Chapitre 7 : La hache de guerre.
Le taxi qui ramenait Miss Fowler et son mari à Enfield road croisa le véhicule de Miss Maple qui se rendait au commissariat. Miss Maple, au volant de sa Volkswagen, était comme à son habitude, très élégante. Ses mains recouvertes de gants en cuir et son chapeau de sortie ajusté sur sa tête. Son attitude aussi laissait toujours transparaître une sérénité sans faille. Ce dont Miss Maple ne se doutait pas, c'est qu'elle ne se rendait pas au rendez vous fixé par le commissaire Lautrec pour y être interrogée sévèrement et qu'elle userait peut être ses beaux habits en garde à vue. Après avoir garé sa voiture en effectuant un créneau presque parfait, elle demanda à la secrétaire le bureau du commissaire Lautrec.
Sa robe était si longue qu'elle était obligée de la surélever pour ne pas marcher dessus et risquer de tomber dans les escaliers qui menaient tout droit vers son interrogatoire. Après avoir frappé à la porte, elle entendit une voix lui demander d'entrer comme si la personne se trouvant derrière savait que c'était elle qui frappait. Comme si tout était déjà convenu.
- « Entrez Miss Maple je vous en pris, je vous attendez, annonça Lautrec d'un air enjoué. Prenez place juste là, en face de moi. J'ai quelques questions à vous poser.
Miss Maple s'installa à son aise, les jambes croisées comme si elle se trouvait chez une amie pour partager une tasse de thé.
- Alors Miss Maple, commençons sans plus tarder. Tout d'abord, comment allez-vous ?
- On ne peut mieux commissaire.
- Parfait. Miss Maple... Quel moyen de chauffage utilisez-vous pour votre maison ?
- Vous avez de drôle de questions commissaire ! J'utilise, comme dans la plupart de mes voisins, le bois de chauffage pour ma cheminée.
- D'accord. Et quand vous vous faites livrer votre bois, arrive t il prêt pour l'utilisation ou faut il que vous le découpiez encore ?
- Le bois que je brûle dans ma cheminée, provient d'un ami agriculteur qui possède une parcelle boisée non loin d'ici. Il ne me le vend pas mais me le livre gratuitement, vous pensez bien qu'il n'a pas le temps de me calibrer les bûches pour ma cheminée, donc je suis dans l'obligation de les retailler ensuite...
La conversation fût momentanément rompue par le bruit de la porte qui s'entrouvrit. Une tête féminine se fît une place entre l'huisserie et la porte et invita le commissaire à venir quelques instants.
- « Pardonnez moi Miss Maple, je reviens de suite.
- Il n'y a pas de soucis commissaire, je ne suis pas pressée. »
Quelques secondes plus tard, Lautrec entra dans son bureau avec un grand sac plastique transparent à la main.
Il reprit sa place derrière son bureau face à Miss Maple et posa le sac sur la table.
- « Est-ce qu'à tout hasard, cette hache posé ici sur la table, vous appartiendrait ?
- Tout à fait commissaire, il s'agit bien de ma hachette et je suis bien contente que vous l'ayez retrouvé !
- Comment cela ? L'aviez vous perdu ?
- Et bien oui. Un matin que la température était basse dans la maison, je suis sortit dans mon jardin pour couper quelques bûches pour la cheminée et elle avait disparue. Cependant, elle n'était nullement tâchée de sang. Je me suis donc empressée d'aller au supermarché pour m'en procurer une autre.
- Commissaire ?
- Oui ? J'avais demandé que l'on ne me dérange pas pendant mon entretient avec Miss Maple !
- C'est le rapport de la scientifique.
- Ah. Donnez le moi, merci. »
Lautrec ouvrit l'enveloppe en papier kraft qui renfermait tout un rapport des plus précis.
Rapport scientifique de l'élément 009453 dans l'affaire Banks
Suite au déroulement de l'enquête concernant trois assassinats à Enfield road, une pièce se situant dans une voiture de type 4x4 a été retrouvée et analysée.
