue quand même, qu'il soit le père biologique de Siyeon ! Quelle était la probabilité pour que cela arrive ?!

Oui enfin bon, ma copine se retrouvait quand même à tremper dans les affaires louches de Koro, alors je ne savais pas trop si je devais lui en vouloir ou pas. Peut-être pas, il a déjà bien assez souffert de ses actes passés. Après tout, il a tout raté de la vie de sa fille et son passé venait de le rattraper, mettant ladite fille en danger. Ce n'était pas nécessaire de lui en vouloir, il doit déjà bien supporter le poids de la culpabilité...

Il fallut donc bien quatre jours supplémentaires avant que Karasuma ne revienne. Un conseil de guerre fut aussitôt mis en place dans notre classe, et à sept heures et demi tapante, on fut tous réunis. Un dimanche matin... un dimanche matin ! Qu'est-ce-que je ne ferais pas pour mon Rayon de Soleil...

Karasuma nous expliqua alors qu'il avait fouillé toutes les planques de Kyoto indiquées par Koro, mais toutes étaient vides. La seule qui était encore habitée était un immense manoir à l'extérieur de la ville. Malheureusement, il n'avait pas pu vérifier si Siyeon y était car il avait sans peine repéré des dizaines de caméras tout autour de la propriété. Il n'avait donc pas pu beaucoup s'approcher. En revanche, il avait entendu deux gardes discuter au sujet de "la fille du traître", Siyeon en avait-il déduit. Même s'il n'avait aucune preuve du fait qu'elle y était, il estimait que les gardes discutaient forcément de la fille de Koro. Il fallait donc monter une opération pour aller la libérer.

"Tu es de la partie Andréa ? demanda Rio.

- Evidemment ! Je ne sais peut-être pas user d'armes comme vous, mais je pratique tous les types de danse enseignés par mon école, dont la capoeira. 

- Tu sais tout faire, c'est pas possible ! fit Terasaka.

- Je suis assez touche-à-tout concernant la danse, un peu comme Si-chan. Sauf qu'elle, c'est... c'est littéralement avec tout, qu'elle est touche-à-tout. Bref, comment on s'organise ?

- On a qu'à dire à nos parents qu'on a organisé une sortie avec notre classe, comme ça on va à Kyoto pour la journée, proposa Kayano.

- Non, il faudrait y aller de nuit.", réfuta Nagisa. "On aura moins de chances de se faire repérer et plus de chances de pouvoir exfiltrer Siyeon.

- Nagisa a raison les enfants, de plus on ne peut pas y aller à plus de vingt. C'est beaucoup trop, on se fera repérer même de nuit, renchérit Koro.

- Il faut se diviser en plusieurs équipes, pour fouiller tout le manoir, réfléchis-je.

- Pas forcément.", contredit Koro, avec un sourire traduisant qu'il avait une idée. "Il suffit de tous les faire sortir en même temps.

- Tu es fou ? Ils vont te tomber dessus ! s'écria Madame Pouffe.

- Justement. Je suis un traître, ils vont tous rappliquer pour m'éliminer. On servira de diversion pendant que les enfants fouilleront le manoir. On passera à l'offensive au plus tôt.. On se donne rendez-vous cette nuit, devant le collège, à minuit. D'accord ?

- Oui !!"

PDV Siyeon

Cela faisait une semaine que je jouais un double-jeu. Une semaine ! Qu'est-ce-que ma classe fabriquait ? Bientôt, ma première mission allait tomber et c'était hors de question que je tue des gens !

Je ne pouvais pas rester plus longtemps. Je devais m'enfuir, au plus vite. Tous les éléments de mon plan étaient en place, j'avais même déjà fait du repérage à l'armurerie afin de savoir exactement quoi prendre avant ma fuite. Il n'y avait plus de gardes depuis plusieurs jours devant ma porte, depuis que je m'étais "rangée" dans la mafia en fait.

Si je partais vers minuit et que je restais discrète, j'aurais assez de temps pour me rendre à la gare de Kyoto la plus proche, en direction de Tokyo. Il fallait juste espérer que l'argent que j'avais sur moi suffirait...

