Chapitre 10, Adam
10
Adam
« Flash-back »
Adossé au mur de brique rouge, nerveux au possible, je fume cigarette sur cigarette. Il est 17h et Manhattan fourmille d'individus quittant leur travail. La foule s'agite sous mes yeux mais je peine à la remarquer. La patience n'a jamais été l'une de mes vertus, je suis à cet instant même mis à rude épreuve. J'attends, sans trop savoir le réel but de cette attente.
En fait si, je le sais. Les yeux rivés à cette grande porte d'entrée vitrée de l'autre côté de la rue, je n'attends qu'elle. J'attends qu'elle en franchisse le seuil, j'attends de pouvoir enfin revoir ce visage qui m'a hanté ces deux derniers jours. Je me suis senti comme prisonnier de mes propres songes, ayant attendu ce jour avec impatience. Nous sommes lundi, et je ne savais où la trouver durant le week-end, nous avons jouer samedi au Central, il n'est pas utile de dire que j'espérais la voir, mais comme il était à prévoir, elle n'était pas là.
Je ne sais pas ce qu'il m'a pris de l'embrasser comme ça, ses paroles n'allaient pas franchement dans mon sens et pourtant je ne voyais que ses lèvres, je n'avais qu'une envie, qu'une pensée, les saisir au vol et les faire miennes. Jamais je n'ai agi de la sorte et aujourd'hui, je m'en veux terriblement.
Je songeais à la façon dont j'allais bien pouvoir m'excuser et surtout comment allait-elle pouvoir me pardonner lorsque le grincement de la porte me fit sortir de mes pensées.
Le sourire aux lèvres, bras dessus bras dessous à un homme, grand, blond et plutôt charmant, elle franchit le seuil. Je ne pu m'empêcher de la regarder quelques secondes sans pouvoir bouger. Ce sourire, je pourrai l'admirer des heures durant. Je ne pu m'empêcher cependant de ressentir une gêne en constatant que ce magnifique sourire est destiné au charmant jeune homme à ses côtés.
Ne sachant comment, je trouve le courage de traverser la rue pour me diriger vers elle.
Je n'avais pas encore atteint son champ de vision qu'elle se tournait vivement et braquait ses yeux sur moi. Je la vois se figer, ne cessant pourtant pas de me regarder avec cette intensité qui n'a nul égal. Elle chuchote quelque chose au jeune homme qui continu sa route puis commence à avancer vers moi.
- Qu'est ce que tu fais là ? Me dit-elle froidement.
- Tu te souviens de mon prénom au moins ?
- Pour qui me prends-tu, Adam ? Me répond t'elle d'un ton défiant.
- Pour Aria. Lui dis-je, sourire aux lèvres.
- Tu n'as pas répondu à ma question.
- Je suis venu te voir, et je suis aussi venu m'excuser pour la dernière fois, je... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je te jure que je ne suis pas comme ça normalement.
- Ah oui, et tu es comment « normalement » ? Me répond t'elle, un sourire démoniaque accroché aux bouts des lèvres.
- Je ne sais pas, mais pas comme ça.
- Bon et bien merci d'être venu jusqu'ici pour me dire qui tu n'es pas, sans savoir qui tu es, ce fut très instructif. Sur ce, à la prochaine. Dit-elle tournant les talons.
Je la rattrape en deux enjambés.
- Aria attends.
- Oui ?
- Je ne sais peut-être pas vraiment qui je suis, qui le sait ? Mais il y a une chose dont je sois sur, je ne peux cesser de penser à toi. Peut-être que toi, tu pourrais découvrir qui je suis.
- Et tu penses que ça m'intéresse ?
- Mais bordel qu'est ce que je t'ai fait ? Pourquoi es-tu si froide avec moi ? Je sais que tu n'es pas indifférente, je sais que tu as sentis la même chose que moi, alors pourquoi faire semblant ?
