Chapitre 66
- T'as intérêt à pas me lâcher sinon je t'étouffe avec, lui dis-je en accrochant la dernière guirlande, debout sur les épaules de Kyle.
- Putain t'es lourd mec plus vite, se plains ce dernier. Mange de la salade !
- Va à la gym ! Et puis ce que tu portes c'est pas de la graisse, mais des muscles alors ta gueule maigrichon.
Kyle est loin d'être maigrichon, mais sa tendance à se plaindre de tout et de rien nous fait souvent oublier la masse des muscles qu'il a.
Nous avons passé toute la matinée à décorer le magasin.
Ça nous a coûtés trois heures de travail, un tabouret qui a cédé sous le poids d'Alex en moins de cinq secondes et trois hommes ( Kyle, Alex et moi en l'occurrence ) avec les épaules en feu et le corps plein de neige artificielle.
- On a enfin fini, s'écrit Alex en tapant vivement des mains. On peut manger maintenant ?
- Ouais, je vais aller chercher des pizzas et je reviens.
- Cool, s'enthousiaste Alex.
Alors que Kyle sort, Alex et moi, nous asseyons tranquillement et admirons le travail fait. Trois heures afin d'accrocher quelques guirlandes et installer un sapin grotesque avec quelques boules et encore plus de guirlandes, sans oublier la fameuse neige artificielle que tout le monde aime, mais que je trouve super moche... Bref, ce n'est pas un travail extraordinaire, mais pour trois gamins qui n'arrêtent pas de se chamailler et qui profitent de chaque minute d'inattention pour asperger l'autre de neige artificielle, ceci est un assez bon boulot finalement.
Noël approche à grand pas. Mais je ne sais toujours pas où je vais fêter Noël et le nouvel An. Chez mes parents ? Sûrement pas. Ma mère refuse toujours de divorcer, et je dois avouer que malgré les raisons tout à fait logiques qu'elle m'a données, je n'arrive pas à accepter cette décision. Finalement, je pense passer les fêtes tranquillement chez moi
Je retourne enfin à mon appartement. Passer Noël seul ne sera pas si mauvais que ça. J'ai bien passé les sept derniers Noël dans une prison à essayer de me chauffer le mieux possible avec une couverture trouée.
Je ne devrais me plaindre de rien, parfois, je me sens vraiment nul de me plaindre de quoique ce soit alors qu'il y a quelques années, j'étais encore enfermé entre quatre murs, entouré de criminels.
°•○Flash back○•°
- Sagara ! Hurle un prisonnier qui marche férocement vers moi.
Ses gros bras tatoués se balançaient d'avant en arrière alors qu'il approche dangereusement de moi, tel un taureau.
- Tu penses pouvoir m'échapper hein ?! Personne ne me dit non, personne!!
Je reste silencieux et soutiens son regard noir.
- T'as intérêt à me donner ces cent cinquante billets sinon je te frapperais tellement fort que tu me supplieras de te laisser respirer, grogne-t-il.
Après quatre ans d'incarcération, je connais bien ce genre de type : cheveux ébouriffés, yeux rouges de sang, tatoué espérant me faire peur avec ses gros bras et ses muscles.
- Vas-y montre-moi, lui sifflais-je en le poussant violemment ce qui lui fait perdre son calme.
Il se rue sur moi et m'envoie un gros coup de poing en plein visage. Il s'avance pour m'en infliger un autre, c'est là que le l'esquive. Je suis beaucoup plus agile que ce gros gaillard, l'esquiver et anticiper ses mouvements sera facile.
Plusieurs prisonniers se sont encerclés autour de nous, criant comme des hommes des cavernes.
Il est encore dos à moi, essayant de retrouver ses esprits alors qu'il était sûr de m'avoir donné un autre coup. Alors qu'il se retournait, je prends toute la force que j'ai pour lui infliger un violent coup de poing en pleine mâchoire, le faisant reculer de quelques pas. Vu son poids, il ne se déplacera pas avant quelques bonnes secondes, voilà l'occasion rêvée de frapper encore deux bons coups en plein visage.
