Chapitre 63


•°◆°•POINT DE VUE DE SAMAR •°◆°•
WILKERSON

Le son des oiseaux me réveille mieux que n'importe quel réveil.
Je ne comprend pas les personnes qui se lèvent en écoutant une chanson forte qui leur casse les oreilles à l'instant où ils ouvrent les yeux.

Je me redresse sur le lit et m'étire calmement, écoutant le bruit des oiseaux, le faible son de la tondeuse et les pas des femmes de ménages qui s'empressent de tout préparer.
J'entre dans la salle de bain de ma chambre et laisse l'eau chaude couler doucement le long de mon corps.

Après m'être lavée, je refroidis l'eau peu à peu, passant d'une eau chaude relaxante à une eau presque glacée énergisante.

Passer des heures à choisir mes vêtements du bon matin m'a toujours paru comme une mauvaise idée. C'est pour cela que je prépare toujours mes vêtements à l'avance, la veille.
J'enfile mon pantalon noir ainsi que ma veste couleur chaire, et laisse deux boutons ouvert pour porter un collier en pierres noires imposant, ainsi qu'une veste noire.
Pour couronner le tout, des talons hauts chair, une queue de cheval haute et me voilà prête.

Une fois dans le couloir de ma chambre, une des femmes d'aide viens à moi, presque en courant.

-Bonjour Madame Wilkerson, lance-t-elle en souriant.

- Bonjour, ça va ? Répondis-je en descendant les escaliers.

-Votre petit déjeuner est prêt, monsieur Georges à préparer ses fameuses omelettes spécialement pour vous, raconte-t-elle en me suivant dans les escaliers.
Je souris.

- Je ne manquerais jamais l'occasion de manger les fameuses omelettes de Georges, mais je n'aurais pas beaucoup de temps alors je vais faire vite, répondis-je en entrant dans la salle à manger. Papa est descendu ? Demandais-je à la femme d'aide qui me suivait toujours.

- Pas encore, mais il va bientôt être sept heure donc il devrait descendre d'un instant à l'autre.

Je m'assoie sur ma chaise en bois de luxe.
La salle à manger de notre villa adopte un look vraiment classique et luxueux. Comme la plupart de la maison d'ailleurs.
Pas que ça me déplaise mais... parfois j'aimerais bien redécorer la maison, lui donner un style plus moderne, plus vivant.

La plupart des plats sont déjà posés sur la longue table en bois:
Plusieurs sortes de fromage, de jambon, de fruits, un plat de quiche, des pains à tartiner, du jus de passion, et du café.
À croire qu'on est des centaines à venir déjeuner, je pense que parfois le personnel oublie que nous ne sommes que trois à venir petit déjeuner - deux si on enlève ma mère qui est partie tôt à sa réunion avec ses amies.

À peine commençais-je à prendre quelques bouchées de mon omelette que mon père entre dans ma salle à manger.
Les mains dans les poches de son costume en soie gris clair, celui-ci s'assoit à sa place en me souriant.

- Bonjour papa, lançais-je en prenant une gorgée de mon café matinal.

J'ai beau me lever au son des oiseaux, ne pas boire mon café me transformerait en zombie en moins d'une heure.

- Bonjour ma chérie, dit-il en étalant sa serviette sur ses genoux.

Un silence désagréable a pesé dans la salle.
Il prend son jus et commence à boire calmement en mangeant.

- Papa...

Il se tourne vers moi et sourit.

- Oui ma chérie ? Répond-il.

- Je suis sûre que tu vas aimer Jonathan, sortais-je enfin.

Mon père reprend son souffle en regardant son assiette.

- Oui, souffle-t-il. Ce n'est rien de sérieux alors rien de grave...

- Quoi ? Demandais-je en le regardant.

Rien de sérieux ? Qu'est-ce qu'il sous-entend par là ?
Ce dernier rit légèrement en avalant un morceau de pain.

- Tu ne vas quand même pas te marier avec lui, si ? Lance-t-il visiblement agacé.

- Eumm, non... Enfin, je ne sais pas, mais..., bégayais-je en réfléchissant.

- Ma chérie, me coupe-t-il en me regardant. Je ne le sens pas cet homme, il est bizarre, lance-t-il en se redressant sur son siège. Il me regarde bizarrement, je ne lui fais pas du tout confiance...

Il me lance un regard dur et froid, tandis que je regarde mon assiette, essayant d'éviter son regard.

- Tu n'as jamais remarqué que ce jeune homme est assez mystérieux, on dirait qu'il cache quelque chose, ajoute-t-il.

Je relève ma tête brusquement.
Je ne sais plus quoi dire, ou quoi penser.
Oui, je sens bien que Jonathan ne dit pas tout, mais... Est-ce qu'il cache quelque chose d'aussi important ?

- Je...

Je bégaie un instant en essayant de choisir mes mots, puis répond déterminée:

- Non.

