Chapitre 56

- Mais bon quelques clients par jour ça fait pas vivre. Surtout si la plupart des clients sont juste la pour regarder, lance Kyle avec une moue boudeuse.

Il se saisit de la bouteille de Vodka, puis l'approche du goblet en verre à côté. Sa main tremblante hésite un instant devant le goblet, pour enfin ammener la bouteille directement à sa bouche, brûlant sa gorge.

- Le magasin n'est toujours pas ouvert, qui te dit qu'ils seront meilleurs que toi ? Tes clients resteront fidèles à ton magasin.

Je le regarde cogner la bouteille d'alcool violemment sur ma table basse, fesant voltiger quelques gouttes de Vodka.
J'amène mon goblet à mes lèvres, buvant une quantité microscopique comparée à celle avalée à l'instant par mon ami saoul.

- Pourquoi ils ont ouvert à quelques mètres de chez moi ? Notre région conpte à peine une centaine d'habitants. Un seul magasin est largement suffisant, lance-t-il en riant et plissant ses yeux devenus rouges de sang.

Il relâche sa tête et s'adosse violemment au fauteuil. Sa tête cogne durement contre le mur, mais aucun son de douleur ne sort de sa bouche, trop saoul pour sentir une quelconque douleur physique.

- Si les clients deviennent encore moins nombreux, comment je pourrais payer les frais du magasin ? De l'appartement ? Putain ce que je déteste ces fils de...

- Kyle, arrête, murmurais-je en enlevant la bouteille d'alcool à moitié vide. C'est ta deuxième bouteille tu vas finir par creuver.

Kyle souffle bruyamment.
Je me lève, et passe mon bras autour de son épaule alors que je le soulève et l'aide à traverser le couloir qui mène à ma chambre à coucher.

- Tu m'emmène où ? Bégaie-t-il en se frottant les yeux.

- À Las Vegas.

Je le jette sur le lit et lui enlève ses chaussures.

- T'as besoin de quelque chose ? Lui demandais-je.

- Ouais, y a pas de jetons de jeu pour Las Vegas, bégaie-t-il en fesant de grands mouvements dans ses mains.

Il se tait enfin, et s'endort sur mon lit, aussi ivre que mon père un jour de fête, ou n'importe quel autre jour.

***

Je me réveille sur mon canapé.
Je me frotte les yeux tout en m'étirant et me lève lentement.

J'arpente le petit couloir en frottant mes pieds sur le sol froid et ouvre la porte de ma chambre à coucher.

- T'es moins sonné aujourd'hui ? Demandais-je en ouvrant la porte.

La chambre était vide, et seule le lit mal entretenu montrait qu'un homme était passé par là, ainsi qu'une feuille de papier déchirée à un journal quotidien.

"Hey mec merci pour hier mais je devais partir tôt aujourd'hui"

Après avoir lit le papier, je le froisse et le jette nonchalamment dans la corbeille à papiers.

Je m'etire encore plus pour enfin ouvrir la vielle armoire en bois, choisir un costume noir, une chemise grise et une cravate noire, et commence à m'habiller.

***

Une fois ma voiture garée non loin de l'entreprise, je franchit la grande porte vitrée de l'entreprise pour me retrouver dans le hall d'entrée du rez-de-chaussée.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent fluidement sur l'étage agité et coloré de l'étage de publicité et marketing. Mon étage.

- Tu tombes bien toi ! Lance Vanessa en s'avançant vers moi.

Nous nous retrouvons au milieu du hall agité.

- Madame Wilkerson te demande dans son bureau.

- D'accord, j'y vais, dis-je assez surpris pour enfin dévaller le vaste étage pour arriver au bureau de la secrétaire de mademoiselle Wilkerson, vide.

Vu l'absence de secrétaire, je me permet d'avancer et de toquer à la porte du bureau de Samar.

- Entrez, dit-elle de sa belle voix.

Je pousse la porte pour me retrouver face à Samar qui sourit de toutes ses dents avec, en face d'elle, un homme qui lui sourit de même.
Elle porte un pantalon noir, avec une chemise en jean sous le pantalon et un collier imposant.

- Monsieur Sagara, vous tombez très bien, affirme Samar alors que j'avance vers eux. Voici Pablo Auciello, le directeur marketing de l'entreprise avec laquelle nous avons quasi-fusinner. Il est aussi le fils du PDG de l'ancienne entreprise.

