ENGAGÉE - CHAPITRE 28
– Laura ? Tenté-je d'appeler en poussant la porte de sa chambre.
– Hmm... Entrez, répond-elle préoccupée.
J'ouvre en grand la porte et entre, je la trouve assise sur son lit, un bandage blanc légèrement couvert de sang autour du cou. Au pied de son lit, je trouve une valise noire, format cabine, quelques vêtements fourrés pèle mêle a l'intérieur.
– Oh ! Marina ! Comment vas-tu ?
– C'est moi qui devrait te demander ça ! Tu ne te sens pas trop faible pour quitter la maison demain ?
– Non, non, je t'assure que ce n'était qu'une légère blessure, et puis nous ne partons pas loin, Bastian nous envoie vers Paris.
– Comment... Comment ça, Paris ?
Elle fronce les sourcils regardant fixement devant elle, puis elle se tourne vers moi :
– Tu ne vas pas à Paris toi, Bastian n'a pas voulu me dire où vous partiez tous les trois mais je sais que ce n'est pas en France... C'est dommage d'ailleurs on ne vivra plus ensemble...
– On part que tous les trois ?! Mais pourquoi ?!
Elle prend une grande inspiration et reprend :
– Ma chérie, Bastian a peur pour toi ! Tu n'as jamais demandé à être fourrée là dedans; tout ça a cause d'une annonce publiée dans le journal !
– Comment sais-tu...
– Je sais me montrer convaincante quand je le veux, me coupe-t-elle avec un clin d'œil.
Ça c'est clair, songé-je étonnée qu'elle me le spécifie. C'est une telle évidence pour moi !
– Bref, poursuit Laura, Bastian veut être sûr que rien ne t'arrive; il part seulement avec Alfonso, remarque il est jamais quelque part sans lui... A tel point que c'en est étrange, d'ailleurs... Mais je m'égare, revenons-en à toi ! Tu es ce qu'il n'a jamais pu avoir : la liberté. Il est né, son destin était tracé : il devait tuer des gens, en "protéger" d'autres de manière vicieuse et contrôler des trafics douteux et foireux. Toi tu es née libre, et il veut malgré lui te laisser cette liberté. Il ne prendra pas le risque de signer ton arrêt de mort, quand il s'agit de ta sécurité il ne fait plus confiance a quiconque – excepté Alfonso évidemment...
– Je ne comprends pas... Pourquoi a-t-il fait en sorte que je n'ai pas le choix ?
– Comment ça ?
– Je veux dire, entre nous, il m'a menacée avec une arme chargée pour que j'accepte de travailler pour lui... Et je sais qu'il n'a pas décidé de me choisir uniquement pour la candidature que j'ai poster dans le journal. C'est plus que ça et je suis sûre que tu le sais, que tout le monde ici sait tout ce qui se trame sauf moi, c'est frustrant tu sais ?
– Il s'est peut-être rendu compte de certaines choses trop tard...
Laura hausse les épaules pour illustrer son propos. Je suis complètement perdue, je sais que Bastian ne pouvait pas être au courant pour ma mère, il était véritablement étonné quand je lui ai dit... Il y a autre chose, quelque chose que je ne comprends pas. Nous n'avons aucun lien et jamais nos chemins auraient pu être liés, comment se fait-ce alors que je sois là ?
– Tu devrais préparer tes affaires et aller te coucher, pense à mettre un réveil pour minuit, reprend Laura, visiblement désireuse de mettre un terme à cette discussion.
Sans ajouter quoi que ce soit, j'acquiesce et quitte la pièce, après un dernier regard dans sa direction. Je voudrais tant qu'elle vienne avec moi au Liechtenstein... Elle aussi mérite d'être en sécurité...!
Je referme sa porte et c'est alors que mon regard croise celui d'Alfonso :
– J'ai tout écouté, lâche-t-il gravement, et le pire, c'est que je ne me sens pas coupable.
