Chapitre 30, partie 2, Aria

30

Partie 2

Aria

Lorsque Adam se retourne pour la dernière fois, je lui mime un je t'aime du bout des lèvres auquel il répond immédiatement. Mon cœur se sert, j'ai fais tout mon possible pour rester forte devant lui mais maintenant qu'il n'est plus dans mon champ de vision, je baisse la tête et j'autorise les quelques larmes que je retenais à glisser le long de mes joues. Il me manque déjà.

Je reste ainsi immobile quelques minutes, au beau milieu de cet aéroport qui continu de vivre comme si je n'étais pas là. Un mois, je sais que ce n'est pas si long, mais à cet instant précis, ça me paraît être une éternité.

La sonnerie de mon téléphone me ramène à la réalité. Je fouille dans mon sac à sa recherche. En voyant le prénom d'Adam s'afficher sur l'écran, j'hésite entre sourire ou pleurer de plus belle.

« Tu me manques déjà, fichue tournée de merde ! »

Je préfère sourire.

« Ne dis pas ça, tu me manques déjà aussi, quelle fichue tournée de merde ! (Moi, j'ai le droit de le dire, ce n'est pas moi la rock star), appelle-moi quand tu auras atterri. Je t'aime. »

Après avoir pianoté ma réponse qui j'espère, lui donnera le sourire, je fouille dans mon répertoire à la recherche du prénom d'Ephira, une fois trouvé, je lui pianote également un message.

« Thé ? »

Elle comprendra. Ephira est toujours là quand j'ai besoin d'elle, elle est l'épaule sur laquelle je peux pleurer, l'amie sur qui je peux compter. Sans elle, ma vie serait bien différente. Passer une soirée entre fille à papoter autour d'un thé  me fera le plus grand bien, je n'ai pas envie de rentrer seule dans cet appartement qui m'est encore inconnu.

- Melle Rollins, on y va ?

La voix de Luc me fait sursauter.

Mince, je l'avais oublié celui-là, pensais-je.

Comment est-ce que je vais bien pouvoir faire pour m'en débarrasser ? Adam à vraiment bien joué son jeu, il savait pertinemment que je ne voudrai pas me disputer avec lui le jour de son départ et que je serai donc plus disposée à accepter la présence de Luc. Je n'ai rien dit parce que, effectivement je n'avais pas envie de créer un conflit, mais une chose est sure, je ne vais pas me le coltiner pendant deux mois, me faire fliquer, très peu pour moi !

- Pardon Luc, je vous avais oublié, on peut y aller.

- Ne vous excusez pas, c'est justement mon intention, me faire oublier, répond-il accompagné d'un grand sourire.

J'ai passé toute mon adolescence à élaborer des plans pour semer Elisabeth, je ne pensais pas recommencer un jour, mais il faut croire que tout peut arriver. Ephira m'aidera à semer Monsieur Bond sans aucun problème, pensais-je en me remémorant les nombreuses fois où elle m'a aidé à faire le mur à notre retour de New-York.

Dans l'ascenseur en direction du parking, Luc et moi ne nous adressons pas un mot, la gêne est palpable, si bien que je m'en veux soudain de ne pas faire plus d'efforts pour le mettre à l'aise. Après tout, lui non plus n'a rien demandé. Je cherche quelque chose à dire, mais Luc prend finalement les devants.

- Vous ne souhaitiez pas ma présence, n'est-ce pas ? Demande t'il en souriant timidement.

- Disons qu'on ne m'a pas laissé le choix et que je n'aime pas vraiment être fliquée, dis-je le plus gentiment possible afin qu'il ne le prenne pas personnellement.

- James m'avait prévenu que vous diriez ça, et que vous allez sans doute essayer de me planter quelque part, dit-il en souriant du coin des lèvres.

- J'adore James, mais il vient de faire foirer mon plan, dis-je en répondant à son sourire.

- J'espère que vous m'apprécierez également, sachez que je me ferai le plus discret possible.

- C'est gentil, dis-je en sortant de l'ascenseur.

C'est à nouveau en silence que nous parcourons les allées du parking souterrain à la recherche du van.

- Aria !

Je m'arrête brusquement, surprise, je regarde autour de moi.

