Chapitre 37 : Retour au campement

Chapitre 37: Retour au campement

Christian avait attisé ma curiosité et je ne savais plus quoi penser de tout ses mensonges. Je sentais même que les mensonges sur Randy et mon père pourraient être en parti liés. Tout était tellement compliqué en ce moment et ces secrets ne faisaient que rajouter du compliqué au compliqué.

Assise dans mon lit, je fixai encore et encore cette photo. J'essayai de trouver un détail qui me ferait me rappeler cet endroit. Mais rien ne me venait à l'esprit. Pourtant, j'étais quasiment persuadée d'avoir déjà vu cette caravane.
Finalement, torturée par mes pensées, je finis par m'endormir la photo contre mon cœur.

Le lendemain, un samedi matin, j'étais assise contre Opium dans son box la photo entre les mains. Je l'observai dans tout les sens cherchant une faille ou un détail que je n'avais pas vu auparavant. Pourtant, je ne voyais rien malgré mes investigations. Je soufflai fortement et Opium tourna sa tête vers moi.

Il regarda bêtement la photo avant d'hennir. Je l'observai à nouveau et Opium lécha la dame sur la photo.

"Non mais sérieusement Opium! Tu vas abîmer la photo! Lachai-je, sur le coup."

Mais comme une évidence, tout se dévoila ensuite dans ma tête. Je savais maintenant où j'avais déjà vu ce paysage.

"Opium, tu es un génie! Déclarai-je, en lui tapotant l'encolure."

Je me levai d'un seul coup et sellai Opium. Je montai et pris le départ pour la réserve où j'avais passé mon week-end avec Randy.

Arrivée sur place, j'attachai Opium à une barrière et observai la caravane d'Elmira. La photo devant moi, je comparais la caravane à celle d'Elmira. Elles étaient totalement identiques et rien n'avait changé dans ce somptueux paysage.

J'avançai donc jusqu'à la porte et toquai doucement.
Imposante, Elmira m'ouvrit la porte. Elle paraissait fatiguée et ses rides n'avaient jamais été aussi marquées. Je lui souris tristement, cherchant dans ces traits une quelconque ressemblance avec mon père.

Son visage passa par l'étonnement et la surprise mais son sourire s'étira finalement alors qu'elle m'invitait à entrer chez elle sans un mot. Je m'assis autour de la petite table de la caravane et Elmira se mît en face de moi.

Sans rien dire, je lui tendis la photo qu'elle prit entre ses mains frêles. Je la vis sourire alors que des larmes d'émotion venaient perler sur ses joues. Elle regarda la photo longtemps dans le silence. Quant à moi, je restai aussi silencieuse et observai ses traits et ses réactions. Maintenant que j'y pensais, il était vrai que papa avait toujours eu la peau plutôt mate et des cheveux noirs de jais, ce n'était peut être pas une coïncidence de la nature,

"J'ai trouvé la photo dans un des cartons de mon père... Finis-je, par dire, en souriant tristement.

- Qu'est ce qu'on était heureux à cette époque. Soupira-Elmira, en séchant ses larmes sur ses joues. Je les ai perdu, tous les deux.

- Et moi, j'ai perdu mon père et ma mère. Lançai-je, sur le même ton.

- Pourquoi avez vous laissé votre fils renier sa famille? Demandai-je, encore fatiguée.

- Tu sais, ton père, mon fils était très intelligent. Chez nous, on connaissait pas trop ça, nous. Tout ces cousins avaient déjà des petits boulots et il n'y avait que lui qui s'entêtait avec ses études. J'étais très fière de lui. Expliqua-Elmira, en souriant.

- Mais pourquoi vous a-t-il renié alors? Je ne comprends pas, dis-je, simplement.

- De nombreuses personnes lui ont dit qu'avec un nom comme le sien, il ne gravirait pas beaucoup d'échelons dans la société. Il a donc commencé par changer son prénom et son nom et son père ne l'a pas accepté. Ton grand-père n'a pas accepté que ton père renie ces origines pour son travail. Après ça, ils ne se sont plus parlés pendant des années. Ton grand-père lui a finalement pardonné mais ton père, lui non.

- Mais c'est juste... Fou... Déclarai-je, face à ces révélations.

