Chapitre 74
PENDANT CE TEMPS...
POINT DE VUE DE JONATHAN
4:00 p.m
Je sombre lentement dans un sommeil drogué alors que mes membres perdent lentement leur force, et mes nerfs perdent lentement leur sensibilité. Alors que mes yeux commencent à se fermer dans une lassitude maladive, j'aperçois quatre pieds d'hommes s'approcher à pas de loup, ainsi qu'une seringue vide tomber à terre...
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5:00 p.m
Un sifflement... Mes sens reprennent leur force lentement mais sûrement. Les yeux fermés, j'entends un léger bruit que j'arrive à interpréter après un long moment: un sifflement. Il faut que j'ouvre mes yeux, il y a quelque chose qui ne va pas...
Mais mes yeux ne répondent visiblement pas à mes ordres, mes pupilles encore trop anesthésiées pour pouvoir travailler correctement. Je suis allongé sur le dos. Après quelques longs essais sans résultats, j'arrive néanmoins à ouvrir mes yeux, et observer ce qui m'entoure. Mes yeux fouillent cet endroit rapidement, analysant chaque recoin. Une lampe de poche placée à ma droite éclaire légèrement l'endroit humide, mais ce sifflement... je regarde face à moi pour remarquer un corps blanc qui semble être la cause de ce bruit infernal: Une bouteille à oxygène.
Un obstacle solide se dresse devant moi à à peine deux centimètre de mon visage. J'approche ma main doucement pour frôler cet obstacle: Du bois, mais qu'est-ce que c'est ? Où suis-je exactement ? Un mur de bois placé à quelques centimètres, empêchant tout mouvement, le sol de bois plein de terre rendant ma position insupportable, le noir éclairé d'une lampe de poche, une bouteille à oxygène...
- W... Wilkerson !!!
Un cri strident et primal s'échappe de ma gorge alors que je me rends compte de ce que ce démon vient de faire:
Enterré, je suis enterré vivant ! Ce monstre m'a enterré vivant !!!
- WILKERSON !!!!!
Mon cri de rage me brûle la gorge alors que ma respiration s'accélère. Mon visage devient de plus en plus rouge alors que je commence à manquer d'air. Aucun mouvement ne m'est permis, mes pieds sont immobiles, mes bras de même. Les seuls mouvements permis sont un léger mouvement de mon cou et de mes avant-bras, ce qui est absolument insupportable et me donne une envie folle de bouger!
- Wilkerson !!!!!
Mes cris de rage s'intensifient encore plus alors qu'ils se transforment en cri de colère et de douleur quand un ancien souvenir me passe par la tête...
Nous jouions à cache-cache. Le perdant devait aller jeter une pierre dans le jardin du vieux voisin Katlin. Ce voisin me fiche la frousse avec ses grosses oreilles poilues et son gros nez, je ne veux pas aller jeter une pierre dans son jardin, je ne dois pas perdre !
Je saute partout dans la maison afin de trouver une cachette adéquate qui garantira que mes amis ne me trouveront pas. Mon choix repose enfin sur un vieux coffre où ma mère range ses draps. Parfaitement à ma taille, je m'installe dans ce coffre, essayant d'oublier le peu de mouvements que me permet ma position dans ce petit coffre. Il fait noir, mais je n'ai pas peur, je vais gagner ! Personne ne va me trouver ici !!
J'entends des pas entrer dans la chambre, et un bruit étrange se fait entendre. Puis, j'entends la gentille voix de ma mère.
- Les enfants ! Le goûter est prêt !! Lance-t-elle alors qu'elle quitte la pièce où se trouve ma cachette.
Les cris de mes amis montrent qu'ils sont tous sortis de leur cachette. Chouette ! La partie est annulée. J'essaye d'ouvrir la porte du coffre, en vain. Mais...
J'essaye encore plus fort, la porte du coffre ne s'ouvre pas. Quelqu'un a sûrement du mettre quelque chose sur le coffre !
- Maman !!
Je tapais le plus fort possible sur la porte du coffre qui refuse de s'ouvrir.
- Maman ! MAMAN !! MAMAN JE SUIS LA !! Criais-je désespéré alors que ma respiration se fait de plus en plus dure.
J'ai chaud !... et j'ai peur aussi, je dois sortir !
- MAMAN !!!
.
5:48
- Wilkerson !!!!!
Des larmes coulent sur mon visage rouge alors que j'essaye de taper sur la porte de ce qui semble être un cercueil... mon cercueil.
Ma respiration devient si rapide que l'envie de bouger s'intensifie ! Je dois bouger, mon coeur va finir par exploser et mon sang froid est quasi inexistant !!
- Putain, soupirais-je en soufflant de frustration. Maman...
Je tape encore quelques faibles coups avant d'abandonner et de relâcher ma main. C'est insupportable... le noir, l'humidité suffocante, le manque total de mouvement alors que mes membres engourdis ne demandent qu'à bouger.
- WILKERSON !!!! Hurlais-je dans un bruit plus proche à un rugissement animal qu'à un son humain. Wilkerson !! Lançais-je de plus bel en tapant vivement la porte du cercueil qui est si proche de mon visage que ça diminue ma respiration de moitié.
- La fin du deuxième round, lance une voix enjouée. J'ai gagné...
Wilkerson. Je regarde autour de moi avec rage pour trouver un écouteur accroché à un des coins du cercueil.
- Ne t'inquiète pas, tu ne vas pas mourir, rit-il de sa voix contente. Tu vas savoir ce que c'est de se mêler des affaires de Gérard Wilkerson...
