ENGAGÉE - CHAPITRE 22

Sans réfléchir je me jette sous le plan de travail, la vitre du four explose juste derrière moi. Je fais tourner dans ma main mon Glock et ouvre le feu sur les deux autres, ma position me permet de viser plutôt bien et dans le bazar qui règne j'arrive à toucher le premier à la jambe. Il s'effondre dans un cri de douleur en me tirant dessus, j'évite son assaut et la balle fait exploser un miroir derrière moi qui me tombe en éclats dessus. Je me relève en criant, paniquée et m'écarte de ce danger. Je me remet à crier le nom d'Alfonso, impuissante au moment où Bastian lâche mon prénom, dans un souffle de voix brisée. Je me retourne vers lui dans l'instant, je n'étais pas prête à ce que j'allais voir. Ses mains sont couvertes de sang, il s'effondre au milieu de la pièce, les yeux révulsés de douleur.

Sans réfléchir je m'élance vers lui, il me reste deux balles au plus, on est morts. Je tire sur celui déjà à terre en sautant pour éviter le deuxième la balle passe à quelques centimètres de mon dos, je me cambre vers l'avant en retombant devant Bastian.

– N'approchez pas ! Je m'écrie, désespérée.

Je ramène Bastian contre moi, mon arme braquée sur l'homme qui reste. Celui-ci fait un pas vers moi et tire, je me jette en avant sur Bastian et alors que ma vie défile devant mes yeux, j'entends la détonation d'un autre pistolet. Je relève la tête, ignorant mon corps et mon visage couverts du sang de Bastian.

– Alfonso ! Je m'écrie soulagée, aide moi !

– Amène-le à l'abris, lance-t-il impassible, indiquant Bastian.

Je ne prends pas en considération son ton dur et tente de réveiller au mieux Bastian.

– J't'en prie aide-moi Bastian, faut que je te mette en sécurité, relève-toi !

– Marina... Souffle-t-il.

– Lève-toi, je le somme, tirant sur son bras. Je vais t'aider.

Il acquiesce, je passe mon bras sous ses épaules et il prend appuie sur ses jambes.

– Grouille-toi putain Marina ! S'écrit Alfonso, guettant la porte d'entrée qui tremblait sous les coups.

Je compris qu'on tentait de la forcer. Bastian pesait lourd sur mes épaules, je ne pouvais pas avancer vite, malgré le danger régnant autour de nous. Je l'emmène lentement dans une salle qui sert de débarras. Je le pose par terre, un peu moins délicatement que je l'aurais voulu mais mes bras ne me permettaient rien de plus. Je courus ensuite fermer la porte de la pièce, barricadant le tout grâce à une armoire qui traînait et un fauteuil en cuir.

Le temps que je revienne vers Bastian, il avait déjà sombré dans les vapes.

– Bastian ! Soufflé-je les yeux emplis de larmes.

Mes mains tremblantes le secouent doucement pour qu'il se réveille.

– Bordel de merde réveille-toi ! Tu dois te battre pour survivre !

– J'ai mal là... Murmure-t-il en m'indiquant sa blessure d'une main tremblante.

– Je sais ! Je sais ! Bordel tout est de ma faute ! M'écrié-je en éclatant en sanglots.

De chaudes larmes vinrent s'échouer sur les vêtements noirs de Bastian mais je ne pouvais m'arrêter de pleurer. J'étais à bout de nerfs.

– J'suis tellement conne ! Ça fait une semaine que je cherche des infos sur Sergueï sans changer d'ordinateur ! Putain mais j'aurais pu carrément leur envoyer notre adresse !

– Chut... Ça va !

– Non ! Rien ne va ! Ma vie est un cauchemar ! J'suis qu'une imbécile !

Je n'arrivais plus à m'arrêter de pleurer, je voyais le visage empli de souffrance de Bastian. C'est de ma faute, tout est de ma faute ! Alors qu'il sombre à nouveau, je fond à nouveau dans un éclat de sanglots si violents qu'ils me coupèrent le souffle. Je m'excuse dans le vide, incessamment. De mes mains tremblantes je fis remonter le tissus noir de son T-shirt pour découvrir l'impact de la balle. Il faudrait que je la retire... Que je le soigne... Mais mes mains tremblent comme des feuilles, mes yeux sont brouillés par un voile larmoyant, je suis incapable de quoi que ce soit.

J'essuie donc simplement le sang encore fluide qui glisse sur sa peau nue de ma manche. Quand je me rappelle que je suis en jean et sweat, avec des chaussettes aux pieds, je me demande comment j'ai fait pour survivre... Le sang ayant coagulé sur son T-shirt lui donne l'air d'être du carton, j'ai du mal à le plier pour lui remonter assez haut. Le bruit en arrière plan me retourne l'estomac, des explosions de verre, des cris, des détonations, etc. Je n'ai pas la carrure pour supporter ça, la vie que je mène en ce moment va finir par me tuer. J'entends une fille crier, puis insulter grossièrement quelqu'un, elle a le mentale pour vivre ça, pas moi... 

