Chapitre 14, Adam

14

Adam


« Flash-Back »


En route pour New-York, au volant de ma veille voiture que j'affectionne tant, je ne peux m'empêcher d'observer Aria du coin de l'œil. La fenêtre grande ouverte, je la vois savourer les rayons du soleil qui s'abattent généreusement sur sa peau. Je l'observe humer l'air frais de cette belle matinée, avec cet air paisible que je ne lui connaissais pas.

Nous n'avons pas fermé l'œil de la nuit et pourtant, je ne ressens aucune fatigue. La soirée d'hier est probablement la plus belle de ma maigre existence. Jamais je n'aurai pensé amener qui que ce soit sur cette plage, elle était mon univers, mon repère, mon secret. Pourtant, quand Aria m'a demandé de l'amener quelque part, c'est précisément cet endroit qui s'est faufilé immédiatement au cœur de mes pensées. J'ai tenté de réfléchir à d'autres lieux que je connaissais, mais rien à faire, il fallait que je l'emmène ici.

Je ne le regrette pas. Je ne regrette pas non plus d'avoir ouvert mon cœur comme je l'ai fait, je ne regrette pas de lui avoir chanter cette chanson, parce que je sais au plus profond de moi que c'était la meilleure chose à faire. Il fallait que je la touche, il fallait que je réussisse à briser ce mur de glace derrière lequel elle s'est cachée sa vie entière. Lorsque mes derniers mots ont pris échos sur cette plage, ses yeux n'ont pu quitter les miens et pour la première fois, j'ai vu. J'ai vu toute la peine et toute la détresse que cachait ce fascinant regard. Après avoir vu sa force, j'ai enfin vu sa fragilité, sa douceur.

J'aurai aimé qu'elle me parle, j'aurai aimé qu'elle me confie ses plus lourds secrets, mais elle ne l'a pas fait. Je sais qu'il faudra du temps, mais je sais aussi que je ferai tout pour être cette personne. Je ferai tout pour être celui sur lequel elle pourra se reposer, je ferai tout pour être celui sur lequel elle pourra compter. Hier soir, sur cette plage, j'ai su qu'ensemble, nous serions plus fort. Mais par dessus tout, j'ai su que je ne voulais plus rien d'autre qu'elle et que quoi qu'il arrive, je n'abandonnerai jamais.

-       Merci... Me dit-elle en me regardant.

-       Tu n'as pas à me remercier, dis-je en gardant les yeux rivés sur la route.

-       Si. Crois-moi, je sais ce que c'est que d'avoir un endroit qu'on chéri tellement, qu'on ne veut le partager avec personne. Un endroit qui nous rappelle de bons souvenirs et qui devient au fil du temps, une échappatoire, un endroit où on vient lorsqu'on veut fuir le reste du monde. Moi aussi j'en ai un, et je ne pense pas être capable de le partager un jour. Alors merci, merci d'avoir fait ça pour moi.

-       Ça m'a fait du bien Aria, de partager cet endroit et ce moment avec toi.

-       A moi aussi.... Me répond t'elle en tournant à nouveau son regard vers le paysage qui défile à nos côtés.

Au bout d'une heure, nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant de bord de route où nous avons décidé de prendre un petit-déjeuner. Attablés à l'une de ces tables argentées, dans une salle aux murs bleu et rose avec ce décor des années 50 si célèbre aux Etats-Unis, j'avais l'impression d'être hors du temps, bien loin de New-York et de mon quotidien.

Dés lors que mes yeux se posaient sur elle, j'avais l'impression d'être un autre homme. Elle paraissait si irréelle, si loin de toutes les femmes que j'ai connu. A cet instant précis, il ne faisait plus aucun doute qu'Aria Rollins était l'une de ces femmes qui déboule dans votre vie et la mette sans dessous-dessus, et vous aimer ça. Je ne peux empêcher mes yeux de se poser sans cesse sur elle, je l'observe manger ses pancakes, perdue dans ses pensées. J'hésite quelques secondes avant de prendre la parole, sachant pertinemment que les questions qui me taraudent l'esprit ne sont pas celles auxquelles elle aimerait répondre.