Le voilà à terre, je pourrais encore lui infliger bien d'autres coups, mais je préfère ne pas frapper un ennemi qui est déjà à terre. Je le regarde en train de s'essuyer la bouche sauvagement, entouré de prisonniers assez surpris.
Depuis ce jour, j'ai gagné le respect de la plupart des prisonniers.
°•○Fin du flashback○•°
La sonnerie de mon appartement me sort de ma rêverie. Les mains dans les poches de mon sweat-shirt, j'avance dans le couloir froid pour enfin découvrir un morceau de papier sur le seuil de ma porte d'entrée. Personne... Je ramasse le papier et l'ouvre pour découvrir une lettre écrite à la main.
"Je t'aime bien bâtard, tu vois ? Je pourrais facilement me débarrasser de toi, et ton cœur se retrouverais bientôt dans le corps de quelqu'un qui le mérite plus que toi, mais je vais t'épargner pour cette fois si tu choisis de bien faire et de te taire. Je te laisse la vie sauve, et je te laisse "essayer" de fréquenter ma fille. Mais n'oublie pas qu'en échange, personne ne doit savoir mon petit business, sinon tu seras mort...
Ah oui... Joyeux Noel."
Cette lettre finit rapidement froissée, même brouillée, et jetée rapidement dans la poubelle. Il a le don de me gâcher la vie ce vieux fou. C'est un des nombreux instants où je sens que je ne contrôle même plus mes actions. Je suis un homme coléreux, imprudent, je suis capable des pires folies une fois en colère, je préfère alors faire sortir cette colère au lieu de la canaliser et la voir sortir à un moment que je regretterais.
Je frappe sans relâche sur le sac de sable accroché au plafond de ma chambre à coucher. Il fait froid, il neige, mais je bouillonne. Mon sweat-shirt chaud fini bientôt à terre, et je ne porte sur moi qu'un simple jogging, et un t-shirt sans manche que je portais en plein été. Je frappe sur ce sac pour me débarrasser de l'image de Wilkerson qui ricane fièrement devant moi, pour la remplacer par celle de sa fille qui me sourit, qui m'enlace, qui m'embrasse. Je frappe pour me débarrasser de l'image de mon père, une bouteille d'alcool à la main, et la remplacer par celle de ma mère qui me berçait doucement le soir essayant de me faire oublier le fait que mon père venait de battre ma mère devant mes yeux. Des minutes et des heures passent sans que mon esprit ne ressente aucune fatigue. Néanmoins, mon corps atteint sa limite après un long moment de frappe, et je finis par entourer le sac de frappe de mes bras, et repose mon front en sueur sur le sac qui va et vient, haletant. Je finis alors par enlever mes gants et me diriger vers la douche, pour prendre une bonne douche tiède, et enfin me rendormir exténué.
***
- T'es forte pour être toujours à la bourre toi, me moquais-je en attendant la venue de mademoiselle.
Cette dernière vient enfin, une veste en cuir à la main. Ses longs cheveux blonds sont en chignon désordonné.
- Je suis là, je suis là, souffle-t-elle en enfilant sa veste. Tu peux pas attendre deux secondes quand même ?!
- Deux secondes ? On était censés être au centre commercial il y a une demi-heure si je n'avais attendu que "deux secondes" comme tu dis. Et puis depuis quand tu mets des heures à te préparer ? La Vanessa que je connais prendrais le premier jean troué qu'elle voit, un t-shirt, des bottes et voilà, plaisantais-je en franchissant le portail de la maison de la famille de Vanessa.
- Tu attends toujours la veille de Noel pour faire ton sapin ? Demande-t-elle en franchissant la porte de la voiture.
