Chapitre 3 : Installation au Sanctorum de New-York
Eloïse darda sur lui ses yeux vert-gris avec suspicion. Mais il sourit et lui fit à nouveau signe de s'asseoir. Elle finit par obtempérer et s'assit dans le fauteuil indiqué.
— Je ne m'attendais pas à revoir le "prodige" de Kamar-Taj dans de telles circonstances. Commença Stephen Strange avec un brin de sarcasme. Mais, poursuivit-il, je suis content de vous revoir.
La jeune femme pressa légèrement ses lèvres l'un contre l'autre.
— Vous aviez disparu pendant le clap de Thanos.
— C'est exact. C'est pour cette raison, entre autres, que j'ai perdu ma place de Sorcier Suprême.
Il repensait à son intervention avec Spider-Man qui avait entraîné des dérèglements importants dans le Multivers. Le conseil de Kamar-Taj avait alors jugé que Stephen Strange, n'en faisant toujours qu'à sa tête, était bien trop impulsif et surprenant pour assurer le rôle primordial de Sorcier Suprême.
— Wong est un excellent Sorcier Suprême.
— Je n'en doute pas.
— Et vous ne paraissez pas malheureux ici.
Stephen se retint de dire que depuis qu'il gardait à nouveau le Saint des Saints de New York, il se sentait terriblement seul. Au lieu de cela, il contempla l'espace d'un instant les cheveux châtains de la jeune femme avant de dire :
— J'ai bien failli ne pas vous reconnaître.
— En cinq ans, j'ai forcément changé.
— Vous n'avez pas été touchée par le clap de Thanos.
— Non, en effet.
Avec un léger sourire intérieur, Stephen s'amusa à chercher l'âge de la jeune femme. Cinq ans auparavant, lors du conseil durant lequel elle avait décidé de repartir dans le monde, se souvint-il, elle avait 24 ans. Elle devait en avoir 29 aujourd'hui. Il sourit franchement cette fois.
— Oui ?! Questionna t-il en voyant le regard inquisiteur de la jeune femme se poser sur lui.
— En cinq ans.. Vous n'avez pas du tout changé.. Murmura t-elle.
Elle l'avait aperçu quand elle avait été amenée par Wong sur le champ de bataille les opposant à Thanos.. mais de loin seulement et elle devait avouer qu'elle avait eu déjà bien du mal à rester en vie pour se préoccuper de regarder qui était là.
Strange sourit sincèrement.
— Pour nous, qui sommes morts, nous avons disparu seulement quelques minutes.. Nous n'avons pas changé tandis que les survivants continuaient à grandir et vieillir.
Un silence inconfortable s'installa et elle riva son regard sur les objets autour d'elle, ressentant le besoin de relancer la conversation.
— Je suppose qu'il s'agit du reste des Reliques Mystiques ? Demanda t-elle.
Elle ne supportait déjà plus le regard bleu-vert inquisiteur de Strange qui la regardait avec attention.
— C'est exact. Répondit-il.
Un autre silence se fit et il reprit :
— Rappelez-moi quelle est la vôtre ?
Eloïse eut un léger sourire et montra ses poignets recouverts de bandages tout comme le reste de ses bras.
— Normalement, les bracelets de l'armure d'Hachiman.. mais je suppose que vous avez dû me les enlever.. Et..
Elle porta ses mains à ses tempes avec un grimace. Ses bras lui faisaient atrocement mal quand elle les utilisaient.
Eloïse prit entre ses doigts les branches d'argents tressées et ôta de sa tête le diadème. Aussitôt qu'il quitta sa tête, il redevint visible.
— Et le cristal de Woi.
La cape de lévitation, qui jusque là était restée sage, s'approcha et vint taper l'épaule de Stephen Strange. Ce dernier acquiesça, disant :
— Je sais.
— Vous savez quoi ?
— Rien qui vous concerne. Mentit-il éhontément.
