Chapitre 28, Adam

28

Adam

« Flash-Back »

La semaine s'est déroulée à une vitesse folle, nous sommes déjà Dimanche et je n'arrive toujours pas à croire qu'aujourd'hui est le grand jour, celui où Aria emménage chez moi.

Comme convenu, elle n'a manqué aucun cours cette semaine, elle s'est comportée en élève modèle pour ne pas attirer l'attention de sa tutrice, mais tous les jours à 17h pétante j'étais devant l'école. Nous avons passé toutes nos soirées ensemble à refaire le monde, à imaginer notre avenir, c'était tout simplement génial. Cette semaine n'a fait que nous conforter dans nos choix et je n'attends plus qu'une chose, son arrivée !

Je me lève de mon lit et me dirige vers mon téléphone, je le saisis et comme je m'y attendais, un message d'Aria s'affiche sur l'écran.

« Je prépare mes affaires, j'accompagne Èphira à l'aéroport et je te retrouve chez toi, j'ai hâte ! »

Je jette un œil vers l'horloge qui orne le mur, celle-ci indique 9h du matin, comme c'était convenu Aria devrait donc arriver aux alentours de midi. J'aurai aimé aller la chercher à l'internat mais elle voulait accompagner Èphira à l'aéroport, je me contenterai donc de l'attendre ici sagement.

Durant les deux heures suivantes, j'ai fais le ménage de l'appartement comme jamais il n'avait été fait, j'ai été faire les courses pour remplir le frigo pour au moins trois semaines et j'ai classé tous mes CD par ordre alphabétique. Je tourne à présent en rond, me disant qu'une heure devrait passer vite. Bien évidemment, ce n'est absolument pas le cas. Je regarde l'heure à peu prés toutes les cinq minutes et je n'arrive pas à me trouver une occupation qui dure plus de trois minutes.

A 11h30 précise, je soupire d'impatience et me décide à aller faire un tour dehors pour que la dernière demi-heure passe plus vite.  Une fois dans la rue, je déambule sans direction précise, je me ballade simplement dans le quartier, Harlem n'est pas le coin le plus quotté de Manhattan, loin de là, mais je l'aime quand même. J'aime voir toutes ces personnes d'horizons différentes partager tous ces petits commerces vieillissants, se rencontrer au petit restaurant mexicain dont les tacos sont à tomber, rire devant le marchand de légume installé au bord de la route ou encore parler de leurs enfants au square qui semble être là depuis un autre temps. Je marche tranquillement, prenant le temps d'observer les personnes qui m'entourent, leurs visages, leurs expressions. Je m'aperçois qu'en leur prêtant un tant soit peu d'attention, je peux y lire leurs joies, leurs peines, je peux imaginer la journée qu'ils sont en train de vivre. Le monde est bien plus beau quand on y est attentif, c'est indéniable. Mon humeur du jour est assez particulière, un grand changement va s'opérer dans ma vie, il n'est pas encore arrivé mais je sens qu'il est déjà en train de changer ma façon de voir le monde qui m'entoure, de me changer moi.

Lorsque je redescends enfin sur terre, laissant derrière moi mes rêveries et pensées utopiques, je réalise qu'il est déjà 12h15. Faisant presque un bond, je me dirige vers mon immeuble en courant, puis je m'arrête soudainement à mi-chemin, riant de moi même. Je sors mon téléphone de ma poche et constate qu'il n'y a aucun message ni aucun appel manqué. Si Aria était arrivée, elle m'aurait appelé. Je continu donc mon chemin en marchant tranquillement, réalisant que je m'étais tout de même bien éloigné.