- Je sais. S'enquit Elmira, avec tristesse. Ton père a toujours eu par la suite des relations compliquées avec nous. Il ne voulait pas que l'on apprenne qu'il était gitan. Pourtant, il nous a quand même présenter ta mère. Quand je l'ai vu la première fois, j'avais peur. Peur parce que ce n'était pas une gitane. Mais au fil du temps, j'ai vu, j'ai vu tous les efforts que ta mère a fait pour essayer de faire revenir ton père ici mais il refusait toujours.

- Il pouvait très bien concilié les deux... Lançai-je, totalement perturbée.

- Il aurait du, tu sais. Souffla-Elmira. Mais bon, quand les hommes gitans décident quelque chose en général ils ne reviennent jamais sur leur décision. À ta naissance, il n'a plus voulu nous voir. Il avait peur que nous nuisions à vos futurs projets et à votre future vie par vos origines. Ta mère était une femme admirable et très souvent elle nous envoyait des photos de toi et même de ta petite sœur à sa naissance. Tu es aussi venu plusieurs fois ici mais tu ne dois pas t'en rappeler. Tu étais si belle et innocente. Je ne t'en veux pas de ne pas t'en souvenir.

- Je suis déjà venue ici? Répétai-je, surprise.

- Oui, attend. S'enquit-Elmira, en sortant une boîte d'un petit placard."

Elle l'ouvrit et me dévoila plusieurs photos. C'était tout simplement moi, moi quand j'étais petite, moi avec ma mère, moi avec elle et son mari. Les larmes me vinrent aux yeux devant toutes ces photos et je souris à travers mes larmes.

"Je sais que cela fait beaucoup à assimiler Mélanie mais je suis vraiment ravie de vous avoir. J'aimerai beaucoup voir Nora aussi. Tiens, c'est mon numéro, ajouta-t-elle, en me tendant un bout de papier, si tu as besoin de quelque chose ou d'un renseignement, n'hésite pas à m'appeler.

- Je vous l'amènerai, promis-je, en lui souriant. Merci beaucoup, Elmira. Je reviens vite."

Je me levai et lui donnai un bisous sur la joue. Elmira me sourit tristement et me raccompagna jusqu'à la porte.

Une fois sorti, je me dirigeai vers la mer avec Opium. Il restait auprès de moi alors que je marchai les pieds dans l'eau. Le vent frais soulevait mes cheveux et me faisait du bien. Mes pensées étaient toutes emmêlées et le sel sur mon visage piquait mon visage mouillé par les larmes.

Mes pensées divaguaient au grès du vent. J'étais une gitane, j'étais une véritable gitane, comme Radouane et Randy. J'étais totalement dessoûlée par tous ces secrets qui sortaient les uns après les autres du passé. J'avais l'impression de découvrir après plus de dix-sept ans d'existence qui j'étais réellement.

Je me demandai aussi si Radouane ou bien Randy était au courant. Au fond, on faisait maintenant parti de la même grande famille même si nous n'avions aucun sang en commun. Étonnement, je me sentais moi même ici avec Opium et le sable sous mes pieds.

Lassé, Opium se jeta dans le sable et je le suivis en souriant. Toujours le regard fixé sur la mer, je ne remarquai que quelques minutes plus tard la présence de Coralia, la femme d'Antonio, le cousin de Randy.

"Elmira vient de tout me raconter... Tu vas bien? Demanda-t-elle, en me serrant dans ses bras.

- Je suis totalement perdue. J'ai l'impression de me découvrir à nouveau, comme si je renaissais. Lachai-je, en m'assaillant à nouveau sur le sable chaud.

- Je te comprend, ça ne doit pas être facile pour toi! En tout cas, ça lui fait tellement plaisir à Elmira. Elle a beaucoup souffert de toutes ces histoires, tu sais. Expliqua-t-elle, en me souriant tristement. Et, je suis désolée pour ton père. Qu'il repose en paix.

- Merci, c'est gentil. Dis-je, tout bas."

Le silence s'installa entre nous et fut rapidement remplacer par le bruit des vagues.
En réfléchissant, une question s'imposa directement dans mon esprit et je lui posai machinalement cette question qui me tordait l'esprit.

"Tu penses que Randy savait pour les liens entre Elmira et moi? Lançai-je, alors que mes cheveux volaient autour de mon visage.

- honnêtement, je ne pense pas. Avança-t-elle, clairement. Il te l'aurait dit si il l'avait su. Il ne t'a presque jamais rien caché et quelque chose comme ça, il te l'aurait forcément dit.