Elle montre l'homme.
Un grand jeune homme d'à peu près 25 ans. Il est très long, même moi qui mesure 1 mètre 85, je le regarde en levant légèrement la tête.
Ses cheveux noirs sont relevés en arrière avec une quantité de gel qui pourrait approvisionner tout un salon de coiffure. Il se laisse pousser la barbe qui est parfaitement coupée.
Ses traits sont sévères, ce qui contraste avec son sourire.
Quant à ses vêtements, c'est un costume de grandes marques sans cravate.
Ses yeux verts me sourient gentiment alors qu'il me tend la main.

- Enchanté monsieur, lance-t-il avec un accent italien presque invisible.

Je lui serre la main.

- De même.

- Mr. Pablo travaillera en tant que sous-directeur de marketing, intervient Samar. Il sera donc dans le bureau d'à côté.

- Je tenais vraiment à vous remercier tous d'avoir soutenu notre entreprise qui passait dans de durs moments, nous vous promettons aussi d'apporter un grand plus à votre entreprise.

- Nous ne doutons pas de cela, lance Samar en souriant à pleines dents.
Bon, je vous laisse vous installer dans votre bureau, et bienvenue chez nous.

- Merci mademoiselle, dit-il en la regardant, puis quitte le bureau après m'avoir salué.

Elle marque une pause avant de se tourner vers moi.

- Et toi, comment ça va ? Demande-t-elle.

- Ça va super, lancais-je en lui embrassant rapidement le dos de la main.

- Super alors, hier tu étais très bizarre tu sais ?

Je souris légèrement et l'approche pour la serrer fort.

- Je sais excuse-moi. Mais écoute moi bien jeune directrice, on déjeune ensemble aujourd'hui, sinon je ne pourrais pas me retenir plus longtemps, souriais-je. Te voir tout le temps et ne te parler en privé que quelques minutes par jour est une torture, chuchotais-je.

Elle rit silencieusement.

- J'en serais ravie monsieur le gérant, dit-elle en m'arrangeant la cravate.

Elle marque une pause puis marche vers son bureau.

- Mais je te préviens, nous avons une réunion à 10 heure.

- Oui chef, lançais-je en lui jetant un clin d'oeil puis sort du bureau.

***

10 heures pile, le vibreur de réunion sonne.
Destination: la salle la plus grande de l'étage.

La grande table en verre rectangulaire accueillait des dizaines d'employés, notamment Isabelle.

Je m'asseois à mon siège, qui se trouve être à côté de celui d'Isabelle.

- Salut, lançais-je en arrangeant mes papiers.

- Hey, répond-t-elle en me souriant.

Après un instant, monsieur Stolgin entre dans la pièce.
Tout les employés discutent silencieusement entre eux, quand la grande direction entre dans la salle:
Mr. Wilkerson, Samar, madame Lauvergeon, ainsi que le jeune homme que j'ai vu il y a peu de temps et un autre homme.

Mr. Wilkerson s'assoit au centre avec, à sa droite sa fille mademoiselle Wilkerson et à sa gauche l'homme qui est entré avec lui, et qui doit sûrement être monsieur Valentino, propriétaire de l'entreprise italienne.

C'est un homme au visage assez jouflu, chauve mais avec une assez longue barbe brune ronde. Ses yeux ressemblent beaucoup à ceux de son fils, qui est assis à côté de son père.

- Bonjour à vous, dit Samar dans un ton sérieux et professionnel. Cette réunion se portera aujourd'hui sur l'annonce d'une toute nouvelle fusion. Comme vous le savez tous, l'entreprise italienne Mirgo passe malheureusement dans de durs phases, et vu que notre entreprise et Mirgo avions de grandes relations, nous avons proposé de les aider, explique-t-elle en regardant chacun des employés. Je laisse maintenant la parole à monsieur Stolgin pour mieux vous expliquer.

Monsieur Stolgin se lève et marche jusqu'au bout de la salle, face à Mr. Wilkerson, et commence à parler.

- Nous avons prévu d'acheter 51% de l'entreprise Mirgo, et laisser les 49% qui restent dans les mains de la direction initiale, qui est la famille Auciello, explique-t-il.
Les locaux en Italie seront vendus, et fermés, les employés qui acceptent de venir travailler dans notre pays pourront venir, quant à ceux qui refusent de quitter l'Italie, et bien ils seront renvoyés, nous les avons prévenu il y a deux mois pour qu'ils se préparent.
Bref, le prix gagné des locaux sera reparti: 70% de ceux là reviendront à la famille Auciello, et 30% à l'entreprise Wilkerson Industry.
Quant à la direction, elle va légèrement changer.. voici monsieur Valentino Auciello, lance-t-il en montrant l'homme jouflu de la cinquantaine.