Il est déjà midi et demi lorsque j'arrive chez moi et je regarde à nouveau mon téléphone pour être certain de n'avoir manqué aucun appel. Elle est surement coincée dans les embouteillages, à cette heure la circulation est infernale et l'aéroport n'est pas la porte à côté, me dis-je. Je décide d'attendre sagement et de ne pas l'appeler tout de suite, je ne voudrais pas passer pour un pot de colle dés le premier jour. A nouveau je me retrouve à faire les cent pas dans mon appartement avant de décider de me poser devant un film. Je dois bien admettre que je deviens de plus en plus impatient, comme on dit, ce sont toujours les derniers instants qui paraissent les plus longs. J'ai simplement hâte qu'elle arrive et que nous puissions commencer à réaliser tous les fabuleux projets que nous avons élaboré cette semaine.

A 13h, j'ai commencé à m'inquiéter un peu, je l'admets. J'ai donc décidé de lui téléphoner, ça n'a même pas sonné que je suis tombé sur la messagerie, j'ai laissé un message.

« Aria, tu ne dois plus avoir de batterie, je mets ma main à couper que tu as encore oublié de le charger cette nuit ! Je vais finir par t'implanter un chargeur dans le bras si ça continue. Je pense que tu es bloquée dans les embouteillages mais je voulais être certain que tout allait bien. »

A 13H30 je ne tenais plus du tout en place et je ne faisais que lui téléphoner malgré son téléphone éteint. Je ne savais pas quoi faire d'autre. J'ai essayé d'appeler Èphira qui est également sur messagerie, surement déjà dans son avion, elle a dû désactiver son numéro américain. Je sais qu'elle a quitté l'internat depuis plusieurs heures maintenant, je ne peux donc rien faire d'autre qu'attendre, si je pars et qu'elle arrive ensuite, elle sera à la rue. Qui plus est, je ne sais même pas où je pourrai aller, il me paraît compliqué de prendre la route de l'aéroport et d'arrêter tous les taxis qui sont en sens inverse pour la trouver.

A 14H j'étais dépité, mort d'inquiétude, baignant dans l'incompréhension et le doute. Une grosse boule s'était formée au creux de mon estomac et je me sentais complétement impuissant. J'ai appelé Louka en renfort qui n'a pas tardé à me rejoindre.

-       Elle à peut-être eu un contretemps et vu qu'elle n'a plus de batterie elle n'a pas pu te prévenir, il est encore tôt, tu ne devrais pas te mettre dans cet état, dit-il pour me rassurer, ce qui n'eu bien entendu aucun effet.

-       Il est déjà 14h30 Louka, ça fait deux heures et demi qu'elle devrait être là, même avec de la circulation et un contretemps, ça commence à faire long, dis-je agacé.

-       Tu as peur de quoi au juste ?

-       A ton avis ! Qu'il lui soit arrivé quelque chose ! Je ne sais pas moi, le taxi à pu avoir un accident par exemple ! Répondis-je en haussant le ton.

-       Calme toi Adam, tu imagines tout de suite le pire, on va attendre encore un peu et si dans une heure elle n'est pas là on agira, ça te va ?

-       D'accord, dis-je en me laissant tomber sur le canapé.

J'ai tenu à peine dix minutes avant de me relever précipitamment et de me remettre à tourner en rond, mais cette fois c'est différent. Ce matin, j'étais simplement impatient, cette fois je suis inquiet. Sentant peu à peu cette angoisse m'étouffer, j'enfile ma veste et me dirige vers la porte.

-       J'en peux plus d'être enfermé, je vais attendre en bas, dis-je à l'attention de Louka avant de claquer la porte et de dévaler les escaliers.

Adossé au mur de mon immeuble, le visage entre les mains, mon esprit s'embrase. Je songe à tous les scénarios possibles et inimaginables, certains me font froid dans le dos. Je tente en vain de chasser ces idées noires et j'essaie de me rassurer tant bien que mal. Que c'est-il passé ? Pourquoi n'est-elle pas là ? Cette journée qui devait être l'une des plus importantes de notre vie est en train de virer au cauchemar, c'est à peine croyable.

La porte de l'immeuble claque et je n'y prête aucune attention jusqu'à ce que je sente une main se poser sur mon épaule. Je sursaute et mon cœur fait un bond, espérant que ça soit Aria. En redressant la tête, je constate que ce n'est autre que Louka, la mine sombre.

