Chapitre 6

« Bon. D'après toi, par qui devrions nous commencer ? s'enquit Charles auprès du jeune policier.

- Eh bien, je ne connais pas tout les habitants, répondit Leonardo, un peu embarrassé de toute la confiance que témoignait le détective à son égard.

- Très bien, je vais te faire une liste ! s'exclama Charles derechef.

Il griffonna quelques mots sur une feuille puis tendit au jeune homme les informations suivantes :


Liste de suspects ou témoins à interroger :

- Colonel Arthur Merlot ; 1er étage ; 53 ans.

- Richard Legallois ; 3e étage ; 24 ans.

- Malika Durand ; 4e étage ; 36 ans.

- Lucie Durand ; 4e étage ; 4 ans (fille de Malika).

- Marie O'Kolmes ; 4e étage ; 43 ans.

- Monique de Froncendré ; 5e étage ; 83 ans.

- Pierre Duval ; concierge ; 46 ans.

- Alice Delamare ; femme de ménage ; 27 ans.


Leonardo parcourut la liste une première fois, mais s'arrêta très vite.

- Il n'y a personne au deuxième étage ?

- Fermé pour rénovations depuis plus de dix ans, répondit laconiquement Charles. tu n'as pas vu les écriteaux ?

- Non. Et au troisième, il n'y a que Richard ? 

- Oui, les deux autres appartements sont inoccupés. Et avant que tu me poses la question, ajouta Charles avec un demi-sourire qui en disait long sur sa satisfaction quand à la perspicacité de Leonardo, le cinquième étage est occupé tout entier par Monique.

- D'accord. 

Il reprit sa lecture en fronçant les sourcils puis déclara :

- Je pense qu'il faut interroger la femme de ménage en premier - si elle s'est remise.

- Tu es sûr ?

- Apparemment je ne devrais pas, réfléchit Leonardo qui avait soudainement un doute. Ce n'était pas la bonne réponse ?

- Il n'y a pas de bonne réponse, juste différentes méthodes. Et la plus efficace consiste encore à commencer par le concierge.

- Pourquoi ? demanda le stagiaire, son cerveau tournant à plein régime pour essayer de percer la logique du détective irlandais.

- Tu sembles partir du principe c'est quelqu'un de l'immeuble qui a commis le crime. Mais si l'assassin était une vieille connaissance d'Hector, qu'il avait perdu de vue ? Quelqu'un qui lui en voulait et qui aurait fini par remonter sa trace pour se venger enfin d'une quelconque mauvaise plaisanterie que ce dernier lui avait faite il y a des années ? Si quelqu'un est rentré aux Hortensias en prétextant je-ne-sais quelle visite, ce n'est certainement pas de la bouche de la femme de ménage que nous l'apprendrions ! 

- C'est vrai, reconnu Leonardo d'un ton où perçait la déception de ne pas l'avoir deviné seul. Je vais chercher Pierre Duval, alors ?

- Deux petites minutes. » 

Charles jeta un bref coup d'œil à sa montre - qui ne le quittait décidément jamais - puis tira, poussa tant bien que mal le lourd bureau d'Hector pour le mettre devant la porte d'entrée, et déplaça trois chaises ; deux qu'il positionna d'un côté du secrétaire et une en face d'eux. il empila des feuilles sur la table, rangea les pièces à convictions (mouchoir, couteau...) dans le premier tiroir et s'épongea le front en observant sous tous les angles la pièce qu'il avait reconvertie en bureau privé. Après avoir rectifié la position d'une chaise qui avait le malheur de ne pas être alignée avec sa semblable, il regarda à nouveau sa montre et décréta avec une pointe de contrariété :

« Je suis en avance. Mais ça ne fait rien, tu peux aller chercher le concierge. »

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE



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