L'homme se lève et sourit gentiment.

- Il était PDG et grand patron de l'entreprise Mirgo, et il sera à partir d'aujourd'hui le sous-président de l'entreprise Wilkerson, explique Stolgin.
Quant à monsieur Pablo Auciello, lance-t-il en montrant le jeune homme qui se lève, il était le directeur marketing de son ancienne entreprise, et bien il sera sous-directeur de marketing...
Des questions ?

Quelques employés interrogent plusieurs directeurs, puis, après des multitudes d'informations et de questions, la réunion se termine rapidement, et chaque employé retourne à son bureau.

Je relève légèrement la tête pour apercevoir Samar, en train de parler a son putain de père.
Elle finit de discuter avec lui, et alors qu'elle s'apprête à quitter le bureau, Pablo Auciello s'avance rapidement vers elle et lui dit:

- Mademoiselle Wilkerson, je voudrais vous parler au sujet de la direction marketing si vous avez du temps, lui demande-t-il en mettant ses mains dans les poches de son costume sans cravate.

- Oui pourquoi pas, lance Samar en rangeant ses derniers papiers.

Elle se retourne vers moi, et je profite de l'inatention pour lui lancer un "à plus" et quitte la salle.

***

Nous avons prévu de nous retrouver dans le parking sous-terrain à 1 heure.
Je descend dans le vaste parking éclairé, et m'adosse à un pillier en l'attendant.

Elle franchit enfin la porte de l'ascenseur, et me remarque directement.

- Salut, on y va ? Demande-t-elle en enfilant sa veste noire au dessus de sa chemise en jeans.

Je hoche la tête et on marche ensemble le long du parking.

- On utilise ma voiture ? Demande-t-elle.

- Oui pas de problème, elle est où ?

- Là.

Elle montre une Mini-cooper violette toute propre.

J'avance lentement de celle-ci.

- T'es sérieuse ? Demandais-je en souriant en coin.

- Et bien oui, pourquoi ? Répond-t-elle en ouvrant la portière.

- Pour rien, je pensait plutôt à une Lamborghini mate, une Mercedes 2015, lançais-je en la défiant du regard.

- Je préfère les petites voitures colorées comme celle-ci, sourit-elle alors que j'ouvre la portiere du siège passager.

- Et je te comprend tout à fait, me defendais-je en levant mes bras.

- C'est mieux comme ça, sourit-elle.

Elle démarre.

- On va où ? Demandais-je. Qu'est ce que tu as envie de manger ?

Elle fait semblant de réfléchir puis me répond.

- Si je te le dis tu ne te moqueras pas n'est ce pas ?

- Bien sûr que non, lançais-je en me redressant sur mon siège.

Elle marque une pause.

- Des subways, j'en ai pas mangé depuis une éternité ! S'exclame-t-elle en regardant la route.

- Quoi ? Lancais-je en la regardant. Écoute Samar si c'est pour ne pas payer trop gros alors...

- Non je t'assure que non, se défend-t-elle. Je n'en ai pas mangé depuis mes années de lycée alors pourquoi pas ?

Je passe ma main dans mes cheveux puis sourit et hoche ma tête en signe d'accord.

***

Samar se gare soudainement, et me regarde.

- Eum, Jonathan, lance-t-elle en réfléchissant.

- Oui ?

- Je... je ne sais pas où trouver des subways.

Face à la remarque digne de Marie-Antoinette, j'explose légèrement de rire, essayant d'étouffer mon rire, en vain.
Samar, faussement vexée par ma réaction me donne un léger coup à l'avant bras.

- Arrête de rire ! Dit-elle en souriant. Viens conduire à ma place toi qui est si connaisseur.

On échange nos places et je met le courant.

- Il y a un mini fast-food qui vend des subways fabuleux. C'est comme un mini camping car.

- Ok alors allons y.

Nous roulons dans la région pour arriver à un petit fast-food.

- Tu veux quel genre ? Demandais-je en descendant.

- ... y a des genres ? Demande-t-elle.

Elle plaisante j'espère...
Vu qu'elle ne change pas de réaction, on dirait qu'elle ne plaisante pas.