-       Toi aussi tu commences à être inquiet, c'est ça ? Dis-je sarcastique, déjà énervé de l'avoir écouté et de ne pas avoir commencé à retourner tout New-York une heure plus tôt.

-       Un peu oui, il est 15h, on a attendu une heure comme convenu, maintenant on va chercher. J'ai eu une idée, on pourrait appeler la compagnie de taxi et leur demander si un de leur véhicule à été accidenté aujourd'hui, ça sera déjà un bon début.

Mais pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt bon sang ! Je me précipite dans les escaliers et une fois chez moi, j'ouvre brusquement mon ordinateur pour chercher le numéro de la compagnie de taxi. Une fois trouvé, je sors mon téléphone de ma poche et compose nerveusement le numéro, les mains tremblantes.

-       Compagnie de taxi bonjour, que puis-je pour vous ?

-       Bonjour, voilà, cet appel va vous paraître étrange mais c'est très important. Ma copine devait me rejoindre à midi et je n'ai toujours aucune nouvelle, son téléphone est coupé et tout ce que je sais c'est qu'elle devait prendre un taxi avec une amie vers l'aéroport et ensuite en reprendre un en direction de Harlem. Je suis très inquiet, pourriez-vous vérifier si l'un de vos taxis à eu un accident sur ces trajets s'il vous plait ? Je vous en serai très reconnaissant ! Dis-je d'une traite.

-       Je vais regarder ça, restez-en ligne, m'annonce mon interlocuteur. Après avoir patienté quelques minutes, il récupère enfin la ligne.

-       Monsieur ? Vous êtes toujours là ?

-       Oui oui bien sûr, alors ?

-       Il n'y a eu aucun accident de taxi aujourd'hui Monsieur, j'espère que cette information vous aura aidé. Bonne journée.

-       Merci, dis-je avant de raccrocher.

A 18h, après avoir téléphoné à tous les hôpitaux de Manhattan et même à ceux de Brooklyn, aux secours de l'aéroport et après avoir inondé sa messagerie, j'ai commencé à me rendre à l'évidence. Elle ne viendra pas et ce n'est pas parce qu'il lui est arrivé quelque chose. En repassant ces quatre derniers jours en boucle dans ma tête, je commence à me demander si je ne suis pas resté focalisé sur moi sans prendre le temps de faire attention à elle. Suis-je passé à côté de quelque chose ? Est ce qu'elle à eu peur ? Est-ce qu'elle a tout simplement changé d'avis sans oser me le dire ?

Deux jours plus tard, plus aucun doute n'était possible , Aria m'avait planté, comme une lâche .
Aujourd'hui, elle aurait du passer son audition pour intégrer l'école de L'American Ballet Theatre, bien que j'essai de chasser cette pensée de mon esprit  par tous les moyens possibles, y compris quelques verres de trop au bar miteux du coin de la rue, je n'y arrive pas.

Je n'ai presque pas dormi, je n'arrive pas à comprendre ce qui a pu se passer dans sa tête entre le moment où elle m'a envoyé le sms et le moment où elle a décidé qu'elle ne viendrait pas. La peine et la colère se mêlent en moi telles deux meilleures amies que je peine à contrôler. Plus le temps passe et plus elles prennent possession de moi.

J'avais donc si peu d'importance à ses yeux pour qu'elle ne daigne même pas me prévenir ? Tout ça n'était qu'un jeu pour elle ? Une mascarade ? Bien que je peine encore à y croire, je dois pourtant me rendre à l'évidence, je me suis bien fait avoir. Mais comment est-ce possible ? Je pensais avoir enfin réussi à la connaître, à la comprendre, je pensais l'avoir enfin cerné. On dirait que je me suis bien planté. Le doute restera toujours ancré en moi, certainement parce que mon ego ne peut supporter une telle trahison, mais ma raison sait à présent que notre histoire n'avait pas la même valeur à ses yeux qu'aux miens. Et ça fait un mal de chien. Je ne connais qu'un seul moyen de faire taire cette douleur , boire encore et encore jusqu'à ce que je ne l'a sente plus, boire Jusqu'à ce que je réussisse à l'oublier, à tout oublier. 