1 : Rapport balistique et armes blanches
L'objet de recherche, Une hache mesurant 1m25, avec un poids de 4kgs 600 et une surface tranchante de 28 cm.
Les gouttes de sang coagulées retrouvées sur le manche de l'objet prouvent, du fait de leurs orientation, que si les coups ont été portés sur les victimes, ils l'ont étés de façon horizontales et non de mouvements haut vers le bas.
2 : Rapport d'analyse sanguine
Il s'avère que le sang retrouvé sur la partie tranchante de l'objet ainsi que sur le manche appartient à trois groupes sanguins différents.
Les trois groupes rhésus retrouvés sont :
O +
O –
AB –
3 : Rapport d'analyse ADN.
Après l'analyse de l'Acide DésoxyriboNucléique, il s'avère que quatre ADN différents se conjuguent sur l'objet. Après vérification dans la banque génétique de Dublin, il se trouve que l'ADN correspondant au rhésus sanguin : o + est en adéquation avec l'être humain de sexe féminin, Banks Linda, que l'ADN correspondant au rhésus sanguin : o – est en adéquation avec l'être humain de sexe masculin, Banks Tom que l'ADN correspondant au rhésus sanguin :
AB – est en adéquation avec l'être humain de sexe féminin, Banks Sonny, et que le quatrième ADN est en adéquation avec l'être humain Banks Marty.
Il relève toutefois d'une anomalie dans la distribution des rhésus. Il est scientifiquement prouvé que deux êtres humains de rhésus o, ne peuvent donner un autre rhésus que o à leur descendance. C'est ainsi qu'il est inexplicable que les enfants de Monsieur et de Miss Banks avaient pour rhésus sanguin : AB -.
4 : Rapport d'analyse d'empreintes digitales.
Dans l'analyse des empreintes, il s'avère que sur l'objet apparaissait plusieurs empreintes mais ne correspondant qu'à une seule personne. Après comparaison graphique de tous les points stratégiques des empreintes d'un annulaire, d'un index et d'un majeur, l'identité reconnue appartient à Miss Maple Caroline domiciliée au 9 Enfield road city.
Cependant et il est important d'annoter dans ce rapport que d'une part, la différence d'aspect et d'un ordre technique entre les empreintes et la coagulation sanguine prouve que les empreintes sont bien antérieure au sang coagulé sur l'objet et que d'autre part, la vérification aux UV B démontre que certaines empreintes ont été ultérieurement effacés mais de manière involontaire. Il est certain que l'objet identifié a été manipulé ultérieurement à l'aide de gants en latex. L'analyse montre une forte concentration de latex et de caoutchouc à certains endroits stratégiques du manche de l'objet.
Rapport complet et pourcentages techniques.
Arme du crime : 98%
Analyse sanguine : Rhésus o + : 100%
Rhésus o - : 100%
Rhésus AB - :100%
Analyse ADN : Banks Linda : 100%
Banks Tom : 100%
Banks Sonny : 100%
Banks Marty : 100%
Reconnaissance empreintes digitale :
Maple Caroline : 100%
Dernier être humain à avoir utilisé l'objet.
Banks Linda: 0%
Banks Tom: 0%
Banks Sonny: 0%
Banks Marty: 0%
Maple Caroline: 13 %.
Rapport scientifique de l'objet identifié 000951
Toutes les analyses effectuées sur le véhicule de type 4x4 démontrent une éventualité de transport macabre concernant l'affaire Banks. Les analyses du sang retrouvé dans le coffre sont identiques à celle de l'objet identifié 009453.
En outre, il est bon de rappeler l'article 232. 7, alinéa 3 qui indique qu'aucune charge ne peut être retenue contre un citoyen si les mesures scientifiques et le rapport complet ne démontrent pas une culpabilité évidente à hauteur de 100%.
