☆ 1er Rêve ☆
Agathe quitta la salle de cours accompagnée de ses deux grands amis, Nathan et Coralie. Dans le couloir, elle fut "malencontreusement" bousculée par un jeune homme.
-- Désolé beauté ! lança-t-il en continuant son chemin.
-- Oh il commence à m'énerver celui-là ! déclara Agathe.
-- Il le fait exprès en plus cet idiot, ajouta son ami.
-- Ne vous en faîtes pas pour ça, assura Coralie. Il essaye seulement de te draguer.
-- Pardon ?
-- Ne joue pas l'innocente, tu l'as très bien remarqué, plaisanta-t-elle.
-- Tu dis n'importe quoi et s'il essaye vraiment de me draguer comme cela, c'est mal parti.
Ils se dirigèrent ensuite vers la sortie puisqu'ils avaient fini les cours pour la journée.
-- Bon moi je dois vous laisser, lança Coralie. À demain vous deux !
-- Salut !
Agathe et Nathan partirent dans la direction opposée. Après seulement une minute de marche, une voiture s'arrêta juste à côté d'eux et les interpella.
-- Eh Nathan !
Le principal concerné tourna la tête et reconnut son père.
-- Salut Papa ! Tu vas bien ?
-- Ouais et vous deux ? On se fait une petite balade ? taquina-t-il les deux jeune gens.
-- Oui je vais bien, merci de demander Monsieur.
-- Je te prie, appelle-moi par mon prénom.
-- Comme vous voudrez M... Sylvain.
-- Bon Nathan tu montes ou tu fais le chemin à pied ? Agathe je ne te propose pas tu habites à deux minutes de l'université.
Le fils décida malgré tout d'accompagner son amie jusqu'à chez elle.
-- Comme tu voudras gentleman, lança Sylvain.
Ce dernier démarra la voiture et prit le premier virage.
-- Tu n'étais pas obligé de continuer de marcher Nathan.
-- Oh ça me fait plaisir et puis cela nous permet de discuter.
-- Parce qu'on ne parle pas assez dans la journée ? s'amusa Agathe.
-- Non, non, se reprit le jeune homme. Je voulais dire avoir une discussion seulement de toi à moi.
-- Euh... D'accord. Tu veux me parler de quelque chose en particulier ?
-- Eh bien pas forcément...
-- Quel sujet de conversation passionnant a-t-on là !
-- C'est pas drôle...
-- Je plaisante ! Et si on parlait de cet idiot du couloir.
Subitement, les joues de Nathan s'empourprèrent.
-- Ah euh si tu veux. Tu as une plainte à faire ?
-- Et comment ! Tu remarques que cette abruti le fait exprès ! Il me cherche à chaque fois ! Et pour couronner le tout, Coralie dit qu'il me drague, tu y crois toi ?
-- J'espère qu'elle a tort..., murmura-t-il.
-- Tu as dit quelque chose ?
-- Hein ? Ah, je me disais simplement que c'était une technique de drague étrange.
-- Tu m'étonnes ! ria Agathe.
Étant donné qu'ils étaient arrivés devant la maison d'Agathe, les deux amis s'arrêtèrent.
-- Bon, on se dit à demain Nathan ?
-- Oui, à demain !
La jeune femme abaissa la poignée de la porte d'entrée et poussa cette dernière.
-- Je suis rentrée !
-- Comment ça a été cette journée ma chérie ? demanda son père qui passait un coup de balai dans le salon.
-- Très bien par contre j'ai des devoirs, si tu me cherches je serai dans ma chambre.
-- Très bien.
Agathe se déchaussea et monta les escaliers. Elle se dirigea ensuite dans sa chambre et déposa son sac près du bureau.
-- Allez les devoirs, c'est entre vous et moi maintenant.
Quatre heures plus tard, elle arriva à voir le bout du travail qu'elle avait à faire. Justement, son père l'appela pour passer à table. Elle dévala donc les escaliers et manqua de glisser sur la dernière marche.
-- Combien de fois vais-je devoir te répéter d'arrêter de courir dans les escaliers ?
-- Désolée...
++++++++++
Une fois le dîner terminé, elle aida son père à débarrasser la table en laissant un couvert pour sa mère. Enfin, elle fit rapidement sa toilette et se jeta dans son lit. Pour cause, elle avait un polar dont la fin n'attendait qu'à être lue.
