Chapitre 47
Ce que j'ai fait est mal... très mal. Je devais résister, ne pas laisser mes sentiments envers cette jeune femme prendre le dessus.
Mais me voilà, mes mains encadrent le magnifique visage de la femme que je suis en train d'embrasser.
Et au moment où je sentais qu'elle me rendait mon baiser, je reçois un choc au visage.
Elle m'a giflé.
Je ferme les yeux, la joue en feu. Je ne vois rien et je ne veux rien voir.
Je rouvre les yeux et retourne mon regard vers elle, et celle-ci me regarde choquée, outrée et en colère.
Ses yeux sont grands ouverts, et sa bouche légèrement entre-ouverte...
Elle est perdue, et moi dévasté.
- Vous... vous êtes complètement tordu ! Souffle-t-elle en reprenait son souffle.
Elle ne criait pas, mais le sifflement dans son murmure en dit loin sur la colère qu'elle ressent.
Je ferme les yeux et me mord la joue jusqu'au sang alors qu'elle me regarde, choquée.
- Je... réussis-je à dire, les yeux toujours fermés et la voix saccadée.
- Non... me coupe-t-elle en levant ses deux bras. Non...
Elle marche rapidement vers la sortie et disparaît.
J'ai merdé...
Je reste un instant dans la petite pièce, à passer mes mains dans mes cheveux nerveusement, en respirant bruyamment.
***
Je ressors, les cheveux ébouriffés, le regard à terre. J'avais merdé... merdé... et merdé. Je n'avais pas le droit de faire quelque chose d'aussi stupide, je suis vraiment un sal con ! J'ai tout gâché. Cet instant qui n'a même pas duré 3 secondes a suffit pour me briser complètement, et je mérite très bien la giffle que j'ai reçu.
- Hey, ça va ?
Isabelle, Vanessa et Kyle se tiennent près de la piscine.
Je ne peux même pas parler et me contente de hocher ma tête.
Je leur passe les bouteilles de bière que j'avais pris avant de sortir.
- Merci !
Les filles prennent chacune une bouteille et je pose le reste sur la table en bois autour de laquelle ils étaient assis.
Je m'assois à côté d'eux, silencieux. Je n'ai même pas le courage de regarder autour de moi, de peur de voir le regard de dégoût qu'elle me lancera, ou bien qu'elle m'ignore complètement.
***
La soirée se passe tel un enfer. Chaque seconde semble durer des mois, chaque parole qu'on me lance me fait l'effet d'une allumette trop près d'un fleuve de benzène.
Enfin, Isabelle me demande de la reconduire, il est une heure du matin.
Je la ramène chez elle, et une fois chez moi, j'entre dans ma chambre et ferme la porte.
Je vois le sac de frappe accroché au plafond de ma chambre, je repense au jour dans lequel je l'ai acheté, au sourire de Mlle. Wilkerson quand elle m'a annoncé ma promotion.
Et, sans m'en rendre compte, je pousse un hurlement de colère dans la chambre. Je pouvais sentir mes nerfs se gonfler sur mon front, les ongles déchirer mes paumes, mes yeux devenir rouge de colère.
Je cris jusqu'à déchirer mes cordes vocales, j'ai tout retenu durant toute la soirée, et je finis par exploser.
Je passe ma main dans mes cheveux hystériquement en respirant le plus lentement possible pour essayer de me calmer. Je ne suis pas un fou, je ne suis pas hystérique. Me fracasser la tête sur le mur ne sera pas une solution. Après quelques respirations au ralenti, je sens que j'y vois plus clair.
Je range mon smoking pour enfiler un short noir et un t-shirt sans manches noir, et m'avance vers le sac de frappe.
***
Cela fait presque une demi-heure que je frappe sans relâche sur ce sac de sable. La sueur commence à me piquer les yeux, et je renonce enfin à me déchaîner sur ce sac alors que mes pieds commencent à trembler de fatigue. Je donne un dernier coup violent et repose mon front sur son cuir, et ferme les yeux. Je glisse le long du sac de frappe jusqu'à m'asseoir à même le sol, le dos au mur.
***
Dormir sur le sol adossé à un mur n'est pas une si bonne idée finalement.
Mais quand je me souviens de ce qui s'est passé hier soir, la douleur au niveau du dos et du cou deviennent... supportables ? Je dirais même que je les apprécie bien. Ils m'aident à oublier la peine que je ressens, à quel point j'ai été stupide.