Le reste de la journée, je fis donc en sorte que tout soit prêt pour ce soir. Je rassemblai mes affaires dans le sac que j'avais volé en sortant de cellule et mis ledit sac sous mon lit, pour le cacher, veillai à mettre en charge mon téléphone... le tout sans éveiller les soupçons.

Le soir venu, je montai dans ma chambre et me couchai tôt, programmant mon téléphone pour qu'il me réveille un peu avant minuit. Je pus ainsi dormir quelques heures.

Cependant, alors que j'étais quasiment prête à partir, on toqua à ma porte.

"A cette heure-ci ?! Qui c'est ?!!

- Lee, lève-toi tout de suite ! On est attaqués !", fit la voix de Shinigami.

Je déglutis et inspirai profondément, veillant à prendre une voix endormie.

"J'arrive tout de suite, juste le temps d'enfiler des vêtements.

- Dépêche-toi alors ! Je vais prendre de l'avance, rejoins-nous au plus vite.

- Ok."

Je l'entendis partir en courant et je lâchai un soupir de soulagement. J'attachai mon sac à ma taille et enfilai par-dessus la cape que j'avais cousu. Je récupérai mon téléphone et le glissai dans une poche de mon pantalon, que je fermai grâce à la fermeture éclair. Je sortis ensuite prudemment de ma chambre et me dépêchai de rejoindre l'armurerie, laissée ouverte en raison de l'attaque. J'attrapai un sac à bandoulière servant à transporter les armes pour les missions, d'après Shinigami. Je passai la bandoulière sur mon épaule droite pour faire reposer le sac sur ma hanche gauche, après avoir retiré ma cape. Je remis ensuite le vêtement et récupérai les armes que j'avais repéré les jours précédents : pistolets, couteaux, fusils de sniper (au cas où), kunais, shurikens et chakrams (Shinigami m'avait appris à m'en servir car c'était un peu le même fonctionnement que lorsque je lançais ma poêle pour assommer des gens). Je pris également quelques grenades, par mesure de précaution. Suite à cela, je fermai le sac et rabattis la capuche sur ma tête avant de m'évanouir dans les couloirs du manoir.

Je sortis à l'extérieur par la porte de secours du manoir, afin de ne pas me faire voir. Je pris soin de rester dans les ombres et commençai à avancer prudemment, gardant un oeil sur l'immense pelouse qui ressemblait pour le moment à un champ de bataille. L'obscurité ne me permettait pas de distinguer les participants à ce combat, n'étant pas habituée à me battre dans le noir comme les autres membres de la mafia, mais je parvins néanmoins à repérer le portail, qui était ouvert. J'accélérai le pas tout en restant prudente. Plus je m'attardais ici et plus j'avais de risque d'être vue, et là il en serait fini de ma fuite. 

Alors que je n'étais qu'à quelques pas du portail, le vent me porta une voix bien connue.

"Bordel ! Ils sont beaucoup trop nombreux pour qu'on puisse passer entre les mailles du filet et aller la chercher !!", grogna la voix de Karma.

Aussitôt, je me stoppai et me retournai. Ce n'était pas lui quand même, si ? ... non, impossible. Karma n'aurait pas lancé une offensive sur le manoir comme ça, même pour moi.

Quoique... à la réflexion... il en serait capable.

Maintenant que mes yeux étaient habitués à l'obscurité, je voyais un peu mieux, d'autant plus que la lune était pleine cette nuit. Je vis alors que Karma, Nagisa, Kaede et Rio se battaient contre celui qui semblait être Shinigami. Et il avait clairement l'avantage.

"Préparez-vous à mourir ! Vous ne reverrez jamais votre amie !"

Je récupérai mon yoyo, que j'avais mis dans une poche de ma veste, et glissai un de mes doigts dans le petit anneau à l'extrémité du fil, afin de pouvoir le manier. Je le lançai vers la branche d'arbre la plus proche de mes amis. La petite boulle s'enroula autour de la branche et je tirai légèrement sur les fil pour m'y propulser, comme si c'était un grappin. J'étais désormais accroupie sur la branche d'arbre, plus qu'heureuse de constater que le fil était aussi solide que je l'espérais.

Le yoyo toujours accroché à la branche, je me saisis du fil comme d'une corde et l'utilisai pour me propulser dans le vide et donner un violent coup de pied dans les côtes de Shinigami, au moment où il allait tirer sur mes amis. Je réattéris sur mes pieds, dos à mes amis, et rentrai mon yoyo, le remettant dans ma poche.