« Fin du Flash-back »


La sonnerie de mon portable m'extirpe brutalement des bras de Morphée. Je me redresse et me frotte les yeux avant de tendre le bras vers la table de nuit. Je sors du lit et me dirige vers le petit salon de la suite pour décrocher sans réveiller Aria.

-       Qu'est ce que tu veux ? Dis-je à l'intention de mon interlocuteur.

-       Adam, rejoins-moi dans ma suite et ne dis rien à Aria, c'est urgent !

-       Louka, qu'est ce que tu manigance encore ? Dis-je agacé.

-       Dépêche toi de nous rejoindre, c'est vraiment important !

-       Bon, j'arrive, dis-je dans un souffle d'exaspération non dissimulée.

Je m'habille en silence et sors de ma chambre tout en pestant mentalement contre Louka. Qu'est ce qui est si urgent ? Je suis crevé et j'aurai bien dormi encore une heure ou deux, de plus, c'est ma dernière journée avec Aria, je ne compte franchement pas la passer avec cette bande de moralisateur ! Une fois devant la chambre de Louka, je frappe à la porte et patiente quelques secondes qu'il vienne m'ouvrir. Il me fait signe d'entrer, en pénétrant dans le petit salon de sa suite je remarque que tout le monde est là, y compris James qui semble tracassé. 

J'aime pas du tout ça, je commence tout de même à me demander nerveusement ce qu'il se passe.

-       Bon, qu'est ce qu'il se passe ? Demandais-je en voyant que personne ne prenait la parole.

-       Adam, il faut faire sortir Aria d'ici, il y a un problème, me répond Nate.

-       Quoi, comment ça ? Quel problème ? Dis-je agacé de les voir ainsi tourner autour du pot.

-       Il y a eu une fuite, surement un membre du personnel, les paparazzis savent qu'Aria est ici, ils sont devant l'entrée principale et l'entrée de service, ils ont débarqué cette nuit par centaine.  Il faut qu'on la fasse sortir discrètement et vite, m'informe Louka.

-       Merde ! Pestais-je en frappant la table du poing avant de laisser tomber mon visage entre mes mains. Aria ne sait pas ce que j'ai fais, elle ne peut pas savoir ! Si je lui demande de sortir discrètement elle va se douter de quelque chose, dis-je soudain très anxieux.

-       Tu n'aurais jamais dû faire ça, me réprimande Louka.

-       Oui bon ça va, j'ai compris ! Tu ne vas pas me répéter ça tous les jours, si ?

Je me lève d'un bond et tourne en rond comme un lion en cage. La colère monte en moi et s'immisce dans chaque pore de ma peau. J'en veux à la terre entière, j'en veux à ces paparazzis à la noix qui ont choisi pour métier de pourrir la vie des autres, j'en veux à Louka d'être là à me faire la morale plutôt que de m'aider à trouver une solution, mais surtout, je m'en veux à moi même d'avoir révélé son identité, d'avoir été si stupide et égoïste.

-       J'ai peut-être une idée.

La voix de James rompt le silence, tout le monde se tourne vers lui, moi le premier.

-       Les paparazzis ne sont pas devant la sortie du parking souterrain qui est quelques rues plus loin. Je peux appeler une connaissance pour qu'il nous trouve une voiture avec toutes les fenêtres teintées et qu'il la gare au parking. Ensuite vous descendez et mon ami vous conduira quelque part, je vous y rejoindrais. Pas la même voiture, pas le même chauffeur et les fenêtres teintées, même si les paparazzis voient la voiture ils ne feront pas attention à vous. Pour être certain, je passerai devant l'entrée principale avec notre voiture habituelle, ça fera diversion.  Aria n'y verra que du feu.

