Chapitre 17, Aria

17
Aria

Ce matin, lorsque mes yeux se sont ouverts, j'ai immédiatement paniqué.

Qu'est-ce qui à bien pu me passer par la tête ?

Je me suis levée discrètement, j'ai enfilé mes vêtements de la veille et je suis sortie de la chambre sur la pointe des pieds, bien consciente de ma lâcheté. Je suis sortie de l'hôtel aussi vite que possible en priant intérieurement pour ne pas croiser les garçons, telle une fugitive.

Une fois dans la rue, j'ai avancé en prenant soin de regarder derrière moi plus d'une fois, au cas où quelqu'un aurait remarqué ma lâcheté. Une fois sûre d'être " hors de danger ", je me suis mise à la recherche d'un Starbucks. J'ai besoin de ma dose matinale de caféine, sans quoi je suis incapable de réfléchir correctement. Je me suis assise en terrasse, profitant ainsi des premiers rayons de soleil qui se faufilent entre les éternels nuages parisiens. Une fois ma première gorgée avalée, je laisse tomber mon visage entre mes mains.


Je ne sais même pas par où commencer à réfléchir ! C'est pour dire à quel point mon esprit est perdu au milieu d'un intense brouillard. Je ne sais pas comment nous en sommes arrivés là hier soir, mais on y est arrivés et ce qui est certain, c'est qu'il est impossible de revenir en arrière. Il était ivre et j'ai cédé, je ne dirais pas que je regrette ce qu'il s'est passé, car au fond de moi je sais que c'est pertinemment faux. Ce que je regrette c'est que cela se soit produit maintenant, alors que depuis que nous nous sommes retrouvés, rien ne va. Je regrette que cela se soit passé alors qu'il était ivre car je ne peux m'empêcher de me demander si ça se serait tout de même produit s'il ne l'était pas.


Et maintenant me voilà à regretter d'être partie comme une voleuse alors qu'il dormait encore. C'est bien connu, les regrets sont nos pires ennemis, et je commence à en avoir un peu trop à mon goût. La faute à qui me direz-vous ? Oui je sais, c'est la mienne. Pour ma défense, j'étais simplement terrorisée à l'idée de me retrouver face à lui ce matin, à ne pas savoir quoi dire ou quoi faire, j'ai préféré fuir ce malaise et je sais, c'est mal.


Un petit rire nerveux s'échappe de mes lèvres et je ferme automatiquement les yeux. J'ai l'impression de me retrouver au tout début de notre relation, quand je ne connaissais rien aux garçons, à l'amour, aux disputes, à la jalousie et à toutes ces choses qui ne servent qu'a vous faire disjoncter le cerveau. Je réalise soudain que depuis nos retrouvailles nous n'avons pas eu une seule discussion sérieuse, rien que tous les deux, entre adultes. Une discussion calme, sans qu'aucun de nous ne jette toute sa rancœur au visage de l'autre, qui aurait pu nous permettre d'éclaircir toute cette histoire et de peut-être mieux comprendre ce qu'il s'est passé pour chacun de nous ces deux dernières années.

Je ris de nouveau, je pense à ça mais je sais que ça reste illusoire car Adam et moi, nous ne sommes pas des adultes, pas quand nous sommes ensemble tout du moins.

La sonnerie de mon téléphone me fait revenir à la réalité. Lorsque je vois le numéro d'Adam s'afficher sur mon écran, je me fige automatiquement. Mince, il s'est réveillé. Il est surement furieux contre moi. Non, il doit être triste, ou déçu. Non, à mon avis il est hors de lui.

Il me déteste encore plus.

Le temps que je mène cet auto-interrogatoire stupide, la sonnerie à cessé. Je fixe un instant le téléphone, me maudissant intérieurement d'être aussi lâche. A plusieurs reprises je compose son numéro, mais chaque fois je l'efface, ne trouvant pas le courage de l'affronter. Et dire que je suis partie parce que j'étais mal à l'aise, me voilà maintenant encore plus mal à l'aise parce que justement, je suis partie. Je m'applaudie intérieurement d'être aussi experte dans l'art de me mettre moi même dans des situations pareilles.


