ENGAGÉE - CHAPITRE 7

Nous sommes devant l'hôpital, Bastian a insisté pour conduire. Il avait peur que je m'échappe... Soit il s'inquiète que j'appelle la police soit je lui suis trop précieuse, je pencherais plutôt pour la première option... Bien que des filles qui acceptent de faire mon travail, il ne va pas en trouver vingt par jour. Mais ça, il n'a malheureusement pas l'air de s'en rendre compte...

- Bon, tu m'attends là, j'en ai pour trente minute, fis-je sans lui adresser le moindre regard.

Je ferme ma portière, à ce moment, une deuxième portière claque, ébranlant la voiture. Je me retourne en soufflant, Bastian fais le tour du véhicule et commence à avancer vers moi, toujours sa capuche sur la tête. Nous sommes en septembre, dans le sud de l'Italie, il doit avoir tellement chaud ! Mais tant pis pour lui, il n'avais qu'à ne pas m'accompagner.

- T'as vraiment cru que j'allais te laisser y aller toute seule ? S'étonne-t-il avec un air supérieur et dominateur qui me donne des envies de meurtre.

- C'est trop te demander une demi-heure d'intimité avec mon père ? Tu ne pourrais pas être gentil pour une fois !

- Laisse moi réfléchir... gentil ? Connais pas...

- Ok... soupiré-je désespérée.

Je le devance sur le chemin de l'hôpital, bien résigné à ne plus lui adresser la parole à cet abruti. J'entre dans la réception de l'hôpital, elle est bondée ! Je me dirige sans patienter vers une secrétaire :

- Bonjour madame, commencé-je avec un sourire très sincère.

Je suis toujours souriante et polie avec autrui. Contrairement à Bastian qui s'éclate à pousser à bout son entourage jusqu'à ce qu'il craque.

Bon, tu pesteras contre Bastian plus tard Marina ! Ton père t'attend !

- Bonjour mademoiselle, et bonjour monsieur, répond-t-elle très poliment.

Bastian doit sûrement être derrière moi avec sa capuche sur la tête, très discret mec !

- Je cherche Fernando Cavaletti, c'est possible de le voir ?

- Oui tout à fait... vous êtes ?

- Sa fille, Marina Cavaletti.

- D'accord, il est dans la chambre 209 au deuxième étage par l'ascenseur B, nous répond-t-elle d'une traite.

Le con qui attend derrière moi avec un capuche sur la tête en plein mois de septembre doit sûrement lui lancer des regards très sympathiques la poussant à écourter au maximum notre entrevue !

- Merci beaucoup, réponds-je tentant de réparer les conneries de Bastian.

Je me dirige vers l'ascenseur B comme la secrétaire me l'a gentiment indiqué. J'appuie sur le bouton du deuxième étage, Bastian se place à mes côtés. Il ne bouge pas, on dirait qu'il ne respire même pas... ce mec est vraiment trop flippant...

- Arête de me fixer putain ! C'est chiant à la fin ! S'énerve-t-il en me fusillant du regard.

- C'est toi ! Tu me fais trop peur ! On dirait que tu ne respires même pas !

- C'est toi qui ne respireras plus quand je t'aurai tuer ! Ricane-t-il sadiquement.

- Tu vois, ça c'est flippant !

- C'est le but, soupire-t-il avec un petit sourire.

Donc il s'énerve parce que je le regarde puis après il m'adresse des sourires joueurs ? Bipolarité bonjour !

L'ascenseur émet un petit bruit et les portes s'ouvre. Je suis la première à sortir et à arpenter le couloir jusqu'à trouver quelqu'un pouvant m'indiquer la chambre 209.

Je trouve une infirmière qui pousse une sorte de chariot avec des ustensiles dessus. Je l'interpelle et lui demande poliment où se trouve la chambre 209.

- Tout au fond du couloir, me répond-t-elle en jetant un regard suspicieux à Bastian.

Il veut être discret avec un capuche sur la tête en plein mois de septembre, ce mec n'a aucune logique ! S'il m'avait laissée venir seule voir mon père ça aurait été bien mieux !

Je remercie chaleureusement l'infirmière puis je me dirige, suivie de près par Bastian, jusqu'au bout du couloir. Je toque à la porte 209, puis entre après avoir convaincu Bastian de me laisser seule avec mon père.

- Coucou papa ! Je m'écris en rentrant dans sa chambre.

Je lui adresse un grand sourire, il est assis sur son lit, le regard rivé sur son journal. Il lève les yeux vers moi en m'entendant rentrer et son visage s'éclaire d'un petit sourire triste.

- Qu'y a-t-il ? Lui demandé-je en redoutant déjà sa réponse.