"Ah oui, vraiment ? Et si c'était toi, qui mourais ce soir, hein ?"

Sonné, Shinigami se releva et écarquilla les yeux, ayant sûrement compris à ma voix qui j'étais puisque mon visage était caché.

"Lee, qu'est-ce-que tu fais ?! 

- Siyeon ?! s'écrièrent Rio, Nagisa et Kaede.

- Rayon de Soleil ?!"

J'abaissai ma capuche et glissai ma main pour sortir des kunais de mon sac. J'en fis tourner un autour de mon doigt.

"Attends, tu croyais sérieusement que j'allais rejoindre la mafia japonaise, Shinigami ?", rigolai-je. "Même Terasaka est plus intelligent que vous."

Je lançai un kunai, puis un autre, mais Shinigami les évita toutes les deux.

"Je croyais que les liens du sang étaient le plus important pour toi, et que tu voulais tuer tous les agents du gouvernement !!

- Je mentais.", répondis-je sans pitié en lançant d'autres kunais, qu'il évita aussi. "C'est simple, je t'ai menti sur tout, absolument tout. Je jouais la comédie, simplement pour avoir accès à l'armurerie car ce n'était pas avec ma poêle et mon yoyo que j'allais pouvoir sortir vivante de cet endroit ! Et comme quelqu'un à qui je tiens beaucoup me l'a dit un jour, les liens du sang importent peu dans une famille, il faut juste des personnes qui s'aiment. Et j'ai déjà une famille incroyable !"

Je lançai les derniers kunais que j'avais en main et sortis un des chakrams.

"Tu n'es qu'une traître ! Tout comme ton père !!"

Il s'élança vers moi et m'attaqua au corps-à-corps. J'évitai chacun de ses coups, en bloquant certains avec le chakram.

"Faux ! Mon père vous a été loyal pendant très longtemps avant de vous vendre au gouvernement, mais moi je ne vous ai jamais été loyale ! Je ne faisais que mentir, comme je l'ai toujours si bien fait.

- C'est vrai qu'elle a de l'expérience dans ce domaine !", ricana Karma.

Du coin de l'oeil, je le vis assommer un des soldats qui étaient venus aider Shinigami.

"Je ne suis pas une mafieuse, et encore moins une assassin. J'en ai les capacités, c'est vrai, mais nos capacités peuvent être utilisées de manière différente. Et il est hors de question que je les utilise pour faire le mal !

- Je te l'avais dit Shinigami, fit Asano en débarquant.

- Asano ?!!", crièrent mes amis.

Je reculai pour esquiver le coup d'Asano et de Shinigami.

- Tiens, salut Asano !", dis-je avec un faux sourire.

Je lançai mon chakram et il assomma le roux, puisque j'avais exclusivement pris ceux dont la lame ne coupait pas.

"Et au revoir !

- Ils sont trop nombreux, il faut qu'on se tire ! s'écria Rio.

- Hors de question ! Vous ne repartirez pas vivants d'ici !", rugit Shinigami.

Asano avait ramené une dizaine de soldats, et on fut rapidement submergés par le nombre. Je ne pouvais pas me battre contre Shinigami et assommer les soldats en même temps, et le chef de la mafia semblait vouloir m'offrir un aller simple vers ma tombe. Autrement dit, je ne pouvais pas baisser ma garde.

Au bout d'un moment, ils nous mirent violemment au sol et, à la seconde où Shinigami s'apprêtait à nous tirer en plein coeur, quelqu'un débarqua et le désarma avec facilité.

"Ne fais pas de mal à mes élèves, Félix !", menaça Koro.

Le silence plana quelques instants, qui nous permirent de nous relever, même si on commençait à être un peu fatigués.

"Comment peux-tu être en vie ?! hurla Shinigami.

- Euh... vous vous connaissez ? demandai-je.

- Evidemment !", grogna Shinigami. "Tel père, telle fille. Vous êtes exactement pareils tous les deux ! Des traîtres qui doivent mourir !"

Attendez une seconde... Koro est... enfin... mais...

"Attention !"

