Énigme n°6 : Partie 1

- Qu'est-ce qu'on a, cette fois ?

Le commissaire Gaspacho resserra son blouson contre lui. La pluie était froide et battante, et il maudissait celui qui l'avait poussé à se lever à quatre heures du matin pour venir observer un cadavre de femme. Saletés de tueurs.

- D'après sa carte d'identité, elle s'appelait Sylvie Gontrand, quarante-cinq ans, répondit Niwin.

- Son portefeuille ?

- Intact. Ce n'est pas un vol.

- Appelez le légiste, qu'il nous dise quel genre de balle elle a dans la tête. Et ne restons pas là, bon dieu, on se les pèle !

Sandra, la légiste, arriva une demi-heure plus tard. Elle observa rapidement le corps.

- Heure de décès : Trois heures environ, déclara-t-elle. Qui vous a prévenus ?

- Un SDF, qui se surnomme lui-même Titi, dit Gaspacho, réfugié sous un porche voisin. Ça pourrait être lui ?

- Gardez-le sous la main et expédiez-moi ça au poste, répondit-elle en désignant le cadavre.

Une heure plus tard, Gaspacho et ses hommes étaient de retour à leurs bureaux, au sec. Titi, assis sur une chaise dans le hall d'entrée, avait les yeux perdus dans le vague, et marmonnait des paroles incompréhensibles. On lui apporta un café, qu'il accepta sans y penser. L'homme semblait encore sous le choc de la découverte.

Sandra ressortit de son laboratoire, l'air satisfait. Elle tendit un sachet au commissaire, qui le prit et observa la balle qui s'y trouvait.

- C'est une balle de sniper, déclara-t-elle. Longue portée. Elle a été tuée en un coup, à la tête. Celui qui a fait ça s'y connait.

- Donc, Titi est innocent ?

- Sans doute, mais n'écartons aucune piste.

Le lendemain, on appela de nouvelles personnes à se rendre au commissariat. On avait découvert la veille que Sylvie Gontrand se trouvait être une riche bourgeoise, et que l'héritage laissé à ses proches pouvait pousser un esprit tordu à commettre l'irréparable. Après avoir pris le témoignage de Titi, on le laissa partir. Il ne paraissait évidemment pas dans le testament de la morte, et une dame du quartier assura l'avoir vu s'endormir vers dix heures du soir contre un arbre, avant d'être tous les deux réveillés par le coup de feu, qui avait eu lieu, selon elle, cinq heures plus tard.

Les nouveaux arrivants, les suspects, étaient au nombre de trois. Le premier arrivé fut, bien sûr, Émilien Gontrand, fils unique de la défunte. Les yeux rouges, cernés, il semblait dévasté par la mort de sa mère. Le commissaire l'accueillit dans son bureau.

- Où étiez-vous la nuit dernière ? demanda-t-il.

- Chez moi, répondit l'autre. J'ai appris la nouvelle ce matin...

- Vous saviez sans doute qu'elle vous laissait une grosse part de sa fortune sur son testament ?

- Oui, bien sûr, elle ne l'a jamais caché, et je lui en suis reconnaissant... Mais vous ne pensez tout de même pas que je l'aurais tuée pour ça ?

- Je ne pense rien, j'observe. Quelqu'un peut-il témoigner de votre présence à votre domicile ?

- ...Non, je ne crois pas.

- Vous avez des loisirs, Monsieur Gontrand ?

- Oui, l'équitation. Pourquoi ?

- Rien d'autre ?

- Non. Pourquoi cette question ? répéta-t-il.

- Vous pouvez disposer, Monsieur Gontrand, répondit simplement le commissaire.

Une fois celui-ci sorti, Gaspacho ordonna :

- Faites-le suivre et surveillez son entourage.

- Vous le soupçonnez ? demanda Niwin.

- Qu'il soit coupable ou non, il faut le surveiller et le mettre sous protection. Si ce n'est pas lui le coupable, il est probable qu'il soit visé aussi par l'assassin.

- Alors, je m'en charge.

Une énigme un peu plus longue en plusieurs parties... Pensez-vous que le fils soit coupable ? Ou Titi ? Ou bien l'un des trois autres inconnus ?

Oui je poste tous les trois mois, mais vous m'aimez quand même hein ?

Enjoy !



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