Eloïse se pinça les lèvres encore une fois et en regardant ses genoux, réalisant qu'elle était en train de parler avec l'ex-neurochirurgien en chemise de nuit.
D'un geste de ses doigts, elle invoqua sa tenue qui se mit immédiatement sur elle, à l'exception de ses bracelets. Elle avait bien trop mal aux bras pour les remettre.
Stephen Strange s'en voulait un peu de lui mentir mais murmura :
— Alors.. Racontez-moi ce qu'il vous est arrivé.
La jeune femme fronça les sourcils, tentant de se souvenir de ce qu'il lui était arrivé. Elle pensait pouvoir faire confiance à cet homme qui avait malgré tout sauvé le monde..
— Je.. Je marchais tranquillement dans la rue quand j'ai remarqué qu'un groupe de quatre ou cinq individus me suivait. Ils étaient habillés un peu comme nous, mais encapuchonnés de vert.. J'ai.. j'ai pressé le pas mais j'ai senti un lasso se serrer autour de mon cou. Il était invisible mais il m'a immobilisé, m'empêchant de m'enfuir. Et plus les secondes passaient, plus je sentais mon énergie magique être aspirée.. Et.. Mes bras.. se sont mis à me brûler, et s'ouvrir, comme s'il était en train d'être écorchés.. Je suis parvenue à me libérer.. en générant un bouclier et j'ai couru pour leur échapper. Je suis entré ici sans savoir que j'étais chez vous et après, je ne me souviens plus..
— Je vous ai trouvée inconsciente et baignant dans votre propre sang, dans l'entrée de cette maison.
Eloïse se recula dans son fauteuil, réfléchissant intensément.
— Qui étaient-ils ? Que me voulaient-ils ?
— Ah ça.. Murmura Strange en se levant pour camoufler son malaise grandissant.
La jeune femme le regarda marcher de long en large de la pièce, avant qu'il ne se tourne vers elle et dise :
— En attendant, vous êtes potentiellement en danger alors il vaudrait mieux que vous..
— Partiez d'ici. Affirma t-elle en même temps que lui disait :
— Restiez ici.
Elle fixa sur lui un regard surpris et il dit :
— Qui, ou quoi que soient ces individus.. Ils ne pourront pas entrer ici dans le Saint des Saints. Il vaut mieux que vous restiez ici et que si besoin vous avez de sortir, je vous accompagne.
Eloïse roula les yeux au ciel.
"Génial, une baby-sitter maintenant !"
Stephen remarqua son expression blasée et reprit :
— C'est pour votre bien, jusqu'à ce que le danger soit écarté ou que la menace soit éradiquée.
Elle soupira.
— De toute façon.., si je ne reste pas de mon propre gré vous m'y forcerez je suppose ?! Demanda t-elle avec sarcasme.
— Exactement. Répondit-il avec un sourire en coin qui la fit frémir.
Dans quel genre de bourbier venait-elle de s'enliser ?!!
Il sourit encore et la regarda avant de dire :
— Vous avez peut-être faim ? Que diriez-vous de manger quelque chose ?
Eloïse hésita, comme si elle doutait qu'il puisse mettre quelque chose de louche dans sa nourriture.
— Vous savez cuisiner ?! Interrogea t-elle avec un mélange d'ironie et de surprise.
Il se rapprocha d'elle et la regarda dans les yeux et de sourire en coin.
— Bien sûr.. Qu'est-ce que vous croyez ?!
Avec un léger sourire, elle reprit :
— J'ai hâte de voir ça ! L'ancien Sorcier Suprême en train de préparer de quoi déjeuner !
— Hmm.. Dîner en fait.
— Quoi ??!! J'ai dormi si longtemps que ça ?!
— Deux jours entiers presque..
Elle eut un air désolé et lui reprit :
— Une idée particulière de ce que vous voulez manger ?!
Eloïse réfléchit un instant avant de tourner son regard vers lui.
— Euh.. N'importe quoi tant que ce n'est pas du poulpe ou du calamar..
