Chapitre 18, Adam

18

Adam

Enfin, nous y sommes.

Enfin, nous réussissons à avoir cette discussion qui nous était si vitale et enfin, nous réussissons à agir tels des adultes matures. Croyez-moi, c'est un exploit.

J'ai vidé mon sac, ce fut long et tumultueux. Mes mots et leurs portés sur Aria m'ont brisé le cœur et j'ai dû m'armer du plus grand des courages pour réussir à aller jusqu'au bout, mais je l'ai fait et maintenant, je me sens tellement mieux. Je me sens libéré, plus léger. Aria sait enfin toute la vérité, mêmes les plus sombres détails de ces deux dernières années. Pour une fois, je ne lui ai rien caché pour la préserver. Il fallait qu'elle sache.

Cet ascenseur émotionnel nous à vidé de toute notre énergie, la journée est déjà entrain de se terminer et la nuit commence à pointer le bout de son nez. Nous sommes restés blottis l'un contre l'autre pendant des heures et je peux aisément dire que j'aurai pu rester ainsi le reste de ma vie. L'avoir prés de moi est ce que j'ai de plus précieux et je l'ai toujours su.

Il est maintenant temps pour Aria de respecter sa part du marché, c'est à présent à elle de vider son sac, de me dire tout ce qu'elle a sur le coeur. Je la vois rassembler ses idées et je sais à quel point c'est difficile pour l'avoir fait quelques heures plus tôt. Je ne peux également nier l'angoisse qui prend peu à peu place au creux de mon estomac. Je crains chacun des mots qui vont pouvoir sortir de sa bouche car même si Elisabeth à une grande part de responsabilité, elle n'est pas la seule et je ne cesserai jamais de m'en vouloir pour tout ça.

Je la sens se détacher de moi afin de se redresser pour me faire face.

Ça y est, nous y sommes et je suis terrifié.

- Je ne sais pas par où commencer, se lance t'elle.

Comme notre marché l'exige, je ne dis rien, bien que dés ces premiers mots j'aurai souhaité la prendre dans mes bras pour la rassurer.

- Mes deux derniers jours à New-York ont été si surréalistes et se sont passés si vite que je peine à m'en souvenir distinctement.

Moi, je m'en souviens très bien, pourtant j'aurai aimé les rayer de ma mémoire pour toujours.

- C'est flou, tout ce dont je me rappelle, c'est être en train de me préparer à l'internat, angoissée à l'idée de te retrouver et de t'annoncer cette grande nouvelle. Je me faisais belle, je voulais que ça soit un moment spécial. Mais j'avais peur, tellement peur Adam, dit-elle d'une voix éraillée.

Nous en n'étions qu'au tout début et pourtant, je sentais déjà mon cœur s'affoler et les larmes menacer mes yeux de les inonder à nouveau. Cette partie de l'histoire, c'est celle que je ne connais pas. Tout ce dont moi je me souviens, c'est être debout devant mon immeuble, à l'attendre pour partir sur notre plage secrète où nous avions prévu d'y passer la fin de journée ainsi que la nuit. J'ai attendu des heures, elle n'est jamais venue.

- Je me souviens de la porte de ma chambre qui s'est ouverte si violemment que mon cœur à fait un bond dans ma poitrine. C'est là qu'Elisabeth est apparue devant moi, furieuse comme jamais je ne l'avais vu. Elle s'est mise à hurler et je ne saurai te dire ce qu'elle à dit, tout était devenu flou à ce moment là. Je savais juste que la suite allait être désastreuse.

Je me revois encore adossé au mur de mon immeuble, furieux. Je pensais qu'elle m'avait posé un lapin, je ne cessai de l'appeler et je tombais tout de suite sur sa messagerie, ce qui me mettais vraiment en rogne. L'immense erreur que j'ai faite ce jour là, c'est de ne pas prendre ma foutue voiture pour aller la chercher. J'étais tellement en colère contre elle, que j'avais décidé de ne plus lui courir après car ce n'était pas le premier lapin qu'elle me posait.

Je ne peux m'empêcher de me blâmer pour ça, me disant que si j'y étais allé, j'aurai peut-être pu empêcher Elisabeth de la ramener de force à Paris, j'aurai su ce qu'il se passait et je ne serai pas resté deux ans dans cette totale ignorance qui m'a rendu fou.

