Chapitre 20, Adam

20

Adam

« Flash-Back »

Deux jours.

Deux jours que je n'ai pas eu de nouvelles d'Aria, deux jours qui m'ont paru être une éternité. J'ai dû puiser en moi toute la retenue dont j'étais capable pour ne pas la harceler de messages. Elle avait besoin de travailler et je comprends ça, mais je ne peux plus attendre. Elle ne reste pas à New-York pour longtemps et déjà que je fais tout pour ne pas y penser, je ne peux pas en plus supporter l'idée de ne pas saisir toutes les opportunités que j'ai de passer du temps avec elle.

Alors c'est décidé, je vais aller la chercher à la sortie de ses cours et l'embarquer pour la soirée avec moi, qu'elle le veuille ou non. Bon, je ne vais pas non plus la kidnapper, mais presque !

J'ai enfilé un Jean slim noir, une chemise bleu nuit cintrée et une paire de bottines. J'ai bien évidemment pris ma veste en cuir et je suis descendu pour prendre ma voiture, nous en aurons besoin.

Une fois derrière le volant, j'ai monté le volume de la radio où « Wind of change » de scorpion retentissait. Pour le coup, ça correspondait plutôt bien à l'instant présent.

Je me suis mis à rouler tout en mettant mes idées au claire sur ce que je prévoyais ce soir. J'espère vraiment qu'elle acceptera de me suivre et que cette soirée lui plaira.

Après trente minutes à me faufiler entre les voitures pour ne pas arriver en retard, j'arrive enfin devant son école. Je gare la voiture non loin de l'entrée et descends pour l'attendre, adossé au mur d'en face, comme à mon habitude.

Les élèves sortent un à un, je les scrute tous jusqu'à ce que je reconnaisse les cheveux blonds d'Éphira pour finir par repérer Aria à ses côtés. Elles sont en pleine conversation et c'est Éphira qui me repère la première. Je lui fais signe de la tête en guise de bonjour, elle fait de même ce qui attire l'attention d'Aria vers moi. Lorsque ses yeux se posent sur moi, je le sens, une nouvelle fois, je sens l'air s'électrifier, je sens tout ces petits picotements m'envahir le corps. Je souris bêtement, réalisant que mon esprit n'est pas le seul à se mettre en ébullition pour cette fille.

Elle traverse la route, puis s'arrête juste devant moi, un petit sourire moqueur au coin des lèvres.

- Dis donc, tu t'es mis sur ton 31 ! Je ne pensais pas voir ça un jour ! Dit-elle en me souriant plus encore.

- C'est juste une chemise, puis c'est de circonstance !

- De circonstance ? Et pourquoi ça, Mr Starling ?

- Parce que ce soir, je vous emmène quelque part, dis-je fièrement.

- Ah oui ? Sans mon autorisation ? Me répond t'elle, défiante comme à son habitude.

- Exactement ! Ma voiture est juste là, si vous voulez bien prendre place.

- Bon, très bien. J'espère pour toi que ça vaut deux heures de répétitions en moins !

- Tu ne crois pas si bien dire, dis-je en souriant de toutes mes dents, pour paraître sûr de moi.

Tel le gentleman que je n'ai jamais été, je lui ouvre la portière passager et la laisse s'installer avant de refermer celle-ci pour me diriger du côté conducteur. Je me glisse derrière le volant et mets le contact. J'ose un regard dans sa direction, elle me souri, visiblement amusée par la situation. Je me félicite silencieusement d'être parvenu à la faire monter dans la voiture, c'est déjà un bon début.

- Bon, voilà le programme. Pour commencer, on passe chez toi pour que tu déposes tes affaires et que tu puisses te changer si tu le souhaites. Je te conseille de mettre des basquets ou des chaussures plates, mais pas de talons ! Pas de robe non plus, mets des vêtements dans lesquels tu te sentes à l'aise. Deuxième étape, je t'emmène manger, parce que tu vas avoir besoin de force pour la suite ! Enfin, je t'emmènerai dans un endroit qui je pense, va te plaire, mais ça, c'est une surprise, alors pas de questions avant d'y être ! D'accord ?