Il eut un petit rire :
— Quel dommage, j'avais justement un poulpe à faire revenir à la poêle..
Elle déglutit difficilement tandis que lui riait un peu plus franchement.
— Je plaisante ! Une pizza fait maison ça vous tente ?
La jeune femme hocha la tête.
— Oui. Merci. Je peux vous aider ?
— Qui sait.. Peut-être ?!
Il lui fit un signe de tête, pour qu'elle le suive et elle se leva de son fauteuil.
La demeure était immense, gigantesque. Ancienne et le mobilier était sûrement vieux aussi mais tout était dans un état parfait d'entretien.
Partout, dans chaque pièce, il y avait des objets magiques, des portails vers des paysages sauvages, des armoires imposantes, des escaliers somptueux..
— C'est impressionnant.. Murmura t-elle en le suivant.
Il sourit en se tournant vers elle.
— Oui.. Mais on se fait vite au confort de vivre ici.
Ils poursuivirent leur route en silence jusqu'à arriver à la cuisine. Contrairement au reste de la maison, la cuisine était plus moderne mais avec quand même une petite touche d'ancien.
— C'est la seule pièce moderne de la maison.. Exceptés.. Les trois salles de bain.
Eloïse regarda avec admiration cette pièce qui sortait de "l'ordinaire" par rapport au reste du Saint des Saints.
Pendant que Stephen préparait les pâtes, elle se débrouilla pour couper les tomates, le jambon, le chèvre et les mozzarellas en tranches.
Quand les pâtes à pizzas furent étalées dans leur plats, ils disposèrent les différents aliments, saupoudrèrent de gruyère râpé et le propriétaire des lieux enfourna les pizzas dans le four.
Ils s'assirent le temps d'attendre que cela cuise. La cuisine se mit à sentir vraiment bon au bout d'un moment. Mais les deux résistaient à l'envie de regarder toutes les trois secondes les pizzas.
— Pourquoi êtes-vous arrivés à Kamar-Taj ? Demanda la jeune femme de but en blanc.
Quand elle vit l'expression faciale de Stephen, elle se reprit :
— Oh.. Excusez ma question.. N'y répondez pas si vous n'avez pas envie..
Il sourit légèrement.
— Non, ça va. J'ai eu un accident de voiture. Et j'ai perdu de ce fait ma faculté à exercer mon métier.
Il tendit les mains vers le haut et Eloïse vit ses doigts trembler légèrement. Des cicatrices rectilignes parcouraient le dos de sa mains, et le milieu de chaque phalange.
Voyant la question muette dans les yeux de la jeune femme, il reprit :
— Ces cicatrices.. On m'a mis des tiges de fer dans le doigts.. Pour que je puisse continuer à vivre normalement. Mais.. je ne pouvais plus être neurochirurgien.
Elle acquiesça lentement plusieurs fois et le regarda avec compassion. Mais lui, mal à l'aise, demanda :
— Et vous alors ?
Une lueur de douleur passa dans les yeux de la jeune femme, ce que ne manqua pas de remarquer l'ex docteur.
— J'ai.. J'ai eu un accident de voiture. J'ai tué deux enfants sans le vouloir.
Stephen Strange cligna des yeux doucement, la laissant poursuivre :
— Je ne pouvais plus supporter la culpabilité. Et je ne pouvait plus me regarder dans un miroir. Je n'arrivais plus à vivre.
Il hocha la tête, il comprenait parfaitement cette sensation.
— Avant mon accident, poursuivit-il, j'étais un véritable enfoiré.. Bon je suis toujours un peu arrogant mais je le suis moins. Cet accident m'a appris qu'on peut tout perdre du jour au lendemain et qu'on doit se donner du mal.. pour mériter ce qu'il nous arrive de bien.
Elle releva vers lui ses yeux gris-vert et lui sourit légèrement.
Eloïse avait la drôle d'impression que lui et elle était beaucoup plus proches que ce qu'il paraissait.