- Tu as raison... Avouai-je, finalement. Est ce que tu l'as vu récemment? Il t'a dit... Quelque chose sur moi?

- Je l'ai vu, oui. Il vient souvent ici depuis quelques mois. M'annonça-t-elle, comme une confidence. Par contre, je ne sais pas pourquoi il t'a quitté mais je suis quasiment sûre qu'il ne l'a pas fait de son plein grès. Antonio sait tout et me cache quelque chose à ce sujet... Apparement, il aurait promis à Randy de ne rien dire... J'ai essayé de lui tirer les vers du nez mais avec lui, c'est peine perdue... Quand Antonio fait une promesse, c'est jusqu'à la mort... Mais si j'apprends quelque chose, je te le dirai, c'est promis. Puis, si tu as besoin n'hésite vraiment pas.

- Merci beaucoup, c'est vraiment gentil. M'enquis-je, en souriant.

- Je vais te laisser, j'ai des choses à faire. S'exclama-t-elle, en se levant.

- Je t'accompagne. Il faut que je rentre. Répliquai-je, gentiment.

- Tu ne veux pas rester dormir? S'enquit-elle, inquiète. Le soleil commence à se coucher.

- Ça va aller... Je ne fais qu'une partie de la route. Avouai-je, en souriant."

Coralia me raccompagna donc tout en discutant tranquillement jusqu'à l'entrée de la réserve. Je montai ensuite sur Opium et m'élançai sur la route puis sur le sentier jusqu'à la cabane de maman.

J'arrivais là-bas assez fatiguée et fit entrer opium à l'intérieur. Je m'affalai contre le corps d'Opium installé contre le paille sur le sol.
Peu de temps plus tard, après avoir refouler mes pensées, mes yeux se fermèrent et je m'assoupis rapidement.

J'étais perdue dans la nuit avec deux hommes qui m'entouraient en uniforme de police. Je ne connaissais pas le premier mais l'autre était tout simplement Randy.

"Mélanie! S'ecria-Randy, d'une voix inquiète."

J'étais encore sous l'effet de l'alcool et je ne comprenais pas très bien leur conversation. Il n'arrêtait pas de dire que j'étais bourrée et qu'il fallait que je rentre chez moi. Sous cette nouvelle pression, je me mis à vomir sur le bord de la route et Randy me tint les cheveux avec ses grosses mains que j'aimais tant.

"Qu'est ce qui t'as pris de faire ça Mélanie? Tu es totalement inconsciente! Répéta-Randy, soucieux.

- Ran...Dy... Furent les seules paroles qui sortirent de ma bouche."

Les deux hommes me montèrent dans la voiture et je mis peu de temps à comprendre que j'étais à l'arrière de la voiture tout près de Randy. Celui-ci attacha ma ceinture puis la sienne.

"Ne t'inquiète pas, tout va bien! Murmura-Randy, en essayant une larme qui avait coulé sur ma joue."

Il déposa ensuite ma tête contre son épaule et me chuchota doucement : "Dors Mélanie."
Je fermai donc les yeux, docile, et avant que ma vision se trouble, j'entendis sept petits mots chuchotés à mon oreille :
"Je suis désolé... Je t'aime Mel."

Soudain, ma vue se troubla et j'ouvris en grand les yeux. J'observai les alentours et remarquai que j'étais tout simplement dans la cabane de maman avec Opium.

Tout ça, n'était qu'un rêve, pensai-je, en reprenant mes esprits.

Puis, peu à peu, je compris. Ce n'était pas un rêve mais un souvenir que l'alcool avait effacé. Je savais enfin ce qui s'était passé durant cette soirée ou j'avais fini soule au bord de la route.

Papa m'avait bien menti et Randy m'aimait toujours. Pourquoi était-il donc parti? Était ce toujours cette histoire avec Alessandro, son ancien chef? Il fallait que je creuse cette piste et j'étais maintenant déterminée à découvrir tout ce qui se tramait derrière mon dos.

#Que pensez vous de la discussion avec Elmira?
Mélanie a maintenant beaucoup d'éléments entre ses mains pour obtenir la vérité. Pensez vous qu'elle va la découvrir elle même ou que quelqu'un va l'aider?

#Nl'oublier pas de donner votre avis et de voter! Merci pour votre soutien et des bisous <3

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