Chapitre 12 : Fugue
Chapitre 12 : Fugue
Je me mis à courir comme une dingue en direction de la maison. Papa rentrait plus tôt le vendredi soir, et il récupèrerait Nora. Quand j'arrivai devant notre immense bâtisse, sa voiture était là. J'entrai dans la maison après avoir ouvert la porte avec mes clés.
"Papa! Hurlai-je"
Je déboulai comme une folle furieuse dans le salon. Mon père était là, tranquillement assis, à regarder une émission à la télévision. Cette scène me fit mal. Il avait expulsé une famille entière, des personnes qui n'avaient rien faits, et il était là, tranquillement, à rêvasser. Il n'avait donc aucun remord? Aucun regret? Il ne les connaissait même pas; comment pouvait-il les juger comme néfaste?
"Je te hais! Tu es qu'un égoïste... Tu ne mérites même pas que je te parle! Criai-je
- Premièrement, tu vas baisser d'un ton, avec moi Mélanie, tout de suite! Deuxièmement, tu vas te calmer, et... Dit-il, posément.
- Non, mais c'est pas... Le Coupai-je
- Et troisièmement, tu vas m'expliquer tout ça, beaucoup plus calmement! Décréta-t-il.
- Franchement, je te comprends pas! Tu ne le connais même pas! Comment as-tu ou faire ça! Je... M'exclamai-je, irritée.
- Mais de qui parles-tu, je ne comprends rien, et arrête de me parler sur ce ton, Mélanie! S'énerva-t-il.
- De mon copain et de sa famille que tu as expulsé sous prétexte que tu les trouvais néfaste pour ta fille! Déclarai-je, énervée.
- Ah, c'est donc ça! Écoute moi bien Mélanie, ce garçon n'était pas fait pour toi, il n'est pas comme nous, tu vaux beaucoup mieux ma chérie! Dit-il posément.
- Comment tu peux le savoir, hein? Dis moi! Tu ne les connais même pas! Tu n'as même pas essayer de le rencontrer! Tu juges, alors que tu m'as toujours appris à ne pas le faire! Je ne te comprends plus. Qu'est ce qu'il t'as pris? Tu as jeté une famille entière dehors, tu leur as enlevé leur maison, tout ce qu'ils avaient, comment as-tu pu faire ça? Rétorquai-je, en criant.
- Bon, ça suffit comme ça, Mélanie! Tu t'arrêtes, l'affaire est close. Coupa-t-il.
- Peut-être pour toi, mais pour moi non! Je ne lâcherai pas, t'entends? Jamais je ne le lâcherai! Hurlai-je."
Tout à coup, je sentis un échauffement au niveau de ma joue. Mon père venait de me gifler. C'était la première fois qu'il le faisait. Je le regardai, les yeux grands ouverts alors que les larmes me montaient. Mon père paraissait surpris de son geste et regarda ma joue, étonné. Il pris un instant un air de compassion puis redevint sérieux.
Nora arriva dans le salon. Elle pleurait. Elle n'était pas habituée à la violence.
"Maintenant, je ne veux plus entendre parler de ce garçon et de cette histoire, c'est clair? Je veux plus te voir, va dans ta chambre!" Cria-t-il, sans remords."
Je lui jetai un regard haineux alors que les larmes commençaient à couler sur mes joues chaudes et m'enfuis dans ma chambre. Je fermai la porte à clé, et me laissai glisser contre celle-ci en pleurant.
Je me sentais seule. J'avais perdu l'homme que j'aimais et je ne reconnaissais plus le premier homme de ma vie. Les larmes coulaient une à une sur mes joues. J'étais perdue. Je voulais lui écrire. Je voulais écrire à Randy, et l'appelais pour entendre sa voix. Mais pour lui dire quoi? Que mon père n'avait aucun scrupule? Je ne pouvais pas. Je restai alors un moment comme ça, dans le noir de ma chambre. Seul mes volets laissaient échappés un mince filet de lumière du soleil couchant.
Je me levai, prise d'un élan soudain. Je pris un gros sac à dos et ouvrit mon armoire. Je jetai dans le sac de nombreuses affaires, dont notamment des gros pulls et des jeans. Je pris ma lampe de torche sous l'oreiller, mon chargeur de téléphone, ainsi que mes papiers d'identités. Je mis tout ça dans un autre sac à dos. J'y ajoutai quelques affaires de toilettes.
Ensuite, discrètement, je me rendis dans la cuisine. Il n'y avait personne. Mon père devait être en haut avec Nora. Je pris plusieurs paquets de biscuits, une bouteille d'eau et des sandwichs à emporter. Je retournai dans ma chambre, et posai tout dans le sac. Voilà, c'était prêt.
À travers la grande porte vitrée de ma chambre, je me glissai à l'extérieur, et rejoignis le jardin. Arrivé au box d'Opium, je le préparai, le brossai, le peignai, le sellai, et attachai les sacs à dos à la selle.
19h30. Mon père allait bientôt se rendre compte que je n'étais plus dans ma chambre. Je me dépêchai de monter sur Opium.
"On part Opium, avance. Chuchotai-je à son oreille."
Il s'avança doucement puis accéléra un peu à la sortie du jardin. Il se mît à pleuvoir. J'enfilai mon Kway quand j'entendis qu'on m'interpellait.
"Mélanie! Reviens ici! Mélanie! Hurla mon père, sous la pluie."
Je ne me retournai pas et demandai à Opium d'accélérer. On se retrouva rapidement sur la grande route nationale, puis à la sortie de la ville, je tournai à gauche et pris un sentier de forêt. La pluie continuait à tomber, et Opium était tout mouillé. Nous avancions toujours sur le sentier de terre. Je tournai à droite comme dans mes souvenirs. Opium connaissait lui même le chemin, on l'avait fait temps de fois. Ce n'était pas n'importe quel sentier. C'était celui qui menait à la cabane de maman.
Nous étions très proche de la cabane car il nous restait moins d'un quart d'heure de route. Je laissai Opium se reposer sous un arbre alors que la pluie avait cessé. Je regardai mon téléphone et vis que j'avais plusieurs appels en absence de mon père, et un message de Lucia. Lucia me demandait si j'avais enfin pu voir Randy. Les larmes me remontèrent aux yeux, il était vraiment parti. Je décidai de lui envoyer tout de même un message.
"Je t'aime. Et ça, ne l'oublie pas. J'ai décidé de partir moi aussi. Rien ne me retient dans cette ville. Je t'aimerai toujours quoiqu'il arrive. Et je te promets qu'on se retrouvera bientôt."
#Que pensez vous de ce chapitre ? Du départ de Mélanie, et de sa dispute avec son père? Comment trouvez vous leurs comportements?
#Voter, Commenter et donner vos avis, svp ! Merci pour toutes ces lectures qui me font très plaisir :)
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