Pourtant, je ne peux m'empêcher d'y songer sans cesse, c'est plus fort que moi, je veux la connaître. Je veux la connaître comme personne, je veux être celui qui sera capable de lire en elle comme dans un livre ouvert.

-       Aria, je peux te poser une question ? Dis-je délicatement.

Ses yeux saisissent les miens, et je sens immédiatement la méfiance s'emparer à nouveau d'elle. Je la vois hésiter quelques instants, puis à mon grand étonnement, je la vois se détendre à nouveau.

-       Vas y, me dit-elle cependant sur ses gardes.

-       Qui est exactement cette « Elisabeth » pour toi ?

Je saisis son regard et le soutiens, bien décider à ne pas lâcher l'affaire. Je veux la faire parler, et je sais que si je n'y arrive pas maintenant, ici, je n'y arriverai jamais. Au bout de quelques secondes, elle repose sa fourchette à coté de son assiette et laisse ses yeux se perdre dans le vide, pensive.

-       Elisabeth était mon professeur de danse à l'école de l'opéra, je l'ai connu lorsque j'avais à peine trois ans. Dés le premier jour, elle s'est mise en tête de faire de moi la plus jeune danseuse étoile de l'opéra. Lorsque mes parents son décédés... Les services sociaux voulaient m'envoyer dans une famille d'accueil en province. Lorsque Elisabeth l'a appris, elle s'est immédiatement interposée. Elle a fait une demande pour être ma tutrice légale, et vu qu'a part mon frère qui n'était pas là, je n'avais aucune famille, le tribunal a validé sa demande parce que contrairement à une famille d'accueil, je connaissais bien Elisabeth. Ils ont donc estimé que ça serait le mieux pour moi, que ça serait moins déstabilisant de rester dans ma ville, avec mes amies, mes habitudes.


Les mots sont sortis de sa bouche à un rythme effréné, lorsqu'elle eu terminé, elle a pris une grande inspiration puis elle m'a enfin regardé. J'ai vu aux creux de ses yeux à quel point il était difficile pour elle de parler de cette période de sa vie, et pourtant elle l'avait fait, avec moi. Je ne comptais pas m'arrêter là, il fallait que je profite de cet instant où Aria avait enfin laisser son armure de côté, parce que je savais pertinemment, que ça ne se reproduirai peut-être jamais.

-       Et tes parents... Ils étaient comment ?

-       Adam... Je n'aime pas parler de ça, je n'aime pas parler d'eux, s'il te plaît, ne poses plus jamais ce genre de question. Dit-elle en fuyant mon regard.

-       Mais pourquoi ? Aria, tes parents ne sont peut-être plus présents ici, dans la vie réelle, mais ils sont toujours là, en toi. Tu ne peux pas renier tout ça, tu ne peux pas enfouir ton passé à leurs côtés.

-       Parce que tu crois vraiment que c'est ce que je fais ? Je vis tous les jours avec ça Adam, tous les jours depuis huit ans je vis avec ce vide, avec cette absence, avec ces souvenirs qui d'ailleurs ne sont peut-être même pas réels. Je n'ai pas besoin que tu déboules avec tes questions pour me rappeler que j'ai eu des parents, crois-moi. Je n'aime simplement pas que les gens me rappellent sans cesse que je suis cette pauvre orpheline. Je ne veux pas de votre pitié, tu comprends ? Je ne veux pas avoir à raconter ma « pauvre histoire malheureuse » à tout bout de champs. Je n'ai pas envie de partager le peu de souvenirs qu'il me reste avec tout le monde. Me lance t'elle, soudain ampli d'amertume.

-       Je ne suis pas tout le monde, dis-je posément.