Je ne lui ai jamais rien dit d'autre que professionnel, et maintenant je l'embrasse ?! Elle doit sûrement me détester, me prendre pour un fou pervers, et peut être même en parler à son père, et au revoir ma vengeance.
Mais c'est le dernier de mes soucis... le plus important est qu'elle ne me sourira plus, je ne pense même plus que je pourrais la revoir lundi matin.
Je frotte mes yeux et regarde mon téléphone. Il est deux heures de l'après-midi, et j'ai 10 appels manqués de Kyle et 14 de ma mère.
... ma mère ? Oh merde j'ai oublié la messe !
Je compose le numéro de ma mère, qui répond après deux sonneries.
- John oh dieu soit loué mon chéri ça va ?!
- Desolé maman vraiment mais hier j'ai un peu trop veiller, et vu que j'ai un peu trop bu je ne me suis pas réveillé.
- Ce n'est pas grave l'important c'est que tu n'es rien. Bon, je dois raccrocher mais je te parlerai plus tard ok mon chéri ?
- Oui.
Je raccroche et me lève pour aller prendre une douche.
Une fois sorti, je décide enfin d'appeler Kyle.
- Mais pourquoi tu réponds pas bon sang ?!
- Je viens de me réveiller, oui ça va et toi ? Me moquais-je en mélangeant mon café.
- Qu'est ce qui s'est passé hier ?
- Rien de spécial.
- ... tu me prends pour un con ? Tu me dis ce qui ce passe sinon on débarque tous dans deux minutes.
Je soupire. Ceci ne regarde que moi, et je n'ai pas envie de le partager avec quelqu'un d'autre.
- J'ai embrassé Samar t'es content ?!
- ... qui ?
- Ma directrice putain !
- T'as fait quoi ?!
- Oui et elle m'a giflé alors si tu pourrais me laisser tranquille cette journée ça serait sympa !
- Desolé mec.
- Ouais...
Je frotte mes yeux et boit une grande gorgée de café.
- Bon je te parlerais demain ok ?
- Salut.
Je lui raccroche au nez et jette mon téléphone sur la table.
Je passe ma journée assis sur le sofa à regarder des films d'actions et d'horreur.
***
L'eau froide se glissant sur mon corps m'aide à retrouver l'énergie nécessaire pour affronter la journée qui m'attend. Je vais retrouver aujourd'hui la femme qui m'a giflé, mais qui m'attire au plus haut point.
Je sors de la douche et enfile un costume noir avec une chemise gris-sombre sans cravate.
J'essaye de quitter la maison le plus tôt possible, avec l'espoir de pouvoir me faufiler dans mon bureau sans avoir à croiser le beau regard de Mlle. Wilkerson.
À sept heures pile, j'arrive à l'entrée de l'entreprise. Mademoiselle Wilkerson n'est sûrement pas arrivée en ce moment.
J'appelle l'ascenseur, et clique sur le bouton de l'étage de marketing.
L'ascenseur monte, puis s'arrête à un étage qui n'est pas le mien. Les portes s'ouvrent et je fais face à la jeune directrice, habillée d'une simple chemise blanche repliée et d'un pantalon noir, avec un collier imposant noir. Elle avait relevé ses cheveux en une longue queue noire et haute.
Alors... quand j'espérais chaque jour de la voir, je la vois à peine.
Mais quand je prie pour que je ne la croise pas elle emprunte le même ascenseur que moi, en même temps que moi !
Elle relève ses yeux de ses papiers et me regarde légèrement surprise. Elle ravale sa salive et entre dans l'ascenseur sans même m'adresser un regard.
Elle s'adosse au mur droit de l'ascenseur, donc le plus loin possible de moi. Elle croise et bras et essaye de ne pas croiser mon regard.
- ... Votre ami m'a parlé, finis-t-elle par dire.
Je la regarde, elle relève enfin la tête et me regarde avec détermination.
- Mon ami ? Demandais-je calmement.
- Le frère de Vanessa, dit-elle avant de baisser légèrement la tête. Il m'a appelé hier et m'a dit que durant la soirée d'hier, lui et vos amis ont concocté un cocktail très fort mélangé avec du sel et du citron, histoire de vous faire une blague. Mais vous l'avez bu un peu trop rapidement avant de savoir que c'était un cocktail fort, ce qui vous a rendu ivre. Alors, tout ce que vous avez fait durant la fin de cette soirée était à cause de ça.
