- Tout ce que je te dis ça reste entre nous ! Tu ne le répètes pas Bastian, ou au moins ne lui dit pas que c'est moi qui t'es confier ça, je préfère éviter de finir ma vie avec une balle dans la tête !

Je rigole vicieusement et répond avec sarcasme :

- Tu appelles ça un meilleur ami après ? Moi en tout cas j'appelle pas ça comme ça !

- Bon, en gros Bastian c'est un chef de gang, et il s'est débrouillé pour se foutre la moitié du Texas à dos, puis de l'Italie, répond-t-il rapidement en ignorant ma remarque précédente.

Le Texas ? C'est quoi encore que cette histoire ? Je n'ai rien trouvé sur lui au Texas ! Mais c'est vrai qu'il a un petit accent américain quand il parle... Très léger, mais en y réfléchissant bien il est présent.

- Vous n'êtes que deux ? Continué-je, et comment ça du Texas ?

- Non, nous sommes beaucoup plus ! Mais seuls nous trois connaissons cette planque. Et pour le Texas, c'est une longue et ancienne histoire.

- Pourquoi trois ? Je m'enquis en fronçant les sourcils.

- Bah avec toi ça fait trois non ? J'ai jamais été une lumière en maths mais quand même...

- C'est à dire que je ne sais pas vraiment où nous sommes...

- Il abuse quand même... Je ne vois pas pourquoi il t'a employée si il n'a pas confiance en toi à ce point ! 

- Moi non plus... je soupire, bon, dis-en moi plus sur tout ce que vous faites ! 

- Très clairement, rien de légal. Nous vendons toutes sortes de drogues, nous dirigeons un réseau de proxénétisme et pour survivre on tue des gens. 

Mon cœur rate un battement, Alfonso prononce ces mots avec un tel désappointement que je ne peux que déplorer son geste. 

- Même si je travaille pour vous, commencé-je, pesant bien mes mots, je suis désolée mais je ne peux pas comprendre comment vous faites pour prostituer des jeunes femmes dans le besoin pour gagner de l'argent. Ça me dégoute... je suis désolée mais bonne nuit, j'ai besoin de me reposer.

Je remonte dans ma chambre en essuyant la larme qui a coulé sur ma joue. J'ouvre les rideaux pour pouvoir ouvrir la fenêtre. Je passe ma tête à l'extérieur et découvre une sorte de lac. Il a l'air d'y faire froid, une légère bise entre dans ma chambre, enlevant légèrement l'odeur répugnante de moisie. J'ai vraiment envie d'aller me baigner mais je n'ai pas de maillot de bain et il commence a se faire tard. Je laisse la fenêtre ouverte et me couche sur mon lit prêt à rompre au moindre de mes mouvements. 

Une heure plus tard je suis toujours dans mon lit, je ne trouve pas le sommeil, je n'ai rien à faire. Je me décide à aller me baigner, je me mets en sous-vêtements et me dirige à pas feutrés dans la salle de bain, juste à côté de la chambre de Bastian. J'essaie de ne pas faire de bruit, je ne suis pas sûre qu'il dorme. Je cherche dans tous les placards et c'est dans le dernier que je trouve les serviettes de bain. J'en prends une et la noue autour de mon corps puis je referme la porte de la salle de bain. 

Je descend les escaliers sur la pointe des pieds, le parquet grince un petit peu. Je me raidis avant de relativiser, si quelqu'un me demande ce que je fais, je n'aurais qu'à lui répondre que je suis allées me doucher en bas... 

Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas envie de m'échapper. Tout d'abord, je ne sais pas du tout où je suis, certes je pourrais prendre mon téléphone mais bizarrement je me sens dans mon élément ici, même si ce qu'ils font est illégal. Même si Bastian est le pire des patrons, j'aime mon travail et je suis sûre qu'il a un bon fond... Si infime soit-il ! 

Je me mets en sous-vêtements et me glisse dans l'eau fraîche du lac. Mon corps se couvre de chair de poule, je me mets à nager pour désengourdir mon corps glacé. Je fais quelques longueurs au clair de lune, je me sens bien. Mon corps se détend pour la première fois depuis ce matin. Je ne sais pas si je vais pouvoir aller voir mon père demain, pour ça il faudrait que Bastian m'y autorise mais ça c'est pas trop compliqué, ensuite il faudra que j'assume d'avoir tué son meilleur ami de toujours. Je ne sais vraiment pas dans quelle merde je suis en train de me foutre, mais je commence à douter un peu de mon choix... Enfin heureusement pour moi, il y a Alfonso, il m'aide à tenir face à mon abruti de patron. 