Il me regarde un instant et sourit, puis hausse les épaules, m'embrasse le front, et sort de la salle, me laissant seule avec mes pensées.
Je reste un moment passive, regardant mon assiette.
Jonathan ne peut sûrement rien me cacher, je lui ai demandé d'être honnête, il ne me mentira jamais... Si ?

Je bouge la tête rapidement pour enlever cette idée de ma tête et abandonne mon petit-déjeuner pour aller à l'entreprise.

***

Il est à peine huit heures et je suis déjà là à travailler sur des centaines de papiers.
Nous commençons de nouveaux projets et j'ai besoin de l'accord de tous les bureaux pour mettre ces projets à jour.

- Isabelle ?

J'entre dans le bureau de la jeune femme qui sourit en me voyant et se lève pour me serrer la main.

- Bonjour mademoiselle Samar, ça va ? Lance-t-elle amicalement.

-Très bien merci, répondis-je. Isabelle, j'ai besoin de la signature du bureau des finances sur ces papiers, tu peux t'en charger ?

Cette femme est très gentille, je la considère comme une amie davantage qu'une simple employé. Nous avons tissé une assez bonne relation durant les mois où elle a commencé à travailler chez nous.

-Oui, je peux moi-même signer, lance-t-elle. Ce n'est qu'une permission mineure pas besoin de la signature du directeur, mais ne t'inquiète pas, je parlerai de ce projet au directeur des finances, sourit-elle.

Elle prend un stylo et signe rapidement en bas de la page destinée à cet effet.

-Merci Isabelle, souriais-je en reprenant la feuille.

On discute quelques minutes, puis retourne visiter les différents bureaux de l'entreprise et retourne à mon étage après quelques heures, avec la signature de tous les bureaux.

Une fois devant le hall de l'étage, je vois Vanessa, assise dans son bureau aux murs de verres. Je lui envoie un signe de la main, et elle y répond vivement en m'invitant à venir m'asseoir.

-Salut, dit-elle en souriant.

-Bonjour, ça va ? Demandais-je.

-Impeccable, sourit-elle.

La porte collée au bureau de Vanessa s'ouvre brusquement, laissant paraître un jeune homme blond qui m'est très familier.

- Vanessa tu pourrais s'il te plaît envoyer ces papiers à monsieur Jérôme ? Demande-t-il en regardant ses papiers.

Il relève les yeux pour regarder sa secrétaire, et me remarque.

- Excusez-moi mademoiselle je ne vous avais pas vu, sourit-il en me serrant la main.

Ses yeux brillent en me regardant, et sa main chaude caresse secrètement la mienne.

- Ce n'est pas grave, répondis-je. Je venais juste saluer Vanessa.

- Pas de problème j'y vais tout de suite, répond Vanessa en sortant de son bureau. À plus tard mademoiselle Wilkerson, sourit-elle en quittant l'étage.

Une fois seuls, Jonathan me regarde bizarrement en souriant en coin, puis m'invite à le suivre.

Nous entrons dans son bureau.

- Tu comptes me dire comment tu t'ai fait ça aux doigts ? Demandais en essayant de ne pas me faire avoir par ses yeux qui me dévorent du regard.

Je dois rester sérieuse, je veux mes réponses. Et il doit me les donner.
Il me regarde encore un instant, puis passe sa main dans ses cheveux et regarde le sol.
Il est nerveux...

- Quand je suis rentré de l'hôpital j'étais assez énervé, souffle-t-il en évitant mon regard. Je suis du genre à contenir toute ma colère puis à venir l'exploser une fois seul, sourit-il nerveusement. J'ai frappé mes doigts plusieurs fois contre le mur et...

Comment savoir si il est honnête ou non ?
Ce que m'a dit mon père il y a quelques heures m'a rendu paranoïaque.
C'est mon Jonathan, je dois le croire, pourquoi il me mentirait ?

- Ça te fait toujours mal ? Demandais-je en regardant de plus près ses doigts.

J'effleure presque ses doigts avec les miens, quand il m'attrape la main et la pose encore plus fort sur ses doigts gonflés.

- N'ait pas peur, rit-il. Le froid n'arrange pas trop les choses mais je vais bien.

Sans réfléchir, j'ai comme premier réflexe de me jeter à son cou. Il me serre fort. Je sens son souffle chaud sur mon cou.
Je ne sais pas comment il a fait, mais il a réussi à me faire oublier tout ce que mon père disait à son sujet en une fraction de seconde.
Je ne pourrai jamais croire que MON Jonathan puisse me cacher quoique ce soit.
Il m'embrasse le cou, me transférant des pulsions dans tout le corps, puis s'éloigne en me soutenant par la taille.

- Oh non, lançais-je en regardant passivement le sol.

- Quoi ?

- J'ai complètement oublié que je devais voir Pablo dans son bureau à midi, lançais-je.

Il lève les sourcils et ouvre grand ses yeux bleus.

- Ce "Pablo" n'a rien à faire que de voir ma directrice ? Demande-t-il en insistant sur le fait que je viens de l'appeler par son prénom tout court.