-       Je sais Adam, dit-elle au bout de quelques minutes, retrouvant peu à peu son calme. C'est juste, que je ne sais pas quoi dire quand on me pose ce genre de questions, et j'ai honte.

-       Comment ça ?

-       J'ai quelques souvenirs bien sûr, mais la majeure partie des choses que je suis capable de raconter sont celles qu'on m'a raconté à moi aussi.

-       Mais tu as dit juste avant que tu avais un frère, où est-il ?

-       Ici.

-       Ici, à New-York ?

-       Oui, enfin je crois.

-       Comment ça tu crois ?

-       C'est compliqué Adam. Je ne l'ai pas vu depuis l'enterrement de mes parents. Il a dix ans de plus que moi, à l'époque il vivait déjà ici pour ses études. Lorsque nos parents sont morts, il était dévasté. En sortant du cimetière, il m'a serré dans ses bras et m'a murmuré à l'oreille « je suis désolé », et puis plus rien. Pas une lettre, pas une visite, rien. Il a décidé de faire comme si moi aussi, j'étais morte dans cette voiture.

J'ai retenu mon souffle pendant ce qui m'a paru une éternité. Chacun de ses mots, chaque murmure, sa voix se brisant au fur et à mesure, me démolissaient littéralement le cœur. J'avais beau chercher les mots, je ne savais quoi dire. J'ai posé ma main sur la sienne, en espérant que ce geste suffirait. Je sais qu'elle ne veut pas de pitié, mais après avoir entendu un chose pareil, est-ce réellement possible ? Je n'ai qu'une envie, me lever et la prendre dans mes bras, la serrer si fort contre moi qu'elle sente que moi, je ne l'abandonnerai pas, jamais.


« Fin du Flash-Back »


J'avais enfin réussi à trouver le sommeil, après une longue soirée à attendre, le téléphone à la main, lorsque soudain, la sonnerie de celui-ci me fit sortir de ces quelques misérables minutes de repos. Instantanément, je saute du lit et me dirige en courant vers la table, espérant au plus profond de moi qu'Aria est le prénom qui apparaîtra sur l'écran. Lorsque je le saisis, c'est celui de James qui s'affiche, faisant immédiatement battre mon cœur démesurément et l'angoisse m'envahir de plein fouet. James n'appelle jamais en pleine nuit.

-       James ? Tout va bien ? Aria va bien ?

-       Monsieur Starling, j'ai pensé qu'il valait mieux vous appeler.

-       Quoi ? Pourquoi ? Dis-je en lui coupant la parole.

-       Mlle Rollins est dans un bar, avec une amie.

-       Il lui est arrivé quelque chose ? Qu'est ce qu'il y a James ? Arrêter de tourner autour du pot vous allez me rendre dingue, dis-je en lui coupant de nouveau la parole.

-       Calmez-vous, elle va bien. C'est juste qu'elle a consommé beaucoup d'alcool. Ce bar n'est pas très bien fréquenté, si vous voulez mon avis, c'est une mauvaise idée pour une jeune fille d'être ici, ivre qui plus est. Je me demandais si vous vouliez que j'intervienne ?

-       Merde. Vous l'avez suivie toute la journée ? Où est-ce qu'elle est allée ?

-       Elle est allée chez quelqu'un, mais je n'ai pas pu la suivre, la résidence était très sécurisée. Elle est ressortie quelques temps plus tard avec des valises, et la fille avec qui elle est en ce moment est venue la chercher. Elle pleurait.

-       Je comprends mieux, elle est allée chez cette garce d'Elisabeth, allez savoir ce qu'elle à bien pu lui dire encore.

-       Ecoutez, je peux intervenir si vous le souhaiter et la ramener à l'hôtel. Je ne veux pas vous inquiéter, mais le bar commence à être plein à craquer, et des personnes non fréquentables je dirais, commencent à leur tourner autour.