Je poursuivais mes nombreuses réflexions intérieures lorsqu'Adam est apparu, prenant place sur la chaise en face de moi, le sourire aux lèvres, comme si de rien n'était. Surprise, Je le fixe quelques minutes, tentant de jauger son humeur, mais avec ce sourire béat collé aux lèvres, je n'arrive pas à savoir s'il est en colère.

Je me pose vraiment des questions idiotes. Bien sûr qu'il est en colère, pensais-je.


Je quitte son regard pour boire une nouvelle gorgée de café, je vais en avoir besoin. Je prends tout mon temps, attendant patiemment qu'il daigne arrêter de sourire comme ça pour me dire mes quatre vérités, en vain. Il est certain que je ne peux faire durer cette gorgée une éternité. C'est bien dommage.


- Arrêtes de sourire comme ça ! Dis-je enfin.

- Pourquoi ? Me répond t'il en souriant de plus belle.

- Parce que tu as l'air bête comme ça !

- Ah bon ? pourtant, là tout de suite, je dirais plutôt que c'est toi qui a l'air bête à te cacher derrière ton gobelet de café.

Touché ! Un point pour lui, me dis-je.

- Très drôle, dis-je en roulant des yeux.

Il ne cesse de me fixer, sans rien dire, ce qui à le don de mettre mes nerfs à rude épreuve. Mais qu'est ce qu'il attend bon sang ! Au bout de quelques minutes et quelques ongles en moins, je me décide enfin.


- Bon qu'est ce que tu attends ? Vas-y, dis-moi que je suis une lâche, que c'était nul de partir alors que tu dormais encore, qu'encore une fois je fuie, que je suis une trouillarde, mais par pitié arrêtes de me fixer comme un merlan fris !

- Tu as tout dis, je n'ai rien à ajouter, dit-il dans un petit rire.

- Quoi ? Tu n'es pas en colère ?

- En fait non, ça faisait partie de mon plan, dit-il en me faisant un petit clin d'œil.

- C'est à dire ? Lui dis-je en plissant le front, pas certaine de tout comprendre.

Il pose ses avants bras sur la table et se penche en avant pour être plus prés de moi.

- Je savais que tu ferais ça ! Je me suis réveillé cette nuit et j'étais persuadé qu'a mon réveil ce matin tu aurais déguerpi aussi vite que l'éclair. Alors je me suis demandé où tu irais, chez toi ? Non, je savais que tu aurais besoin de ta tasse de café. Au bar de l'hôtel ? Non plus, tu n'aurais pas pris le risque de croiser les garçons où que je t'y trouve. Je me suis alors mis à répertorier tous les cafés qui se trouvent autour de l'hôtel, puis je me suis souvenu de ce Starbucks. Je savais que tu serais là, me lance t'il l'air triomphant.


Mes yeux s'écarquillent et je reste un instant muette comme une carpe.

Je suis donc si prévisible ? Mince alors.

Je me sens encore plus bête qu'avant son arrivée, enfin si c'est possible. Si je pouvais creuser un trou sous ma chaise et m'y engouffrer, je le ferais sans hésiter. Hors, ce n'était pas franchement possible, je n'avais donc d'autre choix que de rester là, face à ce regard qui m'a toujours mît dans tous mes états.

Lorsque j'ose enfin reposer mes yeux sur lui, je vois immédiatement ce petit sourire en coin que je connais si bien. Sans crier garde, je me mets à rire. Les nerfs qui lâchent, ma lâcheté, la situation, peu importe ce que c'est, toujours est-il que je ris maintenant à gorge déployée. Adam ne tarde pas à me rejoindre et nous voilà à présent dans cette rue parisienne, en terrasse, à rire bêtement devant nos voisins de tables et tous ces passants qui nous dévisagent. Nous n'avons pu cesser avant quelques minutes.

Nos esprits enfin retrouvés, nous nous sommes fixés encore quelques secondes, puis j'ai finis par le dire, enfin.

- Je suis désolée.

- Je sais.

- Ne penses pas que je regrette, c'est juste que je ne savais pas quoi en penser, je ne savais pas quoi te dire et j'ai paniqué.

- Aria, je te connais par cœur, tu n'as pas besoin de me dire tout ça, je le sais déjà.