Que tous objets trouvés sur une scène de crime et analysés ne démontrent pas une culpabilité à hauteur de 75%
Dans le cas de l'affaire en cours qui conduit à ces analyses, Miss Maple Caroline n'obtient qu'un taux de culpabilité inférieure à 15%. Le taux n'est pas suffisant pour pouvoir effectuer une mise en examen suite à une garde à vue de l'ordre de 48 h, même si l'objet est devenu dès lors, une pièce maîtresse dans l'enquête qui concerne l'affaire Banks. Veuillez recevoir, cher confrère ...
Suite à la lecture pompeuse du compte rendu, Lautrec leva les yeux vers Miss Maple. Son visage laissait transparaître une multitude de sentiments saupoudrée d'une pointe de rage. Il semblait que le sang froid légendaire de Miss Maple s'égrainait peu à peu comme le sable qui tombe lentement au fond d'un sablier.
- « Commissaire Lautrec, aviez vous pensé en me faisant venir ici, que je pouvais avoir abattu comme des animaux cette pauvre famille ? Comment avez-vous put, ne serai ce que songé à une chose pareille ?
- Il ne s'agit pas que d'un seul meurtre, mais de trois et d'une tentative de meurtre sur une quatrième personne. Il est évident que l'arme qui à servit à assassiner les Banks est cette hache et qu'elle vous appartient.
- Le fait de vous dire qu'elle m'a été dérobé ne vous suffit il pas ?
- Miss Maple. Là n'est plus la question. Cette hache est désormais une preuve à conviction que vous le vouliez ou non et qu'elle vous ai été dérobé ou non. De toute façon, vous l'avez bien entendu, je ne peux retenir aucune charge contre vous dût à la présomption d'innocence ; pour le moment. »
La conversation fût une nouvelle fois interrompue par quelqu'un qui frappai à la porte du bureau.
- « Mais ce n'est pas possible ! Vous en faîtes exprès ou quoi ? J'ai demandé que l'on ne me dérange sous aucun prétexte ! De toute façon, la discussion est close pour le moment. Cependant, et cela aucune loi ne l'interdit, je vous demanderez Miss Maple, de signer cette interdiction de quitter le territoire Irlandais. Elle est valable un mois et non reconductible.
Miss Maple s'exécuta fidèlement et cela n'avait l'air d'avoir guère d'importance pour elle.
- J'espère que vous avez une bonne raison de me déranger encore une fois !
- Je peux disposer commissaire ?
- Oui, oui... C'est cela ... Disposez Miss Maple. Je pense que de toute façon, nous allons nous revoir plus vite que vous ne le pensez !
- J'en doute ! A moins que vous ne m'invitiez au restaurant. Dit-elle ironique.
Lautrec était exacerbé à l'idée de laisser repartir de son bureau un coupable presque évident à ses yeux, en tout cas un coupable idéal.
- Alors ! Qu'est ce que vous me voulez vous ?
- Dans le courrier de ce matin, nous avons reçu cette lettre qui à été déposé car elle n'est pas timbrée et pas authentifiée par un nom. Elle vous est simplement adressée.
- Et c'est seulement maintenant que vous me l'apportez ? A cinq heures du soir ? Je suis vraiment entouré de guignol ! Donnez moi cela et ne me dérangez plus ! »
Qu'est ce que c'est que cela encore ? Pouvait-on lire sur ces lèvres.
Il prit son coupe papier et l'ouvrit délicatement. Une écriture fine au stylo à bille bleu remplissait une feuille entière.
Lautrec s'imaginait que c'était encore une sollicitation radiophonique ou télévisée. Il la posa sur son bureau où s'entassaient des tas de papiers et de dossiers, de bâton de sucettes et autres débris culinaires. Lautrec était un très bon commissaire mais avait une piètre organisation et vision de la propreté. Dans son bureau il travaillait, mais il mangeait aussi parfois même, il y dormait. Ses sourcils se froncèrent dès la lecture de la première ligne. Il semblait inquiet mais si intéressé.
D'ordinaire, une femme de l'âge de Miss Ronneby se trainerait dans les couloirs d'un hôpital dans une chaise roulante ou même encore à l'aide d'un déambulateur. Ce ne fût pas le cas pour Miss Ronneby qui dévalait les couloirs à la vitesse d'une jeune de 20 ans.