Ils se comprenaient mutuellement et pour chacun d'entre eux, cela leur mit un baume au cœur.
— Au fait, murmura t-elle, merci.. de m'avoir soignée.
Il eut un sourire et répondit :
— C'était un plaisir.
La sonnerie du four retentit et ils se levèrent lui pour prendre les pizzas et elle pour chercher dans les placards de quoi mettre le couvert.
— Dans le placard à gauche ! Dit Stephen le dos tourné avant de faire un geste qui ouvrit le placard à distance.
— Vous avez ensorcelé tous les placards de la cuisine ? demanda t-elle avec un sourire.
Il releva le visage, posant les pizzas sur la table.
— Possible.
Leurs regards s'accrochèrent encore quelques instants et elle se retourna pour prendre les couverts, légèrement gênée. Pourquoi se sentait-elle troublée quand il la regardait ?
Lui cacha sa gêne en apportant de l'eau à table et en disposant les verres.
Quand ils s'assirent côte à côte à table, il se souhaitèrent bon appétit.
Au moment où ils s'apprêtaient à commencer leur repas qui, ma foi, avait l'air absolument délicieux, un portail cerclé d'orange s'ouvrit dans la cuisine.
Wong en sortit, humant l'air.
— Vous étiez ici.. Je comprend mieux l'odeur !
— Qu'a donc le grand Sorcier Suprême ? Demanda Stephen. Cela ne peut pas attendre la fin du repas ?
Wong eut un sourire.
— Mais il n'y a aucune urgence.. Si ce n'est celle de mon estomac qui crie famine !
Eloïse sourit en coin et attrapa un troisième couvert pour le Sorcier Suprême.
— Cela faisait longtemps que je ne vous avait pas vue.. Eloïse.
La jeune femme répondit à Wong qu'en effet, elle n'était pas venue à Kamar-Taj depuis longtemps.
Ils discutèrent tous les trois pendant le repas qui était fort bon. Quand la discussion en arriva à la raison de la présence de la jeune femme dans le Saint des Saints, Wong se rembrunit.
— Cela m'a tout l'air d'être une nouvelle menace.. Reste à savoir si elle est imminente où lointaine..
L'ambiance se refroidit un peu et lorsque les pizzas furent terminées, Wong exhorta la jeune femme à la prudence avant de disparaître par un portail.
Un silence s'installa, que brisa Stephen.
— Vous allez pouvoir dormir dans la chambre où vous vous êtes réveillée tout à l'heure. Suivez-moi, je vais vous montrez la salle de bain que vous pouvez utiliser.
— Je.. Je dois passer prendre quelques affaires chez moi.
— Bien. Je vous accompagne.
— Quoi ?!
— Je ne vous laisse pas seule.
Elle soupira avant de saisir son double anneau dans sa poche et d'ouvrir un portail dans lequel elle entra, suivie de Strange.
— C'est très chouette chez vous. Admit-il en regardant l'appartement qui l'entourait.
Les murs blancs étaient simples, la décoration purement usuelle. Néanmoins, il sursauta en entendant un jappement.
— Qu'est-ce que ??!! Demanda t-il.
— Nyx !!! S'exclama la jeune femme en s'agenouillant en ouvrant les bras.
Un chien s'élança vers elle, ses griffe produisant un léger bruit sur le plancher.
— Oui ma belle ! Je suis désolée de pas être revenue plus tôt..
La chienne gémissait de bonheur et réclamait des caresses sans fin à sa maîtresse.
— Euh.. Intervint Strange. C'est à vous ça ?!
Eloïse rit doucement.
— Oui, c'est ma chienne. Nyx elle s'appelle. C'est un border collie.
La chienne à ce moment, se tourna vers l'ex docteur et haleta, la langue pendante avant de s'approcher de Stephen et de lui sauter dessus. Un air de surprise mélangée à de l'appréhension passa sur son visage il tendit les mains en avant pour l'empêcher de s'approcher.