Je fis violemment tirée en arrière puis collée contre quelqu'un, que je reconnus comme étant Karma. Je connaissais son odeur par coeur.

"K-Karma... Koro est... enfin... comment... balbutiai-je.

- Je pense qu'il t'expliquera tout, mais il faut d'abord déguerpir d'ici. Mais oui, c'est bien lui. 

- Vous ne partirez pas d'ici vivants ! J'y veillerai personnellement !", s'énerva Shinigami

Je me dégageai doucement de Karma et m'avançai aux côtés de Koro. 

"Très bien. Dans ce cas..."

Je sortis une arme à feu de mon sac et la pointai sur Shinigami.

"Lee, ne fais pas ça ! fit Koro.

- Je vais me gêner ! Je te laisse le choix Shinigami, comme tu m'as laissé le choix quand tu m'as révélé la vérité sur mon père : soit tu nous laisses partir, soit je te descend, dis-je froidement.

- Vas-y ! Je parie que tu n'y arriveras pas ! Tu es faible ! me défia Shinigami.

- C'est vrai, je le reconnais. Mais ce n'est pas ça qui m'arrêtera, tu sais pourquoi ? Parce que toutes les pourritures de ton espèce méritent de mourir. J'espère que t'iras en enfer !"

J'appuyai sur la détente et la balle transperça son coeur. Tous les autres soldats s'étaient figés. Je pointai mon arme sur Asano.

"Maintenant à toi. Après tout ce que tu m'as fait, ce ne serait que justice."

Une main se posa sur mon arme et me força à la baisser. Je levai la tête et vis que c'était Koro.

"Ne fais pas ça, tu vas le regretter sinon. Tu vaux mieux que ça, et tu n'es pas une assassin, tu l'as dis toi-même. Si tu appuies encore sur la détente, tu seras une assassin Lee."

Des pas se firent entendre et on vit le reste de notre classe, accompagné des deux autres professeurs. Ils avaient visiblement réussi à venir à bout des soldats, sûrement grâce à Karasuma.

"J'ai appelé des amis qui travaillent au gouvernement.", informa Karasuma. "Il faut qu'on démantèle ce réseau une bonne fois pour toutes."

Ce qui me faisait penser...

Je plongeai la main dans ma poche et en sortis une clé USB.

"J'ai fait une copie de la base de données de Shinigami la nuit dernière, je me suis dit que cela pourrait être utile."

Je la lançai à Karasuma, qui la rattrapa au vol.

"Avec ça, on devrait pouvoir réussir à mettre fin à la mafia japonaise si on s'y prend assez vite.

- Vas-y.", fit Irina. "Koro et moi, on s'occupe des enfants."

Karasuma hocha la tête et partit en courant. Profitant du fait que tous les soldats restants étaient figés, je lançai mon chakram pour tous les assommer.

Karma s'approcha et posa ses mains sur mes épaules.

"Comment tu te sens ? Tu as tué quelqu'un après tout...

- Tout va bien Mon Ange. Il a voulu tuer mes amis et celui que j'aime, il n'a eut que ce qu'il méritait. 

- Tu es sûre ?

- Mais oui !", le rassurai-je, me retournant pour lui faire face. "Ce n'était pas un être humain à mes yeux, et il m'a forcé à rompre la promesse que je vous avais faite, à Andréa et toi. Il méritait de mourir."

Une main se posa sur ma tête et je la levai pour croiser le regard de Koro qui, étrangement, semblait aussi bleu que le mien.

"Lee, je t'interdis d'appuyer sur la détente d'une véritable arme contre des personnes, à l'avenir. Je me suis bien fait comprendre ?

- Je n'aurais pas eu à le faire si je ne m'étais pas retrouvée embarquée dans vos affaires.", répondis-je. "Mais je vous promet que je ne le referai plus. De toute manière, je ne suis pas une assassin. Je ne tue pas les gens, je les rend plus beaux, parce que je suis une styliste."

Il sourit, visiblement rassuré, et retira sa main.

"Et la meilleure qui soit, Rayon de Soleil.", fit tendrement Karma en me caressant la joue. "Tu m'as manqué, tu sais ?

- Toi aussi Mon Ange, tu m'as manqué.", susurrai-je en scellant nos lèvres. "Tu m'as tellement manqué..."

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