Nous restons silencieux quelques secondes, stupéfaits. Ce mec est un génie !

-       James, qu'est ce que je ferai sans toi ? Dis-je en lui serrant la main pour le remercier. Je vais réveiller Aria, lui proposer un petit déjeuner dehors, de toutes façons je devais l'emmener quelque part ce matin, dis-je en me dirigeant vers la porte.

-       Je m'occupe de mon ami et de la voiture, je vous envois un message quand tout est prêt. Essayez de faire en sorte qu'elle se prépare rapidement, me répond James.

Je sors de la chambre et me précipite dans le couloir jusqu'à la mienne, j'ouvre délicatement la porte et constate que la suite est toujours plongée dans le noir. Les petits picotements présents au bout de mes doigts m'indiquent que mon taux de stress est à son maximum et que je vais devoir faire un gros effort pour qu'Aria ne le remarque pas.  Je me dirige vers la chambre et j'ouvre doucement les rideaux pour laisser la lumière du jour envahir l'espace. Je m'assois délicatement au bord du lit et passe ma main sur sa joue pour la réveiller.

-       Aria, c'est l'heure de se réveiller petite marmotte ! Dis-je en tentant de paraître le plus normal possible.

Ses grands yeux bleus s'ouvrent difficilement et un petit sourire se dessine sur ses lèvres dés qu'elle m'aperçoit. Je me penche pour l'embrasser et sans crier garde, elle m'attrape par la taille et me fait rouler sur le lit.

-       Reviens te coucher avec moi ! Qu'est ce que tu fais déjà habillé ? Il est à peine huit heure, dit-elle en cachant sa tête sous les draps et en m'emprisonnant de ses jambes.

-       Non non non petite marmotte, on se lève ! Je te propose un petit déjeuner à la française dans ta boulangerie préférée et ensuite je t'emmène quelque part ! Dis-je en espérant que ça suffira à la motiver car ce n'est clairement pas gagné, elle semble plutôt vouloir une matinée cocooning au lit et en y pensant, moi aussi j'aurai adoré ça !

-       Bon, si tu me prends par les sentiments aussi, d'accord pour le petit déjeuner dehors, dit-elle en s'étirant avant de se lever pour se diriger vers la salle de bain.

A peine trente minutes plus tard, j'ai reçu le message de James me disant que tout était bon. Une fois Aria prête, comme convenu, nous prenons l'ascenseur jusqu'au parking souterrain et après avoir repéré James en compagnie d'un homme d'une quarantaine d'année au physique impressionnant, je prends la main d'Aria et me dirige vers eux. Je le salue comme si je ne l'avais pas encore vu aujourd'hui, Aria l'embrasse sur la joue avec cette gaité habituelle qui semble beaucoup plaire à James qui lui sourit de toutes ces dents.

-       Adam, voici votre chauffeur pour ce matin, Nicolas Kilton est un vieil ami, il va bien s'occuper de vous.

-       Merci James, c'est parfait. Bonjour Monsieur Kilton, merci pour vos services dis-je en lui serrant la main, voici Aria Rollins, dis-je en m'écartant pour laisser Aria lui serrer la main.

-       Enchanté, c'est un plaisir de vous rencontrer tous les deux, James m'a beaucoup parlé de vous. Nous pouvons partir, dit-il en ouvrant la portière d'Aria. Je fais le tour de la voiture et avant d'ouvrir ma portière, je fais un signe de tête à James pour le remercier.

-       Chez Fauchon, place de la madeleine, merci Nicolas.

Au moment où la voiture sort du parking, mon ventre se noue et une boule se forme dans ma gorge, je passe ma main sur celle d'Aria et fais tout mon possible pour dissimuler mon angoisse. Finalement, tout se passe comme prévu, aucun paparazzi ne se trouve devant la sortie du parking et lorsque nous passons devant l'entrée de service, ils ne font pas attention à nous, trop occupés  à se ruer devant l'entrée principale oú James est en train de passer avec notre voiture habituelle. Ce n'est pourtant qu'une fois trois rues plus loin que je m'autorise à souffler, rassuré.