- Que se passe t'il ? Me demande Luc en s'arrêtant également.

- Vous n'avez pas entendu ? J'aurai juré avoir entendu quelqu'un m'appeler par mon prénom.

- Je n'ai rien entendu, répond-t-il en regardant tout de même autour de nous quelques secondes. Il n'y a personne, finit-il par conclure.

- Bizarre, j'ai dû rêver, dis-je en reprenant ma marche.

- Aria !

Je m'immobilise à nouveau, cette fois je suis certaine de ne pas avoir rêvé, quelqu'un est bel et bien en train de m'appeler mais je ne vois toujours personne autour de nous.

- Vous avez entendu cette fois ? Demandais-je à Luc.

- Oui, et je n'aime pas ça du tout, dit-il en regardant tout autour de nous.

- Comment ça ? Dis-je en sentant mon rythme cardiaque s'accélérer peu à peu.

- Allons vers la voiture, vite, me chuchote t-il en saisissant mon poignet pour m'inciter à me remettre en marche.

Je m'exécute sans réellement comprendre ce qu'il se passe. Qui m'appelle ? pourquoi est-ce que cette personne ne se montre pas ? C'est une mauvaise blague ?

Mon cœur s'emballe de plus en plus et sans réellement saisir pourquoi, je sens que quelque chose ne tourne pas rond. Ma respiration devient irrégulière et je sens les battements de mon cœur résonner dans mes tempes. Ma vision devient floue, mes jambes continues d'avancer mais j'ai la sensation de ne plus être vraiment là. Je ferme les yeux un instant, me laissant guider par la main de Luc, je secoue la tête rapidement et tente de me raisonner, je dois garder la tête froide, pensais-je.

Luc s'arrête brutalement, je percute son dos et rouvre les yeux rapidement. Je me rends alors compte qu'un groupe de filles se trouve juste devant nous, barrant notre route. Luc se met immédiatement devant moi et me force à reculer de quelques pas. Mais qui sont ces filles ? Quel est le problème ? Je ne comprends rien.

- Mesdemoiselles, merci de bien vouloir quitter ce parking immédiatement, vous n'avez pas l'autorisation d'être ici, leur demande Luc d'un ton calme mais sec à la fois.

Je me penche de quelques centimètres afin de voir ce qu'il se passe, je constate alors avec stupéfaction qu'il y a au moins une vingtaine de filles en face de nous et en les observant attentivement, je remarque que plusieurs d'entre elles ont des barres de fer entre les mains. Un frisson parcours ma colonne vertébrale.

Ma respiration se bloque à nouveau. Mais qu'est ce qu'elles veulent ? Nous voler ? Comment peuvent-elles connaître mon prénom ?

- Sans blague, et t'es payé pour être si perspicace ? Lui répond une grande blonde, ce qui fait immédiatement rire le reste du groupe.

- On va être sympa, tu peux partir, c'est elle qu'on veut, lance une petite brune en me montrant du doigt.

Quoi ? Moi ? Mais pourquoi ? Mes pensées se brouillent, je ne comprends toujours rien. Je ne connais pas ces filles, comment se fait-il qu'elles, elles me connaissent ? Et pourquoi semblent-elles énervées contre moi ? Elles doivent faire erreur, il n'y a pas d'autres explications possibles. J'allais prendre la parole pour leur signifier qu'elles faisaient probablement erreur sur la personne quand Luc m'empoigne le poignet pour m'en empêcher.

- Aria, écoutez-moi bien, je compte jusqu'à trois et vous courrez en direction de l'aéroport, vous ne vous arrêtez pas, vous ne vous retournez pas, vous courrez aussi vite que vous le pouvez et vous allez directement au poste de sécurité, me chuchote Luc, la mine sombre.

Courir, mais pourquoi ?

Je n'ai pas eu le temps de le lui demander.

- Un, deux, TROIS, hurle t'il en me poussant.

