Chapitre 24: Au bord du virage
PDV Ran
Alors que j'appelais Shinichi-Kun pour qu'il vienne nous aider dans cette affaire, j'entendis sa sonnerie dans la chambre de mon père. Je fronçais les sourcils. Mon père avait-il changé de sonnerie alors que je n'étais pas au courant ? Je me levais du lit et sortis de ma chambre, courant presque dans la chambre de mon père qui était parti travailler sur une affaire avec l'équipe de l'inspecteur Megure.
J'ouvrais la porte de sa chambre, allumais les lumières et vit le téléphone de Shinichi-Kun posé tranquillement sur la table de chevet de mon père. Je m'avançais en tremblant vers la table de chevet et en tendant la main vers le téléphone que je pris en main.
Je relevais son clapet de téléphone et je vis avec stupeur la même image que j'avais en fond d'écran, celle de notre premier rendez-vous. Je sentis des larmes traverser mes yeux et couler sur mes joues. Que faisait ce téléphone sur cette table ? Je regardais l'endroit où était posé le téléphone de Shinichi-Kun et vit les affaires de Conan-Kun juste à côté. Je fronçais les sourcils. Pourquoi ? Pourquoi ? Que faisait Conan-Kun avec le téléphone de Shinichi-Kun ?
— Qu'est-ce que...je ne comprends pas...ou...sifflais-je tandis que je sentais ma respiration devenir saccadée.
Je ne pouvais y croire. Je ne pouvais y réfléchir. Cela voudrait-il dire que Shinichi-Kun était tout le temps avec moi ? Près de moi ? Shinichi-Kun est Conan-Kun ? Non...Non...Pourquoi ne m'a-t-il rien dit alors ? Je ne peux pas...J'ai envie de hurler. Hurler cette frustration, cette tristesse, cette sensation d'abandon, cette trahison qui me rongeaient de l'intérieur depuis tout ce temps. Mon cœur veut exploser, sortir de ma cage thoracique tandis que les larmes coulent et que mon corps tangue.
Je sortis fébrilement de la chambre de mon père, le téléphone de Shinichi-Kun en main et me dirigeais vers l'extérieur. Je dois prendre l'air. Je suffoque. J'entendis mon téléphone sonné, sûrement Sonoko-Chan, mais peu importe, je ne veux pas m'en préoccuper. Je ne peux plus.
PDV Heiji
Je roulais rapidement sur les routes depuis le début de la journée. Avec Kazuha-Chan nous nous sommes dirigés vers plusieurs villes urbaines, Akihabara Crossing, Shibuya, Yokohama, Chiba, la préfecture de Saitama, celle de Kanagawa et celle de Yamanashi. Aucune trace de Kudo-Kun. Aucune trace de la journaliste que j'ai croisé lors de son enlèvement. Nous nous dirigions vers Nagano. Je grognais de frustration et accélérait sous les cris de Kazuha-Chan où je ressentais qu'elle me tenait plus fermement.
Nos vêtements me fouettaient le corps à cause du vent et me faisait mal. Mais je tiens bon. Je dois retrouver Kudo-Kun, pour Ran-Chan. C'est mon meilleur ami. Je ne peux pas me passer de lui. Je regardais fixement devant moi et tandis que les cris de Kazuha-Chan me parvenaient progressivement plus fort que d'habitude, je me tournais légèrement vers elle.
— Qu'est-ce qu'il y a, Kazuha ?
— Devant toi ! Devant toi ! AAAAH ! HEIJI !!
Je me retournais lorsque j'entendais sa voix se briser de frayeur, de stupeur et j'écarquillais les yeux lorsque je remarquais qu'un gamin marchait en plein milieu de la route. J'essayais de freiner, mais j'allais trop vite. Le freinage ne pouvait pas se faire aussi brusquement. Je ne peux pas m'arrêter ! Je freinais du mieux que je peux et bifurquais l'orientation de ma moto sur le côté. Je descendis mon pied gauche sur le béton de la route pour aider au freinage, je sentais mon pied se chauffer, je me mordis la lèvre inférieure face à cette sensation désagréable et je sus que mes nouvelles chaussures étaient bonnes pour un retour à la poubelle.
Alors que j'essayais de ralentir ma moto, je projetais d'un coup brusque Kazuha-Chan hors du véhicule, je la vis étendue sur le sol derrière moi et j'accélérais à nouveau pour esquiver le gamin. Je me dirigeais vers le précipice. Je sautais sur la selle de ma moto, en petit bonhomme et sautais en arrière comme un back-flip pour projeter le plus loin possible ma moto fétiche dans la forêt en contrebas. Je tanguais lorsque je sentis mes pieds atterrirent sur la barrière qui séparait le précipice et la route. Et je tombais en avant, perdant l'équilibre, je chutais, mais ne sentis aucune douleur me parcourir, pas suffisamment douloureuse. Des égratignures éraflaient mes joues, mon nez et mon torse. Mes vêtements étaient tâchés de terre et déchirées.
Je relevais la tête vers la personne qui m'a retenu et écarquilla les yeux en voyant Kudo-Kun me retenir fébrilement le poignet. J'essayais de l'aider du mieux que je pouvais, mais je n'y arrivais pas. Ensemble, nous n'y avons pas la force. Je sentais ma main glissée et mes pieds lâcher prises sur la terre battue que je tenais fébrilement d'une main.
Je grognais et hurlais avant que j'enlève l'emprise de la main de Shinichi-Kun sur la mienne avant qu'une autre main plus chaude me tienne la mienne. Je relevais la tête, légèrement surpris et vit Kazuha-Chan me retenir et grogner de douleur afin de me faire revenir sur la route. Elle réussit.
Je soufflais de soulagement tandis que je répétais à toute allure le prénom de ma meilleure amie d'enfance, de ma dulcinée secrète dans mon esprit. Je la regardais du coin de l'œil soufflée elle aussi par l'effort qu'elle avait fourni trop brusquement. Shinichi-Kun faisait pareil de son côté. Les épaules rebroussées, je soufflais tandis que je partis à rire, un rire amer sortie de ma bouche.
Kazuha-Chan m'accompagna, tout comme Shinichi-Kun.
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