-       C'est fou tous ces paparazzis devant l'entrée de service, ils attendent quelqu'un d'important tu penses ? Demande Aria, curieuse de savoir pourquoi un tel attroupement s'est soudainement formé.

-       Aucune idée, surement, dis-je un peu nerveux.

-       Ils pourraient laisser les gens tranquilles quand même !

-       Je suis tout à fait d'accord avec toi. Alors, prêtes à manger tes macarons préférés ? Dis-je pour changer de sujet.

-       Toujours prête pour des macarons, tu le sais bien !  Dit-elle rieuse. Au fait, pourquoi est ce que ce n'est pas James qui nous conduit aujourd'hui ?

-       Parce qu'il avait une course personnelle à faire et je voulais absolument qu'on prenne  ce petit déjeuner pour ma dernière journée à Paris, répondis-je en espérant qu'elle arrête de poser des questions.

-       Ah d'accord, ça fait bizarre, tu ne trouves pas ? Je veux dire, je me suis habituée à James du coup je trouve ça étrange de ne pas l'avoir avec nous.

-       C'est sur mais bon il ne peut pas toujours être avec nous, il a le droit à du temps libre quand même !

-       Bien sûr, ce n'est pas le goulag, dit-elle en riant à nouveau.

Rassuré de voir que l'interrogatoire s'arrête ici, je me détends finalement peu à peu. Après tout, ça va être sympa ce petit déjeuner ! De plus, je veux vraiment profiter de cette dernière journée à ses côtés.

*************************

Après s'être goinfré de macarons et de croissants, nous avons décidé de digérer en faisant une petite balade dans les rues parisiennes. Bien que rassuré de savoir que les paparazzis nous croient encore à l'hôtel, je ne peux m'empêcher de scruter discrètement autour de nous pour être certain qu'aucun d'eux nous ai suivi.

-       Au fait, j'ai regardé votre programme de tournée et j'ai vu que dans un mois vous serez à Rome, si tu veux, je pourrai vous y rejoindre et rester avec vous les trois jours où vous y êtes. Je t'avais dit que je viendrai un week-end pour que l'attente soit moins longue.

-       Ça serait génial ! Dis-je en la serrant dans mes bras. J'ai hâte d'y être, tu n'imagines même pas, j'ai même hâte que la tournée se termine et qu'on puisse enfin faire de vrais projets d'avenir tous les deux.

-       Deux mois ce n'est pas si long, ça va être difficile mais tu dois profiter de ta tournée, de tes fans, de ta musique, de ta passion quoi ! On a le temps de décider de ce que nous souhaitons faire ensuite. De mon côté je vais me recentrer, danser pour moi, trouver un appartement, et après on verra à ton retour ce que l'on fait.

-       C'est vrai, mais j'ai hâte quand même ! Dis-je en embrassant son front tout en déambulant dans les rues parisiennes.

Mon téléphone sonne, en voyant le prénom de James s'afficher sur l'écran, je décroche rapidement.

-       Oui James, vous avez finit votre course ?

-       Oui, tout est réglé. Je vous récupère ?

-       Oui, nous sommes boulevard des capucines, au numéro 57, on vous attend.

Je range mon téléphone dans ma poche et nous arrête pour attendre James devant le numéro indiqué.

-       La balade est terminée ? Me demande Aria.

-       Pour aujourd'hui en tous cas, je t'emmène quelque part ! Je crois que j'ai trouvé quelque chose qui devrait te plaire.

-       Ah bon ?

-       Oui, et si c'est le cas, ça pourrait même t'avancer pour tes projets des deux prochains mois.

-       Tu me rends curieuse là, je me demande ce que tu as encore fais ! Dit-elle en plissant les yeux.

Elle a passé les quinze minutes suivantes à essayer de me tirer les vers du nez, en vain, mais on a bien rigolé. Lorsque James se gare devant nous, nous montons dans la voiture et ce dernier redémarre aussitôt.