Je souris mécaniquement après avoir entendu ce que Kyle avait inventé pour me sortir du problème dans le quel je m'étais fourré. Elle me regarde en espérant que ce que mon ami venait de lui dire soit exacte.
Le "ding" de l'ascenseur nous rappel à l'ordre, mais je clique rapidement sur le plus haut étage de l'immeuble, presque par réflexe.
- C'est vrai, mentais-je devant la mine surprise de Mlle. Samar.
Elle semble soudainement plus relaxée.
- Bon, on va faire comme si rien ne s'était passé durant les dernières heures de cette soirée. Ça restera entre nous.
Ce n'est pas une question, mais plutôt une prière, un supplice.
C'est ma deuxième chance, je suis peut être un lâche pour nier ce que je ressens, mais je ne pourrais pas supporter ne plus voir son sourire chaque jour.
- Bien sûr, et merci... je voulais vraiment m'excuser et...
- Ça va, dit-elle, je sais que quand on est ivre on ne contrôle pas nos actions... ni nos sentiments.
Ni nos sentiments...
- Merci, dis-je en baissant la tête.
Elle sourit et re-clique sur le bouton de notre étage, et nous sortons, chacun vers son bureau, comme si ne rien n'était, comme s'il ne s'était jamais rien passé.
Et pourquoi je me sens mal ? J'avais enfin eu le courage de faire ressortir ce que je cachais depuis maintenant quelques mois, et j'ai tout raté. Dommage...
***
- Comme vous avez pu le remarquer les Rollers ne sont pas venu à la fête annuelle des Wilkerson.
La directrice des relations extérieures regarde sa montre puis retourne son regard vers moi. C'est une femme de la cinquantaine aux cheveux bruns coupés courts.
- Exact, mais je ne sais toujours pas pourquoi, dis-je.
- Eh bien ils ont...
Elle fut interrompu par une toque à ma porte.
- Mr. Sagara, Mlle. Wilkerson est ici, annonce Vanessa.
- Très bien, faites-la entrer Vanessa.
Ma secrétaire sort et quelques secondes après Samar Wilkerson fait son entrée dans mon bureau, et s'assoit sur un des fauteuils de mon bureau, face à la directrice des relations extérieures.
- Bonjour, et excusez-moi de mon retard, dit-elle en souriant.
- Il n'y a aucun problème mademoiselle, dit la femme.
- Nous discutions du soudain râteau que nous a posé Rollers, ajoutais-je le plus professionnellement possible.
- Très bien, ils nous ont appelé quelques heures avant la soirée et se sont excusés car la direction a été obligée de voyager en dernière minute, explique Wilkerson en croisant les jambes. Mais on ne sait pas si c'est exacte, ajoute-t-elle.
- J'ai fait mes recherches, commence la femme âgée, et ils étaient bel et bien en Allemagne durant cette soirée.
Je hoche la tête et regarde les deux femmes.
- Il faudra trouver un autre moyen de parler avec ces directeurs, dis-je.
La directrice des relations fronce ses sourcils ce qui fait paraître les rides à peine visibles sur son visage de femme d'un certain âge.
- En effet je voudrais vous parler d'une invitation à un déjeuner organisé par la direction des Rollers pour se faire pardonner du faux-pas d'avant-hier, annonce-t-elle en s'adressant à la fille du PDG.
- C'est parfait ! Sortais-je.
- Le PDG, ainsi que le directeur des relations extérieures et le gérant de la concurrence des Rollers seront là, donc nous ferons de même, explique la femme.
- Madame Saders je vous laisse vous occuper de ce sujet je vous fais entièrement confiance, lance mademoiselle Wilkerson.
- C'est très gentil ma chérie, je parlerais avec les Rollers et je vous apprendrais les nouvelles, dit-elle en se levant. Merci de votre temps Mr. Sagara.
- Merci à vous madame, répondis-je en souriant.
La directrice des relations ouvre la porte de mon bureau et se dirige vers l'ascenseur.
Mlle Wilkerson lie ses doigts ensemble nerveusement, puis me regarde.
- N'oubliez pas les papiers que je vous ai demandé, lance-t-elle avant de se diriger rapidement vers la sortie.
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Bonjour, un petit choc au début de ce chapitre, mais qui est assez logique je crois xD.
Pauvre John il en a prit un gros de râteau.
Les autres chapitres seront vraiment très essentiels et vous aimerez sûrement les lire car j'ai troo hâte de les écrire ;) !
En multimédia: Jonathan
Allez, commentez ça défoule !
Peace,
~M.F~
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