- Mais ! Je n'aime pas les surprises ! Dis-moi où on va ! Me dit-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.

- Non ! Sujet clos !

- Tu m'énerves ! Et puis, pourquoi moi je ne devrais pas mettre de robe ou de talons et me « mettre à l'aise » alors que toi, tu t'es mis sur ton 31 ? Je ne sais pas où on va, mais je ne veux pas passer pour une cruche ! Dit-elle soudain soucieuse.

- Je ne t'ai pas dit de t'habiller comme un sac non plus hein ! Juste de mettre des vêtements dans lesquels tu seras à l'aise, tu comprendras pourquoi, dis-je moqueur.

- Très drôle ! Dit-elle en m'accordant une petite grimace que je trouve instantanément attendrissante.

Je mets mon clignotant et m'engage sur la route. Comme prévu, je roule en direction de son internat. Une fois devant, je me gare et coupe le contact.

- Ne me fais pas attendre trois heures hein ! Dis-je au moment où elle sort de la voiture.

- Je ne vais pas me gêner ! Répond t'elle en fermant la portière.

Je prie intérieurement pour que ça ne soit pas le cas, la connaissant, elle en est tout à fait capable.

Finalement, elle est réapparue au bout de seulement dix minutes, vêtue d'un legging noir et d'une tunique grise où une ceinture dessine sa taille. Une veste en cuir trône sur ses épaules, ce qui me fait immédiatement sourire. Ses cheveux noués en chignon de danseuse retombent à présent en cascade sur ses épaules.

Qu'est ce qu'elle est belle, n'ai-je pu m'empêcher de penser.

Elle reprit place à mes côtés et je me suis remis à rouler, en direction du restaurant cette fois. Une fois garé à quelques mètres de ce dernier, ravi d'avoir trouver une place dans ce chaos de voitures New-Yorkaises, je coupe le contact et nous descendons.

Nous pénétrons au Ellen's Stardust Diner et une serveuse nous installe. Aria observe le restaurant dans ses moindres recoins et semble apprécier ce qu'elle y voit. Je n'ai pas choisi ce restaurant par hasard et elle va très vite s'en rendre compte.

Nous savourions notre dessert, en parlant de tout et de rien. Je lui posais plein de questions sur sa vie à Paris et elle en faisait de même. J'étais soulagé de constater qu'elle semblait apprécier la soirée. Lorsque soudain, la musique se mit à retentir dans tout le restaurant. Aria tourne les yeux vers moi, surprise. Moi je ne l'étais pas, je savais exactement ce qui allait se passer et c'était justement là tout l'intérêt de venir dîner ici.

Les serveurs posèrent tous ce qu'ils avaient dans les mains, saisirent des micros posés un peu partout dans la salle et se mirent à chanter. Certains se mirent debout sur les tables, d'autres passaient entre les clients tout en se déchaînant sur "Ain't no mountain high Enough" de Marvin Gaye.

J'observe Aria qui, les yeux écarquillés, semble totalement perdue. Puis, au fur et à mesure que les minutes passent, je la vois sourire, je vois ses yeux briller et c'est selon moi, la meilleure des récompenses. Lorsque les serveurs ont terminé d'interpréter leurs chansons, ils reprennent leur service et le calme revient peu à peu dans le restaurant.

- Mais c'est génial ! Je n'en reviens pas, c'est incroyable ! Je n'ai jamais vu ça ! Me dit-elle accompagné d'un immense sourire.

- C'est sûr que tu n'as pas dû voir ça à Paris. Ça t'a plu ?

- C'est super Adam, merci ! Dit-elle en déposant un baiser sur mes lèvres.

Je retire ce que j'ai dis tout à l'heure, c'est ça la meilleure des récompenses, songeais-je.

Une fois notre dessert terminé, nous sommes sortis du restaurant, en direction de ma voiture. Aria s'est tournée vers moi et a saisi ma main, déclenchant au passage une horde de frisson le long de mon bras.

- J'admets, tu as fait fort. C'est quoi la suite du programme ? Me demande t'elle, plus souriante que jamais.