Mes jambes se mettent à courir sans que je n'ai eu le temps de décider quoi que ce soit, je cours aussi vite que je le peux, comme il me l'a dit. Mes pensées se bousculent et envahissent mon esprit, ce qui est en train de se passer ne peut pas être réel, c'est impossible. Je sens mes poumons s'affoler, mon cœur battre violemment dans ma poitrine. Je sens le feu s'emparer de mes joues, ma respiration devenir de plus en plus bruyante. Le visage de Luc envahit mes pensées, il semblait si inquiet, connait-il ses filles ? Que va t'il lui arriver ? Je ne me retourne pas, comme il me l'a demandé, je cours en regardant droit devant moi. J'entends des bruits sourds, des cris, des mots qui ne me parviennent pas. Je cours. Je ne me focalise que sur mon but : Le poste de sécurité. Je dois l'atteindre.

Les ascenseurs entrent dans mon champ de vision, je ne suis plus très loin. Je commence à perdre de la rapidité, mes jambes commencent à me brûler mais je cours aussi vite que je le peux. Je ne comprends rien de ce qu'il se passe mais je sens qu'il est important que j'arrive jusque là.

- Tu vas payer petite garce ! Si tu penses que tu peux mettre le grappin sur Adam sans conséquences, tu rêves !

Lorsque j'entends le prénom d'Adam, je me stoppe instantanément, abasourdie. Alors c'est de ça dont il s'agit ? Je me retourne brusquement. Essoufflée comme jamais je ne l'ai été, l'arrêt brutal de ma course me fait tourner la tête, je sens que mes jambes peine à me porter et qu'elles menacent de céder à tout moment. Je dois rester forte, pensais-je.

La grande blonde qui a parlé à Luc tout a l'heure continue sa course vers moi, suivie de quelques unes de ses acolytes. Ca ne peut pas être réel, me répétais-je une nouvelle fois.

- Qu'est ce que tu as dis ? Dis-je à son intention lorsque cette dernière s'arrête à quelques centimètres de moi.

- Tu m'as très bien entendu, répond t'elle en m'assenant un coup de barre de fer en plein visage.

Je tombe violemment sur le béton du parking. Je tente de me relever tout de suite, mais je reçois immédiatement un autre coup dans les côtes, puis un autre derrière le genou.

- Tu vas payer, hurle l'une d'elles.

J'essaie de me relever à nouveau mais mes jambes ne veulent plus m'écouter. Je m'écroule au sol, la douleur est si puissante qu'elle m'envahie en quelques secondes.

Pas mes jambes, s'il vous plaît, pas mes jambes, pensais-je.

- Tu n'as plus interêt à t'approcher de lui, c'est compris ?

Un autre coup dans la nuque, un dans le dos, puis un autre, encore un, je ne les compte plus.

Les insultes, les rires résonnent en moi, ils m'envahissent, ça hurle dans ma tête.

Pas mes jambes, pensais-je à nouveau.

Je sens la barre de fer entrer de nouveau en contact avec mes os, je les sens se briser. La douleur est si forte, je sens que mon corps est sur le point d'abandonner, je tente de lutter malgré tout pour rester consciente. Je veux que ça s'arrête, s'il vous plaît. Plus aucun son n'arrive à sortir de ma bouche, tout devient flou.

Recroquevillée, je sens de moins en moins la douleur, je perçois de moins en moins leurs cris, leurs rires. Tout devient un immense brouillard, tout devient vide, il n'y a plus rien, plus rien du tout.

Le néant.


*********************************

-Aria, on se réveille ! C'est l'heure de rentrer !

Mes paupières s'ouvrent et se referment aussitôt.

- Ferme les rideaux ! dis-je agacée.

- Hors de question, une journée de plus dans cet hôpital atroce avec les rideaux fermés et tu vas officiellement te transformer en vampire, lance Ephira en s'asseyant sur mon lit.

J'ouvre les yeux et me redresse difficilement.

- Je fais ton sac et on y va, tu ne reverras plus jamais cet hôpital de malheur, c'est promis ! Dit-elle en déposant un baiser sur ma joue.

- Je ne le supporte plus.

- Je sais, un mois ça a été vraiment long. T'as le droit d'être de mauvaise humeur pour la peine, mais profite en bien parce que ce n'est valable qu'aujourd'hui, répond-t-elle pour tenter de me faire sourire, en vain.

Le médecin entre dans la chambre après avoir frappé, il saisit le feuillet accroché au bout de mon lit et prend connaissance des dernières notes des infirmières. Ephira en profite pour faire mes bagages.

