Chapitre 85
Qu'est ce que serait la vie sans risques ? Ça ne pourrait même plus s'appeler une vie...
Tout ce qui fait mon sang accélérer sa cadence dans les veines et les artères de mon coeur battant vaut la peine d'être fait.
Plus vite, plus vite pour que l'adrénaline de la vitesse et de l'aventure dépasse la peur de la mort.
Plus vite pour que le tremblement de mes mains se transforme en force qui accélère mes mouvements précis.
Accroupi près de cet objet en métal représentant tout le destin de deux âmes. Cet objet qui, s'il contient le bon trésor, pourrait changer ces vies, ameliorer ces vies, sauver ces vies...
Plus vite pour que les bruits infernaux de la montre ne guident plus tes pas, mais soient des échos lointains et lents harmonisant tes mouvements beaucoup plus rapides...
Soit sans peur devant la poursuite de ce qui met ton coeur en incandescence.
L'adrénaline guide mes mouvements. Mes yeux fixent chaque code qui s'affiche avec l'espoir de voir la lumière rouge se transformer en verte à chaque clique qui se passe.
Une de mes mains se promenant sur chaque chiffre, tapant le bon code à une vitesse miraculeuse, et l'autre cochant avec rage chaque code qui a osé ne pas être le bon, qui a osé fermer une des portes qui nous sauve de la mort.
Le bureau de Wilkerson m'enferme dans une cage de stress. Il pourra débarquer dans n'importe quelle seconde, à n'importe quel moment, tirer sur mon coeur, ou ma tête, mettant fin à toute cette poussée d'adrénaline qui se tranformera en chants de violons majestueux accompagnant ma mort lâche.
Mais il ne débarquera pas. Il ne debarquera jamais car sa fille veille sur moi. Elle fera tout pour le distraire assez de temps pour essayer tous les codes qu'elle a écrite sur le bloc note, et enfin trouver le bon...
Il est sûrement parmi ces codes, il le faut !
Sa date de naissance, celle de sa fille, de sa femme, de sa mère...
Son numéro fétiche, la date de l'ouverture de l'entreprise, sa date de mariage, le montant de son compte en banque, et d'autres chiffres s'assemblant pour former un nombre qui lui est cher.
Un souffle rapide de rage s'échappe de ma gorge à chaque code que je coche. Un de ces codes doit forcément être le bon !
J'essaye sans répit de taper tous les codes, la sueur froide coulant sur mon front ridé par le froncement de mes sourcils.
Bizarrement, et paradoxalement à la situation critique dans laquelle je me trouve, je ne peux m'empêcher de m'imaginer tel un agent secret essayant de sauver le monde.
Je vois maintenant que ma vie, aussi anormale qu'elle puisse être, manque atrocement d'action.
J'essaye de sauver mon monde...
***
Les codes commencent à manquer, le stress commençant à regagner mon esprit comme une armée de poux marchant sûrement vers une tête découverte prête à être mangée.
- Putain, soufflais-je en frappant du poing le coffre toujours fermé.
Le code exact doit se trouver dans les codes qu'il me reste, sinon la colère que je ressentirai si tous mes efforts seront en vain sera imminente.
***
°•○Point de vue de Samar○•°
Si seulement une météorite venait s'écraser sur sa tête.
Si seulement l'entreprise toute entière venait s'écrouler à ses pieds...
Son sourire narquois... bon sang que j'aimerais lui enlever son sourire !
Je suis piégée dans un cercle insupportable que je dois supporter pour rester en vie.
Supporter son regard moqueur essayant de paraître sympathique pour sauver ma vie.
Supporter sa mise en scène pitoyable pour sauver la vie de Jonathan.
Supporter tout son être cruel pour sauver notre couple.
Le supporter pour nous sauver.
Nous marchons calmement dans le petit jardin moderne de l'entreprise. Là où la plupart des employés profitent de leur pause.
- Alors ma chérie, comment va ta structure ? Demande-t il de sa voix faussement aristocratique.
- Très bien merci, répondis-je en affichant un faux sourire. La structure est bien organisée et les employés sont vraiment superbes...
- C'est ce qui compte le plus, sourit-il en sortant un rire dérangeant.
Il s'approche de moi et m'encercle dans ses bras qui me communiquaient sécurité et amour. La sécurité s'est brisée, et l'amour s'est envolé.