- Surprise je t'ai dit ! Tout ce que je peux dire, c'est que tu vas adorer ! Lui répondis-je, accompagné de l'un de mes fidèles clin d'œil.

- Dans ce cas, j'ai hâte d'y être, dit-elle en prenant place dans la voiture.


« Fin du Flash-Back »


Nerveux, je sors mon téléphone de ma poche pour vérifier l'heure à nouveau.

Il est 18h50 et ça fait maintenant dix minutes que je patiente devant la porte d'entrée de son immeuble. Je lui avais dis 19h, je décide donc d'attendre encore dix minutes avant d'enfin, sonner à la porte. J'étais si pressé, que j'ai passé ma journée à ne penser qu'a ça, si bien que ces dernières heures m'ont parue être une éternité. Nous sommes rentrés à l'hôtel plus tôt que prévu, j'ai donc fais les cents pas dans ma chambre jusqu'à me décider à me mettre en route, incapable de patienter plus longtemps.

Me voilà à présent en train de regarder l'heure toutes les deux minutes.

A 18H55, je me décide enfin à sonner à l'interphone, incapable d'attendre une minute de plus. Puis, être en avance est une qualité, n'est ce pas ?

Un petit bip sonore me signale que la porte est ouverte, je la pousse puis me dirige vers les escaliers. Après avoir vérifié sur la boîte aux lettres l'étage et le numéro de l'appartement, je monte en direction du deuxième étage.

Une fois devant sa porte, je sonne à nouveau. Lorsque celle-ci s'ouvre, c'est une Aria tout sourire que je découvre, et bien évidemment magnifiquement belle.

Vêtue d'une robe bordeaux qui découvre l'une de ses épaules, perchée sur de magnifiques escarpins noirs, les cheveux tombant telle une cascade sur ses épaules, elle est tout simplement rayonnante.

- Entre ! Me dit-elle en reculant pour me laisser passer.

- Merci, dis-je en entrant.

A peine Aria avait-elle refermé la porte derrière moi, qu'Ephira pointa le bout de son nez pour venir me dire bonjour à son tour. Souriante comme la fille qui croque la vie à pleine dent qu'elle a toujours été, elle embrasse chacune de mes joues tout en me murmurant à l'oreille qu'elle est très heureuse pour nous. Je la remercie d'un sourire puis redirige mon regard vers Aria qui nous observait.

- Bon alors, tu m'emmènes où ?

- Tu verras bien, dis-je en l'aidant à enfiler sa veste.

- Attention, la dernière fois que tu m'as préparé une soirée surprise, tu avais mis la barre très haute, c'est difficile de faire mieux, me dit-elle pour me taquiner.

- Ne t'inquiètes pas pour moi, je suis très créatif tu sais, lui dis-je avec un petit sourire en coin.

Me revient alors en mémoire cette merveilleuse soirée que nous avions passé à New-York. Je l'avais emmené dîner au Ellen's Stardust Diner et je me souviens encore de ses deux petits yeux s'émerveiller devant ses serveurs qui en l'espace d'une minute, s'étaient transformés en chanteur pour nous offrir un spectacle digne d'une comédie musicale de Broadway. Je me souviens également de la deuxième partie de cette soirée qui fut bien au delà de mes espérances. Elle était heureuse et je le voyais aux creux de ses yeux, je me souviens à quel point cela avait empli mon cœur de joie, une joie telle que je n'en avais jamais connu auparavant. J'avais su à cet instant que je pourrais passer ma vie à faire ça sans jamais m'en lasser, la rendre heureuse.

- Je n'en doute pas, tu es un artiste après tout. La preuve, tu es riche grâce à ça maintenant, dit-elle moqueuse.

- Je vois que tu n'as pas perdu ton humour, j'en suis ravi, dis-je en souriant sincèrement.

- Jamais, me répond-elle en riant.


J'ouvre la porte et nous descendons les escaliers. Une fois sorti de l'immeuble, je remarque James debout devant la voiture, je lui fais signe et me dirige vers lui. Lorsque nous arrivons à son niveau, Aria s'empresse de lui faire la bise, ce qui l'a plutôt surpris. Je me mets à rire à la vue de sa mine gênée. Aria me regarde étonnée, puis soudain son visage change, ses yeux s'arrondissent et elle se tourne brusquement vers James pour se fondre en excuse.

