Chapitre 33 : Mensonges et premier secret dévoilé


Chapitre 33 : Mensonges et premier secret dévoilé

Après une bonne heure, Nora était épuisée et sans que je ne lui demande, nous primes le chemin du retour. Il était déjà tard, presque sept heures du soir lorsque nous passâmes la porte de la maison. Papa avait déjà préparé le dîner et nous primes donc le repas tous les trois.

"Je n'arrive pas à joindre Clarisse au téléphone! M'enquis-je, en mimant un sourire triste.
- ah bon? S'enquit-papa, visiblement mal à l'aise.
- oui... Pourtant on ne s'est pas disputé. Je commence sérieusement à m'inquiéter. Dis-je, faussement.
- j'appellerai ses parents, si tu veux. Rétorqua-papa, légèrement sur la défensive.
- oui, j'aimerai bien s'il te plaît. Ajoutai-je, tristement. Je compte sur toi, papa."

Le reste du repas fut tendu mais Nora amusait notre petite famille en racontant ses aventures à l'air de jeux. Cette petite était une véritable bouffée d'air frais pour nous. Elle était celle qui consolidait nos liens et les soudait à nouveau quand ils étaient brisés.

Après avoir regardé le Roi Lion avec Nora, je m'éclipsai dans ma chambre. Pour une fois, aucune mauvaise pensée ne vint m'assaillir et je tombai directement dans le sommeil.

Il faisait nuit et j'étais là, complètement bourrée. Je marchais sur la route une bouteille à la main, et ma gorge me brûlait à chaque gorgée.
Une voiture passa devant moi, puis une seconde fois. Elle s'arrêta à mon niveau et deux hommes en sortirent. Ils avaient tous les deux des uniformes de police et l'un d'eux était Randy. Oui, c'était lui, j'en étais sûre.
Il s'approcha en m'appelant mais je me retournai et...

Je me réveillai en sursaut toute transpirante de sueur. Je filai me mettre un peu d'eau sur le visage, déboussolée par les visions que j'avais eu durant mon sommeil. J'en étais sûre : ce n'était pas un rêve, c'était réel. Je le sentais au fond de moi, je sentais que ce que j'avais vu c'était déjà déroulé dans le passé.
J'en avais maintenant l'ultime conviction. J'avais bien vu Randy cette nuit là. Mais que pouvait-il bien faire en uniforme de police? Qui était-cet homme qui l'accompagnait?

Tourmentée, je finis tout de même par me rendormir quelques minutes plus tard.

Quelques jours plus tard, j'avais reçu un surprenant appel de Clarisse.

"Salut, Mélanie. C'est Clarisse! S'enquit-elle, à l'autre bout du combiné.
- oh Clarisse! Tu m'as fais peur. Dis-je, faussement.
- je suis désolée mais j'avais perdu mon téléphone, je ne l'ai retrouvé que hier. Mentit-elle.
- tu l'avais laissé où? Questionnai-je, intriguée.
- dans mon jardin, bêtement. Rit-elle, fortement.
- j'étais tellement bourrée samedi soir que je ne me rappelle plus de rien! Qu'est ce qu'il s'est passé ? Demandai-je, pour être sûre qu'elle me mentait.
- je t'ai vu sortir de la boite en pas très bon état, je t'ai récupéré, puis je t'ai ramené chez toi. M'expliqua-t-elle, en essayant d'être le plus calme possible.
- oui c'est ce que mon père m'a dit. Repliquai-je. Mais...
- Tu viens à l'entraînement de samedi? Demanda-t-elle, pour couper la conversation.
- oui, j'y serai. Finis-je, agacée.
-On se voit là-bas alors, bisous. Dit-elle, avant de raccrocher."

Je jetai avec hargne mon téléphone sur mon lit. Cette fille était une menteuse née. Elle l'était déjà au collège quand nous étions dans la même classe. Elle avait développer un don d'actrice pour le mensonge mais sa petite histoire l'avait grillé. Elle détestait aller dehors, elle n'y allait jamais, sauf pour monter à cheval. En plus, elle qui aimait parler, avait couper la conversation rapidement sentant que je la questionnai un peu trop. Cela confirmait bien le fait qu'elle avait menti, tout comme mon père. C'était maintenant une certitude.

Les jours passèrent sans qu'aucune vision ne vint à nouveau perturbée mes rêves. Le début du mois de mai fit son apparition avec ses ponts et son soleil doré.
Les cours s'accumulaient les uns après les autres. Les professeurs étaient anxieux et plutôt stressant face aux épreuves du baccalauréat qui approchait peu à peu.

Nous étions le premier mercredi de mai et j'avais aujourd'hui décidé que j'affronterai Radouane. Je savais qu'il connaissait des choses que j'ignorais et j'espérais le convaincre de tout me dire. Je partis donc tôt en direction du lycée en prenant soin de prendre les rues les plus animées. C'était ce que je faisais maintenant depuis mon agression. Je n'étais plus tétanisée par la peur mais à chaque fois que j'approchais de la ruelle, j'étais prise de tremblement et d'une peur surhumaine que tout cela se reproduise.

Une fois arrivée au lycée, je cherchais immédiatement Sonia des yeux et la trouvai bien évidement avec Radouane. Elle était assise sur lui et ils discutaient tranquillement. Quand ils me virent arriver, Sonia m'offrit un large sourire alors que Radouane ramassa ses affaires comme pour partir. Il m'esquivait depuis déjà un moment, mais là, je ne le supportai plus. J'accélérai et lui bloquai le passage.

