ENGAGÉE-CHAPITRE 24

PDV INCONNU

Je suis déterminée... Je me sens vivante comme à l'aube de ma jeunesse... Du tiroir où elle était rangée; j'ai ressorti l'arme qui m'a servi par le passé à tuer... Je vais retrouver ma fille; où qu'elle soit, et pour ça je vais avoir besoin de me montrer convaincante aux yeux de Sergueï... Il va me dire où elle se trouve; car il sait où elle se trouve, c'est forcé. Quand il s'agit de foutre la merde chez moi; il sait toujours tout c't'enfoiré !

Je prendrais le bateau pour Catane; car faire entrer une arme dans un avion sans complices c'est impossible... J'ai déjà prit mon billet, il m'a coûté une blinde et je compte bien me servir chez Sergueï de manière à le rembourser.

Après tout c'est de sa faute si tout a commencer, c'est lui, depuis le début...

Je pars demain, à six heures trente le matin, je serais arrivée le lendemain vers midi... Après tout, relier la Grèce à Catane ce n'est pas si rapide que ça.

***

Quand je débarquai sur le port de Catane; je fus prise d'un élan de nostalgie. La mer Ionienne à perte de vue, le soleil brûlant même lorsque l'été laisse place à l'automne, tout ce paysage qui me rappela les meilleurs jours de ma vie, ceux que je passai avec son père... Ma valise contenant mes quelques effets personnels au bras, j'hélai un taxi qui attendait devant le port. Je montai à l'arrière lui indiquant le quartier dans lequel vivait aux dernières nouvelles Sergueï. Je réajustai les pans de mon long manteau noir, son col cachait mon cou dégagé pourtant par mes cheveux remontés en un chignon bas. J'espère que l'imbécile que je m'apprête rencontrer se trouve dans la maison à laquelle je pense... souvent il restait là bas, laissant ses sbires agir autour du globe pour lui. Pourquoi cela aurait-il changé ?

Le taxi me déposa à deux rues de ma destination, je préférai ne pas lui donner une adresse trop précise, rien ne sert de se faire remarquer... Je continuai donc à pied, mes doigts vernis de noir crispés contre la poignée de ma valise. Mes talons claquaient contre l'asphalte; j'étais, rien ne sert de mentir, assez inquiète à l'idée de revoir l'homme qui demeurera à jamais mon ennemi principal. J'arrivai enfin devant la demeure sombre, aux volets toujours clos, qui servait à l'époque de Quartier Général à Sergueï et ses hommes. Prenant une grande inspiration, je toquai trois fois à la porte. J'avais sorti au préalable de mon manteau l'arme qui me permettrait de garder une contenance quoi qu'il advienne... Ce ne fut pas Sergueï en personne qui vient ouvrir - de toute évidence. Mais je tombai plutôt nez à nez avec un homme d'un trentaine d'années au corps et au visage couverts de tatouages. Mon dieu cet homme est horrible...!

- Je demande à voir Sergueï, énonçai-je d'une voix claire et bien maîtrisée.

Les vieilles habitudes reviennent si vite !

- Qu'elle est la raison qui vous pousse à venir chez lui ? Me répondît-il sèchement.

- À ta place, je ne serais pas trop curieux, menaçai-je, sortant de derrière mon dos l'arme que je ne quitte jamais.

- Qu'est-ce que tu veux ? Précisément !

- M'entretenir avec Mikaïlov, c'est clair ?! Répondai-je en faisant un pas en avant, collant mon arme contre son torse.

- Qui est-ce, Jason ?!

- Une femme, monsieur, elle demande à vous voir, elle est armée.

J'aperçus Sergueï, sortant de l'ombre; son regard changea quand il me vit, il semblait prit de court. Je repoussai le dénommé Jason et entrai dans la maison.

- Karina... Que me vaut l'honneur de ta visite ?

- Je sais pertinemment que tu connais la raison de ma venue... N'essaie pas de te donner un air innocent !

- En seize ans tu n'as pas changée... toujours aussi insupportable !

- Est-ce vraiment le moment ?

- Que veux-tu ?

- Où est ma fille ?