- « INFIRMIER ! UN INFIRMIER, hurlait elle à gorge déployée, jusqu'à ce que s'en trouve un devant elle.
- Qu'y a-t-il Madame ? Vous vous sentez mal ?
Le temps pour elle de retrouver son souffle tout de même et elle s'exprima tant bien que mal, comme si un extra terrestre venait de lui serrer la main et de lui proposer de boire un thé.
- Marty Banks ! Dans la chambre par là... Il a parlé !
- Calmez-vous Madame, vous allez nous faire un malaise. Voulez vous vous assoir ?
- Écoutez-moi Monsieur. Je venais le voir pour... Comment dire... Lui apporter des friandises et il m'a parlé.
- Ah bon ? Et que vous à t il dit ?
- Heu... hé bien...
- Allez-y, je vous écoute.
- Il m'a dit heu... Qu'il n'aimait pas ces gâteaux là et qu'il préfèrerait des bonbons au caramel salé.
- Bien Madame. Nous allons vérifier vos dires au passage de 18 heures avec le médecin. En attendant, rentrez chez vous, peut être que vous avez besoin de vous reposer un peu. Vous venez tous les jours depuis son arrivée dans le service, pour une femme de votre âge, et avec tout le respect que je vous dois à cet égard, je vous conseille de rentrer chez vous et de vous reposer quelques jours, d'accord ?
- Vous ne me croyez pas, c'est cela ?
- Bien sûr que si Madame. Nous allons attendre l'avis du médecin ce sera plus raisonnable. En attendant, restez chez vous quelques jours. Si vous voulez continuer à venir le voir encore, il faut prendre un peu soin de vous ! »
L'infirmier accompagna Miss Ronneby jusqu'à la sortie pour être certain qu'elle ne traînerait plus dans le service de réanimation médicale.
- « Gilles ?
- Oui mon petit gars.
- Il y a une dame d'un âge certain.
- Celle qui est là tous les jours en chambre 403 ?
- Oui celle là. Elle vient de me dire que le patient lui a parlé tout à l'heure !
- Ah bon ? Quel miracle avons-nous là ! Et qu'est ce que le comateux lui a donc t il dit ?
- Apparemment, elle lui aurait amené des gâteaux qui n'auraient pas été à son goût et il lui aurait demandé des bonbons au caramel salé.
- Oh alors ça ! Quel sale môme ! Des bonbons au caramel salé ?
- Oui je sais que c'est peu probable mais...
- Jérôme. Dit-il d'un air affublé. A quelles genre de choses es tu allergique ?
- Hé bien. Au pollen aux poils de chats et à l'iode.
- Très bien. Si tu avais le nez bouché et que je t'apportais du papier toilette pour te moucher, tu trouverais cela grotesque n'est ce pas ?
- Heu ... Bien oui. Mais je ne vois pas où tu veux en venir !
- C'est simple. Tu ne te moucherais surement pas avec le papier toilette, mais étant en pleine connaissance de ton allergie, me demanderais tu à la place un vaporisateur nasal à base d'eau de mer ?
- Bien sûr que non puisque je suis allergique à l'iode !
- Marty Banks, selon son carnet de santé, a la particularité d'être allergique à l'iode, donc inévitablement au sel ! Si vraiment il avait parlé avec cette vieille bigote, et dans l'état où il se trouve, crois tu qu'il lui aurait demandé des bonbons capables de le laisser sur le carreau ?
- Non !
