ENGAGÉE - CHAPITRE 19

- T'as voulu me défier, hein ? Salope !

Ma vision est floue, je reprends peu à peu mes esprits. Je suis assise sur une chaise, dans une pièce sombre, sans fenêtres. En face de moi se tient Sergueï Bolchoï, en personne. Rien qu'à sa vue je me sens défaillir. Il représente tout ce dont mon père m'a fait jurer de me tenir éloignée. Il est grand, il est baraqué, il est armé et il empeste le tabac. La cigarette en partie consumée qu'il maintient entre ses dents jaunies semble me crier de la tirer de là, j'ai envie de lui crier la même chose...

- Écoute moi chérie, tu réponds quand j'te parle ! S'énerve-t-il en me tirant par le col de mon sweat.

Je ne sens plus le métal froid contre mon ventre, ils ont dû me retirer mon arme. Je ne devrais pas, mais l'envie de le provoquer est trop vive. Malgré ma terreur, je relève les yeux et déclare :

- Vous n'avez pas honte ? Séquestrer une femme et la menotter pour pouvoir lui parler ?

- Comment ? Tu oublies que je peux te tuer à chaque instant chérie...

- Vous avez besoin de moi, je sais pourquoi je suis là, ne me prenez pas pour une idiote !

- Alors coopère, et plie-toi à mes ordres, c'est clair ?

– Oui, très clair, je grogne sans cesser de me débattre.

– Arrête de bouger ! S'écrit-il en donnant un grand coup de poing dans le bureau a côté de lui.

J'ai envie de pleurer, en cet instant. Mais je sais aussi que j'ai tout perdu. Il n'y a aucune chance que Bastian vienne me chercher, il aurait trop la flemme de se bouger jusqu'ici ! Je signe actuellement mon arrêt de mort, j'ai beau tenter de maintenir un air assuré et fier, je suis à deux doigts de la crise d'angoisse...

– Monsieur montre sa force en écrasant son poing contre un bureau ? Je raille avec un air blasé.

– Faut que je te l'éppelle ? S.I.L.E.N.C.E !

– Je trouve, personnellement que vous êtes très proche de Bastian au niveau du mental, vous êtes tous les deux de gros cons, abrutis et malades !

Je ne sais d'où me vient la force qui me permet de répondre avec tant d'applomb à cet homme. Mais ce que je sais, c'est que quitte a mourir, autant que je sois pour lui un mauvais souvenir. Je déteste tout son être, sans exception. Sa dégaine, sa démarche, son accent insupportable. Son regard semble capable de me griller sur place, il empeste le whisky et le tabac.

– Comment oses-tu ? S'énerve-t-il.

Je hausse les épaules avec un petit air désolé. Il dénoue mes poignets et me relève avec violence. Je ferme les yeux quelques instants, le temps de me ressaisir. Déjà il m'entraîne dans une autre pièce du grand manoir sombre.

Il me jette dans une cellule infecte et éclairée seulement par une chandelle a moitié consumée. Je retombe sur la planche de bois me servant de lit. Mes yeux se plissent en une simple fente le temps que je m'habitue a l'obscurité.

– Tu n'imagines même pas le sort que je te réserve... Murmure d'un ton diabolique Sergueï Bolchoï.

Il repousse derrière moi les lourdes grilles d'acier. Je lui cris de me relâcher mais je n'ai plus espoir. Je me laisse tomber dos a la grille métallique, frictionnant mes poignets endoloris par les menottes.

"Tu n'imagines même pas le sort que je te réserve..."

Ces mots repassent en boucle dans ma tête... Que va-t-il me faire... J'espère seulement qu'il laissera les garçons et le gang du Texas en dehors de ça, mais ça me semble impossible.

– Lève toi ! M'ordonne une voix qui m'est inconnue.

Je me retourne vivement. Un homme au corps et au visage entièrement recouverts de tatouages tous plus foncés les uns que les autres me fait face. Il dégage une aura si sombre que Bastian a côté est un cadeau du ciel ! Je m'exécute sans broncher, me décalant jusqu'au fond de ma cellule.

– Retire tes vêtements, poursuit-il sur le même ton impérial.

Je retire mon sweat mais ne parviens pas à me résoudre à quitter mon T-shirt et mon pantalon.

– Tu préfères peut-être que je te les arrache ? Poursuit-il en haussant un sourcil, sans une once de plaisanterie dans la voix.

Je lui adresse seulement un regard noir en quittant mon pantalon. Celui-ci découvre mes jambes bronzées et musclées. Je ne desserre pas la mâchoire, un sourire mauvais se dessine finement sur ses lèvres tatoués de noir :

– Souris, Bastian te regarde...

Il indique du menton l'angle de la porte de ma cellule. Mon cœur rate un battement a ses mots.

– Il sera ravie de te voir se dénuder pour lui.

– Bastian ! Alfonso ! Je m'écris en direction de la caméra, ne venez pas ! Ne venez pas ! Laissez moi !