-- Comment ça ?! Non, non, non, c'est impossible ! Vous ne pouvez pas me faire ça ! Pourquoi Flavio doit-il être le coupable ?! Pourquoi mon personnage préféré ? Il doit y avoir une erreur. Oui c'est ça, l'inspecteur a dû faire une erreur ! Il s'est tout simplement trompé ! Mais... je suis à la toute fin du bouquin et on a bien atteint le terme de l'histoire... Ooooh ! Je suis déçue !
Quelqu'un frappa alors à la porte.
-- Oui ?
-- Excuse-moi Agathe mais pourrais-tu parler moins fort, j'essaye de dormir ?
-- Ah désolée Papa. De toute façon moi aussi je vais me coucher.
-- Bonne nuit et fais de beaux rêves.
-- Bonne nuit.
La jeune femme déposa son livre sur sa table de chevet, éteignit sa lampe et s'installa confortablement dans son lit.
☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Agathe se retrouva sur un chemin de pavé qui s'étendait à perte de vue. Sur les côtés, il n'y avait que du vide. Si elle chutait, qui sait si elle survivrait. Elle prit donc soin à ne pas poser ses pieds n'importe où. Elle marcha, encore et encore et atteint enfin le rebord de la falaise. Sans regarder derrière elle, la jeune femme avançait sans réfléchir. Un long rideau rouge apparut alors devant elle. Elle le poussa et passa de l'autre côté. Là, un petit garçon était avachi sur un petit fauteuil bleu.
-- Salut toi ! Tu en as mis du temps à venir jusqu'ici.
À ces paroles, l'esprit d'Agathe sembla se retirer de ses chaînes.
-- Pardon mais qui es-tu ? Et où suis-je ? Et...
-- Comment suis-je arrivée jusqu'ici ? Blablabla, je connais la chanson.
Il sauta du mobilier et atterrit juste devant sa locutrice.
-- Je répondrais à tes question en temps et en heure en attendant, je me présente. Je suis ton subconscient.
Le regard de la jeune femme faisait comprendre qu'elle n'était pas convaincue.
-- Hmm. J'ai l'impression que je vais devoir expliquer la situation.
-- Oui tu ferais mieux.
-- Oh ! Calme-toi ! Je suis toi quelque part donc m'agresse pas !
-- ...
-- Ok, ok ça ne fait qu'empirer les choses. Bon je recommence.
Il frotta rapidement ses vêtements.
-- Bonjour, euh... Comment veux-tu que j'explique ça simplement ? Bon, on est dans ta tête c'est bon ? Tu piges ?
-- Je dois t'avouer que... pas trop en fait.
-- Je vois. Je vais éviter de faire un discours chiant qui va seulement servir à te perdre. Donc j'ai plusieurs formats : pièce de théâtre, chanson, je peux danser si tu le souhaites.
-- Alors fais ce que tu veux mais explique-moi ce qu'il se passe.
-- Ok c'est partiiiiii !
Le petit garçon fit un tour sur lui-même et fut vêtu d'un costume trois pièces et d'un haut de forme. Il fit ensuite un salto et se posa sur un lion vert avant de claquer des doigts sur un rythme endiablé.
🎶
Yeah
D'abord tu as mes plus sincères salutations
Mais je préfère te prévenir, fais attention
À ta tête qui risque d'exploser !
Parce que tu vas sûrement rien piger !
Ah !
Ici, on est où ? (On est où ?)
En réalité on est un peu partout (partout !)
On est sur ta planète mais aussi dans l'espace
Oui je sais que ça te dépasse !
Bref ! J'vais te faire un p'tit topo
T'inquiète pas, rien de mé-chant, ça sera ra-pi-do, eh !
J'me présente, j'suis ton subconscient
Ouais je sais c'est ca-rrément dé-ment !
Par contre je ne fais pas d'autographe
Et là j'ai pas de mot potable qui finit en -graphe... Yeah !
Bon, je t'explique, là, t'es en train d'rêver
C'est l'occasion de te faire voyager
Dans un univers infiniment grand
Pendant des heures durant !