- Elle s'est jetée sur mes affaires pour les mettre dans mes valises. J'étais complétement stoïque, incapable de bouger ou de parler. Tout se déroulait tellement vite sous mes yeux que je peinais à me rendre compte de la situation. Au moment où j'ai enfin réalisé qu'elle savait tout et qu'elle voulait me ramener de force à Paris, je me suis jetée sur mon téléphone pour t'appeler mais elle a réussi à me le prendre des mains et l'a brisé en mille morceaux. Je voulais te prévenir Adam, je ne voulais pas partir, je te le jure, dit-elle en me prenant la main.

Quelle garce !

C'est plus fort que moi, je sens son regard sur moi mais je n'arrive pas à la regarder dans les yeux, bien trop honteux d'avoir pu penser qu'elle était partie en me laissant derrière elle sans aucun scrupule.

- Ensuite, tout s'est passé très vite. Un taxi nous attendait déjà devant l'internat, elle m'a forcé à monter dedans et nous sommes arrivées à l'aéroport. Je la suppliais d'au moins me laisser t'appeler pour te prévenir. J'ai même essayé de lui dire que je devais prévenir Ephira pour les cours, me disant qu'au moins elle, elle pourrait te prévenir. Mais Elisabeth n'a évidemment pas cédé. Je me suis rebellée, je lui ai dis que quoi qu'elle fasse je ne partirais pas, quitte à hurler comme une tarée dans l'aéroport.

Au fil de ses mots, les images défilent dans ma tête et tout ce qu'elle dit prend vie. Je l'imagine dans ce taxi, à l'aéroport, horrifiée, triste. Et dire qu'a ce moment là, j'étais encore en train de l'attendre comme un con en la maudissant de toute part. Ça, je ne me le pardonnerai jamais.


- Et devines ce qu'elle à fait ! Elle a appelé la police de l'aéroport, qui est gentiment venu me faire comprendre que j'étais mineure et que de plus je n'étais pas une citoyenne américaine. Ils m'ont donc tout simplement menacé de me bannir du territoire américain si je n'obéissais pas à ma tutrice et si je ne retournais pas dans mon pays. J'ai vraiment cru être en train d'halluciner ! Pourtant tout était bien réel, je n'avais pas le choix.

Je vais la tuer.
Je vais la tuer.
Je vais la tuer.

Dieu merci, Élisabeth n'est pas dans les parages parce que sinon, je jure que je ne répondrais plus de rien ! Mon cœur se brise encore et encore et chaque fois que je crois qu'il ne peut être d'avantage détruit, je me trompe.

- Alors voilà, je me suis retrouvée à Paris. Elisabeth à fait tout le nécessaire pour le reste. J'ai essayé de m'imposer mais chaque fois, elle me faisait bien comprendre que je n'étais pas en âge de décider moi-même. Elle changeait parfois de technique et devenait moins brutale dans ses mots en me disant que tout ça c'était pour moi, qu'elle m'évitait une énorme erreur mais qu'elle ne m'en voulait pas, car à mon âge, il était normal de ne pas toujours faire les bons choix. Elle me disait que justement, son expérience à elle en tant qu'adulte était là pour ça et que c'était que pour mon bien.

Je sens mes poings et ma mâchoire se serrer automatiquement, à tel point que mes jointures deviennent blanches, ce qui n'échappe pas à Aria. Elle pose à nouveau sa main sur la mienne et la caresse tendrement. Vous ne vous imaginez pas Ô combien il est difficile de respecter notre marché et de ne pas l'interrompre. Je garde donc pour moi tous les mots pas très sympathiques qui se bousculent dans mon esprit au sujet d'Elisabeth et tente de me calmer pour la laisser continuer.

- J'étais si fatiguée Adam. Je pleurais toutes les nuits, la journée je trainais chez moi comme une larve, je ne parlais plus à personne. J'étais juste vidée, mais je tenais bon face à Elisabeth, car j'étais persuadée que tu allais te manifester. Alors j'ai attendu aussi longtemps que je le pouvais, mais au bout d'un moment, je me suis rendue à l'évidence, tu ne tenais pas tant que ça à moi. Alors, j'ai pris la décision d'écouter Elisabeth et de faire ce qu'elle attendait de moi, me disant que de toutes façons, sans toi, c'était la meilleure solution.

Entendre ça me broie de l'intérieur. Je sens mon cœur et mon âme brûler et partir en fumée.

Je ne pense pas être capable de continuer et de la laisser terminer. J'ai bien trop peur de ne jamais réussir à me remettre de ses mots. Qu'elle me déteste, qu'elle ne m'aime plus, ça je pourrais vivre avec, détruit, mort de l'intérieur, mais vivant en apparence. Mais sa peine à elle, sa douleur, sa solitude et tout ce qu'elle a enduré ces deux dernières années, ça je ne peux pas.