- Je suis désolée James, c'est juste que j'avais oublié que la bise ne se faisait pas chez vous.

- Ce n'est rien Mlle Rollins, cela m'a juste surpris, mais ce n'était pas si désagréable après tout, dit-il en me souriant.

- Attention à toi James ! Dis-je en le pointant du doigt.

- Ne l'écoutez pas James, c'est un jaloux compulsif, rétorque Aria en souriant théâtralement.

- Je suis quoi ? Dis-je faussement offusqué.

- Tu m'as très bien entendu !

- Bon et bien je vois que la soirée s'annonce mouvementée, nous interrompt James en ouvrant la portière à Aria pour qu'elle puisse prendre place à l'arrière de la voiture.

- Ça, tu l'as dit ! Lui répondis-je en faisant le tour de la voiture pour prendre place à mon tour.


Lorsque James à commencé à rouler, nous sommes restés silencieux quelques minutes. Aria regardait par la fenêtre, admirant surement le paysage défilé, comme elle aime tant le faire. Moi, je commençais à être un peu nerveux, espérant au plus profond de moi que ma petite surprise lui plaira autant qu'elle me plait à moi. Lorsqu'elle m'a proposé de passer la soirée ensemble, j'ai immédiatement eu cette idée et je dois dire, que ce n'était pas la plus simple à réaliser. James m'a beaucoup aidé, je lui en suis très reconnaissant car sans lui et tous ses contacts, cela n'aurait pas été possible.

- Je suppose que tu ne veux toujours rien me dire ? Me dit-elle au bout d'une dizaine de minutes.

- Tu supposes bien, répondis-je en saisissant sa main pour y déposer un baiser.

Elle roule des yeux avant de sourire à pleine dent, visiblement amusée.

- Mais ne t'inquiètes pas, tu n'as plus très longtemps à attendre, nous sommes presque arrivés.

Son regard se porte à nouveau sur le paysage qui défile derrière sa fenêtre, elle essaie de repérer où nous sommes et je sais pertinemment qu'une montagne de scénarios est en train de se construire dans sa petite tête que j'aime tant, ce qui me fait évidemment sourire à mon tour.

Lorsque James se gare, je vois son regard s'activer pour analyser tout ce qu'elle peut entrevoir autour de nous. J'aime la voir si enjouée, je ne pourrai décidemment jamais m'en lasser.

James descend et ouvre sa portière, je sors également et fais le tour de la voiture pour la rejoindre et saisir sa main. Son regard se tourne vers moi, étonné.


- Je connais bien ce quartier, mais je ne vois pas du tout où tu pourrais bien m'emmener, il n'y a pas grand chose ici, c'est surtout un quartier d'affaire.


Et pour cause, nous nous trouvons dans le très chic seizième arrondissement de Paris où effectivement, il n'y a pas grand chose pour sortir. Le soir, tout est très calme et les jeunes sont loin de passer leur samedi soir dans le coin.


- Tu vas découvrir ça dans quelques minutes, dis-je en levant les yeux vers le haut de l'immeuble devant lequel nous nous trouvons.

Ses yeux suivent mon regard et soudain, un petit O se forme sur ses lèvres, elle a comprit.

- Sur le toit ? Ne me dis pas qu'on va aller sur ce toit ?

- Et si !

- Mais c'est super haut ! Ce n'est pas dangereux au moins ? Dit-elle soudain un peu paniquée.

- Bien sûr que non ! Tu penses vraiment que je t'emmènerai dans un endroit dangereux ?

- Non mais bon, ça fait un peu peur quand même ! Et qu'est ce qu'il y a sur ce toit exactement ?

- Tu verras, dis-je en ouvrant la porte d'entrée de l'immeuble.


Je commence à grimper les marches de ce vieil immeuble typiquement parisien, prenant soin de ne pas lâcher la main d'Aria. Une fois les six étages montés, elle me regarde incrédule, ne comprenant pas bien ce que nous faisons là.

