Conan-Kun était dans la salle de bain dans la maison d'Heiji-niichan. Ils étaient de retour après son accident dans la maisonnée pour retrouver un peu de calme. Il pouvait entendre à côté de la salle de bain, la voix d'Heiji parler avec Ran , Kazuha, Kogoro et Sonoko dans le salon.

Il se lavait dans la baignoire pour se ressourcer comme l'avait si bien mentionnée Sonoko, mais c'était sûrement pour l'éloigner de leur conversation qui lui semblait passionnante puisqu'ils commençaient à élever la voix. Il sursauta en entendant la voix grave et exécrable du père de Ran.

Finalement, il finit par sortir de la baignoire, s'habilla à la vitesse de l'éclaire, se sécha les cheveux et sortit promptement de la salle d'eau. Il passa la porte du salon et le silence se tut, tout le monde le regarda ou certains essayaient d'éviter de croiser ses yeux. Conan fronça les sourcils en sentant que tout le monde essayait de légèrement l'éviter et avant de les regarder avec un air blasé, exaspéré de leur comportement un peu enfantin et cachotier. 

— Hey, vous n'êtes pas discret du tout...Je vous entends depuis la salle de bain, commença-t-il d'une voix guillerette et mature à la fois.

Heiji se mit à rire timidement de gêne et Kazuha croisa les bras sur sa poitrine, légèrement fâchée. Ran ne prononça aucun mot tout comme Sonoko, seul le père de Ran s'énervait, accentuant l'énervement de Kazuha et Ran.

— Morveux ! On n'écoute pas aux portes ! Et même si tu n'es pas derrière ! En tout cas, ce n'est pas bien ! Tu vas voir, je vais t'éduquer comme il le faut ! Sale garnement !

— PAPA !! cria Ran avec exaspération et en se levant brusquement faisant sursauter Sonoko.

Ran prit un magazine qui traînait sur la table basse et frappa son père avec. Le père s'offusqua du comportement inadmissible de sa fille.

— Et toi ! Arrête ça ! Je ne t'ai pas éduqué comme ça !

— C'est une des raisons, pourquoi maman t'a quitté ! IMBÉCILE !

Kogoro s'arrêta et regarda sa fille partir le cœur battant de peine et furieuse. Sonoko regarda furieusement et avec inquiétude le détective, le salua avant de poursuivre sa meilleure amie d'enfance.

Heiji souffla d'exaspération tandis que Kogoro s'assit sur le canapé marron du salon de son bureau. Conan croisa les bras et regarda la scène avec lassitude, il avait un sentiment de déjà-vu et un picotement se faisait sentir au niveau de son cœur, comme un pincement. Il eut un rictus et baissa la tête.

Il replia le pan de son tee-shirt blanc dans sa paume et sentit une main se poser sur sa frêle épaule.

— Viens, je vais te montrer le coin, Conan-Kun, déclara Heiji-Kun d'une voix attendrie.

Conan-Kun releva la tête vers le détective de l'ouest et hocha la tête. Ils laissèrent Kogoro seul dans le bureau de l'agence tandis que Kazuha  rejoignit Ran-Chan et Sonoko dans la chambre de sa meilleure amie. Lorsqu'elle rentra dans la chambre, Kazuha vit alors Ran allongé sur son lit, Sonoko lui caressant le dos qui avait de léger soubresaut, faisant signe que Ran pleurait. Sonoko se tourna vers Kazuha lorsqu'elle entendit la porte grincer et elle lui sourit tristement en la voyant pénétrer dans la chambre.

Ran-Chan sentie à nouveau son matelas s'affaisser sous le poids de Kazuha-Chan, mais ne releva pas la tête. Kazuha-Chan tendit sa main vers la tête de Ran-Chan et lui caressa ses longs cheveux marrons.

***

Conan-Kun marchait au côté d'Heiji Hattori qui lui montrait chaque recoin d'Osaka, passant de petits magasins à des grands espaces publics, passant des grands espaces à des temples. Ils passèrent dans plusieurs étroites ruelles et Heiji l'emmenèrent au restaurant qu'ils ont été la dernière fois de sa visite, où Kazuha  avait vu pour la première fois Ran. Rien qu'à cette pensée, il pouffa de rire et sentit ses joues s'empourprer en se souvenant de la jalousie de son amie d'enfance. Ils mangèrent dans le restaurant, Heiji montra au garçon des plats typique d'Osaka. Conan-Kun le regarda bizarrement et le suivait toujours à la trace. Ils revinrent rapidement en fin d'après-midi vers la Tour d'Osaka au Tsūtenkaku.

— Bien, tu t'es rappelé quelques choses, Kudo? demanda Heiji.

— Kudo ? Je m'appelle Conan Edogawa, Heiji-niichan. Le réprimanda Conan-Kun et avec un regard interrogatif.

Heiji sursauta et haussa un sourcil, hébété. Il hocha la tête et s'excusa. Il l'avait fait exprès. Il voulait quand même savoir si Conan-Kun ne faisait pas semblant d'avoir perdue la mémoire ou s'il s'était remémoré de sa vie d'antan lorsqu'il avait presque le même âge que lui.

— Tu ne te sens pas bizarre ? Comme un sentiment qui te rongerait de l'intérieur comme si tu avais le mal du siècle ? Non ? insista Heiji en se penchant par moment.

— Bien sûr que non ! Qu'est-ce qui te prend ? Et puis, je ne te connais pas ! Laisse-moi tranquille ! s'exclama Conan-Kun.

Heiji n'eut le temps de dire quoi que ce soit d'autre que Conan-Kun échappa à son champ de vision. Il ébouriffa ses cheveux noirs en enlevant fébrilement sa casquette.

— Merde, il faut que je le retrouve avant que ce ne soit l'organisation qu'il le fasse, se dit Heiji en partant à la poursuite du garçon à lunette.