Chapitre 13 : Cabane dans la forêt

Chapitre 13 : Cabane dans la forêt

Nous avions repris la route, Opium et moi. Opium avançait doucement avec la fatigue et le chemin en pente. Nous finîmes par arriver à la cabane.

La cabane était une sorte de chalet en bois, avec une petite terrasse. Elle appartenait à maman. Le chemin était privé, comme une partie du sentier.

Je passai la porte trempée avec Opium. Maman avait prévu à l'intérieur un emplacement pour deux chevaux. Opium s'en alla directement sur la paille, situé au fond de la cabane. Je lui enlevai sa selle, son tapis, le brossai et le laissai s'assoir.

Cela faisait longtemps que je n'étais plus venu ici. J'allumai sur le compteur l'électricité et l'eau. Ma bouteille était presque vide. La cabane possédait deux fenêtres, une sur le côté et une autre sur le devant. À l'intérieur, il y avait un canapé clic-clac rouge, un évier avec un frigidaire, une étagère pleins de vieux livres, une grande armoire rouge et quelques photos étaient étalés sur les murs. Des photos de maman, de papa, de moi et même de ma petite sœur.

"Qu'est ce que nous étions heureux à cette époque" pensai-je

Le fond de la cabane était spécialement aménagée pour y mettre deux ou trois chevaux. C'était une sorte de box immense rempli de paille. Sur le côté du box, on y trouvait des attaches pour accrocher le matériel d'équitation ainsi qu'un caisse contenant pleins d'accessoires de soin pour les chevaux.

Il commençait à faire froid dans la cabane, maman avait oublié d'installer un chauffage à l'époque où elle y venait. Je décrochai les sacs à dos de la selle et les posai sur le canapé. Ensuite, je bus un peu d'eau fraîche provenant de l'évier et j'installai la nourriture que j'avais emmené dans les placards situés au dessus de l'évier.

Opium hennit. J'allai prendre trois grosses couvertures de laine dans l'armoire. J'en posai une sur Opium, et une sur le sol. Je m'enroulai toute entière dans la dernière. Elle sentait encore l'odeur de maman après toutes ces années. Je m'adossai contre Opium qui s'était allongé. Sentant ma tristesse, il me caressa l'épaule avec son museau. Je lui rendis sa caresse en lui tapotant l'encolure.

L'orage reprit. Les éclairs tapaient le sol. La pluie se faisait forte. Elle tapait sur le toit de la cabane. Opium ne paraissait pas affoler. Ma présence le rassurait. Je me calai encore un peu plus contre lui. Alors que la pluie continuait à battre et à tomber et que les coups de tonnerres défilaient, les larmes roulèrent à nouveau sur mes joues. Je pleurai longtemps avant de m'endormir, épuisée, contre Opium.

Point de vue de Randy

Je venais enfin d'arrivée chez mes cousins. C'était une sorte de grand camps, très proche de la mer, à vingt kilomètres seulement de la sortie de la ville. Le camps était constitué de plusieurs maisons en bois, et d'une grande caravane, appartenant à la doyenne de notre groupe. Elle s'appelait Elmira et elle avait maintenant 67ans. Elle avait toujours habité dans cette roulotte et nous considérait tous comme ses enfants. Mes grand-parents à moi étaient morts du côté paternel comme maternel c'est pourquoi tous ici, nous la considérions comme notre grand-mère. Mes grand-parents maternels s'étaient installés ici quand ils étaient jeunes, avec leur couple d'ami Elmira et son mari. Ils avaient arrêtés de voyager en caravane pour se poser et élever leur enfants dans un endroit propice.

Mes parents étaient arrivés depuis un petit moment déjà et avait déposé mes valises dans ma maison en bois. Chaque famille en avait une. Ensuite, chaque enfant avait construit une maison pour sa future famille. J'avais construit la mienne l'été dernier.

J'entrai à l'intérieur, posai mon casque puis ressortis aussitôt. Je retrouvai devant le grand enclos à chevaux, Radouane avec Éclair, son cheval noir ébène et ma jument, Pica. Pica vint vers moi alors que j'entrais dans l'enclos. Je lui donnai un sucre et me tournait vers Radouane.

"Tu l'as vu? Demanda-t-il inquiet.

- oui... Dis-je durement, elle pleurait...

- t'inquiète pas frère, ça va aller, tenta-t-il, en me tapotant l'épaule."

Toute la volonté du monde ne pourrait pas me rendre heureux, à cet instant. Malgré le regard impassible que j'essayais de maintenir, j'étais mal. Malgré que je fasses souvent le dur, avec elle, c'était différent. Elle me manquait déjà, alors que cela ne faisait qu'une heure qu'elle était loin de moi.

Je partis avec Radouane dire bonjour à mes cousins qui m'accueillirent heureux. Le soir, on fit un grand repas autour d'un feu, avec tous les habitants du camps, c'est à dire, mes cousins, mes tantes, mes oncles, mes parents, mes frères, Elmira et un autre couple qui s'était installait récemment. J'étais chez moi ici, et pourtant mon cœur était à des kilomètres de là, dans mon ancienne ville, auprès d'elle.