- Bernardo, tu t'en souviens ? C'était l'un de mes meilleurs amis... Il est porté disparu alors qu'ils recherchaient la planque d'un des plus grands mafieux d'Italie...

Je sens mon estomac se retourner dans mon ventre. Je n'arrive pas à lui parler. J'en viens même à stresser que Bastian rentre et que mon père le reconnaisse...

- Ah merde... J'espère qu'on va le retrouver... Je réponds le plus naturellement possible avec un sourire se voulant plein de compassion.

Je pose ma veste sur le fauteuil de sa chambre et retourne m'assoir au pied de son lit.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? Me demande-t-il en fronçant les sourcils, indiquant les bleus que j'ai ramassés en me battant avec Bastian.

- Oh ça... continué-je avec un semblant de détachement, je suis tombée de le troisième marche des escaliers hier, j'étais pressée de sortir !

- Ah bon ? Et ça va ? T'as mis de la crème ?

- Ne t'en fait pas papa, tout va bien !

Il acquiesce d'un hochement de tête et à ce moment, Bastian m'appelle :

- Tu viens Marina ? On doit y aller, sinon le magasin va fermer !

Je lève les yeux au ciel, mais c'est pas possible d'être un menteur aussi mauvais que lui.

"T'as vu les excuses que tu sors à ton père toi aussi ?" Me rappelle ma conscience.

- Qui est-ce ? Me demande mon père les sourcils froncés d'inquiétude.

- Un ami, il m'a proposé de m'emmener à l'hôpital, là on doit aller faire les courses, mens-je en essayant de paraître crédible.

- Ah... D'accord...

- Je dois y aller papa, mais je reviens bientôt, repose-toi bien ! Lui dis-je avant de l'embrasser sur la joue et de sortir de la chambre après avoir récupéré ma veste.

- T'as été trop longue ! Râle Bastian.

- Je ne t'ai jamais forcé à venir... Je réponds en commençant à marcher le long du couloir jusqu'à l'ascenseur.

- Attends moi ! Et c'est quoi ces marques sur tes bras ?

- Tu sais, quand tu m'as prise ma veste et que j'ai voulu la récupérer ? Je répond légèrement agacé, tu t'occupes de ma santé maintenant ?

- Ce n'est pas parce que je ne suis pas gentil avec toi 24h/24h que je ne me préoccupe pas de toi ! Regarde, je t'ai même emmenée voir ton père !

- On en reparlera lorsque tu dépoussiéreras ma chambre.

- C'est pas à moi de faire ton ménage ! S'écrit-il alors que nous montions dans l'ascenseur.

- Tu ne veux pas garder ton calme le temps que l'on sorte d'ici ? Je te rappelle que la police n'a qu'une envie : te foutre en tôle !

- C'est de ta faute ! Ronchonne-t-il.

J'esquisse un sourire en tournant la tête vers lui :

- De toutes façons c'est jamais de ta faute, t'es parfait toi ! L'innocence incarnée !

- Bah tu vois quand tu veux ! C'est pas si compliqué que ça à comprendre, si ?

- T'es un cas irrécupérable...

- Les flics me l'on dit plus d'une fois, ricane-t-il avec une pointe de sarcasme.

Nous sortons de l'ascenseur, puis de l'hôpital. Je monte du côté passager de la voiture et Bastian prend place à mes côtés. Il démarre la sa voiture, retire sa capuche et nous sortons du parking. Les vitres de son 4x4 noir sont teintées, ce qui lui permet de ne pas se faire repérer. Nous arrivons devant la villa à peine quinze minutes plus tard. Nous avons dû frôler la mort au moins dix fois ! Bastian conduit comme un taré ! Je descends sans rien dire et me fait discrète lorsque nous rentrons dans la maison. Je salue Alfonso d'un sourire rassurant puis me tourne vers Bastian :

- Dis, comment comptes-tu procéder pour Sergueï ?

- Ce ne sont pas tes affaires ! Se braque-t-il immédiatement.

Bipolarité 2.0, le retour !

- Un peu quand même... soupiré-je, lasse de me battre avec lui à chaque fois que je lui parle.

- Ah oui ? Tu crois ? Je ne suis pas sûr moi !

Je soupire en levant les yeux au ciel. Je prends la direction de ma chambre sans rien ajouter. Il est hors de question que je passe une nuit de plus dans une pièce aussi sale. Bastian ne tente rien pour me retenir et je lui en suis reconnaissante. Je n'ai plus la force de jouer à ce petit jeu avec lui...

🌟

Hello ! Vous allez bien ?

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Il vous a plu ?

On vous fait d'énormes bisous ❤

Julie & Celya

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