Je lâche un léger rire.

- Je vais commander pour toi, tu vas adorer. Deux subways steak and cheese ! Criais-je en regardant le vendeur qui me fait un "oui" de la main.

Deux minutes plus tard, nous avons nos sandwich dans un sac.

- Jonathan, lance Samar alors que je m'apprêtais à ouvrir les sandwichs.

Je la regarde, attendant de voir ce qu'elle allait me dire.

- Le coin où nous sommes allés est loin d'ici ? Demande-t-elle.

- Non, à peine cinq minutes, pourquoi ?

- On pourrait manger là-bas non ? Dit-elle en souriant de toutes ses dents.

Je la dévisage un instant et roule en direction du bois.

***

- Tu étais la protégée de monsieur Wilkerson n'est ce pas ? Demandais-je avant de prendre une grande bouchée de mon subway.

- Tu peux dire ça oui, sourit-elle.

Nous marchions ensemble près du lac, nos sandwich en main.

- Quand j'étais jeune, il m'inscrivait dans de multiples cours. Des cours de ballet, de violon, de théâtre.
Mais je refusais tout. Je quittais le cours après deux cours, je ne voulais pas faire ça, raconte-t-elle en marchant.

- Pourquoi ça ?

- Hmm...

Elle prend une bouchée de son subway et attend d'avaler avant de raconter:

- Tout ça me paraissait sans importance, ennuyeux... j'aimais courir dans tout les sens, ou bien regarder des cartoons et figer l'image pour la recopier. J'adorais dessiner des animations.
Ne me demande pas à quoi ça sert, dit-elle en riant, je n'en sais rien, mais j'aimais le faire tu vois ?

- Je vois, c'est tout à fait normal tu sais ? Moi mon père m'inscrivait à des dizaines de cours de loisirs, je disais toujours non, plaisantais-je en grimaçant.

Elle rit de bon choeur.

- C'est bien tu prends cette histoire avec humour, lance-t-elle en fesant allusion à l'histoire de mon père.
Et ta mère ? Elle est comment ?

Je souris et passe ma main dans mes cheveux.

- Ma mère, commençais-je. C'est mon ange gardien. Elle était toujours là pour moi, et vu que j'étais son fils unique, et que mon père ne me traitait pas vraiment très bien, elle s'occupait très bien de moi, c'est la meilleure, lançais-je en souriant.

Elle sourit en m'écoutant et passe sa main autour de mon bras.

- T'as aimé ton sandwich ? Demandais-je.

- C'est un des meilleurs que j'ai mangé !

- Et t'en a mangé combien ? Demandais-je en regardant devant moi.

- Pas beaucoup en fait, rit-elle. Mais ne te moque pas !

- Je ne me moque pas ! Tu n'as presque jamais mangé de subways et je n'ai jamais mangé de saumon, on est égaux tu vois ?

Et rit et serre mon bras un peu plus alors que nous marchons près du lac.

- C'est vraiment dommage que ton père ne se comporte pas avec toi comme tu le mérite, murmure-t-elle sans me regarder.

Je hoche la tête nonchalamment et répond.

- Tout les pères ne sont pas parfaits, répliquais-je.

- Si mon père n'était pas aussi gentil je ne saurais pas qu'est ce que je ferais, lance-t-elle innocemment. Tu te rends compte ? Il s'occupe de sa famille, et même des réfugiés des pays de guerre, il en prend à peu près 30 chaque année et les met dans des centres.

Face à cette nouvelle, mon corps se crispe d'un coup.
Des réfugiés... il s'occupe des réfugiés ?!
Oh putain putain putain non !!!

- Jonathan, m'appelle Samar en voyant que je ne m'intéresse soudainement plus à la discussion.

Des pauvres gosses orphelins dans les mains d'un trafiquant d'organe.

- J'ai dit quelque chose de mal ?

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Hello !!!
Ce n'est pas un de mes chapitres préférés, je ne l'aime pas vraiment.
Mais il est essentiel pour la suite, vu qu'il introduit de tout nouveaux personnages et une information de taille qui va tout chambouler !!!
Accrochez-vous ça va swinger !!

/!\ Le personnage de Pablo Auciello sera interprété par l'acteur Tyler Hoechlin !
Ok, c'est pas Jonathan xD, mais il quand même super !

En multimédia: Pablo Auciello ( interprété par Tyler Hoechlin )

Allez, Peace !!

~M.F~

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