- Bordel mais qu'est-ce que tu fous là ? M'agresse la voix rauque et dure de Bastian, me tirant de l'état de plaisir dans lequel j'étais. 

Je me retourne vers lui en levant les yeux au ciel et déclare le plus naturellement possible : 

- Je joue au Scrabble avec une grenouille, des fois qu'elle se transforme en prince charmant ! 

- C'est mon coin là ! Barre toi ! Commence-t-il en essayant de garder son sang-froid. 

- Le lac est assez grand pour que je sois d'un coté et toi de l'autre, laisse-moi tranquille avec mon prince grenouille ! 

- Arrête de me prendre pour un con ! S'énerve-t-il. 

Je lève les yeux au ciel, refoulant mon envie de lui répondre qu'un mec qui porte seulement une serviette autour de la taille, je le prends forcément pour un con. 

- Non, laisse moi, va faire chier quelqu'un d'autre ! Trouve-toi une grenouille toi aussi et roule lui des pelles ça me fera des vacances ! 

Il quitte la serviette qu'il portait autour de la taille, se retrouvant en caleçon devant moi. Je détourne le regard le temps qu'il entre dans l'eau. Il s'approche de moi avec un air menaçant et je ne peux m'empêcher de soupirer. Cette situation est tellement répétitive... Il attrape mon poignet et m'attire avec force près de lui.  Son visage n'est plus qu'à quelques centimètres du mien. Je tente de me dégager mais il me maintien fermement à sa hauteur.

- C'est quoi ton problème avec moi putain ! Si c'est pour te comporter comme ça, pas la peine de finir ta semaine d'essai ! 

J'éclate de rire à ces mots. Non mais il est sérieux là ? En plus ce serait moi la méchante dans l'histoire ? 

- Oh ! Marina ! C'est quoi encore que ce bordel, je te dis ça et tu éclates de rire ! S'énerve-t-il en me secouant pour que je le regarde. 

- Rien, t'as raison, c'est moi la méchante de l'histoire. Celle qui te fait dormir dans une chambre ou tu ne peux pas respirer sans casser ton lit, celle qui t'insulte tout le temps pour le plaisir et qui te dénigre dès que tu fais quelque chose ! Celle qui t'exploite et qui te fait endurer toutes ses colères dès que son ego surdimensionné n'est pas pleinement satisfait ! T'as raison, c'est moi la méchante, je répond d'une traite sans le quitter des yeux. 

Mon regard est aussi noir que le sien, nous nous observons haineusement sans rien ajouter. Peut-être qu'il réfléchit à ce que je viens de lui dire, ou alors qu'il cherche à la manière qu'il va utiliser pour me tuer rapidement... Je prie secrètement pour qu'il préfère la première option à la deuxième ! Sa main relâche légèrement mon poignet et je me dépêche de m'écarter de lui. 

- Bon aller, mon prince grenouille m'attend, ironisé-je en m'écartant de lui. 

Autant je résiste parfaitement à son charme naturel autant il semble que son self-control soit moins rigoureux que le mien. Et je n'hésite pas à en jouer, quitte à me faire traiter de... 

- Salope ! Lâche-t-il sans desserrer la mâchoire. 

Qu'est-ce que j'avais dit.

Salut ! Comment allez vous ? 

Alors ? Il est comment ce chapitre ? Que pensez-vous de l'évolution de la relation entre Bastian et Marina, c'est un bon début, non ? 

Par rapport aux révélations d'Alfonso, si vous ne comprenez pas certains termes, on est là pour vous les expliquer ;) On sait très bien qu'un réseau mafieux, c'est une organisation très complexe et souvent assez floue, si les mots que nous utilisons sont compliqués, c'est parce que tout est compliqué ahahah ! 

Sur ce, on vous souhaite une super semaine ! Vous êtes en vacances ? Vous partez quelque part cet été ? On veut tout savoir !!! 

ÉNORMES bisous !!!! 

Julie et Celya 

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