- Je te rappelle qu'Alex, ton gentil frère et toi sont ceux qui m'ont obligé à décorer mon appart, remarquais-je. Tu sais bien que les sapins c'est pas mon truc, surtout que je vis seul alors à quoi bon ?
- On va te faire un sapin est-ce-que tu m'as bien entendu grincheux ?
- On ne peut rien te refuser alors allons-y, souriais-je en mettant le courant.
- Avant d'aller au centre commercial faudrait passer à l'entreprise, j'ai oublié un truc et je voudrais le récupérer aujourd'hui.
Nous franchissons bientôt les portes de l'entreprise déserte. J'attends dans le hall marketing alors que Vanessa fouille dans les tiroirs de son bureau à la recherche du "truc" oublié.
- Alors, tu l'as retrouvé ? Demandais-je en m'avançant vers elle, décidé à l'aider.
- C'est les clés de chez moi, je suis persuadée de les avoir laissé ici.
Je regarde autour de moi, espérant trouver quelque chose, c'est là que je remarque un porte-clé en forme de squelette qui pends sur le rebord de l'étagère.
- Arrête de chercher le voilà, lançais-je en jouant avec le porte-clé entre mes doigts.
- Mon sauveur, s'écrit la jeune femme en prenant les clés. J'avais peur de les perdre.
Elle range les clés dans la poche de sa veste et s'empresse d'appeler l'ascenseur. Nous arrivons au hall principal de l'entreprise que nous traversons rapidement, pour enfin tomber nez à nez avec un vieil homme.
- Bonjour monsieur Wilkerson, s'empresse de lancer Vanessa en regardant ce dernier qui s'avance lentement vers nous.
Il ne se gène pas pour me lancer des éclairs en me serrant la main. Visiblement Vanessa n'y voit que du feu alors qu'elle sert vivement la main du vieillard.
- Qu'est-ce-que vous faites-là les jeunes ? Dit-il en me regardant durement.
- J'avais oublié mes clés dans mon bureau alors John et moi sommes venus les reprendre, raconte Vanessa.
Il hoche la tête en souriant, tout en me jetant des regards interrogateurs. Il cache bien son jeu en compagnie des personnes qui ignorent tout de sa cruauté, même moi pourrait croire ses gestes innocents et son sourire généreux. Vanessa finit par saluer le PDG et nous marchons vers la sortie, lorsque ce dernier m'appelle. Je me retourne, puis passe mes clés de voiture à mon amie qui sort m'attendre dans la voiture.
- Quoi ? Murmurais-je.
Il sourit, faisant paraître toutes ses dents blanchies, puis s'approche un peu plus de moi.
- Tu commences à sortir ici et là pendant que ma fille est en voyage ? Elle ne va apprécier, et moi non plus, siffle-t-il.
Je souris hypocritement, puis relève la tête pour faire face au visage légèrement ridé du directeur.
- Je ne sors pas avec cette femme soyez en sûr, et avec aucune autre femme non plus. Désolé de vous décevoir mais la seule femme à qui je pense en ce moment est votre fille.
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Voila le chapitre du vendredi !! Et comme toujours j'espère qu'il vous plaira.
Comme vous l'avez surement remarqué j'ai publié un chapitre en milieu de semaine, alors je voudrais vous demander votre avis, j'espère que vous répondrez tous ;)
Qu'est-ce-que vous préférez ?
Publier un chapitre par semaine ( le vendredi ) qui est assez long, genre dans les 3000 mots, ou bien publier deux chapitres par semaine ( Un mercredi et un mardi ) de longueur moyenne, genre entre 1500-2200 mots.
Merci de votre avis et merci de me suivre jusque là ;)
Je voudrais ajouter aussi que @Fenrir22, un de mes super lecteurs, vient d'ouvrir un rpg wattpad ! Donc si ça vous intéresse n'hésitez pas à y jeter un coup doeil ;)
En multimédia: Jonathan
Allez, peace !
~M.F~
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