- Comment veux- tu aller sur ce toit ? Nous ne pouvons pas monter plus haut ! Je crois que ton plan est en train de tomber à l'eau, dit-elle en se mettant à rire.

- C'est ce que tu crois, dis-je dans un petit clin d'œil.

Je lève les yeux et saisis la poignée de la trappe qui se trouve au dessus de moi. Je fais signe à Aria de se décaler un petit peu sur le côté puis tire de toutes mes forces. Une petite échelle apparaît alors, je la stabilise et fais signe à Aria de monter. Elle me regarde un instant, les yeux ronds.


- Non mais franchement, comment tu connais cet endroit ? Je suis née dans cette ville et je ne savais même pas qu'il était possible de faire ça !

- Je ne vais tout de même pas te livrer tous mes secrets ! Lui répondis-je en lui souriant à pleine dent.

- Bien sûr que si !

- On verra ça, dis-je en reprenant sa main pour l'aider à monter.


Aria se hisse délicatement jusqu'en haut de l'échelle, je l'observe d'en bas jusqu'à ce qu'elle ne soit plus dans mon champ de vision. Je pose mon pied sur la première marche et c'est à ce moment là que je l'entends s'étouffer dans un petit cri de surprise. Je monte alors les dernières marches à toute vitesse, le sourire aux lèvres.

Une fois sur le toit, je découvre une Aria émerveillée. Les yeux brillants, elle balaie l'espace du regard puis se tourne vers moi.

- C'est tout simplement sublime Adam ! Comment as-tu fais ça ?

- James m'a beaucoup aidé, je dois bien l'avouer. Dés que tu m'as proposé cette soirée, j'ai tout de suite visualisé un espace comme celui-ci. Je ne sais pas pourquoi, c'est venu comme ça. James m'a alors aidé et c'est grâce à lui que nous avons l'autorisation d'être ici ce soir.

- Merci, dit-elle en déposant un baiser sur mes lèvres.


A mon tour, je balaie le toit du regard. Une petite table est dressée au milieu, éclairée de deux grandes bougies, un petit panier en osier nous attend à ses pieds. Une rose est délicatement posée dans son assiette. Face à nous, la tour Eiffel scintille de milles feux, nous offrant un spectacle époustouflant. Je dois dire que je suis fier de moi, c'est exactement comme je l'avais imaginé, c'est même mieux encore.

Je me dirige vers la petite table et recule sa chaise afin qu'elle puisse s'y installer. Une fois Aria assise, je prends place en face d'elle. Les yeux pétillants, elle m'observe tendrement, ce qui fait immédiatement battre mon cœur démesurément. Je saisis le petit panier en osier qui se trouve à mes pieds et en sort son contenu.

Je dispose délicatement les fruits de mer dans nos assiettes et rempli nos verres du savoureux vin blanc que j'ai choisi ce matin, espérant qu'il s'agit toujours de son préféré. A son sourire, je comprends que c'est le cas.

- Tu n'as rien oublié, me dit-elle dans un murmure.

- Rien, lui répondis-je en posant ma main sur la sienne.

- Moi non plus, je n'ai rien oublié Adam.

- Je sais, lui répondis-je en serrant ses petits doigts.

Nous sommes restés ainsi quelques minutes, les yeux dans les yeux. Les mots n'étaient plus d'aucune utilité. Je savais ce qu'elle ressentait, elle savait qu'a cet instant précis, j'étais le plus heureux des hommes. Etre ici, à ses cotés, était tout ce qu'il y avait de plus précieux pour moi, plus rien ne comptait. Je ne voyais qu'elle, je ne pensais qu'a elle, comme si le monde qui nous entourait venait de disparaître pour nous laisser nous retrouver.

Après avoir savourer cet instant qui comme tous ceux passés en sa compagnie, restera à jamais gravé en moi, je saisis mon verre pour le lever en sa direction.

- A nous, dis-je en lui souriant tendrement.

- A nous, dit-elle en levant le sien, plongeant son regard au plus profond de mon âme.

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