L'homme me plaque contre le mur avec une violence indéfinissable. Le choc de mon crâne contre le mur de la cellule me stop dans mes paroles et m'assomme légèrement. Je me laisse tomber le long du mur, contenant mon envie de vomir. L'homme tatoué me retire mon T-shirt en tirant d'un grand coup dessus. Les lambeau du tissus tombent à mes pieds alors que je me remets du choc de sa main tirant sur le vêtement.

– Tu vas souffir, tu n'es pas de taille a nous défier... Murmure-t-il avant de me coller une claque sonore finissant de me calmer.

Je ne quitte pas des yeux la caméra, en elle je vois l'espoir. Il faut que je sorte d'ici, je refuse de mourir entre les mains de Sergueï.

– Prépare-toi a jongler, conclut l'homme avec un regard noir avant de quitter la cellule, prenant bien soin de refermer derrière lui.

Je me sens mal, si peu vêtue. Mon soutien gorge a beau recouvrir ma poitrine, j'ai l'impression de me mettre à nue devant Bastian. J'ai toujours tout fait pour l'éviter, mais a present, il a une vue détaillée de mon corps.

Je me relève pour m'asseoir sur la sorte de lit en bois. Je m'adosse au mur et prend ma tête dans mes mains. Qu'ais-je fait pour en arriver là ? A peine ais-je reposé mes mains qu'un grand coup de fouet me claque le ventre. Je m'éffondre sur le sol dans un cri de douleur. Je n'ai pas rêvé, une grosse marque violacée travers mon ventre a la peau pourtant assez mate d'ordinaire. J'évite un deuxième coup de fouet de justesse en roulant sur le côté mais n'échappe pas au troisième qui dessine une ligne dans mon dos découvert. Je tente de me relever mais un quatrième coup de fouet, cette fois dans la cheville me cloue une seconde fois au sol.

– Bastian ! A l'aide ! Alfonso ! Bordel venez !

Je me fous de mes protéger, je ne veux plus avoir à recevoir le moindre autre coup de fouet. Je hais Serguei, je hais ma faiblesse, je hais tout le monde.

– Aidez moi ! Je crie encore, évitant les jets de pierres volant autour de la pièce.

Je n'arrive pas a en trouver la source, je vais mourir. Les coups de fouets mêlés aux jets de pierres continuent d'affluer, je serre mes poings rougis par les coup qu'il se sont pris en tentant de protéger mes yeux des coups. J'ai la lèvre fendue, du sang s'échappe de part et  d'autre de mon corps.

J'ai besoin qu'ils viennent. J'ai besoin d'eux... Je sais qu'ils vont venir, Bastian voit ça comme une manière de le narguer, je le connais assez pour savoir ça !

Lorsque des coups de feu commencent a affluer, je suis déjà presque dans les vapes. Je plaque mes mains sur mes oreilles en criant pour que ça s'arrête. Ma tête est a deux doigts d'exploser. Je ne sais pas d'où viennent les tirs, est-ce sur moi qu'ils sont dirigés ?

– Bastian !

Je crie encore est encore son nom d'une voix brisée. Je crois entendre des pas descendre l'escalier en pierre menant aux cellules, je me redresse les coups de fouet ont cessé. Je tiens à peine sur mes genoux, mes mains sont couvertes de sang, de mon sang...

Le sol aussi, est recouvert de mon sang, de partout, mon sang laisse son empreinte.

– Marina ! S'écrie la voix portante de Bastian.

– Je suis dans les cellules, je réponds le plus fort que ma voix brisée me le permette.

– Putain surtout ne bouge pas !

– Ça ne risque pas... Murmuré-je pour moi-même.

Je tente de me maintenir éveillée mais mon corps meurtri ne demande qu'à se délecter d'un sommeil profond, trop profond. Les bruits de pas se rapprochent, vifs, déterminés.

– Je suis là... Je lâche dans un souffle en tentant de faire dépasser ma main de la cellule.

Je sens une main chaude se glisser dans la mienne. Mon corps tendu se détend tout de suite. Ces mains calleuses et rêches appartiennent sans aucun doute possible à Bastian...

– Moi aussi, je suis là, murmure celui-ci en relâchant ma main pour apparaître dans l'encadrement de la cellule.

Je le regarde, je suis allongée sur le sol en pierre, à moitié de les vapes. Il s'approche de moi et récupère mon sweat.

– Ça va faire mal, mais tu dois le mettre, me souffle-t-il en tentant de me redresser.

Je tiens a peine debout le temps qu'il passe mon pull par dessus ma tête. Il me coince contre lui tout en me rhabillant au mieux. Je reste blottie contre son torse sans rien dire, incapable de quoi que ce soit.

– Marina ? Commence-t-il en libérant mon visage marqué de mes cheveux.

– J'veux rentrer à la maison...

– Chez toi ?

– Non... Soufflé-je, avec toi...

J'ai beau me sentir partir a petit feu, je décèle un sourire sur ses lèvres gercées.

– Je vais te porter, ça va te faire mal, je suis désolé...