C'est à mon tour de sourire bêtement, ravie de voir qu'il ne m'en veut pas et que peut-être, il me comprend.

- Une promenade, ça te dit ? Lance t'il en se levant.

- Avec plaisir.

- Parfait, je vais nous prendre deux tasses de café à emporter, à mon avis le tiens est froid maintenant, dit-il moqueur.

- Je crois aussi, dis-je en lui adressant une petite grimace.

Une fois les cafés en main, nous commençons à arpenter les rues parisiennes, sans prendre de direction précise, se laissant guider par nos jambes, comme nous aimions tant le faire à New-York. Le soleil d'été commence à être de plus en plus présent et je dois bien admettre qu'a cet instant précis, je donnerai tout pour arrêter le temps.


Les deux premières heures défilent sans que nous nous en rendions compte. Il me raconte comment lui et les garçons se sont fait repérer par une maison de disque peu après mon départ de New-York, puis comment très vite ils ont été submergés par la notoriété, les fans, les concerts.

Petit à petit j'en apprend un peu plus sur sa nouvelle vie, sa vie sans moi.

Je lui raconte à mon tour mon parcours en tant que danseuse, ma récente promotion en tant que première danseuse, la vie avec Elisabeth. Je lui parle aussi d'Èphira qui est restée très présente pour moi depuis notre rencontre à New-York.

On parle de nos vies, mais pas de nous. Je crois qu'aucun de nous deux n'a envie de prendre le risque de mettre fin à ce merveilleux moment que nous passons, le premier depuis tellement longtemps qu'il en devient précieux.

Pourtant, je sais qu'il faut y venir, je sais qu'il est important pour nous d'avoir cette discussion dont je rêvassais tout à l'heure. J'espère juste que pour une fois, nous serons capables de dire ce que nous avons sur le cœur calmement, tout en prenant le temps d'écouter l'autre.

- Ecoutes Adam, ce moment est merveilleux et je sais que tu n'as pas envie de le briser non plus, mais on doit parler de nous. Après la nuit dernière on ne peut plus faire autrement. Je veux juste que ça se passe bien. Je te propose quelque chose, tu commences, tu me dis tout ce que tu as sur le cœur et je te promets de t'écouter sans te couper la parole et sans m'énerver, en essayant de vraiment comprendre. Ensuite, ça sera mon tour et ça sera à toi de ne pas me couper et de prendre le temps de m'écouter et de me comprendre, sans t'énerver. T'es d'accord ?

- Marché conclu, me dit-il souriant, mais tout de même un peu tendu.

Je m'assois sur le banc le plus proche et lui fais signe de faire de même. Quelques minutes passent sans qu'aucun de nous ne parle, je pense qu'il avait besoin de ça pour rassembler ses idées et son courage.

- Voilà, c'est le flou total dans ma tête. Je ne sais pas si ce que je vais dire va être très clair mais je vais essayer de faire au mieux.

Je lui souris tendrement pour l'encourager.

- Je m'en veux à un point que tu ne peux imaginer. Jusqu'à présent, je t'en voulais à toi parce que je pensais que tu n'avais pas répondu à mes lettres, volontairement. Je ne supportais pas l'idée que tu ai pu lire chacun des mots que je t'ai écris et qu'aucun d'eux n'ai réussi à te toucher, à te convaincre de revenir vers moi. Je te jure, chaque jour ça me tuait. J'ai donc commencé à écrire toutes ces chansons en espérant qu'elles aussi, elles arrivent à t'atteindre et à te ramener à moi.


Ses yeux commencent à s'humidifier, il baisse la tête un instant. Je sens mon cœur se serrer et je lutte intérieurement pour tenir ma promesse et ne pas l'interrompre.

- Au bout de quelques mois, je n'en pouvais vraiment plus, alors je suis venu, il fallait que je te vois. Elisabeth m'a dit que tu ne voulais plus me voir, je refusais d'y croire alors j'ai attendu toute la nuit sur le trottoir d'en face, j'espérais que tu changes d'avis et que tu sortes me retrouver, mais rien ne s'est passé. Au petit matin, c'est la police qui est venu me chercher. C'est au commissariat qu'ils m'ont montré la mesure d'éloignement, signée en ton nom et avec ta signature. Ce jour là, tout mon monde s'est écroulé Aria. Si mes lettres, mes chansons et ma présence ne suffisaient pas ne serait-ce qu'a te convaincre de venir me parler, je ne voyais plus quoi faire. Je prenais peu à peu conscience que je t'avais perdu pour de bon, ça m'a achevé.