Où nous sommes tout est possible
Ce qui veut dire que tu peux être invincible,
Astronaute, détective ou souris mutante
Chasseuse de fantôme ou grand-mère titubante
Pour résumer
On va, on va s'éclater
À moins que ta tête ait déjà explosé
Parce que tu as sûrement rien pigé
🎶
Lorsqu'il s'arrêta de chanter, un feu d'artifice apparut derrière lui.
-- Alors ? C'est clair ?
-- On peut dire ça..., avoua Agathe.
-- Bon tant pis, je ne me vois pas refaire tout ce cirque.
-- Par contre j'ai une question : pourquoi ai-je l'impression d'être consciente ? Je peux faire de profondes réflexions et j'arrive à être étonnée par tout ce qui se déroule devant mes yeux.
-- Ça, c'est une petite expérience que s'est permis le grand patron.
-- Peux-tu développer ?
-- J'aimerai bien mais je ne sais pas grand chose en réalité. J'ai reçu une lettre qui m'a ordonné de t'appliquer le Syndrome du Rêve Continu.
-- Excuse-moi mais je suis étudiante en psychologie et...
-- Oui je le sais, coupa son subconscient. Je sais tout de toi.
-- Si tu le dis. Donc je disais que je n'ai jamais entendu parler de ce syndrome surtout que j'ai beaucoup étudié les rêves de mon côté.
Le petit garçon s'approcha d'elle et voulut poser sa main sur son épaule mais étant donné qu'il était trop petit, il lui fit des tapes sur le bras.
-- Nous sommes dans un rêve : donc ici tout peut exister. Il va falloir que tu assimiles cette information rapidement, la prévint-il.
Soudain, une tache multicolore venue de nulle part apparut.
-- Ah tiens justement, le rêve va commencer.
-- Mais tu ne viens pas de dire que nous sommes déjà dans un rêve ?
Sa question lui posait une colle.
-- ... On... On s'en fiche, tu ne sais rien d'ici donc ne commence pas à faire la maligne.
Il l'attrapa par la main et l'entraîna à plonger dans la tache.
-- Pour information, ceci est un portail vers un rêve. Tes rêves sont créés en fonction des évènements importants ou non de ta vie mais également de tes pensées, tes sentiments etc. Maintenant que tu es consciente, tu vas pouvoir ouvrir les yeux sur certaines choses.
-- Comme quoi ?
-- Tu verras, répondit-il avec un sourire malicieux.
-- Tu sais déjà ce qu'il va se passer ?
-- Je sais tout je te rappelle.
-- On en parle de la question sans réponse que je t'ai posé tout à l'heure ?
-- Chut, le rêve va commencer.
Leur environnement devint plus clair. Ils se trouvaient désormais dans un tribunal.
-- Silence ! s'écria le juge en frappant avec son marteau pouet-pouet.
-- Qu'est-ce qu'on fait là ? demanda Agathe à son subconscient.
-- Tu vas bientôt le savoir.
Le juge reprit la parole.
-- Nous sommes ici afin de décider du sort de Flavio, accusé de la mort de Coralie.
-- Nous sommes donc au procès du crime, murmura la jeune femme. Mais, attendez, Coralie ?!
-- Hmm ? fit le jeune garçon.
-- Flavio a tué ma meilleure amie ?! On ne suit pas du tout le polar là !
-- Moins fort, réprima son subconscient. Le rêve ne suit pas forcément la réalité. Dans celui-ci, Flavio a tué ton amie et là tu joues le rôle de la défense.
-- Moi ? La défense ?
-- Tu ne prenais parti du coupable avant ?
-- Si mais là ce ne sont pas les mêmes circonstances.
-- Contente-toi de suivre ton rôle.
-- La parole est à l'accusation, déclara le juge.
L'accusation était représentée par Coralie.
-- Euh... On m'explique ce qu'il se passe ? On ne vient pas pour son assassinat ?
-- Si mais rappelle-toi, nous sommes dans un rêve, tout peut arriver.
-- Oui mais quand même... Il y a des limites non ?
-- Et puis on n'a pas besoin de se le cacher. Même moi j'avoue que les rêves sont toujours tirés par les cheveux.
-- Qu'avez-vous à dire Mlle Agathe ? reprit le juge.
-- Ah euh... En fait...
-- Allez, rentre dans la peau de ton personnage, encouragea son subconscient.
-- Flavio est coupable.
-- Quoi ?! Mais qu'est-ce que tu fais ? Tu es la défense !