-       Surtout pas, si elle sait que je l'ai faite suivre, je suis bon pour le cimetière. Envoyez-moi l'adresse, je vais prendre un taxi, j'arrive.

-       Très bien, je vous attends.

-       Faites attention à elle.

-       Bien entendu.


Il ne m'a fallu que quelques secondes pour m'habiller et sortir de ma chambre. Au pas de course, je prends l'ascenseur et parcours le hall d'entrée. Assis au bar, un verre à la main, Louka me repère, ayant surement compris que quelque chose n'allait pas, il se lance immédiatement à ma poursuite. Une fois sortis de l'hôtel, le portier me propose un taxi, j'acquiesce tout en commençant à faire les cents pas. C'est à ce moment que Louka me rejoint.

-       Adam, qu'est ce qui ne va pas ? C'est Aria ?

-       Oui, j'ai demandé à James de la suivre, elle est dans un bar, complètement ivre apparemment.

-       Si elle apprend ça, t'es mort ! Tu le sais au moins ?

-       Je m'en contre fou Louka ! J'ai eu raison, la preuve en est ! James était inquiet au téléphone, il m'a dit que le bar n'était pas franchement fréquentable et que des gens commençaient à leur tourner autour.

-       Je vois. Bon, je viens avec toi.

-       C'est bon Louka.

-       Je viens ! C'est non négociable ! Puis tu pourrais avoir besoin de renfort, qui sait.


Il n'a fallu que quelques minutes au taxi pour se garer devant l'entrée. Je saute rapidement à l'intérieur, laissant Louka monter à son tour, sachant pertinemment qu'il ne céderait pas. Parfois il faut savoir choisir ses batailles, et là, je n'ai pas le temps de me battre avec lui, même si sa présence pourrait ne pas être une si bonne idée. Je donne au chauffeur l'adresse que James m'a envoyé et prie intérieurement pour qu'il roule le plus vite possible.

Heureusement, il est très tard et à cette heure, Paris est plongé dans le calme. Nous arrivons à destination en un peu moins de vingt minutes. Lorsque nous descendons de la voiture, je saisis immédiatement pourquoi James s'est inquiété. Le bar est plein à craquer, et pour se frayer un chemin jusqu'à la porte d'entrée, il faut jouer des coudes avec tous les ivrognes titubant sur le trottoir, qui dés qu'ils aperçoivent une femme, déblatèrent une montagne de propos déplacés. Une fois à l'intérieur, je repère immédiatement James et me dirige vers lui.

Du doigt, il me désigne où se trouve Aria, lorsque je tourne les yeux en sa direction, je la vois se déhancher sur la piste de danse, complétement ivre, entourée par trois hommes qui ne cessent de la dévisager. Immédiatement, mes poings se serrent.

-       Hey, mais c'est Éphira avec elle ! Lance Louka.

-       Ouais, dis-je en commençant à avancer vers elles mais Louka me rattrape par le bras.

-       Attends Adam, ne fais pas de connerie. Tu devrais laisser James y aller.

-       Certainement pas, c'est à moi d'y aller.

Lorsque mes yeux se détournent de Louka pour se poser à nouveau sur elle, tout s'est passé très vite. J'ai vu les mains de ce type se poser sur ses hanches et ses lèvres se coller sur les siennes. J'ai poussé violemment le bras de Louka pour qu'il me lâche et je suis partis au pas de charge dans leur direction. Lorsque je suis arrivé à leur niveau, j'ai saisis le bras de l'homme en question et l'ai violemment tiré pour le faire reculer.

-       Dégages ! Tout de suite ! Ai-je hurlé, furieux.

-       Hey mec, pour qui tu te prends ?

-       Je me prends pour celui qui va te démolir si tu reposes une seule fois tes mains crasseuses sur elle.

-       C'est une blague ? Je suis là, tranquille avec ma nana et toi tu débarques comme ça, tu t'es cru dans un film ou quoi ?

-       Ce n'est pas ta nana ! Dis-je, sentant la colère m'envahir un peu plus à chaque seconde.