- Comment allez-vous aujourd'hui Aria ?

- Ça va, alors je sors ? C'est sur ? Demandais-je tout de même un peu inquiète de voir mon départ une nouvelle fois repoussé.

- Je vois que vous êtes pressée de nous quitter. Ne vous en faite pas, vous allez bien pouvoir rentrer aujourd'hui, mais j'ai quelques recommandations à vous faire.

- Je vous écoute.

- Je veux que vous vous ménagiez encore quelques semaines. Une jambe, une cheville, la clavicule et trois côtés cassées, ce n'est pas rien Aria, et ça sans compter la fissure à votre coude droit et les nombreux coups que vous avez reçu à la tête.

- Je sais, articulais-je difficilement en me remémorant quelques brides de l'agression.

-  Vous êtes tout de même restée 4 jours dans le coma, alors je sais que ces quatre dernières semaines vous ont paru longues, mais ce n'est rien comparé au repos qu'il vous faut. Je peux compter sur vous ? Insiste t-il .

- Et pour la danse ? Demandais-je sans être certaine de vouloir entendre la réponse.

- Nous en avons déjà discuté Aria, ce n'est pas pour tout de suite. Il vous faut d'abord beaucoup de repos et je ne peux rien vous promettre de ce côté là, répond-t-il visiblement gêné.

J'acquiesce difficilement, la gorge nouée. Un énième coup de massue s'abat sur moi, j'ai décidé de ne simplement plus les compter depuis mon réveil. Le médecin quitte la chambre et Ephira s'assoit à nouveau à mes côtés.

- Ça va aller Aria, j'en suis persuadée, il faut juste que tu te laisse du temps, dit-elle pour tenter de me réconforter.

- T'en es persuadée ? T'as entendu comme moi pourtant, non ? Dis-je agacée.                       « Je ne peux rien vous promettre de ce côté là. » A ton avis, ça veut dire quoi ? Et le médecin d'hier qui m'a dit « Il serait peut-être judicieux de réfléchir à un plan B. » Ca voulait dire quoi ça , hein ? Dis-je en haussant le ton de plus en plus, malgré moi.

- Aria, tu dois garder espoir, tu ne dois pas baisser les bras.

- Tais-toi ! La coupais-je avant de m'écrouler en sanglots.

Je laisse tomber mon visage dans mes mains, je tente de ravaler ces larmes que je ne veux pas voir mais je n'y arrive pas, elles coulent sans que je ne puisse avoir aucun contrôle. Pourrais-je danser à nouveau ?

Comment une vie peut-elle s'écrouler en quelques minutes seulement ? Comment est-ce que ça a pu arriver ? Et surtout, pourquoi est-ce que ça m'arrive à moi, encore ?

Au bout de quelques minutes, j'essuie mes larmes d'un revers de main et j'entreprends de me lever. Je dois me ressaisir. Je veux juste partir d'ici, j'étouffe. Je saisie la béquille qui se trouve à coté de mon lit et m'appuie dessus afin de me mettre sur mes deux pieds. Je peux enfin marcher a peu prés correctement, mais la douleur est encore bien présente.

- Je suis désolée Ephi, tu fais tout ce que tu peux pour moi et je te parle mal, je suis tellement désolée, dis-je a l'intention de mon amie.

- Ne t'en fais pas pour moi, allez, partons d'ici, cet endroit me donne la chair de poule.

- A moi aussi.

Ephira s'empare de mes deux sacs et nous sortons de la chambre pour nous diriger vers la sortie. Dans le couloir, nous tombons nez à nez avec Luc.

- Luc ! Comment allez-vous ? Dis-je en observant son arcade sourcilière encore bien amochée.

- Je vais très bien, et vous Aria ? J'ai su que vous sortiez aujourd'hui, je suis venu pour vous conduire toutes les deux.

- C'est gentil mais il ne fallait pas vous embêter, on a appelé un taxi.

- Ça me tient à cœur, laissez moi vous ramener, insiste t'il.

- D'accord, si vous voulez, répondis-je en voyant que ça lui tiens vraiment à cœur.