Quelques larmes glissent à présent le long de ses joues. Chacun de ses mots atteignent mon cœur et le brise chaque seconde un peu plus. Je passe une main dans son dos, prenant soin de ne toujours pas l'interrompre, comme promis. La colère m'envahit et je fais tout pour la dissimuler.

- Après ça, je suis rentré à New-York et ça a été la dégringolade. L'alcool, parfois la drogue, les soirées. Avec notre succès tout était facile, on avait accès à tout dés que nous le voulions et dans ce milieu, mon comportement passait complétement inaperçu. Je passais mon temps à boire pour oublier, à écrire pour me souvenir et à boire à nouveau pour tenter de continuer à vivre. Ce n'est pas glorieux, je le sais et je n'en suis pas fier, crois moi. J'ai fais comme j'ai pu, c'est tout.


Ma main se crispe dans son dos, il le sent et s'arrête pour enfin tourner les yeux vers moi. Ce sont sur mes joues que les larmes glissent à présent. Je prends enfin conscience de tout le mal qu'Elisabeth à causé. Je ne suis pas la seule personne que son comportement à profondément blessé et je crois que c'est ce qui me met le plus hors de moi. Je prends une grande inspiration, j'essuie mes larmes du bout des doigts et plonge à nouveau mon regard dans le siens, pour l'inciter à continuer.


- Puis me voilà à Paris. Tu n'imagines pas le choc que j'ai eu en te voyant sur scène à cette soirée, j'ai cru que mon cœur allait tout simplement arrêter de battre. Quand tu m'as rejoint sur le parvis, j'ai pensé qu'enfin ce que j'avais désiré ces deux dernières années était entrain de se produire. Qu'enfin mes mots étaient arrivés jusqu'à ton cœur et que tu avais pris la décision de me rejoindre parce que moi aussi, je te manquais. C'est dérisoire de dire que ce fut une immense désillusion. Quand j'ai vu la colère dans tes yeux, la peine, je ne comprenais pas. Puis tu m'as dis n'avoir jamais reçu mes lettres et là j'étais complétement perdu. Quand Elisabeth est arrivée, toutes les pièces du puzzle se sont assemblées et j'ai enfin compris. C'était comme si le monde s'écroulait sur ma tête à nouveau. Tout ce que je croyais depuis deux ans, tout les films que je m'étais montés, toutes les conclusions que j'avais tiré, tout était faux.

Il s'arrête un instant et laisse tomber sa tête aux creux de ses mains, respirant difficilement.

- C'est à cette seconde que toute la colère que j'avais contre toi s'est retournée contre moi. Comment ais-je pu croire Elisabeth ? Comment ais-je pu croire en cette foutue mesure d'éloignement ? Avec tout ce que tu m'avais dit sur elle, j'aurai dû me douter qu'elle ne t'avait pas donné les lettres et que c'était elle qui avait signé à ta place. J'aurai du me battre envers et contre tout, j'aurai du exiger de l'entendre de ta bouche. Tu as toutes les raisons du monde de m'en vouloir Aria, mais je veux que tu saches une chose. Il n'y a pas une seule minute de ces deux fichues années où je n'ai pas pensé à toi. Je te le promets Aria, je n'ai jamais cessé de t'aimer, d'espérer au plus profond de moi qu'un jour, nous serions réunis.