Le corps de Bastian se contracte quand je m'approche plus près de sa plaie, je lui murmure un rapide pardon. La vue de tout ce sang m'étourdit légèrement et bien que je n'ai pas envie de succomber, je me sens légèrement tombante. Il faut dire qu'avec cet excès d'adrénaline qui n'arrive pas à retomber, je ne suis pas sûre que réussir à faire long feu !

– Allonge-toi à côté de moi, murmure-t-il d'une voix faible mais autoritaire.

Je m'exécute, tremblante, non sans demander :

– Tu voudrais pas plutôt m'apprendre à te soigner ?

– Désolé, mais je préfère pas... Vu comme tu trembles je t'imagines mal retirer une balle...

Il grimace à ces mots et je ne peux m'empêcher d'en faire autant. Nous sommes à présent allongés côtes à côtes dans un débarras, les balles résonnent dans la pièce à côté de nous, je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais Bastian a besoin de d'être soigné.

Je ne tiens pas deux minutes avant de me relever et de faire les cents pas dans la salle. Le temps passe trop lentement et je m'imagine pleins de scénarios catastrophiques se déroulant derrière la porte.  Je me suis rongée les ongles jusqu'au sang, j'ai mal au pied à force d'arpenter la pièce comme une âme en peine. 

– Marina ! Ouvre ! Me crie soudainement la voix d'Alfonso. 

Je me fige dans l'instant, mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Sans réfléchir je fais tomber la fauteuil et le pousse loin de la porte pour pouvoir décaler l'armoire. Je fais tourner le loquet de la porte et ouvre la porte sur Alfonso et une dizaine d'autres personnes que je ne connais pas. Une fille s'avance, elle est grande, brune et son visage est aussi dur que de la pierre. 

– Où est Bastian ? Me demande-t-elle sèchement. Comment va-t-il ? 

D'une main tremblante j'indique son corps inerte. La fille passe devant moi, suivie des autres. Je m'apprête à les suivre mais Alfonso me retient. 

– Ça va ? Me demande-t-il inquiet. 

– Oui, occupe-toi plutôt de Bastian, je lui réponds d'une voix mal assurée malgré moi. 

– Va t'allonger un peu, t'es tellement pâle que ça ne m'étonnerait pas que tu fasse un malaise d'ici deux minutes.

– Je t'accompagne ! Crie la fille de tout à l'heure en s'approchant de moi, moi c'est Laura et toi ?

Elle m'adresse un sourire réconfortant, j'accepte et nous partons toutes les deux. Contrairement à l'image que je m'étais faite d'elle, elle est très gentille. Elle m'a posé pleins de questions sur moi, j'ai pu en faire de même. Un instant j'ai pu oublier où j'étais, et ce qu'il venait de se passer. Je suis étonnée qu'elle parle aussi bien italien, elle n'a presque pas d'accent, elle m'apprend alors que son père était italien, elle l'a donc appris avant même de parler anglais ! 

– T'es si bonne que Bastian le prétend en informatique ? Me demande-t-elle, grattant une marque de sang sur son poignet. 

Je me sens rougir, elle pose son regard très froid sur moi. C'est incroyable l'aura que dégage cette fille, j'aimerais tellement avoir son assurance et son impassibilité. 

– Oh... Je ne sais pas... Je ne pense pas, ris-je. 

Elle sourit elle aussi en lançant, rassurante : 

– J'suis sûre que si !

–  J'aimerais trop être comme toi ! T'es tellement imposante, tu sembles invincible, avoué-je avec un sourire, j'suis sûre que même Bastian se tait quand tu décides de parler ! 

Elle éclate de rire et je ne peux m'empêcher de sourire :

– Tu rigoles !? S'il m'a écouté trois fois depuis que je le connais c'est un maximum !

– On est dans le même camp alors ! 

– J'suis sûre que toi, il t'écoute plus que moi. Tu sais faire des choses dont il est incapable, pas moi. A voir comme il nous parlait de toi il t'admire beaucoup ! Se confie-t-elle en me prenant par les épaules. 

Je décide de ne pas la contredire et me contente de hocher la tête. Je ne peux pas me voiler la face, je suis ravie de ses confessions !     

Hello ! Vous allez bien ? 

Des avis sur ce chapitres ? Quels sont vos impressions sur Laura ? Selon vous quelle tournure va prendre l'histoire ? 

Julie et Celya, les grandes sœurs de la readerstwins' family ! ✨

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