Son poing prêt à entrer en collision avec ma mâchoire, je le vois s'élancer vers moi. En une fraction de seconde James s'est retrouvé devant moi, saisissant le bras du type pour lui retourner dans le dos, afin de l'immobiliser. Louka se précipite vers moi et me saisis le poignet.

-       Sortons, maintenant ! Dit-il.

Je me tourne vers Aria et saisis sa main. Elle me regarde effarée, l'alcool y étant surement pour quelque chose, elle semble seulement réaliser ce qui est en train de se passer.

-       Toi ! Tu viens avec moi. Dis-je en commençant à la tirer vers l'extérieur.

Elle ne dit rien et se laisse guider au milieu de la foule. Une fois a l'extérieur, je lâche sa main et me tourne vers elle.

-       C'était quoi ça ?

Elle me regarde un instant, puis sans crier garde, elle se met à rire.

-       Tu trouves ça drôle Aria ? Ce type aurait pu te faire n'importe quoi, tu te rends compte dans quel état tu es ? Dis-je, sentant la colère montée en moi encore et encore.

Ses grands yeux bleus me scrutent un instant, puis un sourire se dessine sur ses lèvres. Un sourire que je connais très bien, défiant, diabolique.

-       Tu crois quoi Adam ? Que je n'ai embrassé aucun homme ces deux dernières années ? Si tu veux savoir, j'ai couché avec des tas de type comme celui-ci.  C'est ça que tu veux entendre ?

Ses mots me percutent si fort et résonnent en moi si violemment, que ma respiration se coupe instantanément. Il ne leur faut que quelques secondes pour saccager mon esprit, pour ratatiner mon cœur. Elle me fait mal et c'est précisément ce qu'elle cherche, elle veut m'atteindre, elle veut me blesser. Elle veut que je ressente ce qu'elle ressent à cet instant, mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que moi aussi je suis dévasté. Tentant de reprendre mes esprits pour ne pas la laisser me déstabiliser comme elle sait si bien le faire, je me répète que tout est faux, et qu'elle ne le dit que pour me faire mal.

-       Et tu crois que moi je n'en ai pas mis des dizaines dans mon lit ? Elles sont là à attendre devant ma porte tous les soirs je te signale, il me suffit de choisir. Dis-je sans même m'en rendre compte.

Furieux, triste, je laisse ma colère l'emporter sur ma raison, et je nous laisse retomber dans ce petit jeu qui nous à autrefois détruit. A la seconde où ces mots ont franchis mes lèvres, j'ai vu son visage se décomposer, et une partie de moi en était satisfait, durant quelques secondes tout du moins. Puis, la réalité est revenue me narguer et je me suis rendu compte de ce que je venais de dire. Je m'étais juré de ne pas me laisser emporter dans son petit jeu destructeur une nouvelle fois, et pourtant, à peine réunis nous recommençons déjà. Elle me tourne le dos et commence à marcher. Je la saisis par le poignet.

-       Aria ! Il est hors de question que je te laisse partir tu m'entends ? Pas dans cet état !

-       Tu n'as pas mieux à faire ? Comme aller choisir ta fille de la soirée ? Me dit-elle en braquant son regard sur le miens.

-       Ecoutes, on ne va pas recommencer ! Ça fait à peine 24h que nous nous sommes retrouvés et regarde-nous ! On commence déjà à se détruire mutuellement. Je pensais qu'on avait grandit !

-       Grandit ? Ah oui ? Dans ce cas expliques moi comment tu as su que j'étais dans ce bar ?

-       Je m'inquiétais pour toi !

-       Ça ne répond pas à la question.

-       Oui j'ai demandé à James de te suivre. Je te connais, je savais que tu ne m'appellerais pas en cas de problème, et j'ai eu raison.

-       Et tu trouves que c'est mature, que c'est « avoir grandit » que de me faire suivre ?

-       Ça n'a rien à voir !