L'espace d'un instant, j'ai pu apercevoir que ma remarque ne la laissait pas indifférente, durant une seule minuscule petite seconde, elle m'a laissé voir au delà son armure de glace. Une petite seconde, il ne m'a pas fallu plus pour voir qu'Aria était loin d'être une fille comme les autres.
- Tu ne comprends pas, je ne peux pas.
- Tu ne peux pas quoi ? Arrêter de faire semblant ? Mais pourquoi ? C'est à cause de ce type avec lequel tu es sortie tout l'heure ?
- Qui Elliot ? Pas du tout. Ecoutes je ne suis pas là pour longtemps, toi tu vis ici. J'ai un stage très important à faire sur lequel je dois me concentrer. Je ne vois pas pourquoi je perdrais du temps. Désolée.
- Si, tu vois très bien pourquoi tu le ferais.
- Arrêtes, s'il te plaît.
- Dis-moi que tu n'as pas pensé à moi une seule seconde ce week-end. Dis-moi que je me fais des idées, dis-moi que notre rencontre était aussi banale que celles que l'ont peut faire tous les jours au coin de la rue, dis moi tout ça et je te laisserai tranquille.
Elle ne répondit pas. Durant ce qui me parut une éternité nous sommes restés là, sur ce trottoir, les yeux plongés dans ceux de l'autre. Ni le bruit ni la foule qui fourmillait autour de nous n'a eu la moindre incidence sur ce moment qui restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Au bout d'un temps que je ne saurai définir, elle fit quelques pas vers moi, ce que j'ai immédiatement considéré intérieurement comme une première victoire. Sans détacher son regard du miens, elle s'est approchée de plus en plus jusqu'à, à mon grand étonnement, poser ses lèvres sur les miennes. Un instant, comme paralysé, je n'ai pu réagir. Puis, envahit par chaque petit fourmillement qui se baladaient sur ma peau, par l'odeur de sa peau qui m'envahissait, par la douceur de ses lèvres, je la saisis par la taille et intensifie notre baiser, me rapprochant d'elle jusqu'à la limite du possible, ayant le besoin fiévreux de la sentir tout prés de moi.
A ce moment précis, Aria avait rendu les armes. Pour combien de temps ? Je ne le savais pas, mais je m'en fichais éperdument. Aujourd'hui était un jour victorieux et c'est tout ce qui comptait à mes yeux.
« Fin du flash-back »
Attablés à la terrasse du Café De La Paix, les garçons et moi prenons notre déjeuner avant une après-midi et une soirée bien chargée. Nous dégustons nos plats avec joie, la gastronomie Française étant sans conteste la meilleure cuisine que j'ai pu goûter . A notre gauche se trouve le splendide édifice de l'Opéra De Paris, les yeux braqués sur celui-ci, il évident que je n'espère qu'une chose, la voir traverser la rue et entrer dans son sublime hall. Je n'ai pas choisi ce restaurant par hasard, Aria m'en a souvent parlé en me disant qu'après leurs représentations les danseurs venaient souvent y prendre leurs dîners. Bien que nous soyons le midi, l'espoir est là. Peut-être travaille t'elle aujourd'hui ? Peut-être va t'elle arriver, peut-être est-elle déjà là, à l'intérieur de ses murs non loin de moi ?
- Ce poulet est F-A-B-U-L-E-U-X ! S'exclame Nate
- Et moi mon turbo est juste dingue ! Lui répond Louka
- Où as-tu entendu parlé de ce restaurant Adam ? Me demande Nate
- Aria.
- Ah... Me répond t'il ne sachant plus où se mettre.
- Adam, est-ce que tu comptes aller la voir ? Me demande Louka.
- Pour que la veille folle me fasse mettre en taule ? Je te rappelle qu'elle a demandé une mesure d'éloignement et que la dernière fois que j'y suis allé ça ne s'est pas très bien finit.
- Je sais Adam, mais Aria est majeure maintenant, Elisabeth ne peut plus rien faire, elle ne peut pas t'empêcher de la voir.
- Qui te dit qu'elle, elle a envie de me voir.