La peur et la haine remplacent donc ces deux sentiments au moment où je déglutis et encercle mes bras autour de lui dans un câlin familial empoisonnant.
- Personne n'a le droit de blesser ma fille.
Personne sauf toi on dirait...
Devant sa remarque visant mon homme, je serre la mâchoire, toujours dans les bras du diable.
Je hoche la tête mécaniquement alors qu'il s'éloigne enfin de moi.
- Est ce qu'il t'a déjà embêté ? Lance-t il dans un ton soit disant "protecteur".
Son regard n'a pas changé: c'est le mien qui arrive à voir plus clair dans son jeu d'acteur.
- Non, et tant mieux, mentais-je en essayant de paraître le plus crédible possible.
Il sourit, montrant ses dents blanchies. Je lâche un rire jaune en essayant de le paraître naturel, ce qui à l'air de marcher.
Chaque coup d'oeil qu'il lance à l'entreprise me fait une mini crise cardiaque. Pitié faites que Jonathan soit rapide et que toute cette journée passe sans problèmes...
- Tu sais quoi ma chérie ? Tu es mon plus grand trésor, je ne pourrais jamais laissé quelqu'un te faire du mal.
Il me reprend de nouveau dans ses bras. Je menace de pleurer si il joue encore la comédie aussi méchamment que ça.
Mais si je pleure, Jonathan meurt.
Je ne pense qu'à ça pour essayer de retenir mes larmes.
- Je me souviens encore de ton premier stage dans the Wilkerson Industrie. Dans un de nos bâtiments secondaire, sourit-il en m'enlaçant dans ses bras.
J'entends son rire nostalgique.
- C'était un 23 juillet, tu avais dix huit ans. Tu étais beaucoup plus stressée qu'aujourd'hui.
Il rit en me regardant gentiment, lançant le cri d'assaut d'une multitude de flèches ayant comme seule cible mon coeur qui se serre.
Si seulement tu n'étais pas comme ça, si seulement tu étais innocent.
Il me sourit et prend mon visage entre ses mains.
- C'était un des plus beaux jours de ma vie.
Un coup pareil suffit à endormir chaque parcelle de ton corps, puis les réveiller brusquement par les battements violents de ton coeur.
Je me mors la joue en pensant à cette date que j'avais complètement rayé de ma mémoire.
Que j'avais complètement oublié de noter sur le bloc note.
On dirait que cette date lui tient à coeur, que cette date à une importance particulière dans son coeur...
Qu'il est capable de mettre cette date comme code secret pour son coffre fort...
Une date imprévisible et inconnue par tous, que seul lui et quelques proches connaissent.
Si cette date se trouve être la clé du coffre, je m'en voudrai pour des jours entiers de ne pas l'avoir donné à Jonathan ! Je dois essayer de lui passer ce code. Mais comment ?
***
Voilà déjà quelques bonnes minutes que nous nous promenons, le silence brisé quelque fois par des discussions rapides.
Il a déjà oublié la discussion dans laquelle j'avais trouvé un code qui pourrait bien être le bon.
Soudain, il commence à regarder son téléphone de plus en plus souvent. Son travail commence à attirer son attention, et j'en profite pour sortir rapidement mon téléphone.
À: ♡ Jonathan ♡
《 Appelle-moi. Vite.》
***
°•○ Point de vue de Jonathan ○•°
Il ne reste plus que quelques codes. Visiblement moins que dix. Si aucun d'eux n'est le bon...
Mon téléphone vibrant dans ma poche me fait sursauter.
De: Ma Lune
《 Appelle-moi. Vite.》
Je déglutis en lisant ce rapide message et compose machinalement le numéro de Samar, ne savant pas du tout la raison de cet appel alors qu'elle se trouve près de celui qui pourrait nous tuer tous les deux s'il nous trouve.
- Oui ? Lance-t elle dans une voix professionnelle.
- Samar, chuchotais-je.
- Isabelle ! Dit-elle de sa jolie voix. Alors ? Comment se passe le travail ?
Elle accentue légèrement le dernier mot.
Elle essaie de me passer un message. Son allusion à notre mission est plus que claire pour moi, mais invisible à un inconnu.
- Il ne me reste plus beaucoup d'essais et je n'ai toujours pas trouvé le bon, murmurais-je en serrant les dents.
- Bon, reprend-t elle de sa voix professionnelle. Isabelle, oublie notre ancienne technique, essaye de suivre celle-ci.