C'est ce moment précis que Louka et Ephira ont choisis pour sortir et venir à notre rencontre.

-       Adam !!! Ça fait une éternité ! Me dit cette dernière en se jetant dans mes bras, euphorique.

-       Ephira, je vois qu'Aria n'est pas la seule à avoir bu.

-       On fait la fête ! On oubli tout ! Oh aller, ne fais pas cette tête ! On s'amusait !

-       Tu appelles ça s'amuser toi ?

-       Adammmm ! Ne fais pas ton rabat-joie et viens t'amuser avec nous ! Dit-elle, morte de rire.

-       Certainement pas ! Je rentre, et Aria vient avec moi !

-       Quoi ?! Certainement pas, répond celle-ci, riant à présent avec son amie.

-       T'as entendu ça Adam ? Elle reste, alors si tu ne veux pas t'amuser et plomber l'ambiance, retournes dans ton hôtel 18 étoiles et vas te coucher.

-       Éphira ! Ce n'est pas franchement le moment de m'énerver ! Je ne laisserai pas Aria ici, complétement ivre, entourée de tous ces chiens ! C'est non négociable ! dis-je à l'intention d'Aria cette fois.

James sort à son tour et se dirige vers la voiture pour l'avancer à notre niveau. J'ouvre la portière et saisis le poignet d'Aria.

-       Non mais tu te prends pour qui ? J'ai aucun compte à te rendre et je fais ce que je veux de ma vie !

-       Si tu crois que je vais te laisser là, tu peux rêver.

-       Allez Aria, montes dans la voiture s'il te plaît, tu sais qu'il ne te laissera pas là, alors si tu as envie que ça prenne des heures, vas-y je t'en prie, mais moi j'aimerai bien rentrer, intervient Louka.

-       Ephira, montes aussi s'il te plaît, on va te ramener chez toi, dis-je en me tournant vers elle.

-       Bon, d'accord Monsieur le casseur d'ambiance, dit-elle en montant dans la voiture tout en ronchonnant. Je me tourne à nouveau vers Aria.

-       Bon, tu montes ou tu comptes rester comme ça toute la nuit ?


Tout en me fusillant du regard, elle monte dans la voiture et s'installe prés de la fenêtre, plongeant immédiatement son regard vers l'horizon, bien décidée à nous ignorer. Lorsque nous arrivons devant l'immeuble d'Éphira, celle-ci descend et je vois Aria commencer à faire de même. Immédiatement je referme sa portière.

-       Toi, tu rentres avec moi.

-       C'est ici chez moi maintenant, il est hors de question que j'aille ou que ce soit avec toi !

-       Oh que si ! Toi et moi on va avoir une petite discussion, mais pour ça, je dois attendre que tu dessaoules donc en attendant, tu restes avec moi.

-       Certainement pas ! dit-elle au moment ou la voiture redémarre.

Lorsqu'elle s'en rend compte, elle tente d'ouvrir la portière, que James a prit soin de verrouiller. Lorsqu'elle s'en aperçoit, elle se tourne violemment vers moi et me pousse d'une main.

-       Tu n'as pas le droit de faire ça ! Arrêtes tout de suite cette voiture ! Je ne veux pas rentrer avec toi ! Je ne veux pas être prés de toi tu m'entends ?! Je ne veux pas te voir ! Je ne veux pas sentir ton odeur prés de moi, je ne veux pas voir ton visage ! Tu comprends ??! Je ne veux pas te voir !!! Je te déteste ! Tu me dégoutes ! Dit-elle en hurlant et en se débattant lorsque mes mains se sont posées sur elle pour tenter de la calmer.


Ne sachant quoi faire, je jette un rapide coup d'œil vers Louka qui semble tout aussi désarçonné que moi. Je fais tout mon possible pour ne pas laisser ses paroles m'atteindre à nouveau. Je puise en moi la force nécessaire pour ne pas laisser chacun de ses mots m'envahir et m'engouffrer au cœur des ténèbres. 