-       Je vois que James est dans la confidence puisqu'il ne te demande même pas l'adresse, dit-elle en faisant mine de bouder.

-       Toujours !

-       C'est un complot ! Déclare t'elle en toisant James dans le rétroviseur.

-       Tout à fait Mademoiselle, lui répond ce dernier, ce qui nous fit rire aux éclats.

Lorsque James se gare devant l'adresse que je lui avais indiquée par texto, nous sortons de la voiture et Aria ne peut s'empêcher de scruter les alentours à la recherche du moindre indice qui lui permettrait de deviner ce que je manigance.

-       Bon allez la petite espionne, c'est par ici, dis-je en ouvrant la porte de l'un des magnifiques immeubles haussmanniens qui donne à cette rue tout son charme.

Sans un mot Aria me suit, trop occupée à tout observer, ce qui ne manque pas de me faire rire à plusieurs reprises.

-       C'est encore un toit caché ? Demande t'elle presque sérieuse lorsque nous pénétrons dans l'ascenseur.

-       Tu verras, lui répondis-je en insérant une clef dans la petite serrure se trouvant à coté du numéro deux.

Lorsque les portes s'ouvrent, nous arrivons directement sur une superbe cuisine en mezzanine.

-       Mais attends, c'est un appartement, dit-elle en avançant dans la pièce.

-       Possible, dis-je en observant ses yeux s'écarquiller lorsqu'elle s'approche de la rambarde pour observer le salon qui se trouve juste en dessous, fier de moi.

-       Wahou, c'est magnifique, mais pourquoi est-ce que tu voulais m'emmener ici ? Demande t'elle visiblement un peu perplexe.

-       Je l'ai acheté, si tu le veux, il est à toi. Tu pourrais vivre ici le temps que ma tournée se termine, comme ça tu n'as pas besoin de perdre du temps à chercher un appartement et tu peux te concentrer sur ta carrière. Ensuite, quand je reviendrai on décidera ensemble de ce qu'on fera, d'où on y ira, mais en attendant, tu seras bien ici. Qu'est ce que tu en penses ?

-       Je... Je ne sais pas, je ne m'y attendais pas à vrai dire. C'est vraiment gentil à toi d'avoir faire ça, mais ça me gêne de vivre dans un appartement qui n'est pas le miens, je n'ai pas envie d'être une squatteuse, j'ai envie d'être chez moi.

-       Ne dis pas n'importe quoi, tu es ici chez toi. J'ai choisi cet appartement pour toi, il est à toi. Puis de toutes façons, à mon retour on compte bien se trouver un chez nous non ?

-       Oui, bien sûr, dit-elle en continuant la visite.

-       Alors tu ne vas pas acheter un appartement pour le revendre dans deux mois alors que j'ai déjà acheté celui-ci, tu perdrais du temps inutilement. Allez Aria, accepte, ça me ferait vraiment plaisir que tu vives ici.

-       Bon, d'accord, mais je te donne un loyer tous les mois !

-       C'est ça oui, dis-je en riant, que veux-tu que je fasse de ton argent ?

-       Je ne rigole pas ! C'est non négociable, soit je te donne un loyer, soit j'achéte mon propre appartement, dit-elle on ne peut plus sérieusement.

-       D'accord, d'accord, si tu veux ! Dis-je pour qu'elle accepte mon offre.

-       Marché conclu ! répond t'elle en me serrant la main pour conclure cet accord.

Je l'attire à moi et l'embrasse tendrement. Je n'ai qu'une envie, rester ici et emmenager dans cet appartement avec elle. Ce n'est pas possible pour le moment et cette idée m'agace fortement. Il ne nous reste plus que quelques heures avant mon départ, je ne suis pas encore partit et pourtant le vide commence déjà à s'immiser en moi.

-       Merci, souffle t'elle au creux de ma nuque, je t'aime...

-       Moi aussi je t'aime, comme un fou, répondis-je en resserrant mon étreinte.

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