Je souris face à sa remarque et l'embrasse passionnément.
J'en avais plus que besoin, et je vois que lui aussi vu la vitesse à laquelle il me rend mon baiser.

- Je t'ai déjà dit qu'on préparait un projet, alors il faut qu'on en discute non ? Murmurais-je en souriant en coin.

- Tu reviens me voir après ? Demande-t-il en plongeant son regard bleu dans le mien.

- Promis.

Je l'embrasse une dernière fois avant de sortir rapidement de son bureau.

***

- Bonjour mademoiselle Samar, lance-t-il enthousiaste en me serrant la main.

Il s'assoit et je le suis. Il déboutonne le bouton de sa veste de costume haut de gamme.

- J'ai une idée formidable à vous annoncer, annonce-t-il de son accent italien légèrement remarquable.

- Oui.

Je prépare un voyage d'affaire au Japon afin de voir plusieurs idées de publicités crées par des jeunes qui rêveraient de travailler chez nous. Nous verrons chacun de leurs projets et choisiront l'élite. Pour ensuite signer un contrat avec lui, et réaliser la publicité au Japon. Ça rendra les japonais plus curieux de nos produits, qu'en pensez-vous ?

- Pardon ? Lançais-je comme seule réponse.

Son sourire de mannequin me laisse penser qu'il ne plaisante pas.

- Cinq ou six mois au Japon pour chasser des talents et filmer une publicité professionnelle pour nos produits, n'est ce pas une offre en or ?

- Si mais ne faut-il pas réfléchir davantage à ce sujet ?

- Le voyage aura lieu dans deux jours si vous donnez votre accord, explique-t-il. L'université au Japon qui à mis en oeuvre ce projet pourra facilement changer d'entreprise, mais c'est une offre qu'il ne faut pas refuser. Qu'en dites-vous ?

***

- Un voyage au Japon ? Demande Jonathan, adossé sur son bureau.

- Oui mais écoute ce projet est une opportunité extraordinaire on ne pourra pas la négliger c'est super important pour nous et...

- Calme-toi, sourit-il. Je n'ai encore rien dis, rit-il en se redressant. Tu m'avais dit que tu aimais vraiment voyager, il est où le problème ?

Ses yeux bleus me détaillent attendant une réponse. Je le regarde sérieusement, puis finis par sourire.

- Tu as raison, soufflais-je. C'est juste que tu ne feras pas partie de ce voyage. Ce sera juste moi, nos meilleurs graphic designers et créateurs de publicité, et Pablo le sous-directeur.

- Combien le voyage durera ?

- Six mois, sortais-je rapidement.

- Oh...

Il passe sa main dans ses cheveux en souriant, puis essaye d'éviter mon regard.
J'aimerais bien dire quelque chose mais je ne trouve rien. Ce voyage est super important, et six mois ce n'est pas rien.

- Ce n'est pas grave, lance-t-il visiblement pas convaincu.

Je ne réponds pas et regarde mes pieds.
Notre relation commence vraiment à grandir. Sa présence près de moi commence à être une obligation, ne plus le voir pour six mois sera blessant, et je suis sûre que c'est le cas pour lui aussi.

- Hey, chuchote-t-il en me relevant le menton du bout des doigts.

- Desolé, souriais-je nerveuse. Mais je dois vraiment y aller.

- Je ne te dirais sûrement pas de rester, souffle-t-il en collant son front au mien. Tu dois y aller. Bien sûr ne plus te voir chaque jour te mordre la lèvre comme ça me manqueras, sourit-il. Mais que tu annules le voyage pour ça est inacceptable. Faut que tu y ailles ça va aller, rit-il.

Je ris de même et entoure sa nuque de mes deux bras.

-Tu voyage quand ? Demande-t-il.

- Dans deux jours, finis-je par sortir après quelques secondes de silence.

Il ne répond pas et me regarde, surpris.
Je soutiens son regard longtemps.

- Alors il faudra investir les quelques heures qui nous restent de la meilleure façon. Tu passeras cet après-midi avec moi ainsi que celui de demain est-ce que c'est compris ? Sourit-il à mi-chemin entre la plaisanterie et le sérieux.

Je souris timidement alors qu'il m'entoure fermement de ses bras.

- Tu vas me manquer tu sais ? Chuchote-t-il dans mon cou.

Je ne répond pas et serre encore plus mon emprise sur son cou.
Il va me manquer plus que tout...

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Oui ! Voila mon tout premier point de vue de Samar !!!
Vous avez été plusieurs à me demander d'en faire et le voilà enfin, il y en aura d'autres bien sûr j'ai adoré l'écrire !!!
Mais le point de vue principal restera celui de Jonathan ;).
J'espère qu'il vous a plu :)

Un voyage de six mois ouh !!!
À votre avis ça va être bénéfique ou néfaste ?!
Moi j'en sais rien comme toujours on verra bien xD

En multimédia: Samar Wilkerson.

Allez, peace !!

~M.F~
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