Lorsque soudain, tout son corps, jusqu'alors raidi par la colère, se liquéfie dans mes bras en une fraction de seconde pour s'effondrer. Les larmes jaillissent de ses pupilles couleur azur et elle ne semble pas réussir à les contrôler, comme elle l'a toujours si bien fait. J'enroule mes bras autour d'elle et la sert contre moi, déposant quelques baisers au sommet de son crâne, murmurant à son oreille que « tout est terminé », que « tout va bien se passer » que « maintenant, je suis là », que « Elle ne sera plus jamais seule à nouveau ». Meurtrit au plus profond de mon âme, je fais signe à James de continuer à rouler. Je l'ai gardé ainsi dans mes bras jusqu'à ce que les larmes cessent, jusqu'à ce qu'elle réussisse à respirer normalement à nouveau, jusqu'à ce qu'elle s'endorme.

Abattu, je l'ai porté jusqu'à ma chambre où je l'ai déposé dans le lit, prenant soin de ne pas la réveiller, puis je suis ressortie dans le couloir où Louka m'attendait.

-       Ça va aller Adam, elle ne pensait pas ce qu'elle disait. Tu sais ce que l'alcool peut faire.

-       J'ai besoin d'un verre, dis-je perdu dans mes pensées.

-       Certainement pas ! Ce n'est pas le moment de réveiller tes vieux démons Adam, c'est pas le moment d'y plonger la tête la première ! Tu dois être fort pour elle, elle a besoin de toi !

Un petit rire nerveux s'échappe de mes lèvres

-       Besoin de moi ? Tu as entendu comme moi ce qu'elle a dit ? Elle me déteste ! Je l'a dégoute ! Je ne pense pas qu'elle ai besoin de moi non.

-       Tu sais très bien qu'elle ne le pensait pas !

-       Oh que si ! En même temps c'est normal, j'ai cru cette saleté d'Elisabeth et j'ai laissé tomber ! En faisant ça j'ai rompu toutes les promesses que je lui avais faite ! Comment veux-tu qu'elle ne le pense pas ?

-       Adam, ne fais pas ça. Elle vient de prendre toute la vérité en pleine face, son monde vient de se briser une nouvelle fois et elle vient de perdre la femme qui était sa seule famille. Tu ne peux pas baisser les bras ! Tu n'as pas le droit ! Tu es la seule personne qu'il lui reste à présent ! Alors je t'en prie, bas toi ! Ne te perd pas encore une fois dans l'alcool, ne laisse pas tout ça te briser et t'éloigner d'elle à nouveau ! Bas toi pour elle bordel !

Sans dire un mot, je me laisse tomber dans les bras de mon ami. Je sais qu'il a raison, mais je ne sais pas si j'en aurai la force. J'étais loin d'imaginer nos retrouvailles de cette façon. Je ne sais pas si cette fois, j'aurai la force de ne pas tomber avec elle, je ne sais pas si cette fois, je serai capable de rester fort pour être son pilier et non celui qui la détruira à nouveau.

Une chose est sur, je ne supporterai pas d'être à nouveau celui qui la fera souffrir. Je l'aime, je l'aime si fort que je pourrai en crever. C'est précisément ce qui est entrain de se produire, à cet instant même je suis entrain de crever de l'intérieur.

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Bonjour à tous !

Un petit mot pour vous souhaitez à tous un joyeux Noël ! Que ce jour soit remplit de bonheur et d'amour pour chacun d'entre vous.

J'espère que ce chapitre vous plaira, n'hésitez pas à voter et à commenter!

Je me suis inscrite à un concours et j'ai besoin de vos votes Et commentaires , c'est ici : http://my.w.tt/UiNb/c9JlNCW1hz , merci à vous ❤️

On se retrouve bientôt pour la suite des aventures d'Aria et Adam ❤️❤️❤️

Des bisous !
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