"Arrête de m'éviter Radouane, ça me fait mal tu sais. Dis-je, tout bas.
- je suis désolé... C'est juste que ... Je sais pas, j'avais peur que tu me pauses des questions auxquelles je n'ai pas la possibilité de te répondre. Expliqua-t-il, tristement.
- je comprends mais... Mets toi à ma place, enfin mettez vous à ma place! Je suis complètement perdue. Je ne comprends plus rien à rien. Tout le monde me ment... Randy, toi, et même mon père. J'en peux plus de vivre dans le mensonge. M'écriai-je, gravement.
- je sais, Mélanie. Mais j'y peux rien moi. Je tiens juste la promesse que j'ai donné à mon frère. Annonça-t-il, encore une fois.
- qui est Alessandro ? Demandai-je, sans écouter ce qu'il venait dire.
- comment tu le connais? Dit-il, inquiet.
- réponds d'abord à ma question! Lancai-je, déterminée.
- un homme mauvais. Rétorqua-t-il, en serrant les dents. À toi, maintenant.
- c'est Ilyès qui m'en a parlé. Avouai-je, en baissant les yeux.
- Ilyès? Il a vraiment rien dans le crâne celui-là. Qu'est ce qu'il t'a dit d'autres? Questionna-t-il, énervé.
- je... Je ne te dirai pas. Dis-je, fermement.
- dis moi, et je te donne de ses nouvelles. Promit-il, en me fusillant du regard."
- tu me fais du chantage! M'exclamai-je, ahurie."

Il me regarda un instant, les sourcils froncés. Il était énervé et à cet instant là, il ressemblait énormément à son frère. Si bien que j'en perdis mes moyens.

"Rien, il m'a dit que Randy aurait du m'en parler... Expliquai-je, sans conviction.
- heureusement. Soupira-t-il, toujours en colère. Quel boulet celui-là!
- et pour ta gouverne, je sais que Randy va bien. Dis-je, dans un souffle."

Radouane me regarda bizarrement et toute trace de colère s'évapora de son visage. Il était maintenant plus surpris et anxieux.

"Comment ça? Il t'a appelé, finalement? Lança-t-il, en souriant.
- non... Parce qu'il le devait? M'enquis-je, en lui offrant un faible sourire.
- oui, mais apparement il ne l'a pas fait. Rétorqua-t-il, déçu. Mais alors, comment...?
- tout le monde me ment depuis des mois, mais sache que je ne suis pas idiote. Mon père m'a menti, il m'a dit qu'un samedi soir, une amie m'a ramené de boite parce que j'étais complètement bourrée. Pourtant, je suis sûre que ce n'est pas elle mais Randy qui m'a ramené. Il avait un uniforme, un uniforme de police. Je le sais, j'en suis sûre. Je me demande même si mon père n'a pas passé un accord avec Randy pour me raconter cette fausse histoire! Débitai-je, d'un trait."

Le regard de Radouane se fit perçant mais il prit une expression de marbre pour ne laisser passer aucune émotion.

"Ce n'est pas possible, tu devais vraiment rêver ou être complément soule à ce moment là. Finit-il, par dire, en me fixant.
- tout ce que tu pourras me dire ne me fera pas changer d'avis Radouane, je sais ce que j'ai vu, point. Lachai-je, fermement.
- bien, c'est bon alors, tout est clair? Demanda-t-il avec humour.
- rien ne l'est, mais... Je sais que ce n'est pas forcément ta faute... Donc je te pardonne, à condition que tu ne m'ignores plus comme ça! Annonçai-je, en faisant la moue.
- ça me va, et on ne parle plus de cette histoire. Ajouta-t-il, avant de me prendre dans ses bras amicalement."

Je le serai contre moi, même si l'idée de ne pas pouvoir en parler avec lui ne me plaisait guère. Pourtant, je n'avais pas le choix. J'avais échoué. Enfin... Pas totalement. Sa réaction quand j'avais prononcé le prénom de Alessandro avait été flagrante. Il y avait quelque chose en rapport avec lui, j'en étais de plus en plus convaincue et je devais chercher des réponses de ce côté là.

"Fais attention à toi, Mel. Et surtout, ne cherche jamais après Alessandro. C'est une question de vie ou de mort. Souffla-t-il, à mon oreille, alors qu'il m'était fin à notre étreinte."

Il me déposa un bisous sur la joue et sans dire un mot de plus, il rejoignit Sonia qui l'attendait un peu plus loin. Je restai sur place, immobile, et une nouvelle fois perdue face à ces mots.
"Une question de vie ou de mort" avait-il dit. Cet homme était vraiment dangereux et vu les paroles de Radouane, je n'allais pas me risquer à le rechercher finalement. Je tenais à ma vie un minimum pour m'empêcher de me jeter dans la gueule d'Alessandro.
De tout façon, il y avait bien d'autres moyens pour que je trouve la vérité et j'étais persuadée que je finirai par y arriver.

La matinée passa au ralenti, puis je sortis manger avec Lucia et sa copine à midi dans une petite brasserie pas loin du lycée. Nous avions papoté une bonne partie de l'après-midi, puis j'étais parti pour aller chercher Nora à l'école.

Je marchai tranquillement sur le chemin de l'école quand la sonnerie de mon téléphone me sortit de mes pensées.


#Que pensez vous de Clarisse et du père de Mélanie?
À votre avis quel est le premier secret dévoilé, selon vous?
Que pensez vous de la réaction de Radouane? (Vous aimez ce personnage?)
J'attends vos réponses!

#Merci beaucoup pour votre soutien, vos votes, commentaires et lectures! Des bisous ❤️

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