Point de vue de Conan

Haibara s'arrêta dans un sous-bois, elle déposa Conan sur le sol et essayant de rependre son souffle. Le soleil leur tapait sur la tête, à cause de cela et de leur course, ils étaient en sueur et avaient du mal à reprendre une respiration régulière. Je sentais mon visage pâlir, j'avais la tête qui transpirait, je tenais toujours ma main sur mon ventre où j'ai été touché par la balle de Gin, ce salopard...et j'haletais beaucoup plus qu'à la normale.

Avec Haibara, nous entendons des craquements de branche et ont se regardèrent tous les deux inquiets de ce qui allait arriver, avant de tourner notre regard horrifié vers la source du bruit. Ont soupirèrent de soulagement en voyant arriver Ayumi.

— Haibara ! Conan ! Appela-t-elle.

— Ayumi ? Mais, qu'est-ce que vous faites là ? Demanda Haibara.

— On a entendu des coups de feu et on est venu voir si tout se passait bien. Expliqua Genta.

J'entendis Haibara soupirer tandis qu'elle sentait son cœur tambouriner dans sa cage thoracique comme une folle. Son sang pulsait et la sueur dégoulinait de sa tempe. Haiabara était inquiète, extrêmement inquiète même si ça ne se voyait pas. La peur au ventre, elle fixa les enfants et Ran qui n'arrivait même pas essoufflée. Après tout, Ran faisait du karaté, elle était habituée à ce genre d'entraînement. Du coin de son œil, elle regarda Conan qui était derrière elle, reprenant une respiration avec difficulté.

— Haibara, où est Conan ? Il n'est pas avec toi ? Demanda Mitsuhiko, inquiet.

— Euh... eh bien... il... il... Commença Haibara ne sachant quoi faire.

—Que lui est-il arrivé ? Demanda Ran gentiment.

— Eh bien... on courrait, puis il est tombé...il a été touché par une balle au... au... au ventre. Répond finalement Haibara.

— Q-Quoi ? S'alarma Ran et Ayumi en chœur face à ces explications.

— Il est là. Dit Ai.

Elle n'a pas bien pu le cacher plus longtemps que ça. C'était même impensable, autant tout leur avouer. Haibara se tassa pour leur laisser voir Conan qui était allongé sur les branches et les gravillons du sentier, se tenant le ventre, un œil plissé et la respiration saccadé. Sa main s'imbibant de son sang à vue d'œil.

— CONAN! Cria Ran dans un hurlement aiguë et elle se rapprocha de Conan.

Je vis Ran se rapprocher de moi, elle me releva et m'enleva mes lunettes qui étaient, de toute façon, cassé et passa ses doigts fins sur mon front pâle et en sueur. Je clignai plusieurs fois des yeux à cause de la faiblesse qui me prit de court et geignit de contrariété en entendant une voix froide que je reconnus entre mille. Haibara se figea et sentit un froid glacial frissonner son corps d'enfant.

— On vous a enfin trouvé ! Cria Gin.

Un homme en noir se montra, tendant comme un pont son bras et pointer sans vergogne sur eux. Haibara regarda Ran qui se mettait devant eux, les bras écartés et son corps prêt à donner le premier coup de prise qu'elle connaissait. Haibara déglutit.

— Donnez-moi le gamin. Ordonna Gin.

— Plus vite vous coopérer, plus vite on vous laissera tranquille. Déclara Vodka, son acolyte.

J'eusse dire que Vodka avait raison sur ce point. Il était d'en finir une bonne fois pour toute, cette histoire. Je n'en pouvais plus ! J'en avais marre de faire souffrir les personnes autour de moi et de leur donner de faux espoirs. Ran...Heiji...Haibara...Ayumi...Genta...Mitsuhiko...Mouri-San...Professeur Agasa...Mes parents...Maigret...Et tous les autres...S'en était trop.

— Pas question ! Refusa Ran.

Je sursautais face à l'intervention de Ran et écarquilla les yeux quand je vis Gin appuyer sur la gâchette de son pistolet, prêt à tirer sur Ran. NON ! Je tendis aussi vite que je pus mon bras, appuya sur la montre-bracelet que le professeur Agasa m'avait construit et qui m'étais bien utile et pointait le viseur sur le cou de Ran. Tandis que j'entendis un bruit assourdissant, j'appuyais sur ma propre gâchette-surprise et je vis Ran tomber à terre en gémissant de douleur. Pendant que je vis la balle atterrir dans le tronc de l'arbre derrière nous. Je soupirais de soulagement, mais une vive douleur m'assaillit à nouveau. Je geignis sous les cris des enfants qui croyait encore que la balle avait touché Ran. Si je ne lui avais pas lancé une fléchette endormie, elle serait morte à l'heure qu'il est.

— Ran! Crièrent les enfants, apeurés.

Comme un gentleman le ferait, je vis faiblement Mitsuhiko se rapprocha de Ran et la tient dans ses bras, essayant de la réveiller et de voir où elle était blessée, mais rien. Il ne voyait rien. Pourtant, il avait bien entendu un coup de feu. Où avait-il atterri ? Je savais que je pouvais toujours compter sur Mitsuhiko. C'était un garçon brillant quand il pouvait le montrer et toujours prêt pour sauver ses camarades.