Je fus sorti de mes pensées par mon cousin Antonio, qui me préposait à boire.

"Arrête de te torturer l'esprit, Randy, tu la reverras celle a qui tu penses, soit en sûr! Me chuchota-t-il avec sa grosse voix."

Antonio avait deux ans de plus que moi, mais il me connaissait mieux que personne. Il avait toujours eu les mots avec moi. Il avait toujours réussi à me cerner, et j'étais assez proche de lui. Il s'était marié, il y avait quelques mois avec Coralia une gitane italienne. Elle était très blonde, très typée, et des yeux noirs. Antonio n'avait jamais caché qu'il l'aimait. Il était même capable de le crier devant toute notre petite assemblée. Je l'admirais pour cela. Moi, j'en n'étais incapable. Même seul avec Mélanie, je n'avais pas les mots faciles.

Je participai un peu au repas, sous l'œil attentif d'Elmira qui me força à reprendre plusieurs fois de la viande. Selon elle, j'étais beaucoup trop maigre pour un homme dans l'âge de se marier. Elle me faisait rire, mais j'avais beaucoup de respect pour elle, et ces paroles étaient des ordres.

Mon portable se mit à sonner. Le numéro était inconnu. Je fus un peu déçu. J'espérais que ce soit Mélanie.

"Antonio, je reviens. Lui dis-je, tout bas."

Je me levai et m'éloignai un peu du groupe.

"Allo! Répondis-je

- sale garçon! Tu vas me ramener ma fille immédiatement ou je te jures, que je ferai pire que d'expulser ta famille! Cria le père de Mel, à l'autre bout du fil

- je crois que j'ai accepté trop de choses de votre part, monsieur. J'ai quitté avec ma famille mon domicile, je ne suis plus avec votre fille, et vous m'appelez pour m'insulter? Non mais j'y crois pas! Vous vous prenez pour qui, sérieusement? M'énervai-je"

Je raccrochai directement à bout de nerf. Cet homme était tellement immature et raciste que j'en devenais fou. Pourtant, je me devais de le respecter, il était plus vieux que moi, et c'était le père de Mélanie. Même si elle le critiquait et le détestait, au fond d'elle, elle l'aimait comme tout enfant aime son père.

Je mis un point dans la barrière de l'enclos à chevaux sur laquelle j'étais adossé, provoquant une fissure. Le numéro rappela dix minutes plus tard.

"Oui, je vous écoute, Déclarai-je sur la défensive

- je suis désolé de m'être emporter de la sorte, mais je croyais que Mélanie s'était enfuie avec vous. Dit-il, inquiet.

- Comment ça? Elle n'est pas chez vous? Demandai-je, inquiet à mon tour.

- Non, on s'est disputé et elle en a profité pour partir. J'essaye de l'appeler mais elle ne répond pas. Je m'inquiète vraiment surtout qu'il pleuvait, tout à l'heure. S'enquit-il"

Justement, la pluie commençait à tomber. Je me réfugiai chez moi, en cherchant où Mélanie avait pu aller.

"Mais où a-t-elle pu aller! Cria son père à travers le combiné

- je ne sais pas... répondis-je, de plus en plus inquiet. Je vais réfléchir, et si j'ai des nouvelles ou des idées, je vous appelle. Finis-je par dire.

- Merci, concéda-t-il, je me suis peut être tromper sur ton compte finalement."

Il raccrocha. Je regardai les messages que j'avais reçu sur mon téléphone. Il y en avait un de Mélanie.

"Je t'aime. Et ça, ne l'oublie pas. J'ai décidé de partir moi aussi. Rien ne me retient dans cette ville. Je t'aimerai toujours quoiqu'il arrive. Et je te promets qu'on se retrouvera bientôt."

Son message m'interloqua. Elle m'annonçait ici même qu'elle avait fuit. Mais où avait-elle bien ou aller? Je réfléchissais allongé sur mon lit. Radouane débarqua dans ma maison.

"Qu'est ce qu'il se passe? Demanda-t-il devant, ma mine défaite.

- Mélanie a fuguée... Déclarai-je, son père ne sait plus où la cherchait, il m'a même appelé."

Radouane s'assit à côté de moi, comme pour m'apporter son soutien. Qu'en à moi, je réfléchissais. Puis, soudain, en regardant à travers la fenêtre l'enclos à chevaux, j'eus une illumination.

"Je crois savoir où elle est! Annonçai-je en prenant ma veste.

- appelle moi dès que tu as du nouveau, je t'attendrai. Répondit mon frère."

Je lui fis un signe de tête, puis me dirigeai vers l'enclos à chevaux. Je pris Pica et la préparai à balader.

Dix minutes plus tard, j'étais sur la route. Je ne pensais plus qu'à elle, je ne pensais plus qu'à la retrouver et à la serrer dans mes bras.

#Que pensez vous de cette partie dans le Point de vue de Randy puis Mélanie? ;)

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