-- Oui eh bien la défense ne défend pas son client, dit-elle haut et fort.
-- Et moi qui me disait que je savais ce qui allait se passer.
-- Comme vous le voudrez. Flavio, vous êtes donc jugé coupable. Votre sanction sera la suivante : brûler vif.
-- Quoi ?!
Quelques hommes amenèrent du bois au pied du coupable et y mirent feu. Avant d'y faire chauffer leurs chamallow. Malheureusement, les flammes devinrent incontrôlables et tout le tribunal prit feu. Agathe et son subconscient furent alors transportés dans une salle plongée dans le noir.
-- Où sommes-nous ? questionna la jeune femme.
-- Je dois t'avouer que je n'en ai aucune idée...
-- Tu n'es pas censé savoir tout ce qu'il va se passer ?
-- Si mais tu as stoppé net le rêve du tribunal. Ce n'était pas prévu. Pourtant, étant donné que tu es consciente maintenant, j'aurai dû m'y attendre.
-- Bon on pourrait essayer de sortir, proposa Agathe. Tu ne pourrais pas faire apparaître une lampe torche par hasard ?
-- Non ça m'est impossible.
-- Quoi ? On en parle de tous ces trucs qui sont apparus pendant que tu poussais la chansonnette ?
-- Je précise : en ce moment, je ne peux rien faire. Quand j'avais le contrôle du rêve je le pouvais mais maintenant, ce n'est plus possible.
-- Ça n'a aucun sens...
-- Exactement, confirma-t-il tout content. C'est la magie des rêves !
Soudain, tout ce qui entourait Agathe commença à devenir transparent, à disparaître.
-- Que se passe-t-il ?!
-- Tu dois être en train de te réveiller, salut et à bientôt.
-- Quoi ?
☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Agathe se réveilla en sursaut.
-- Oh punaise ! Quel rêve étrange !
Pendant tout le temps où elle se préparait à aller à l'université, elle était plongée dans ses pensées. Elle tentait de savoir à quoi ce rêve pouvait rimer. Elle quitta donc la maison et, alors que Nathan l'attendait devant chez elle comme tous les matins, passa son chemin. Le jeune homme qui avait son nez plongé dans un manuel n'avait rien remarqué. Agathe partit donc, la tête légèrement baissée, vers le passage piéton. Malheureusement, ses réflexions lui firent oublier de prendre garde à la circulation. Pendant qu'elle s'avancait dangereusement vers la route, Nathan la vit enfin et la rattrapa aussitôt. Il lui prit la main et la tira in extremis.
-- Agathe ! Tu vas bien ?
-- Hein ? Oh, salut Nathan.
-- Tu m'a l'air étrange. Tu es malade ?, s'inquièta son ami.
-- Non... Je vais très bien.
-- On ne dirait pas, il vaut mieux que tu évites de passer l'épreuve blanche dans cet état.
-- Ça va aller.
Agathe reprit sa marche et Nathan prit soin de l'accompagner en lui tenant toujours la main. Arrivés, devant l'établissement, ils furent rejoins par un ami du jeune homme.
-- Bah alors Nathan ? Ça roule avec ta petite amie ? se moqua-t-il.
-- Pourquoi dis-tu cela ? demanda-t-il avant de remarquer qu'il avait la main d'Agathe dans la sienne et de la retirer.
-- Merci beaucoup, lanca la jeune femme. Je vais aller toute seule à l'intérieur. Ne t'en fait pas pour moi.
La jeune femme passa les portes de l'université et se dirigea vers son casier. Là, quelqu'un chuta devant elle et un cahier glissa jusqu'aux pieds de la demoiselle. C'était le même jeune homme que la dernière fois.
-- Je suis désolé, je suis un peu maladroit comme tu as pu le remarquer.
-- Ça ne fait rien, répondit-elle plutôt distante.
Lorsqu'il partit, ce fut au tour de Coralie de venir.
-- Alors ? Ça commence à discuter.
-- Tu dis n'importe quoi, c'est lui qui s'est ramené sans rien me demander.
-- Ne soit pas si froide, allez on doit y aller maintenant.
Elles entrèrent dans la salle d'examen. Coralie semblait plutôt confiante tandis qu'Agathe espérait qu'elle ne soit pas déstabilisée par ce rêve étrange.
Publié le 20/04/2020
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