Luc est venu me rendre visite tous les jours lors de ma première semaine ici, puis tous les trois jours durant les trois autres semaines. Il se sent coupable pour ce qu'il s'est passé alors que ce n'était évidemment pas sa faute, il n'aurait rien pu faire de plus face à ses enragées. Il a également été blessé mais il a refusé d'être hospitalisé, je n'ai pas vraiment compris pourquoi. Quoi qu'il en soit, je lui suis reconnaissante d'avoir mis sa vie en danger pour moi alors qu'il ne me connaissait que depuis quelques heures.

Lorsque nous passons les portes de sortie de l'Hôpital, je regarde autour de moi avec un brin d'espoir, je l'admets. Espoir qui ne met pas longtemps à s'évanouir. Je me retourne alors pour jeter un dernier coup d'œil à cet hôpital que j'ai appris à détester, c'est alors que je me souviens.

Je me souviens avoir franchi ces mêmes portes deux ans plus tôt, je me souviens avoir regarder autour de moi de la même façon, avoir eu le même espoir, celui de le voir là, adossé au mur à m'attendre. Je me souviens avoir ressenti cette même douleur en constatant que ce n'était pas le cas.

« Flash-Back »

- Aria, tu ne peux pas garder cet enfant, tu as 17 ans !

- Il va venir Elisabeth, je sais qu'il va venir !

- Non Aria, tu te trompes, ce garçon n'est rien d'autre qu'un lâche, ça fait deux semaines que tu l'as prévenu et il ne s'est toujours pas manifesté, il te faut quoi de plus ? Ne sois pas bête à ce point enfin ! Tu vas prendre ce cachet, tu ne vas quand même pas gâcher ta vie pour un petit merdeux ! Hurlait-elle dans la chambre d'hôpital.

Je m'écroule sur le lit, Elisabeth a raison, s'il avait réellement voulu venir il serait déjà là. Je sais qu'il pense que je l'ai quitté sans un mot le jour où nous devions emménager ensemble à New-York, mais je pensais tout lui expliquer lorsqu'il serait là, je pensais que ma lettre suffirait à le faire venir. Je suis complétement perdue, je voulais juste qu'il soit là pour moi, je voulais qu'il m'aide à prendre une décision, je ne voulais pas faire ça toute seule. Il semble qu'Elisabeth a raison en fin de compte, Adam n'est pas l'homme que je pensais.

Je saisis le cachet du bout des doigts, j'attrape le verre d'eau posé sur le plateau d'une main tremblante. Je prends une grande inspiration puis d'un geste presque brutal, j'avale le cachet avant de m'écrouler sur le lit. C'est fini, tout est fini.

« Fin du Flash-Back »

Je sais maintenant qu'il y a deux ans, Adam n'était pas venu parce que Elisabeth l'en avait empêché. Je sais à présent qu'il avait essayé.

Je ne pensais donc pas revivre cette situation une nouvelle fois, je ne pensais pas qu'il serait capable de m'abandonner lâchement et qu'il donnerait finalement raison à Elisabeth.

Je n'ai eu aucune nouvelles depuis mon agression, seul Louka a appelé Ephira chaque jour pour avoir de mes nouvelles. Il lui a tout raconté au sujet de l'interview à la radio, ce qui m'a enfin permis de comprendre. Il s'en veut énormément de ne pas m'en avoir informé tout de suite. Je ne lui en veux pas, ce n'était pas à lui de le faire.

Au fond, je n'en veux même pas à Adam d'avoir divulgué mon identité. On était si heureux de se retrouver, il a simplement voulu montrer ce bonheur qui nous dévorait au monde entier, je ne peux que le comprendre. Ce qui me blesse profondément, c'est qu'il m'a menti alors que je voyais bien que quelque chose le perturbait. Mais ce qui me brise au plus profond de mon être, ce que je ne pourrai jamais lui pardonner, c'est de m'avoir laissé là, dans le coma et mal en point. Il m'a tout simplement abandonnée comme si je ne représentais rien à ses yeux, c'est ce qui me fait le plus mal.

Cet amour enivrant et démesuré n'était-il qu'une illusion ?

Il y a deux ans, Elisabeth était la fautive,

Mais aujourd'hui, quelle est son excuse ?

FIN DU TOME 1

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