ENGAGÉE - CHAPITRE 23

Laura quitte ma chambre après une vingtaine de minutes, je me lève de mon lit, ignorant le bazar de ma chambre. Je descends dans la cuisine légèrement déprimée, je prends un bol de céréales sans faire attention au corps sans vie qui gis sur le carrelage teinté de sang.

Je ne dois pas le regarder, je ne dois pas le regarder...

Je descends dans ma salle de travail et efface toutes les données de mes ordinateurs. Je récupère d'autres ordinateurs et recommence mes recherches depuis le début. Je tente de comprendre ce que j'ai pu mal faire, c'est pourtant mon métier au départ, je n'aurais pas du faire d'erreur ! Et mes conneries ont faillit coûter la vie à Bastian, je me sens tellement coupable !

Après plus de deux heures de recherches, Bastian arrive dans ma salle me demandant ce que je fais.

- Je recommence tout depuis le début, il y a quelque chose que j'ai mal fait...

- Mais je t'ai déjà dit que ce n'était pas de ta faute !

- Je m'en fous ! D'ailleurs, pourquoi tu n'es pas dans ton lit là ! Tu dois te reposer !

- Mais non ça va ! C'est qui le patron de qui ici !?

- Bon ok... je soupire vaincue.

Je me lève de ma chaise et Bastian m'attrape le bras. Instantanément, je me retrouve en face de lui. Je suis immobile, hypnotisé par son regard. Ma peau me brûle à l'endroit où sa main tient la mienne, ses lèvres m'attirent tel un aimant. Je sens que je vais regretter ce que je vais faire mais j'en ai très envie. Je me penche vers lui lentement, il ne bouge pas. Ses yeux semblent m'inciter à poursuivre... Je m'approche encore et ferme les yeux. Alors, nos lèvres entrent en contacte, un  frisson de plaisir parcours tout mon corps. Sa bouche glisse sur la mienne, je me laisse aller à la sensation de satisfaction que cela me procure. Mais alors ses mains me poussent violement. Comme un retour à la réalité, je suis projetée en arrière et m'effondre par terre avec un cri de douleur.

- Mais t'es malade ! Qu'est-ce qu'il t'a prit putain ! T'es mon employée !

Je reste par terre, je sens un douleur profonde dans mon dos. Je ne bouge plus et n'ose plus me lever, des larmes commencent à couler le long de mes joues et la douleur s'accentue. Je crois que Bastian m'a cassé quelque chose...

- Ça ne sert à rien de pleurer ! S'énerve-t-il alors que je peine à respirer sous l'effet de la douleur.

- Je ne peux plus me lever... murmuré-je dans un souffle.

- Arrête tes conneries Marina ! Et lève toi t'as encore du boulot !

Il commence réellement à m'énerver, je prends une grande inspiration et m'écris :

- Je ne peux plus me lever putain ! Sinon je l'aurais fait !Tu m'as pété quelque chose abruti !

Un éclair de lucidité passe à travers son regard noir, ses yeux croisent les miens emplis de larmes et il semble se radoucir :

- Putain j'suis vraiment con ! Attends, je vais t'aider à te relever.

- D'accord, mais vas-y doucement s'il te plait...

Je m'appuie sur ses épaules et essaye de me soulever. J'y arrive avec difficulté mais je sens une grande douleur dans mon dos. J'essaye de ne rien laisser paraître sur mon visage. Je me défais des bras de Bastian et passe devant lui sans le regarder; je monte les escaliers et vais m'installer sur mon lit. Je m'y allonge et regarde le plafond en essayant de penser à autre choses qu'à la douleur que j'ai dans le dos; je pense aux choses que j'ai faites depuis que je suis arrivée ici, les horreurs que j'ai faites et que je m'étais promises de ne jamais faire. J'ai tué des gens et je travaille pour un gang qui fait du proxéninisme j'ai toujours été contre ça, contre le fait d'employer des femmes dans le besoin et de l'obliger à vendre leurs corps. Mais j'y suis suis presque obligée de rester là. Puis malgré moi, je me suis habituée et je me suis attachée à toute cette petite bande. Je ne pourrais de toutes façons jamais m'échapper et si on me retrouvait, je ne veux pas avoir à répondre à toutes les questions que l'on va me poser. 

J'entends quelqu'un entrer en trombe dans ma chambre; je vois Alfonso :

– Il t'a fait quoi encore ?

- Rien, rien, ne t'inquiète pas.

- T'as mal où; il m'a tout raconté; pourquoi l'as-tu embrassé ?

- Je sais pas... Pourquoi j'ai fait ça, je n'aurais jamais dû faire ça.

- Il t'a fait mal où ?

- Au dos, mais ça va passer je pense juste que c'est sur le coup.

- Non... t'as peut-être un problème au coccyx ?

- Mais non arête ! J'ai rien, t'inquiète pas ! Tu peux me laisser me reposer s'il te plaît ?

- Je te laisse. Mais si tu as besoin de parler je suis là, hein ?

- Oui, je sais, je lui dis en lui souriant.

Avant qu'il parte, je lui demande :

- Vous avez nettoyer le... bazar ?

- Ouais, et c'était très chiant !

-  Je me suis bien dédouanée de tout nettoyer, le sang c'est pas trop mon truc...

Il sort de ma chambre et je me glisse sous ma couette,  je regarde toujours le plafond et mes paupières commencent à tomber de fatigue. Je me tourne sur le côté et m'endors comme une masse, la tête pleine de souvenirs du baiser que nous avons échangé, Bastian et moi.

POINT DE VUE INCONNU

L'hopital m'a appelé, ils m'ont dit qu'elle ne répondait pas... Son père est mort dans la nuit, je pense qu'elle s'y attendait mais elle était très attachée à son père et je ne sais pas comment lui dire... Personne ne l'a vu depuis des mois, son avis de recherche a été publié au journal. Je l'ai vue à la télé, je l'ai directement reconnue. J'aimerais bien la revoir, certes je suis partie... mais je suis sa mère et j'ai le droit de la voir !  J'espère au fond de moi qu'elle n'est pas morte, en fait même, je sais qu'elle n'est pas morte. C'est sûrement un retour de flamme d'un instinct maternel défaillant, mais j'ai le sentiment qu'elle est vivante, que je reverrai sa petite tête brune et ses grand yeux emplis de curiosité. Oui, je l'ai abandonnée et j'ai dis à son père de ne jamais lui parler de moi, mais c'était pour la préserver ! Je n'étais pas une bonne personne pour elle... C'était simplement un petit bébé qui méritait tout le bonheur du monde et certainement la vie que mon nom lui permettait... À l'époque où je l'ai eu j'étais dans un gang de mafieux et je faisais des choses illégales; je gérais un réseau de prostitution... J'ai rencontré son père dans les rues de la banlieue de Catane, il était militaire... Je savais que n'allait pas ensemble; qu'un jour je partirais... C'était une aventure si passionnelle, charnelle, et je suis tombée enceinte si vite ! Je n'ai pas voulu avorter; après mon accouchement, je suis sortie du gang, je l'ai laissée à son père et j'ai disparu;  je ne voulais pas mettre en danger ma fille ! Je suis partie pour sa sécurité, je ne voulais pas qu'ils la retrouvent, c'était plus simple si elle ne me connaissait pas... Mais à ce que j'ai compris ce Sergueï n'a pas finit de me nuire, et j'ai beau ne plus être dans la fleur de l'âge, il sentira le métal froid de mon arme contre sa tempe si j'apprends qu'il a osé touché à un seul des cheveux de ma fille.

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