- Tu ne le sauras pas si tu n'y vas pas. On est là juste parce que tu espères l'apercevoir de loin, tu crois que c'est de cette façon que la situation va évoluer ?
- Quelle situation Louka ? Dis-moi ! Il n'y a plus de « situation » depuis deux ans ! Il n'y a rien à faire évoluer.
- C'est bon Adam calme toi, je dis ça pour toi. Tu feras ce que bon te semble de toutes façons, comme toujours.
- Exactement, alors gardes ton avis pour toi s'il te plait. Lui répondis-je agacé.
La fin du repas fut silencieuse, ma mauvaise humeur aillant glacée l'ambiance. Je m'en veux de faire subir aux garçons mes êtas d'âmes, je vais devoir prendre sur moi pour que la fin du séjour se passe au mieux. Mais je déteste que Louka se mêle de mon histoire avec Aria, je déteste qu'il me dise quoi faire, me rappelant sans cesse que lui aurait surement mieux agis que moi. Il est évident que je ne sais pas quoi faire ni même si je devrais faire quelque chose.
Deux années ont passées, deux années sans un appel, un message, deux années sans aucuns signes de vie. Elle n'a jamais répondu à mes lettres, elle n'a jamais donnée signe de vie après la sortie de nos premières chansons, toutes lui étant pourtant dédiées. Que dois-je en conclure ? Le sage dirait qu'elle est passée à autre chose, qu'elle a sans doute rencontrer quelqu'un, qu'elle ne veut pas me revoir. Pourtant, sans aucun bon esprit, je ne peux m'empêcher de ne pouvoir imaginer tout cela, mon esprit refuse de penser à ça, mon cœur lui, pense que même le temps ne pourra jamais nous retirer ce que nous avions et qu'il suffirait d'un regard pour savoir que rien ne fut oublié.
Toutefois, malgré ça, je n'arrive pas à trouver le courage de prendre une quelconque décision. Depuis notre arrivée à Paris, mon esprit n'est plus qu'un vague brouillard où il est difficile d'y percevoir quoi que ce soit tant mes pensées s'entremêlent et peinent à s'éclaircir.
Il était déjà 18h lorsque nous sommes enfin rentrés à l'hôtel. L'après-midi fut longue, nous avons donné quatre interviews et sommes aller au studio pour répéter les morceaux que nous jouerons ce soir. Il nous reste à peine une heure et demi pour se préparer et manger un bout. La soirée promet d'être longue elle aussi. A vingt heure nous devons être au Palais des congrès où nous assisterons au gala de charité pour les enfants victimes du cancer. Nous y jouerons trois morceaux et profiterons ensuite du spectacle où une foule d'artiste divers se produira dans l'unique but d'offrir à ces enfants une soirée qu'ils n'oublieront jamais. Bien que la fatigue pointe le bout de son nez suite à cette interminable journée et au décalage horaire, je suis heureux de participer à cet événement, il représente ce pourquoi j'ai choisi ce métier, rendre les gens heureux, leur redonner le sourire l'espace d'un instant, les atteindre, les émouvoir. Le partage est pour moi l'essence même de l'art.
Une fois dans ma chambre, sans même prendre le temps de me poser quelques minutes je file sous la douche. Une fois sortie je reste quelques minutes figé devant ma valise, indécis quant à la tenue que je compte porter ce soir. Notre manager nous à fait part du dress code « classe » exigé, mais franchement, je me vois mal chanter en costard et nœud papillon.
Ne trouvant aucune alternative, je laisse tomber ma veste en cuir et commence à m'habiller. Une fois terminé, je descends au restaurant où se trouve déjà les garçons.
- Hey Adam, laisses moi prendre une photo s'il te plaît, ça vaut le coup d'œil.
- Si tu fais ça Nate, je te jure que tu me le paieras très cher !
- Non mais franchement les gars, on ressemble à quatre PDG, on va avoir l'air con sur scène habillés comme ça !
- Moi je trouve que ça nous va plutôt bien, ça fait un peu 007. Nous dit Louka
- De toutes façons, il faudra faire avec, lui répondis-je.