Je souris instinctivement. Cette femme est la meilleure.
Oublie notre ancienne technique...
Essaye de suivre celle-ci...
- Tu, tu as un code en tête ? Hasardais-je.
- Oui, c'est exactement ça, répond-t elle.
Mes sens sont de nouveau à l'affût une fois que j'entends sa réponse.
Ma main tremblante repose sur le tableau de chiffres alors que j'attends.
- Dit le moi, lançais-je à voix basse.
- Notre objectif est d'atteindre les vingt trois pourcent d'augmentation, n'est ce pas ? Demande-t elle.
Je fronce les sourcils en réfléchissant.
- V-vingt trois ?
- Mmh hmm...
Je tape rapidement les deux chiffres sur le tableau.
- D'accord, lançais-je rapidement.
- Cela fait une semaine qu'on essaye d'y arriver en vain...
- Une semaine, réfléchissais je. S-sept ?
- Exactement, répond-elle.
Je tape le chiffre rapidement et attend le suivant.
- Alors Isa, on va essayer de faire la même stratégie que madame Lauvergeon a fait en 2008... tu vois laquelle ?
- 2008, murmurais-je en tapant le dernier chiffre.
Je prend un grand souffle avant de cliquer sur le bouton "ouvrir", mon coeur battant plus fort qu'une bande d'éléphant sautant sur une batterie d'un kilomètre de diamètre.
- S-samar... ça a marché, murmurais-je en passant ma main convulsivement dans mes cheveux.
Cette lumière verte qui s'enclenche, et le cliquetis de la petite porte qui s'ouvre lentement me paraissent comme un rêve lointain.
Mais c'est bel et bien une réalité, une réalité dessinant un grand pas dans notre course vers la justice et la liberté...
***
°•○Point de vue de Samar○•°
Je retiens un grand souffle de soulagement alors que je raccroche.
Bon sang ça a marché, ça a vraiment marché !!
La grande partie du travail a été faite ! Il ne manque plus qu'une petite portion insignifiante, qui est de retenir mon père encore quelques secondes, le temps demandé pour pouvoir analyser le contenu du coffre.
Mon père range rapidement son téléphone dans sa poche.
- Désolé ma chérie, j'aurais aimé passer davantage de temps avec toi, mais le directeur de la branche d'à côté à besoin de quelques papiers importants, dit-il en se dirigeant à grand pas vers l'intérieur du bâtiment.
- P-papa attends... soufflais-je en tremblant alors que je le suis nerveusement à l'intérieur. J'aimerai bien parler davantage avec toi.
- Désolé ma chérie mais j'ai du travail, lance-t il en entrant dans l'ascenseur.
J'y entre rapidement avec lui en cachant mes mains tremblantes derrière mon dos.
- D-d'accord, mais avant je voudrais te montrer un projet que j'aimerai faire. Les papiers sont dans mon bureau, souriais-je en choisissant l'étage de marketing.
- Samar, souffle-t il d'une fois sérieuse. Je suis pressé, je verrais ça plus tard promis.
Il choisit l'étage de direction et dévale le couloir rapidement.
Mon coeur menace de lâcher, je ne sens même plus mes mains engourdies et ma langue est si sèche que je n'arrive plus à sortir un mot.
Mon dieu, mon dieu il ne faut pas qu'il entre... qu'est ce que je dois faire ?!
J'accélère mes pas et arrive à sa hauteur alors qu'il ouvre lentement la porte de son bureau, révélant une longue silhouette se retournant rapidement...
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Plus sadique que ça tu meurs !!!
Comment puis-je être aussi cruelle ?! Je m'impressionne moi même parfois xD
J'ai bien apprécié écrire ce chapitre, qui contient plusieurs changements entre les deux points de vue, j'espère qu'il vous a plu !!
Le plan de Samar et Jonathan marchait à merveille !!!
À part ce dernier malheur !!!
Que va faire Wilkerson en trouvant Jonathan dans son bureau ?!?!
Ce que je sais c'est que ca sera pas beau à voir !!!! :(
En multimédia: Jonathan en mode rebel sexy sur une moto superbe xD
En images: Jonathan version lunettes de soleil xD
Même quand il arrange ses lunettes il est spécial :p
Allez, peace !!!!!
Je vous aime tous !! :) ♥♡♥
~M.F~
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