- Ta... fille ? Toi ? Tu as une fille ? Fit-il faussement outré et légèrement amusé.

- Oui, ma fille. Je suis mère figure-toi.

- Pauvre enfant...

- Sachant que tu as une fille; je ne suis pas d'accord, elle aurait pu tomber pire, répliquai-je piquée au vif.

J'avançai dans la maison, cherchant de l'argent; cet homme est blindé, avant il avait l'habitude de laisser traîner ses billets partout chez lui... Peut-être qu'il a changé cette habitude, mais ça m'étonnerait... J'ouvrais un premier tiroir et mon regard s'arrêta sur un billet violet qui reposait au milieu de bien d'autres. Je le pris; ajoutant :

- Je me sers; j'ai un billet de bateau à rembourser.

Puis je revins vers lui; accélérant, je braquai mon arme contre sa tempe, maintenant ses mains tenues en arrière.

- Maintenant finit de jouer Bolchoï; je suis venue ici parce que je sais que après t'être acharné sur moi, c'est sur ma fille que tu veux poursuivre ton jeu malsain. Je sais que tu sais où elle est, et tu as intérêt à me le dire si tu veux pouvoir continuer à respirer !

- Je n'en sais rien; sale folle ! Putain mais arrête de croire que le monde est contre toi ! Tout le monde s'en fout de ta fille !

- Je sais que tu la connais ! Je le vois dans tes yeux... Je te connais assez pour savoir quand tu mens...

- Très bien ! Tu veux tout savoir ? Je la connais !

J'abaissais mon arme par surprise... Si je m'étais attendue à ce qu'il cède aussi vite !

- Qu... Quoi ? Bégayais-je.

- Elle travaille pour le demi-frère de ma fille... Écoute, c'est trop compliqué à t'expliquer mais tu dois me croire !

- Elle... Comment est-elle rentrée là dedans ?

- Le nom de ton « don Juan » est connu dans notre monde... répliqua-t-il avec amertume.

- T'as raconté ma vie à tout le monde; c'est ça ?

- Il fallait bien que j'ai ma part de satisfaction dans l'histoire !

- Comment ça ?

- Il fallait que je comble le trou béant que tu avais laissé dans ma poitrine !

- Va te faire foutre avec tes histoires romantiques à la con ! T'es qu'un pervers égoïste qui prend du plaisir à s'enivrer de la souffrance des autres !

- Tu n'as pas toujours été aussi insensible à mon charme, reprit-il, amusé.

- Redescends, Sergueï ! Répliquai-je amèrement.

- Bref, tu veux retrouver ta fille ?

- Tu comprends vite...

- Je peux t'aider; je sais où elle est. Tu connais les Hanson ?

- Laisse-les en paix, tu les as tués...

- Il reste leur fils, Bastian, c'est lui qui garde prisonnière ta fille. Je sais où le trouver, je peux t'aider !

- Pourquoi le ferais-tu ?! Tu n'as jamais été sincère !

- J'ai des affaires à régler de son côté; tant qu'il vivra je ne serais pas entièrement satisfait !

Je réfléchis quelques instants, si il avait à y gagner, alors pourquoi me mentirait il ? Et ce Bastian qui garde ma fille prisonnière... il mérite milles fois le sort que lui réserve Sergueï ! Mes yeux plongèrent dans les siens; il me tendait la main, un sourire écartait légèrement ses lèvres. Je saisis sa main, sa chaleur se transmis dans mon corps :

- Je te proposes une cigarette ? Demande-t-il, sortant un paquet de sa poche.

J'acceptai, sortant mon Zippo de mon grand manteau noir que je n'ai même pas prit la peine de quitter..

- Au fait Karina; c'était la dernière fois que tu me menaçais...

Je haussai un sourcil; amusée :

- Ne me donne simplement pas d'autres raisons de le faire, raillai-je en tirant sur la cigarette que j'avais coincée entre mes lèvres.

Hello ! Vous allez bien ?
Nous espérons que vous avez passé un bon Noël ! L'histoire vous plaît toujours, quels sont vos avis sur ce chapitre ?
Bisous, bisous ❤️
Julie et Celya

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