- Aria, je suis désolé mais...

- Arrêtes ! Me coupe t'elle. Je sais que c'est dur à entendre Adam, mais je dois continuer, tu dois tout savoir, c'est important pour nous.

Elle a raison, évidemment qu'elle a raison, je ne sais simplement pas si mon cœur sera capable de résister à ça. Pourtant je dois être fort, pour elle, pour moi, mais surtout pour nous deux, pour ce « nous » que je désire plus que tout voir réapparaitre.

Après une grande inspiration et malgré mes tremblements que je ne parviens pas à faire cesser, je lui fais signe de continuer.

- Après ça, la rentrée est arrivée vite. J'ai repris la danse, je suis redevenue cette fille modèle qu'Élisabeth aimait tant, en mettant de côté la vraie moi, celle que j'avais découverte à tes côtés. Je ne l'ai pas fait pour elle mais tout simplement parce que sans toi, la Aria de New-York n'avait plus aucun sens, et elle me rappelait tout ce que nous avions partagé et c'était au dessus de mes forces. Je faisais tout ce qu'Elisabeth voulait. Les cours particuliers, les stages, je n'arrêtais pas. Encore une fois ce n'était pas pour elle, mais pour moi. La danse était la seule chose qu'il me restait, tout ce à quoi je pouvais me raccrocher. J'ai travaillé comme une dingue et ça a payé. Petit à petit, j'ai gravis les échelons et me voilà aujourd'hui presque au sommet.

Je me rends compte à cet instant que peu importe la distance et le temps, nous sommes restés liés. Elle dansait et je chantais, tous deux avons survécu comme nous le pouvions et ce grâce à notre art, notre passion. Ça nous a tout simplement sauvé.


- Pourtant, j'ai toujours eu cet immense vide au creux de ma poitrine. J'étais en train d'atteindre mon but, mon rêve et pourtant, je ne me sentais pas heureuse comme j'aurai dû l'être. Je me sentais vide. Ce n'était pas normal.

Comme moi.

- Puis est arrivé ce matin là, il y a quelques jours à peine. Je t'ai entendu, a la radio. J'ai immédiatement su que c'était toi. J'étais dans ma salle de bain et je suis littéralement tombée. J'ai écouté tes mots, et ça m'a tout simplement renversé. Enfin je le sentais à nouveau, mon cœur. Enfin il reprenait vie, enfin je le sentais battre, s'affoler. Je suis immédiatement aller sur mon ordinateur faire des recherches et c'est là que j'ai su, pour le groupe, votre notoriété. Ne me demande pas comment se fait-il que je ne l'ai pas su avant, je n'en sais rien. Un mauvais coup du hasard, encore.


Ces quelques mots me font enfin sourire. L'entendre dire que mes mots l'ont touché est tout simplement ce que j'ai espéré le plus durant ces deux dernières années et voilà que ça arrive enfin. C'est comme voir en couleur après des heures en noir et blanc.

- A ce moment là, ça a été le déclic. J'ai pris mes affaires, je me suis dressée contre Élisabeth et je suis partie pour New-York.


Attendez, quoi ?

- Durant le vol, j'ai écouté plus de chansons, je me suis renseignée et je savais que tu donnais un concert le lendemain. J'ai essayé d'y aller, mais toutes les places étaient vendues et personne n'a voulu me laisser passer. Je ne m'étais pas encore rendue compte de votre notoriété et je ne pensais pas que ça serait si compliqué. Je crois que je vous voyais encore comme au Center, et je pensais pouvoir te trouver si facilement. Je suis allée voir un des vigiles et j'ai tenté de lui expliquer que je te connaissais, que je devais te parler, mais évidemment il ne m'a pas cru.


Peu importe qui est ce vigile, il est viré.

- Après plusieurs tentatives, j'ai fini par abandonner, je ne savais pas comment faire. Je n'avais plus ton numéro, t'approcher était impossible. Puis tous mes souvenirs ont ressurgi, j'ai pensé à mon frère. Je commençais à ne pas me sentir bien du tout là-bas, toute seule. Je me suis dis qu'il fallait se rendre à l'évidence, on ne se reverrait pas. Alors je suis repartie. En plus j'ai passé un vol horrible parce que ma place en première avait été réservée pour quelqu'un d'autre donc je me suis retrouvée au fond de l'avion, tu sais comme j'ai peur d'être au fond !