J'acquiesce simplement, il me cale dans ses bras puissant et se relève. Une douleur cuisante me transperce mais je me tais, je suis bien dans ses bras. Son odeur masculine envahi mes narines et me rassure. Ce parfum sur lequel j'ai tant pesté mais qui lui va pourtant si bien...

– Pourquoi est-ce que t'es venu ?

Bastian marque un temps de pause a ma question, il fronce les sourcils vers moi avant de se ressaisir et de répondre :

– Repose-toi...

– J'ai confiance en toi, je souffle contre lui, aparemment ce n'est pas une bonne idée...

– Qui ose dire des bêtises pareilles ! Rigole-t-il sans me quitter du regard en m'asseyant dans sa voiture.

Je grimace quand il me pose puis quand les sangles de ma ceinture viennent se refermer sur mon corps tuméfié.

– J'ai mal... Je grimace d'une petite voix.

– Je vais m'occuper de toi, ais confiance Marina, ais confiance...

– Enlève la ceinture... J'ai trop mal... Arrivé-je à lâcher d'une voix brisée par les cris.

Bastian retire ma ceinture et finit par m'allonger sur la banquette arrière. Je ferme les yeux, ma tête repose sur le cuir des sièges de Bastian. Je serre les poings a chacun des mouvements  de la voiture, même s'il fait attention, Bastian conduit vite et il est tellement crispé qu'il ne peut que donner de grands à coups pour tourner.

Il se gare dans le garage de la villa, referme la porte avant de descendre de sa voiture. Il ouvre ma portière, je tente de me relever mais la douleur est trop forte. Il me reprend dans ses bras, je me laisse bercer au rythme de ses pas me conduisant dans sa chambre.

– Qu'est-ce que tu fais ? Je demande alors qu'il me pose sur son lit.

– Le mien est tout de même plus confortable que le tien, répond-t-il avec un clin d'oeil amusé.

Je lui souris à mon tour, il reste quelques instants a m'observer avant de detourner le regard. Il cherche quelque chose dans sa chambre, qu'il ne trouve apparemment pas puisqu'il sort en me laissant seule. Je tente tant bien que mal de trouver une position qui ne me fasse pas trop souffrir. Bastian revient quelques minutes plus tard avec un pot de crème cicatrisante.

– Où est-ce que t'as mal ? Me demande-t-il en ouvrant le pot.

– Laisse, je vais le faire... Fais-je en tentant de me redresser.

– Rallonge-toi ! Et si tu crois que je vais en profiter, tu te trompes, t'as faillit crever à cause d'Alfonso alors j'ai d'autres choses a faire !

Le ton de sa voix est sec, dur. Il semble véritablement énervé, je hoche la tête sans rien ajouter. Il relève mon sweat sur le haut de mon torse le temps d'appliquer le médicament. Ses mains ont beau être calleuses, ses gestes sont doux et me relaxent. La crème calme la sensation de brûlure intense que les marques me provoquent. Je ferme les yeux, ses mains glissent contre les miennent. Je me laisse enporter par le sommeil quand un détail me revient en tête, je me redresse d'un coup en m'écriant :

– Bastian !

– Marina ! Arrête de bouger comme ça ! Comment tu veux que les plaies cicatrisent après ?

– T'es chirurgien a tes heures perdues ? Je grimace alors qu'il referme le pot de crème.

– Qu'est-ce que tu voulais me dire ? Soupire-t-il.

– C'est faux, ce que j'ai dit à Sergueï.

– Qu'est-ce que tu lui as dit ? S'inquiète Bastian, les sourcils froncés.

– Que vous étiez pareil, tous les deux... Mais c'est faux ! Je voulais juste le provoquer et...

– Oh Marina ! Me coupe-t-il avec un sourire amusé. Ça va, je sais.

– J'suis désolée...

– Tu parles trop quand t'es blessée... Soupire-t-il, dors.

– Tu restes ? Je demande avec espoir.

– Il t'a fait boire en plus cet enculé ? S'énerve Bastian en se redressant d'un coup.

– Non, ni fumer... Par contre lui, il fumait... Bon, tu restes ou pas ?

– Je reste, dors, je suis là... Soupire-t-il en s'adossant au mur en face de moi.

Mes yeux se ferment tout seuls, j'ignore comme je peux la douleur pour essayer de trouver le sommeil.

Salut vous ! Comment allez-vous ? 

Bon... ce chapitre fait approximativement 2400 mots... 😆 Il vous plaît ? 

Vous aimez bien cette facette gentille de Bastian ? 😍 Dites-nous tout, bombardez nous de commentaires ! 😆💞 

Sinon on voulait vous dire qu'on voulait organiser une petite FAQ, donc si vous avez des questions à nous poser ou à poser à Bastian, Marina, Noémie, Carter, Jenna, Will, Gwen, Alfonso, etc. n'hésitez pas ! Lâchez-vous ! 

Vous avez vu ? On a créé la readerstwins' familly, vous en êtes ? 

Bon, on ne vous embête pas plus, on vous fait d'énormes bisous ! Et on vous dit à très bientôt pour la suite !!! 💞

Julie et Celya, grandes sœurs de la readerstwins' familly 😉💞

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