– Quoi ?! T'es sérieux la ?!
– Viens là, souffle-t-il désespéré en me tirant par le bras.
– Eh ! Lâche-moi ! Râlé-je en tentant de me défaire de sa prise. Il ouvre la porte de ma chambre et me fait rentrer de force a l'intérieur.
– Écoute moi bien Marina, tu n'imagines même pas, et Bastian non plus, ce que tu représente pour Sergueï. Tu n'es pas Marina Cavaletti ici, tu es la fille de Karina !
– Tu connais... Commencé-je hargneuse.
– Oui, je connais ta mère, me coupe-t-il agacé, et c'est pour ça que tu es ici ! Écoute, l'histoire qui la lie a Serguei est tellement complexe que je ne pourrais te la raconter aujourd'hui, mais disons qu'elle s'est mal terminée. Karina a choisi ton père au lieu de Sergueï. Tu représentes pour Sergueï tout ce qu'il y a de pire, l'union entre celle qui aurait dû être sienne et celui qu'elle a finalement choisi, un militaire qui plus est !
– Comment sais-tu tout ça !? M'écrié-je, folle de rage. Comment sais-tu tout ça !? Pourquoi ne m'as tu rien dit !? Depuis le début tu connaissais ma mère, tu savais que Sergueï me recherchait ! Alors, c'est quoi la prochaine étape ? Tu m'avoues que tu es de mèche avec Sergueï et que c'est pour ça que j'ai faillit mourir sous ses coups !?
– Marina ! Ne dis pas ça ! Je suis fidèle a Bastian depuis la mort de ses parents ! Oh... l'histoire qui nous lie, Sergueï, ta mère et moi est bien trop complexe pour être racontée maintenant, mais sache que je suis fidèle à Bastian, et que Sergueï et moi, c'est le passé.
– Je veux savoir, il s'agit de ma mère Alfonso ! Et visiblement, tu l'as connais bien mieux que je ne pourrais jamais la connaître...
– Je ne peux pas ! Je veux faire les choses bien, t'expliquer tout posément, et faire en sorte qu'il n'y a pas de malentendus. C'est tellement mieux ainsi ! Et puis Bastian ne sait même pas tout de cette histoire, il ne connait pas l'existence de ta mère qui a tout fait pour disparaître du réseau dès lors que tu es née. Il est bien trop jeune pour la connaître.
– Je me fiche parfaitement de ce que Bastian sait, il s'agit de moi, de mon passé et de ma sécurité !
– C'est mauvais pour toi d'en savoir trop, ne penses-tu pas qu'il serait mieux pour toi de garder l'image idéaliste que tu as de ta mère ?
– Je n'ai jamais eu ce type d'image d'elle, elle m'a abandonnée alors que j'étais bien trop jeune pour m'en souvenir !
– Je... Je ne peux pas...
– Ne m'oblige pas a te menacer... Dis-moi !
– Non !
Je levais un sourcil, tournant autour de lui jusqu'à mon bureau, j'ouvrais sans le quitter du regard le tiroir dans lequel reposait mon Glock. Je le charge et le braque sur sa tempe, coinçant son bras droit derrière son dos.
– Stop ! Marina ! Je vais te le dire...! Bon, tu sais quel âge j'ai ?
Devant ma mine interdite il poursuit :
– J'ai 42 ans. Ça se voit ?!
J'ouvre des grands yeux à cette révélation, secouant la tête de droite à gauche.
– Je t'en donnais a peine 35 !
– Oui, on me le dit souvent, se vante-t-il avec un sourire, bref, tout commence quand j'avais 19 ans...
+++
Hello vous ! Comment allez vous ?
On attend avec impatience vos avis sur ce chapitre, quelles sont vos suppositions par rapport à l'histoire d'Alfonso ? Prêts à découvrir une nouvelle partie de son passé ?
Dites nous tout ! ❤️
Bisous, Julie et Celya ❤️
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