— Non !! S'exclama ce dernier.
Il tomba à la renverse et la chienne vint lui lécher le visage.
— Nyx ! Assise !
La chienne, obéissante, s'assit aux pieds de Stephen qui se redressa en position assise.
— C'est hors de question !! Je veux pas de ça chez moi !!
Eloïse se fâcha, passant son bras autour de sa chienne.
— Déjà, c'est une chienne, elle a un nom et elle est pas une chose ! Et ensuite, vous n'avez pas le choix ! Sinon je reste pas.
Stephen darda sur Eloïse un regard qu'elle soutint avec détermination.
— Mais je n'aime pas les chiens.. Admit-il.
Eloïse eut un rire bref.
— C'est marrant parce qu'elle vous aime bien.
Il soupira en se levant.
— Puisque je n'ai pas le choix..
Eloïse sourit largement, se levant et sautant au cou de l'ex neurochirurgien qui se tendit.
— Ah ! Pardon.. Dit-elle en s'écartant.
Elle avait été l'espace d'un instant si heureuse qu'elle avait oublié qu'on ne sautait pas sur les gens.
En se tournant vers sa chienne elle lui caressa le derrière des oreilles en disant :
— Elle est sage, n'aboie presque jamais, elle est obéissante et propre. Elle n'est vraiment pas pénible.
Strange croisa les bras sur son torse, jetant un regard dédaigneux à la bête à quatre pattes.
— Je suppose que si elle est mieux éduquée que sa maîtresse, ça devrait aller. Dit-il avec un air blasé.
Eloïse se retourna vers lui, les lèvres entrouvertes, surprise avant de dire :
— On vous a déjà dit que vous étiez un sacré connard ?
Il acquiesça, le sourire aux lèvres.
— Oui.. un certain nombre de fois.
"Et il en est fier en plus, ce.. ce.. con !"
Eloïse eut un sourire machiavélique et se rendit dans l'espace cuisine avant d'ouvrir le placard sous le lavabo et d'en tirer un lourd sac de croquettes pour chien. S'approchant de Strange, elle lui fourra le paquet dans les bras tandis qu'il râlait à voix haute :
— Mais.. vous vous fichez de..
— C'est pour avoir insulté ma chienne.
Il serra les lèvres grommelant dans sa tête quelques insultes bien senties.
"Non mais je rêve.. Pour qui elle se prend celle là !"
— En plus, c'est lourd ! Grommela t-il.
— Oh, pauvre chochotte ! je porte ça toute seule dans les escaliers pour monter jusqu'au septième étage où nous sommes !
— Il n'y a pas d'ascenseur ? Questionna t-il ?
— Quelle déduction, Sherlock ! Répondit-elle avec ironie en se dirigeant vers sa chambre. Attendez-moi, je reviens.
Il posa le paquet à ses pieds et regarda Nyx qui, la tête penchée sur le côté, contemplait le gardien du Saint des Saints.
"Bon.. Elle a pas l'air si terrible cette bête.." se raisonna t-il.
Au moment où il pensait cela, la chienne se rapprocha de lui et s'assit à son pied, appuyant son poids sur sa jambe droite.
"Super.. Je lui sers de piquet maintenant !"
Néanmoins, il ne dit rien, regarda dans les yeux ce chien à l'air si affectueux.
Eloïse rassembla dans un sac plusieurs vêtements et quelques affaires indispensables. Son ordinateur notamment, deux paires de chaussures de rechanges, et d'autres objets qui lui permettrait de se sentir plus à l'aise dans le sanctuaire.
Du salon, elle entendit :
— Prenez pas mal d'affaires, nous risquons de ne pas revenir ici d'ici un moment !
Levant les yeux au ciel, elle agrandit magiquement son sac et y fourra la totalité de ses effets personnels. Elle allait vivre là bas ?! Très bien. Qu'il compte sur elle pour s'installer confortablement !