Dans la bonne humeur, nous avalons notre repas en vitesse. Lorsque la voiture se gare devant l'hôtel il est déjà 19h40. A bord, les blagues ont laissées place au calme habituel qui précéde un show, la concentration est de rigueur et chacun d'entre nous se focalise sur son travail de préparation.
Lorsque nous descendons de la voiture, une foule de gens est présente sur le parvis du Palais des congrès. Les hommes en costume et les femmes en robe de soirée, tout le monde est très classe, très parisiens. Je ne regrette soudain plus d'avoir troqué la veste en cuir et les boots contre le costume et les mocassins. Je dois bien avouer que tout cela m'impressionne encore énormément. Jamais je n'aurai cru être un jour invité à ce genre de soirée, bien que cela soit maintenant coutumier, je ne cesserai jamais d'oublier d'où je viens.
Notre manager nous guide à l'intérieur et nous présente à l'organisatrice qui nous informe que nous sommes les derniers à passer. Elle nous invite donc à profiter de la soirée et du spectacle depuis la salle et nous préviendra lorsque nous devrons nous rendre en coulisse.
Nous nous faufilons donc parmi les milliers d'invités en direction du bar, nous commandons une bouteille de champagne et partons rejoindre notre table qui se situe au deuxième rang.
Au premier rang, des dizaines d'enfants s'agitent à leurs tables, lorsqu'ils nous repèrent, ils se précipitent vers nous pour prendre des photos. Heureux de leur faire plaisir nous nous prêtons au jeu des selfies et des autographes.
- Adam, est-ce que vous pouvez me signer ça ? Me dit une petite fille en me tendant un foulard.
- Bien sûr ma puce, comment tu t'appelles ?
- Emma.
- Et voilà ma puce. Lui dis-je en lui redonnant le foulard.
- Merci Adam, je le mettrai tous les jours lorsque j'aurai perdu mes cheveux.
- J'espère qu'il te portera chance ma belle, lui répondis-je la voix soudain tremblante.
- J'en suis sûre. J'espère que toi tu pourras écrire dans chansons heureuses bientôt.
- Je l'espère aussi. Lui dis-je en l'embrassant sur la joue.
Emma n'a que 7 ans, elle n'a presque rien vu du monde et elle ne pourra peut-être jamais en voir plus. Cette pensée me fait mal, la vie est parfois si injuste que je me demande comment nous pouvons continuer à vivre comme si de rien n'était, attendant inconsciemment de voir ce que la vie à pu réserver à chacun d'entre nous. La vie n'est qu'une loterie géante, il y a des perdants et des gagnants et nous ne pouvons rien y faire. La voix d'Aria surgit de mes pensées « la vie n'est qu'un jeu Adam » m'a t'elle dit plus d'une fois. Elle avait raison. Un jeu injuste dans lequel nous sommes tous prisonniers.
Lorsque la lumière de la salle s'éteint, je reviens peu à peu à moi. Deux femmes s'avancent sur scène, l'une prend place derrière un magnifique piano blanc et or, l'autre s'assois sur un tabouret de l'autre coté. Lorsque les premières notes du piano surgissent du silence, les applaudissements se font entendre. La voix de la deuxième jeune femme résonne au sein de cette splendide salle et sonne ainsi le début du spectacle.
- Allez les gars, trinquons !
- Aux enfants ! Dis-je.
- Aux enfants, à nous et à cette soirée ! clame Louka.
- Tchin !
Les artistes s'enchainent et le spectacle est un vrai délice, des musiciens, des circassiens, des humoristes, il y a de tout et c'est tout simplement incroyable. Les garçons et moi sommes conquis par cette ribambelle d'artistes plus talentueux les uns que les autres.