- Voilà, c'est réglé. Vas y faire un tour si cela peut te rassurer, mais je t'assure que quand tu entreras dans la chambre 403, le patient ne sera pas en train de danser sur son lit comme à la St Nicolas ! »
A Enfield road, tout redevenait presque comme avant le drame. Comme si rien ne s'était jamais produit depuis un mois. Les enfants rejouaient dans la rue jusque tard dans la soirée, Miss Ronneby profitait du soleil pour arroser ses fleurs plantées sur d'étranges paquets, finalement, seul la maison des Banks encore sous scellés mais sans plus aucun policier devant la porte, laissait entrevoir un malaise profond dans cette petite circonscription qu'était Enfield road. Bien sûr Charles Fowler avait tout raconté à sa femme de ce qu'il avait put voir à l'hôpital. Par contre personne ne se doutait que Miss Maple était le suspect numéro 1 dans l'affaire des Banks. Tous ! Sauf une personne. Miss Fowler. Bien entendu elle ne pouvait pas condamner Miss Maple aussi rapidement, mais elle était la seule à l'avoir vue avec un objet longiligne sous sa parka, et Marge savait aussi que Miss Maple était la seule à faire de la soupe au potiron dans le quartier. Non. Ce qui intriguait davantage Marge Fowler, c'était ce gros 4x4. Ce 4x4 qui appartenait à Alphonse Ronneby. Bien sûr qu'il magouillait, mais il était mort ! Qui conduisait ce véhicule lors de leur accident ? Alphonse Ronneby ? Marty Banks ? Impossible ! Elle se disait qu'il fallait qu'elle choisisse entre un mort et un gamin de 13 ans dans le coma. Difficile donc d'apporter une réponse même si Charles, son mari, disait avoir reconnue Marty Banks au volant ! Elle pensait que si c'était elle qui avait reconnue Marty Banks, elle n'y croirait pas elle-même. Le choc, le fait de quitter tout juste l'hôpital où ils venaient de le voir à peine une heure et demi avant l'accident, trop d'éléments venaient contrecarrer cette hypothèse et puis si Marty Banks était dans ce véhicule ce jour là, cela voudrait dire qu'il était partit de l'hôpital, quel intérêt pour lui d'y retourner aussitôt ? Marge était bien pessimiste quant au fait de retrouver un jour celui qui avait emboutie leur voiture, mais quelques éléments supplémentaires lui manquaient pour le savoir. Peut être bien que Miss Fowler n'était pas si innocente qu'elle voulait bien le laisser croire. Peut être même qu'elle en savait beaucoup plus que cela mais qu'elle attendait le moment venue pour en faire part à qui de droit. Et ce moment ne tarderait pas à arriver. Personne ne peut vivre avec quelque chose de lourd à porter dans son cœur.
La sueur est un effet du corps qui parfois sert à démontrer qu'il fait chaud ou bien que l'on a couru mais celle qui coulait sur le front de Lautrec démontrait tout autre chose. Le pied droit qui tapotait sur sa poubelle de bureau en tôle perforée, les gouttes de sueur faisant des petits « clic » à chaque fois qu'elles venaient s'écraser sur le papier d'emballage de son dernier repas, Lautrec, la lettre entre les mains n'en croyait pas ses yeux. Il ne s'agissait pas d'invitation télévisuel ni même d'une invitation à un débat à la radio. Depuis plus de vingt ans Lautrec était commissaire de police. Il avait commencé comme agent routier puis avait gravit les échelons les uns après les autres pour devenir un commissaire renommée. Jamais dans sa longue carrière il n'avait reçu une lettre pareille. Une chose incompréhensible ! Une lettre pleine d'insolence et directive en même temps. Il la lut et relut une bonne dizaine de fois. De qui provenait-elle ? En tout cas, de quelqu'un qui semblait bien renseigné ! Elle le perturbait tant qu'il la cacha sous son tas de débris quand l'agent Burt lui demanda s'il viendrait manger avec lui au petit restaurant du coin de la rue comme tout les jeudi soir. Il répondit qu'il ne viendrait pas prétextant un mal de tête récurant. Quand toutes les équipes de journée furent partis, il lui restait une bonne heure avant que les équipes de nuit n'arrivent et il se décida donc de la relire une dernière fois pour voir s'il n'était pas passé à côté d'une subtilité voire même de mots cachés entre les lignes. Pour s'en assurer, il la lut à voix haute en dissociant bien tout les mots un par un et lentement.
Commissaire Lautrec.
