Chapitre 14

- Si tu essaies encore de mimpressionner

Il leva un sourcil interrogateur.

- Et cela marche ?

- Totalement, oui.

Elle le suivit dans une petite pièce aux parois métalliques. Lendroit ressemblait à un vestibule mais ne donnait sur rien.

- Je ne comprends pas.

- Dans l'univers de Paul, rien n'est conforme à ce qu'il paraît. Dans le mien aussi, les apparences sont trompeuses.

Elle l'avait compris de la plus douloureuse des façons quand sa maison avait explosé.

- Tu ne devrais sans doute pas dire ce genre de choses à une femme que tu connais qu'à peine. Cela ne contribue pas à instaurer un climat de confiance

Jason se dirigea vers le mur qui leur faisaient face. Il s'y appuya et la paroi se leva lentement. Une autre pièce apparut, plongée dans l'obscurité. Un lointain bruit d'écoulement était perceptible, mêlé aux grincements des rouages permettant à la cloison de monter. Quand celle-ci fut à mi-hauteur, deux silhouettes se détachèrent de la pénombre.

- Sarah, dit Jason tout bas.

En un éclair, il dégaina son arme.

- Ne bougez plus, Paul.

La voix menaçante déchira le silence. Un homme vêtu de noir se tenait au centre de la pièce, serrant une petite blonde par le cou e braquant une arme sur sa tempe. Manifestement terrifiée, Sarah avait du mal à respirer et les larmes inondaient ses joues.

Ils étaient arrivés trop tard.

- Paul, dit Sarah d'une voix tendue à l'extrême.

Rose était capable de distinguer les deux frères. Non seulement ils n'avaient pas la même coupe de cheveux, mais leurs expressions comme leurs façon de se déplacer n'étaient pas tout à fais semblables. Si elle pouvait les différencies, Sarah le pouvait aussi. Impossible d'aimer un homme et d'ignorer ce qui le rend unique. Sarah avait donc appelé Jason Paul, Rose ne comprenait pas pourquoi.

- Que voulez-vous ? Lança Jason.

- Posez vos armes sur le sol. Toutes. Et vous ? Ajouta l'homme en pointant brièvement son revolver vers Rose: Qui êtes-vous ?

Comme elle allait s'avancer, Jason lui intima d'un geste de ne pas bouger.

- Elle est avec moi, répondit-il. Elle n'est en rien mêlée à cette histoire.

- Alors vous avez eu tort de l'emmener avec vous.

Les jambes écartées, l'homme visa le coeur de Rose.

- Qu'elle est votre nom ? Et n'essayez pas de jouer au plus fine avec moi. Ou Sarah Paulson mourra.

L'angoisse étreignit Rose. Elle dut faire appel à toute sa volonté pour ne pas s'effondrer.

- Rose. Je m'appelle Rose.

- Paul, si vous tenez à Sarah ou Rose, je vous conseille de jeter vos armes à terre et très vite. Je ne le répéterai pas. Chaque balle que je tirerai sur elles portera votre signature.

- Allez vous faire foutre. Voici la seul réponse que donna Jason à son interlocuteur.

- Votre réponse me prouve que vous ne prenez pas mes menaces aux sérieux. Dois-je faire du mal à l'une de ces femmes pour vous convaincre ? Rien de plus facile.

Jason hésita un moment avant de s'accroupir pour poser deux pistolets sur le béton.

- Maintenant, nous pouvons discuter, dit-il en se relevant.

- Envoyez-les-moi d'un coup de pied, d'abord.

- Non.

- Vous m'obligez à changer de méthode, gronda son interlocuteur en enfonçant le canon de son revolver dans l'oreille de Sarah.

- Arrêtez.

Jason fit glisser les armes sur le sol vers le malfrat veillant à ce qu'elles soient hors de sa portée.

- Bien. Mais vous allez également me donner celle que vous avez à votre cheville et tout ce que vous avez sur vous.

- Paul, fit Sarah d'un ton implorant.

Ses mains tremblaient, ses yeux brillaient de peur. Elle avait du mal à réprimer ses sanglots. Rose se demanda comment elle parvenait à rester debout.

Jason sortit le revolver à sa cheville et deux poignards qu'il avait glissés dans ses bottes.

- Voilà, satisfait ?

- Retirez votre chemise. Je veux voir votre torse nu.

- A quoi jouez-vous ?

- Je vous imagine très bien avec une arme scotché sur votre poitrine. Je préférerais ne pas prendre de risques.

Jason finit par obtempérer. Chez n'importe qui d'autre une telle soumission aurait pu être interprétée comme de la faiblesse. Mais pas chez Jason. Son torse musclé, ses larges épaules témoignaient de sa force. Il semblait indestructible.

- Qui êtes-vous ? Demanda-t-il.

- Un farceur. J'ai un message pour vous. Mais, avant tout vous allez faire quelque chose pour moi. Levez les mains en l'air.

Jason s'exécuta.

- Très bien, maintenant choisissez.

- Quoi ?

Jason n'avait sans doute pas comprit mais Rose elle avait déjà compris. Elle avait déjà eu à faire avec ce genre de type. Elle avait vu sa folie se développer. Cet homme ne reculerait devant rien pour affirmer sa toute puissance. Le désarroi qu'elle avait éprouvé à l'époque remonta à la surface, avec une violence intacte. Cet inconnu avait décidé de tuer l'une d'elles.

- Vous avez deux femmes. C'est une de trop.

Il pointa son arme sur Sarah avant de la pointer sur Rose.

- A vous de choisir celle que vous préférez.

- C'est moi que vous voulez. Prenez-moi et laissez-les s'en aller.

- Merci mais non.

Jason serra les mâchoires.

- Quand je vous buterai, ni l'une ni l'autre ne vous servira à grand chose.

Il ne chercha pas à impressionner son adversaire. Au ton de sa voix, Rose comprit qu'il le tuerait, en effet. Elle aurait du être terrifié, mais fut surprise de constater que ses paroles avaient l'effet inverse sur elle. Pire encore suite au parole que Jason venait de dire, elle éprouva un sentiment de sécurité et de force.

L'homme secoua la tête.

- Et avec quoi butteriez vous? Vous êtes désormais sans défense.

- Je pourrais vous tuer d'une main.

Pour la première fois l'homme perdit un peu de sa superbe et de son arrogance.

Alors je vais peut-être les tuer toutes les deux avant de vous descendre.

Le pistolet que Rose avait caché sous sa ceinture, dans son dos, lui brulait la peau. Elle mourait d'envie de s'en saisir mais elle devait avant tout s'assurer que Sarah était hors d'atteinte.

Elle fit un pas en avant et déclara : Lâchez la, et prenais moi à sa place.

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