Quelques secondes silencieuses passent. Toutes ses paroles me percutent de plein fouet et je peine à garder mes esprits. Je prends enfin conscience de sa souffrance et c'est entrain de me mettre en miette, tout simplement. Les larmes refont surface aux coins de ses yeux et cette fois, il ne tente plus de les retenir. Elles jaillissent une à une et glissent sur ses joues telle une cascade qui m'engouffre peu à peu. J'aurai aimé prendre la parole, trouver les mots pour les faire cesser, mais rien ne voulait sortir. Ma gorge était si serrée et mon estomac si noué que j'étais incapable de parler ou de bouger. Je pensais avoir le cœur briser, mais j'ai pris conscience que c'est à cet instant qu'il était entrain d'éclater. Non pas à cause de ma souffrance, mais de la sienne. Je crois que c'est ça l'amour, le vrai. C'est quand l'autre passe avant soit, quand ses peines sont plus dures à porter que les nôtres, quand notre cœur souffre plus encore pour l'être aimer que pour soi-même. C'est exactement ce que je ressens, j'ai mal pour lui comme je n'ai jamais eu mal pour moi.

- Je suis désolé Aria, si tu savais. Je suis devenu fou, fou de ne plus pouvoir te voir, te toucher, sentir ta présence prés de moi. Ça m'a rendu dingue de ne pas savoir ce qu'il s'était passé après qu'Elisabeth t'ai ramené de force à Paris.

Ses sanglots et les miens le contraignent à s'arrêter pour tenter de reprendre sa respiration, afin de pouvoir poursuivre. Il n'avait pas fini et je le savais, ce qui allait suivre était le pire. Tout ce que j'avais redouté depuis que j'ai su ce qu'Elisabeth avait fait, depuis que j'ai su qu'il ne m'avait pas abandonné allait à présent franchir ses lèvres pour porter le coup final.

- Ça m'a rendu fou de ne même pas savoir, je t'imaginais à l'hôpital, seule, ou chez toi à vivre tout ça sans moi. Ça m'a rendu complétement dingue de me dire que je ne saurai peut-être jamais ce qu'il en était et que toute ma vie je me poserai la question qu'aucun homme ne souhaite se poser. Tu t'imagines que tout ce temps je ne savais pas Aria ? Je t'en ai voulu à un point inimaginable et pourtant je n'arrivais pas à cesser de t'aimer, de penser à toi, ce qui me rendait encore plus fou de rage.

Je ne peux plus contenir mes larmes. Elles coulent les unes après les autres, elles sont inépuisables et j'ai bien cru qu'elles ne cesseraient plus jamais de couler. Je me suis blottie dans ses bras et nos larmes se sont entremêlées, tout comme nos respirations haletantes. Nous sommes restés ainsi pendant ce qui me parut des heures. Lorsqu'enfin j'ai réussi peu à peu à retrouver un semblant de calme, je me suis redressée pour le regarder dans les yeux. Toute la peine que j'y voyais continuait à brûler mon cœur.


- Je suis désolé Adam, je pensais que tu m'avais abandonné, que tu ne voulais plus de moi, dis-je en recommençant à pleurer. J'étais au fond du trou et j'ai laissé Elisabeth me mettre tous ses mensonges en tête, je l'ai laissé me faire croire que tu étais comme tous ces hommes, lâche. Au début je ne voulais pas y croire, je t'assure. J'avais foi en toi comme jamais je n'avais eu foi en quelqu'un d'autre. Je croyais en nous, en notre amour. Quand elle est arrivée, elle à tout de suite prit mon téléphone. Quand nous sommes arrivées à Paris, je n'ai pas cédé tout de suite je te le promets, j'ai attendu. J'ai attendu d'avoir un signe de ta part. Puis voyant que rien ne venait, j'ai fini par la croire, puis tous les mois qui ont suivi sans aucun signe de vie de ta part, n'ont fait que confirmer tout ce dont elle avait fini par me convaincre. Si j'avais su, jamais je t'aurais laissé dans cette ignorance, je te le jure Adam, dis-je en sanglotant.


- Maintenant je le sais Aria, je ne t'en veux plus. Je sais que ce n'était pas de ta faute. On s'est fait avoir tous les deux, on était jeunes et si amoureux que tout s'est démultiplié et s'est passé très vite sans qu'on ai eu le temps de tout comprendre, dit-il en me prenant à nouveau dans ses bras.

- Tu sais, je me suis toujours demandée ce que toi tu aurais décidé. Je ne me suis jamais sentie aussi seule que ce jour là, à l'hôpital, tellement plus encore que mon premier jour sans mes parents. Moi aussi je t'ai détesté à un point que tu n'imagines même pas ce jour là. Me rendre compte que la seule personne à blâmer était celle assise à côté de moi, ça me rend folle Adam.