« Merci, Mitsuhiko... » Pensais-je.

— Ne... vous... inquiété... pas... elle... est... endormie ! Dis-je doucement.

— Conan ? Appela Ayumi en tournant la tête vers son ami.

— Je l'ai endormie... Prenez Ran et allez-vous 'en! Toi aussi... Haibara! Dit Conan difficilement, sa respiration le quittant presque.

— Sage décision. Constata Gin tout en laissant pointer son arme sur moi.

Sans discuter, la peur au ventre et pleurnichant, je vis les enfants prendre Ran et s'en aller avec Haibara. J'arquais un sourcil en la voyant s'arrêter et se retourna vers Conan. Elle s'approcha de lui et dit:

— Fait attention, Kudo. Dit Haibara et elle m'embrassa sur la bouche à la grande surprise de tous.

J'écarquillais les yeux et l'observais comme si elle était devenue folle. Qu'est-ce qu'il lui avait pris ? Haibara savait que je ne l'aimais pas ! Elle savait que je n'avais d'yeux que pour Ran. Pourquoi faisait-elle ça ? Et ce n'était même pas le moment d'ailleurs ! Je sentis qu'elle rompt le baiser et vit qu'elle ramena une de ses mèches rousses derrière son oreille.

— Revient vivant, Kudo. Je t'aime. Dit celle-ci et elle s'en alla sous le regard hébété de Conan.

J'hochais la tête, sachant très bien que j'allais revenir, très certainement blessé. Je me levai tant bien que mal, sous les regards moqueurs de Gin et de Vodka face au geste incongrue d'Haibara.

Comme un idiot, je commençai à courir... Mon sang dégoulinait sur le sol laissant sur mon trajet, ma direction visible à Gin et Vodka. Je devais les protéger. C'était mon devoir. Pour sûr. Tous. C'était à cause de ma curiosité de détective qu'ils en étaient tous là ! Je m'en voulais, depuis le début. Je m'en voulais de ce que je faisais subir aux autres, je m'en voulais de la tristesse que Ran ressentait à chaque jour, attendant à l'infini que je revienne en tant que Shinichi et de l'espoir qu'il lui donnait. Je voulais terriblement revenir à mon état normal, mais c'était impossible.

« Je suis désolé, Ran...RAN !! » Pensa-t-il, hurlant dans son esprit comme un dératé.

Je n'avais plus aucun retour en arrière possible. Je le savais très bien que je n'allais plus jamais redevenir Shinichi Kudo. Avec les prototypes que me donnait Haibara et de ces échecs à long terme, ce n'était que des retours qui faisaient du mal à Ran et dans son organisme. Je redevenais Shinichi que quelques secondes à peine pour résoudre une affaire. Je n'avais jamais eu le temps de dire à Ran, à quel point elle me manquait terriblement même si j'étais à ses côtés, cela ne me suffisait pas. J'avais perdu espoir, me rendant pessimiste un peu plus chaque jour.

Je m'écroulai comme une crêpe au sol et regarda la blessure sur mon ventre qui s'agrandissait, mais je me relevai très vite pour courir encore une fois afin de mettre le plus possible de distancer moi et mes ravisseurs. Je vis alors une cabane en bois, j'y allai et ferma la porte. Mais c'était une mauvaise idée, j'entendis brusquement dans un grincement sonore, la porte se bloquée.

Je pouvais entendre Gin rigolé. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait exactement, mais je savais que ce n'était pas bon signe. Mon cauchermar me revint subitement en tête. Je frissonnai et regarda en plissant les yeux l'intérieur de la cabane. Il n'y avait même pas de meuble. Il n'y avait rien du tout qui pouvait l'aider, sauf un bureau qui était au centre.

Dehors, Gin jubilait d'extase. Son plan avait fonctionné. La vieille au soir avec Vodka, il avait mis de l'huile autour de la cabane car il savait que le gamin se faufilerait là-dedans. Ils les avaient pourchassés pour faire en sorte que ce détective se dirige vers la cabane. Automatiquement, il prend son allume cigare et le lança en direction de la cabane après l'avoir allumé. Instantanément le feu s'alluma très rapidement tandis que Gin regardait le spectacle, les yeux pétillants de rage et de satisfaction. Progressivement, il commença à avoir de la boucane après juste trois minutes.

— Qu'est-ce que ? Se demanda Conan, koff, koff. Cracha Conan.

Puis, je tombais à genoux en oubliant presque ma blessure. Je sentis mes yeux faiblir et me piquer à cause de fumée qui s'envenimait. Je regardai autour de moi mais il n'y avait pas de sortie de secours. Je ne voyais qu'une petite fenêtre en hauteur. Je pris machinalement ma ceinture que j'actionnai pour sortir un ballon de foot et j'illuminais sa chaussure droite grâce à un mécanisme et je tirais de toute ses forces dans le ballon. Je réussis à briser la vitre de la fenêtre qui augmenta le feu qui se propageait autour de moi. Je poussai le bureau contre le mur et escalada le mur. Je réussis à atteindre la fenêtre puis s'y faufila.

Chaque seconde comptait car Gin était derrière lui, furieux !