Il est vingt-deux heures lorsque les lumières se rallument nous permettant d'aller se dégourdir les jambes le temps d'une petite pause. Louka et moi décidons de sortir fumer. Une fois sur le parvis, il est difficile de se mouvoir, presque tout le monde est sorti et il nous est difficile d'atteindre un endroit un petit peu plus calme. Nous étions entrain de débattre sur le magicien qui venait de clôturer cette première partie lorsque deux jeunes femmes sont arrivées à nos côtés. Elles sont américaines et nous demandent de faire une photo avec elle, ce que nous faisons bien évidemment. Une fois terminé, elles ne repartent pas et entament la discussion.
- Vous aimez Paris ? Demande l'une d'entre elles.
- Oh oui beaucoup ! Répond Louka.
- On vit ici depuis trois ans, si ça vous tente on pourrait vous faire visiter.
- C'est gentil mais on à un emploi du temps assez chargé, répondis-je froidement.
- Ah d'accord... Je comprends.
Dieu merci la sonnerie retentit et nous informe que nous devons regagner nos places. Une fois la foule parcourue, nous retrouvons les garçons à table.
- Adam tu fais chier elles étaient mignonnes ! Pourquoi tu les as envoyés chier comme ça ? Me demande Louka, agacé.
- Parce que ça ne m'intéresse pas de visiter Paris avec deux petites intéressées.
- Et si moi ça m'intéresse ?
- Bah vas les trouver et dis leur, mais ne me saoule pas !
La lumière s'éteint mettant fin à notre conversation. Je m'enfonce confortablement au fond de ma chaise et me tourne vers la scène, encore agacé par la remarque de Louka.
Les premières notes de la musique retentissent, mais rien ne se passe sur scène. Je reconnais immédiatement la première mesure de Forever Youg de Alphaville. Des frissons me parcours, c'est la chanson préféré d'Aria et elle la mettait à tout bout de champs, ce qui avait le don de m'agacer.
Soudain, une douche de lumière apparaît au centre de la scène nous faisant découvrir une jeune fille allongée sur le sol en position fœtale, dos à nous, vêtue d'une magnifique robe blanche. Ses bras commencent à se mouvoir et sans comprendre pourquoi, mon cœur se sert. La beauté de ses gestes me subjugue alors que seulement ses bras et ses mains sont en mouvement. Je ne détache pas mon regard jusqu'à ce que la jeune fille se relève petit à petit avec une grâce qui se remarque jusqu'au fond de la salle. Lorsque les premières notes du refrain se font entendre, d'un saut la faisant virevolter dans les airs tel un oiseau, elle se détourne face à nous. Scotché à ma chaise, ma respiration se coupe, je sens la main de Louka se poser sur mon bras. Mon corps entier se fige, je suis incapable de bouger, incapable de parler. Les yeux rivés sur elle, je me sens disparaître peu à peu. Ma vision devient floue et je secoue la tête pour l'en empêcher. Elle virevolte et tournoie dans les airs, ce petit pli familier au milieu des sourcils. Je vois ce visage qui a hanté chacune de mes nuits ces deux dernières années, je reçois de plein fouet l'émotion qu'elle dégage, la grâce, la douleur, je vois en elle. Les larmes aux yeux, je subis les dernières notes de cette mélodie qui me rappelle tant de souvenirs. Dans un magnifique saut de biche elle disparaît, toujours immobile je tente de reprendre peu à peu mes esprits.
- Adam ! Ça va ? Me chuchote Louka.
- C'était elle n'est ce pas ? Je n'ai pas rêvé Louka ? Dis-moi que c'était bien elle ! lui dis-je la voix tremblante et le regard vide.
- Oui Adam, c'était elle.
- Il faut que je sorte ! Répondis-je en me levant d'un coup
- Attends je t'accompagne !
- Non ! Dis-je en m'éloignant.
Une fois dehors, je laisse l'air frais de la nuit m'envahir. Le regard perdu dans le vide, adossé à l'une des colonnes présente sur le parvis, la tête prête à exploser, je tente de reprendre une respiration normale. Les palpitations de mon cœur me saccagent la poitrine et mes jambes peinent à me maintenir debout.
Non, je n'ai pas rêvé, c'était elle, plus belle et plus envoutante que jamais, c'était Aria, ma Aria.
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