- On ne peut plus revenir sur le passé, ce qui est fait ne peut être changé. Je sais ce que tu ressens, ou plutôt je l'imagine. Je déteste Elisabeth pour nous avoir fait ça, mais elle n'est personne à mes yeux. Alors que pour toi, elle était comme une mère. Je n'ose imaginer ce que tu as pu ressentir en apprenant tout ça. Alors, je comprends Aria, je comprends toutes tes réactions, tous tes mots envers moi, je comprends tout et je ne t'en veux pas.

Je resserre mon étreinte et reste ainsi encore de longues minutes, le remerciant silencieusement d'être celui qu'il est et qu'il a toujours été, tout simplement.

- Je n'en reviens pas que tu sois devenu aussi célèbre, dis-je au bout d'un moment.

- Moi non plus ! Dit-il en riant presque.

- L'autre jour tu m'as dit que tu n'avais pas changé, c'est vrai ?

- Non.

- Comment ça ? Dis-je en me redressant pour le regarder.

- J'ai changé depuis le dernier jour où nous nous sommes vu à New-York, je ne vais pas le nier. Mais ça n'a rien à voir avec la notoriété ou même avec l'argent, bien qu'évidemment ça change la vie. C'est avec toi que j'ai changé, quand je t'ai rencontré, je ne savais pas vraiment qui j'étais, je n'avais aucune croyance, j'étais juste un ado pommé. Puis tu es arrivé, c'est toi qui m'a changé Aria, grâce à toi j'ai appris à voir le monde autrement, à travers tes yeux. Tout est devenu plus grand, plus intriguant, plus intéressant. Le monde qui m'entourait prenait enfin du sens à mes yeux. Puis, je ne savais pas où étaient mes limites et ce dont j'étais capable, au final pour toi je suis capable de tout, sans aucunes limites. Grâce à toi j'ai commencé à voir un monde plus grand, plus vaste avec toutes les possibilités que cela implique. Malgré tout ce qui s'est passé et même si mon amour pour toi à aussi été source de souffrance, c'est ce qui m'est arrivé de mieux. Tu m'as fais grandir et évoluer, si aujourd'hui j'en suis là, c'est grâce à toi. Hormis pour tenter de t'atteindre, c'est aussi pour ça que toutes mes chansons parlent de toi. Je voulais que tu fasses partie de tout ça, car sans toi, ça ne serait pas arrivé.

- Je l'ai ai écouté tu sais,elles sont sublimes. Toi aussi tu as changé ma vie Adam, et je n'ai jamais pu l'envisager sans toi, dis-je en sentant les larmes me monter aux yeux une nouvelle fois.

Adam n'a plus rien dit et m'a à nouveau serré contre lui et je crois que c'est le meilleur endroit au monde, le seul ou je me sens enfin moi même, en sécurité et surtout où je me sens aimer. Dans ses bras, je suis enfin heureuse.


Nous sommes restés ainsi un temps indéfinissable, la nuit commençait à tomber et je savais qu'elle n'était pas prête de se terminer, nous en n'étions qu'a la moitié. Je fermais les yeux pour puiser en moi l'énergie et le courage dont j'allais avoir besoin.


- Je sais que c'est dur Aria, mais on en avait besoin. C'est ton tour maintenant, me dit-il en me caressant les cheveux.

- Je sais, dis-je en me redressant.

*****************************************
Coucou tout le monde !

Ce chapitre est assez long, sans flash-back en plus, donc uniquement centré sur le présent . Je voulais vraiment que vous vous plongiez dans ce moment précis, ce qui est parfois difficile avec les flash-back vu qu'on passe du passé au présent .

J'espère qu'il vous plaira !
N'hésitez pas à voter et à me dire ce que vous en penser, même vous , petits lecteurs fantômes ;)
Je prends toujours beaucoup de gens plaisir à lire vos commentaires .

Comme vous pouvez le deviner, le prochain chapitre sera donc la Partie " discussion " d'Aria, sans flash- back également .

Des Bisous 😘

*****************************************

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top