Il entre dans un rire calme exaspérant. Si seulement je pouvais atteindre ce foutu écouteur !! Je l'écrabouillerais de mes mains !
- Wilkerson, laisse-moi sortir de là !! Lançais-je à bout de souffle, le fait d'être enterré vivant jouant dangereusement sur mes nerfs.
- Je sais que tu as peur, continue-t-il. Je sais que tu commences à perdre patience. Ton cœur bat sûrement à une vitesse largement supérieure à la normale à l'heure qu'il est. La sueur qui sort de ton front te pique les yeux alors que tu es incapable de bouger les bras pour l'essuyer, continue-t-il en décrivant à la perfection mon état. Tes membres sont engourdis, tu arrives à peine à respirer, l'humidité t'exaspère, l'incapacité te rends fou...Ricane-t-il.
- Ta gueule !! Laisse moi sortir de là !!!
- Shhhh... calme-toi, calme-toi... la colère ne fera que rendre ton piteux état encore plus insupportable... ah oui, si tu sors d'ici vivant tu trouveras ton téléphone à deux pas d'où tu te trouves. Je me suis permis d'effacer toutes les données sur celui-ci, et compris une vidéo de surveillance qui filmait cet imbecile de Stolgin, ricane-t-il.
Il marque une pause alors que des légers sanglots involontaires commence à sortir de ma bouche, et des larmes de désespoir et de frustration commencent à couler lentement le long de mon visage en feu.
- Essaye de t'habituer à cet état. La mort sera plus facile à endurer, siffle-t-il. J'espère que tu te souviendras à jamais du nom de Gérard Wilkerson...
Bon sang...
- Ça t'apprendra à essayer de te mêler de ce qui ne te regarde pas... et d'essayer d'atteindre quelque chose qui est beaucoup plus haut que toi, finit-il. J'espère que tu as apprécié le petit cadeau que j'ai envoyé à ma fille ce matin, lance-t-il en riant.
S...Samar... Oh mon Dieu qu'est-ce que j'ai fais ?...
6:02
Ma tête se relâche lentement alors que je ferme les yeux, impuissant, laissant le désespoir prendre possession de mon corps. A quoi bon crier ? Personne ne viendra par ici, et ce n'est pas les morts qui vont venir m'aider.
Le silence revient à mon cercueil... je suis seul, enterré et entouré de morts. Rien ne vient troubler le silence qui est maître incontesté des lieux à part le bruit de la bouteille à oxygène et le sifflotement de ma gorge sèche à chaque respiration et à chaque toux qui sort.
Samar...
"Si je n'avais pas confiance en vos capacités je ne vous aurais pas accepté dans ma structure..."
"Je voulais juste vous dire que CE poste, je ne l'ai pas eu grâce à mon père, mais plutôt grâce à mon doctorat..."
"Désolée... c'est la première fois que je cogne un employé en plein nez..."
" Je n'ai que 24 ans, et je suis plus jeune que tous mes employés... C'est pour cela que laisser passer les petites erreurs ne marchera pas ici, et si cela dérangera quelques-uns alors j'en suis désolée..."
" Je ne mangerai pas si vous ne faites que me regarder..."
" Je sais très bien distinguer entre un homme pervers et un homme qui sait se comporter..."
" Vous m'avez l'air d'un gentil homme Jonathan..."
"Tu es quelqu'un de très spécial à mes yeux Jonathan..."
"Je ne regrette rien de ce qui vient de se passer..."
" Pour moi l'honnêteté est très importante..."
" C'est la première fois que je me sens aussi ouverte avec quelqu'un..."
" Elle te va merveilleusement bien alors je t'interdis de te raser de près..."
" Moi aussi, je t'aime..."
" Tu es à MOI, on est d'accord ?..."
"Tais-toi et embrasse-moi..."
" Pour les hommes qui m'ont offert « beaucoup plus » ... Tu les dépasses de beaucoup...."
"Je t'aime mon amour..."
Un léger sourire se dessine sur mon visage alors que son visage apparaît devant moi. Ses yeux verts-miels, son demi-sourire, ses cheveux noirs magnifiques...
6:21
L'air dans mon cercueil commence à se faire de moins en moins abondant, la sueur de mon front me pique les yeux profondément, mes membres regrettent les doux moments où ils pouvaient bouger en toute liberté et ma toux se fait de plus en plus saccadée et de plus en plus brisée alors que l'air qui entre dans celle-ci n'est qu'un air humide rempli de poussière manquant atrocement d'oxygène.
Mes yeux recherchent la lumière dans les yeux de l'image de la femme qui se dresse devant moi, à me regarder amoureusement.
- Je suis désolé Samar...
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Je suis méchante de lui faire subir ça ?... oh oui je pense que oui :O.
Wilkerson a enterré notre Jonathan vivant, et ça fait maintenant plus d'une heure qu'il est à l'intérieur ! Comment peut-on être aussi cruel pour faire ça ?! Etre enterré vivant semble super stressant et flippant, surtout quand on a un mauvais souvenir de claustrophobie comme Jonathan.
Bref, je suis méchante mais c'est pour la bonne cause ! ... ou pas...
Je vous retrouve au prochain chapitre, j'espère que vous appréciez ce que vous lisez, n'hésite pas à commenter et à voter ça sera super ;).
En multimédia: Jonathan enterré ( Si vous savez combien j'ai galéré pour trouver une photo de Jonathan qui aille avec ce chapitre xD ).
Allez, peace !
~M.F~
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