Oh oui ça je m'en souviens très bien. Nous avions pris l'avion une seule fois ensemble, pour aller de New-York à Boston afin de se faire une escapade ensemble. J'avais réservé les billets et quand nous sommes montés dans l'avion, Aria à faillit faire une crise cardiaque en voyant qu'on était à l'arrière. Mon bras s'en souviens encore, elle s'est tellement cramponnée à lui durant tout le voyage qu'elle a faillit me le casser.

Ce souvenir me fait sourire, réchauffant mon cœur. Aria sourie elle aussi, on à visiblement pensé à la même chose.

- Figures toi que c'est TOI qui a piqué ma place dans l'avion ! Enfin, toi ou l'un des garçons. D'ailleurs on est partie en retard, je t'ai maudit à un point que tu ne peux imaginer, mais pour ma défense, je ne savais pas que c'était toi.

Attendez, QUOI ?!

- Tu es entrain de me dire que nous étions dans le même avion ?

- Oui, mais chut ! Tu ne dois pas me couper la parole je te rappelle !


Je me tais non sans mal. Je n'arrive pas à croire que nous étions dans le même avion, sans le savoir. Puis apprendre qu'elle est venue à New-York, pour me voir, avant même que nous nous rencontrions par hasard à cette soirée, redonne un peu de vie à mon cœur meurtrit. J'avais donc réussi, tout ça ne fut pas en vain. Mes chansons avaient réussi à l'atteindre au delà l'océan. Pas aussi vite que je l'aurais souhaité, mais elles lui étaient parvenu et surtout, elles avaient réussi à atteindre son cœur et c'était l'essentiel, c'est tout ce qui compte.


Mais, comment a t'elle su que c'était nous alors ?

Comme si elle pouvait lire dans mes pensées, elle reprit son récit.

- Je l'ai su grâce à Louka. Quand je suis sortie lors de la soirée, je l'ai croisé et il m'a dit avoir cru me voir à l'aéroport de Paris après avoir atterrit. C'est comme ça que nous avons compris que nous étions dans le même avion.

Attendez une minute, Louka l'a vu à l'aéroport et il ne m'a rien dit ?

Je me souviens, Louka était soudainement devenu livide, il regardait au loin et était resté ainsi quelques secondes, comme s'il avait vu un fantôme. Je lui avais demandé si tout allait bien mais il n'avait rien dit.

Lui, il va m'entendre ! Pensais-je.

- Il n'était pas sûr que c'était moi, il pensait avoir halluciné, alors ne lui en veux pas d'accord ? Je te connais, tu dois surement être entrain de le maudire d'une centaine de façons différentes.

Effectivement, elle me connaît très bien.

- Bref. Je suis rentrée chez moi. J'étais perdue, complétement perdue même. Je voulais te voir, mais une partie de moi commençait à se dire que ce n'était pas une bonne idée, la preuve, le hasard faisait en sorte que nous soyons proches mais toujours sans se voir. J'ai commencé à me dire qu'il y avait une bonne raison à cela. Puis, je suis partie à New-York sur un coup de tête après avoir entendu tes mots, mais petit à petit tous les souvenirs, toute la douleur et toute la peine que j'avais laissé de côté sont réapparus. J'ai écouté d'autre chansons et je ne comprenais pas tes mots qui disaient que c'était moi la fautive. J'ai commencé à t'en vouloir. Pourquoi tous ces mensonges ? Ça me mettait hors de moi, vraiment.


Je ne peux lui en vouloir, à ce moment là, elle ne savait pas pour mes lettres, elle ne savait pas non plus que j'avais essayé de venir la voir. Moi, je ne savais pas qu'elle n'était pas au courant de tout ça. Si je pouvais réécrire ces maudites chansons, je le ferai sur le champ. Malheureusement, ce n'est pas possible, aucun de nous ne peut changer ce qui est fait.

- Puis il y a eu cette soirée. C'est étrange mais je crois qu'inconsciemment, je savais que tu étais là. Je l'ai sentie. J'ai dansé comme jamais je n'avais dansé, je me suis sentie animée, vivante, tellement vivante. En y réfléchissant, il n'y a qu'auprès de toi que je me sens comme ça, j'aurai du deviner que tu étais là. Quand je suis sortie dehors pour me remettre de toutes ces émotions qui m'avaient littéralement assailli, je suis tombée sur Louka. Sur le coup, j'ai cru être entrain de dérailler complétement, mais non. Il m'a dit où tu étais, il m'a fait comprendre que je devais aller te parler, que c'était important, pour toi comme pour moi. Il avait raison.