Elle revint dans le salon, se dirigea vers sa salle de bain et fourra d'un geste tout le contenu de ses étagères dans son sac. Dans le salon, elle prit quelques-uns de ses livres préférés, son cahier de dessins et sa trousse puis dans l'entrée, elle prit tous ses manteaux et vestes.
— Bon, je suis prête. On peux y aller.
Stephen rouvrit le portail, faisant peur à Nyx qui alla se cacher derrière les jambes de sa maîtresse.
— Nyx, n'aie pas peur.. Soupira t-elle.
Mais le chien refusait de passer dans le portail.
Stephen posa alors le sac de croquettes dans le sanctuaire, et franchit le portail dans l'autre sens pour venir prendre le sac de la jeune femme.
Quant à elle, remerciant d'un regard Stephen, prit Nyx dans ses bras et traversa le portail.
Le portail se referma derrière eux et c'est une Nyx curieuse qui inspecta toute la pièce, humant toutes les odeurs qu'elle ne connaissait pas.
La cape de Lévitation s'approcha du chien qui jappa quand la cape commença à jouer avec elle.
— Tu vois ? Argua t-elle en regardant Stephen. Même ta cape l'aime bien !
Strange, loin de se vexer à sa réflexion, tiqua intérieurement à l'utilisation du tutoiement.
Mais Eloïse tourna la tête vers sa chienne, ne réalisant pas la familiarité avec laquelle elle venait de s'adresser au gardien de la Pierre du Temps.
Finalement, il installa avec elle une gamelle de croquettes et une gamelle d'eau dans la cuisine, fit apparaître magiquement une porte pour chien dans la porte de la cuisine qui donnait sur un jardin assez imposant.
Puis, il montra à la jeune femme le chemin vers sa chambre, l'emplacement de la salle de bain qu'elle pouvait utiliser et enfin les quelques pièces aux alentours pour qu'elle soit capable de se repérer dans la maison.
Avec un sourire, elle entendit Stephen lui dire :
— Ma chambre est juste là. En cas d'extrême urgence, et seulement dans ce cas là, vous avez le droit de venir me déranger.
— D'accord, d'accord ! Répondit-elle avec un sourire.
Elle avait une soudaine envie d'embêter le docteur en ne tenant pas compte de sa demande.. Après tout, sa chambre était tout proche de sa sienne.
Une fois qu'il la laissa seule, elle fit usage de sa magie pour tout ranger. Ses produits, parfums et accessoires de salle de bain rejoignirent en lévitant la salle de bain, ses habits se plièrent et se rangèrent dans l'armoire, ses manteaux et vestes se suspendirent aux cintres dans la partie penderie de l'armoire, ses chaussures se mirent en dessous, ses livres rejoignirent l'étagère et son cahier, sa trousse et son ordinateur rejoignirent le bureau.
Elle remarqua avec joie la présence bien camouflée de prises électriques et brancha le chargeur de son ordi, et sa lampe de chevet.
Nyx, qui avait sûrement fini de manger, de boire et de faire ce qu'elle avait à faire, rejoignit la jeune femme dans sa chambre.
Quand tout fut installé, elle ferma la porte à clef, se déshabilla au milieu de sa chambre tandis que ses vêtements portés se triaient d'eux même et ouvrit la porte qui menait à la salle de bain attenante à sa chambre.
Après une bonne douche, Eloïse s'allongea dans ses draps, et Nyx grimpa sur son lit pour se rouler en boule aux pieds de la jeune femme.
En repensant à sa soirée, elle sourit. Ce.. Stephen Strange était vraiment.. amusant.. comme colocataire. Enfin.. C'est en quelque sorte ce qu'ils étaient maintenant non ?! En tout cas, malgré son arrogance, son assurance.. Il était quand même gentil et puis.. Il avait accepté que Nyx vienne avec elle.
S'endormant peu à peu, elle songea qu'elle pourrait bien se faire à la vie ici. Même si cela impliquait devoir partager les journée de ce Stephen Strange.
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