Vous ne savez rien et vous ne saurez jamais rien sur le terrible massacre de la famille Banks à Enfield road sans mon aide. Je sais tout ce qui c'est produit ce soir de pluie chez les Banks et je connais les assassins. Je vous recommande de ne jamais chercher à connaître mon identité.
Libre à vous de prendre en considération mes propos. Vous êtes commissaire et c'est votre travail de trouver des coupables, c'est pourquoi je ne vous direz pas qui ils sont. Cependant, j'accepterais de vous aider à les retrouver à une seule condition. Que ce soit moi qui mène la barque et qui, le cas échéant, quand je vous révèlerais mon identité, reçoive les honneurs et non vous. Je vous propose de vous apporter des indices qui vous mènerons au fur et à mesure vers le but ultime, retrouver les meurtriers. Cependant, je vous donnerais des jours et des heures précises pour accomplir vos recherches. Toutes entraves à ce commandement qui me parait simple, et toute collaboration avec vous seront interrompues. Le but de cette manœuvre sera de savoir si vous êtes capable ou non de renoncer à toutes louanges médiatiques ou non. Mon premier indice se trouve dans cette lettre et vous l'avez certainement déjà trouvé. En effet, il ne s'agit pas là d'un seul meurtrier mais de plusieurs. Vous recevrez une énigme tous les trois jours, à vous et à votre sens de déduction de faire le reste.
MLF.
Il était vrai que Lautrec avait une énorme estime de lui-même et ne pouvait s'empêcher de parader devant les médias. Une chaîne télévisée lui avait même consacré une émission hebdomadaire pour relater ses exploits. Lautrec restait subjugué devant autant d'audace. Pourquoi ne serait-il pas capable de renoncer à une gloire certaine devant les caméras, en faisant juger les coupables d'une affaire qui prenait vraiment une étrange tournure ? En serait-il capable ? Il en était persuadé. Cette personne devait vraiment être mal dans sa peau pour exiger autant de reconnaissance se disait il.
- « Raynquard ?
- Oui c'est moi. dit une voix toute éteinte.
- Lautrec à l'appareil. J'ai un nouvel élément dans l'enquête du massacre d'Enfield road et j'ai besoin de tes services maintenant !
- Tu as vu l'heure qu'il est ?
- Heu... non.
Il souleva sa manche et regarda l'heure sur sa superbe montre.
- « Ha oui quand même !
- Et oui quand même ! Il est deux heures du matin !
- Je ne t'es pas réveillé au moins ?
- Non ! J'ai pour habitude de me balader dans mon jardin en pyjama pour planter des fleurs à cette heure là !
- Oh, excuse-moi !
- Vas-y... maintenant que je suis debout, qu'est ce que tu veux ?
- Je t'expliquerais plus tard. J'ai juste besoin que tu m'analyse une enveloppe s'il te plaît.
- Une enveloppe ?
- Oui, une enveloppe, si la personne qui me l'a envoyé l'a léché pour la fermer, je pourrais peut être connaître son identité par la salive.
- Tu es un grand malade mon gars ! Cela ne peut pas attendre demain ?
- Non, non, non, cela ne peut pas attendre demain.
- Ok Lautrec. Laisse-moi juste le temps de m'habiller et on se retrouve au labo dans une petite demi-heure.
- Merci Raynquard, je te revaudrais çà !
- Mais oui c'est cela. Allez, à tout de suite Lautrec, et ne traîne pas en route, je n'ai pas envie de passer ma nuit au labo !
- Ok, je me dépêche. »
La nuit est propice à beaucoup de choses. Souvent ce ne sont pas forcément celles que l'ont croient. Elle peut servir à faire des analyses salivaires, le cas échéant à se reposer. Mais quand le sommeil ne vient pas et qu'il est difficile de s'endormir, on peut penser et repenser aux actes que l'ont à put accomplir dans la journée. Les bonnes actions ... Et les moins bonnes ! Qui sait ce à quoi pouvait penser Marge Fowler cette nuit là ? Il parait que la nuit porte conseils. Mais lesquels pour Miss Fowler ?
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