Louka remonte soudainement dans mon estime.

- Puis la suite, tu la connais. Je ne peux que rejoindre ce que tu m'as dit tout à l'heure. Moi aussi j'ai cru que le monde était entrain de tomber sur ma tête. Moi aussi, tout ce que j'avais cru étaient entrain de se décomposer devant moi, et c'est dur d'admettre que tout ce temps, on s'est trompé. Mais surtout, de constater que j'avais fini par te blâmer toi alors que la seule à blâmer était Élisabeth. Je la savais capable de beaucoup de choses, mais ça, je n'aurai jamais cru. Me rendre compte de l'emprise qu'elle avait réussi à avoir sur moi, de toute sa manipulation que je n'avais pas su voir, c'était trop. C'est pour ça que je suis partie, tout comme toi, je m'en voulais tellement de l'avoir cru. Ce soir là, j'ai vraiment eu envie de baisser les bras, de tout abandonner. Je voulais que tout se termine, fermer les yeux et ne plus jamais me réveiller.

Je me souviens de son regard cette nuit là, celui que j'espère ne jamais revoir. A nouveau, je sens mon cœur se décomposer. Je ne l'avais jamais vu si triste et ça m'a détruit, encore une fois.

- Mais tu m'as trouvé, je ne sais pas comment tu as fait, mais tu l'as fait. Je crois que tu as sauvé mon âme cette nuit là, vraiment.

Je te trouverai toujours, lui avais-dis, et c'était vrai, je la trouverai toujours.

- Ces derniers jours ont été vraiment difficile. Tout admettre, tout encaisser, c'est dur. J'ai dû prendre des décisions plus que difficiles, comme partir de chez Élisabeth et de l'Opéra. Mais je sais maintenant que c'est ce que j'aurai dû faire depuis bien longtemps, pour vivre ma vie, ma vie à moi et non celle qu'elle avait programmé à ma place. Je sais que j'ai été dure avec toi, et je suis désolée Adam, vraiment. Excuses moi pour ce matin aussi, j'ai eu peur... J'ai l'impression que tout m'est tombé dessus d'un coup et oui, sur certaine chose j'ai été lâche. Je ne me sentais pas capable de tout mener de front.

Enfin, il était temps pour moi de prendre la parole.

- Je ne t'en veux pas Aria, je sais que ça a été très difficile pour toi et que ce n'est pas terminé, je sais que ces révélations ont changé bien plus de choses dans ta vie que dans la mienne. A moi, elles ne m'ont apporté que du positif finalement, alors que c'est bien différent pour toi. Je serai patient, mais je serais là.

Elle ne répondit pas, mais j'ai lu dans ses yeux son soulagement, sa reconnaissance. Bien-sûr que je ne lui en voulais pas. Moi j'ai tout gagné, j'ai retrouvé Aria, même si toutes ces révélations m'ont mis à rude épreuve, ça surplombe tout le reste et de loin. Aria elle, vient de perdre une mère, pour la deuxième fois. Mais pas seulement, elle vient aussi de perdre tous ses repères, sa maison, son lieu de travail, tout. Alors même si me retrouver pèse dans la balance inverse, elle n'en souffre pas moins et ça, je le sais très bien, je le sens.

Maintenant que je l'ai retrouvé, je ne l'abandonnerai plus jamais. Cette fois, je compte bien tenir ma promesse, envers et contre tout et ce peu importe qui ou quoi se dressera sur notre chemin.

Je l'ai à nouveau prise dans mes bras et nous sommes encore restés ainsi pendant des heures. Je ne voulais plus la lâcher, jamais. Elle ne voulait plus partir. C'était tout ce qui comptait en cet instant, car hormis nous, rien d'autre dans nos vies n'avaient de sens. Tout avait basculé, nos vies venaient de devenir un immense bazar, mais nous étions ensemble. C'est tout ce qu'il nous restait, le peu de stabilité que nous avions encore.

La nuit était tombée depuis longtemps, il commençait à faire frais, je tentais de me motiver à me détacher d'elle pour que nous puissions rentrer nous mettre au chaud, lorsque sa dernière phrase fut prononcée.

- Tu sais, ce qui m'a fait le plus mal Adam, en vous perdant, c'est que toi et les garçons, vous étiez devenu en si peu de temps, ce que je n'avais plus depuis la mort de mes parents, une famille, et je l'ai perdu.

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