Chapitre 2 : La découverte

Miss Fowler enterra à son tour le sac et pris soin de ne pas laisser paraître d'une quelconque intrusion dans le jardin de Miss Ronneby. Ce à quoi n'avait pas pensé Marge, c'était de surveiller de temps à autre les fenêtres de la principale intéressée, sa confidente Miss Ronneby qui apparemment lui cachait bien des choses.

Si Marge Fowler s'en était un peu plus inquiété, elle se serait vite rendu compte que sa petite escapade dans le jardin de Miss Ronneby avait échappé à tout Enfield road et même à Miss Maple. Mais trop concentrée sur ce sac, elle ne se doutait pas une seule seconde et ne s'en posa même pas la question, que Miss Ronneby observa toute la scène, du début à la fin de derrière la fenêtre de ses toilettes qui donnait sur son carré de pelouse.

Son effrayante découverte la laissait sans voix et une fois rentré chez elle, elle n'osa pas se coucher de peur de réveiller Charles qui ronflait si fort qu'elle l'entendait depuis Le salon. Pourquoi ? Comment était ce possible ? Se questionnait-elle.

Allongée sur son canapé cuir, elle songea longuement à ce que renfermait ce sac. Elle se disait surtout que si les autres sacs avaient le même contenu, Miss Ronneby était tout, sauf celle qu'elle pouvait imaginer jusqu'ici.

La nuit s'écoula tant bien que mal pour Marge et les lueurs du petit matin escaladaient doucement les murs de sa maison.

- « Chéri ? Tu es déjà debout mon amour ?

Il n'est pourtant que 6 h 30, tu aurais pu dormir encore, j'aurai préparé le déjeuné.

- Des os, Charles. Dit elle toute tremblante et d'une voix approchant doucement le vomissement.

- Comment cela des os ? Je ne comprends pas ce que tu veux dire.

- Ce sont des os humain que Miss Ronneby a enterré dans son jardin l'autre nuit !

- Chéri, je pense que tu devrais dormir un peu plus, je te sens très fatiguée en ce moment et je pens....

- DES OOOOSSSS ! Te dis-je. Pleins d'os enchevêtrés les uns dans les autres qui dégagent une odeur de mort ; tu comprends ça ?

- Mon amour, je ne voudrais pas être désagréable et te laisser penser que je ne te crois pas, mais ...

- Cette nuit, je suis allé déterrer un sac et je l'est ouvert. Des os se jonchaient les uns sur les autres. J'ai eut la peur de ma vie.

- Personne n'a remarqué ta présence dans le jardin de Miss Ronneby ?

- Bien sur que non idiot, il faisait nuit.

- Tu es complètement folle d'avoir fait cela. Et si quelqu'un t'avais vu ? Quel prétexte aurais tu donc trouvé pour justifier ta présence dans ce fichu jardin ? Je t'ordonne de ne jamais plus en parler, ce ne sont pas nos histoires. J'exige pour une fois que tu tienne ta langue et que jamais plus tu en parle. Il ne faudra jamais que tu le dise à quelqu'un d'autre. Seul toi et moi sommes au courant de cette affaire, cela restera notre secret. Tu as compris ?

- Oui

- Tu as compris ? » Répéta t- il sèchement.

Marge avait bien remarqué que Charles tenait un propos très sérieux et qu'il n'avait aucunement envie que tout le quartier sache que Miss Ronneby avait pu peut être commettre l'irréparable.

Toutefois, l'empressement que Charles avait eut à vouloir faire taire cette découverte l'avait quelque peu surprise.

D'ordinaire, son mari se contrefichait des ragots et autres potins que pouvait déverser Marge à Enfield road. Cette fois ci, cela ne semblait pas être le cas.

Après avoir avalé son petit déjeuné à vitesse grand V, Charles s'apprêta à quitter son domicile et enfourcher sa moto puissante pour s'en aller travailler. Il s'apprêtait seulement car lorsqu'il ouvra la porte pour sortir, se tenait devant lui un être de chair et d'os si l'on peut s'exprimer ainsi, Miss Ronneby.

- « Bonjour Monsieur Charles Fowler. Annonça t elle brièvement

- Bon.. Bonjour Mi.. Miss Ronneby. Que nous vaut cette petite visite matinale ? Balbutia t il.

- Je voulais tenir un peu compagnie à Marge avant de m'en aller.

- Ah bon ? Vous allez nous quitter ?

- Charles... Vous vous doutez bien que je suis un peu vieille pour voyager ! Non, Théo mon fils viens me chercher pour m'emmener au zoo. Tous les ans, j'aime aller voir les nouveaux animaux, voir les naissances. Et les décès... Ajouta t elle d'une voix pénétrante et pleine de diablerie.

- Ah oui, c'est toujours intéressant les ... comment dire ... les ... Décès.

- Je plaisantais Charles.

- Ah oui c'était .... Très drôle. Je vais vous laisser, je dois... Comment dire... Aller au travail. Hé oui il faut bien travailler pour ... Vivre... enfin...

- Très bien Monsieur Fowler, faîtes donc, je vous en pris.

- Marge ! Il ya quelqu'un à la porte pour toi. Je te laisse. »

Dit-il expressément avant de prendre la fuite.

Marge Fowler se précipita à la porte pour voir qui l'attendait et sursauta quand elle vit dans l'entrebâillement que Miss Ronneby s'essuyait allègrement les pieds sur son paillasson « Welcome ». Elle hésita à parler en premier et n'en eut de toute façon pas le temps car Miss Ronneby lui tendait déjà la main.

- « Comment va-t-on ce matin, Miss Fowler ? »

Marge, la main écrasée dans celle de Miss Ronneby, mis un temps certain à répondre.

- « Heu... Bien, bien... Ca va bien. »

Miss Ronneby n'avait pas vraiment l'air d'avoir envie de lui lâcher la main. Au contraire, elle tourna sa main de façon à ce que celle de Miss Fowler se retrouve au dessus de la sienne laissant apparaître ses ongles quelque peu égratignés. Sans même baisser la tête pour les observés, gardant toujours le regard fixe dans celui de Marge Fowler, elle lui tint ce propos :

- « Je n'avais point l'habitude de voir vos ongles dans un si mauvais état Miss Fowler ! Serais ce le temps qui vous manques ou venez vous tout juste à 7 heure du matin qu'il est, de rempoter un géranium ? »

Marge tenait au maximum le regard de Miss Ronneby pour ne rien laisser paraître, mais ne savait plus trop quoi lui dire.

- « Effectivement le temps me manque en ce moment, mais j'ai bien assez de temps pour partager une tasse de thé en votre compagnie, Miss Ronneby !

- C'est tout juste, ce que j'allais vous proposer Miss Fowler. »

Elles entrèrent donc dans la cuisine, Miss Fowler farfouillait dans son placard à tasse et Miss Ronneby, comme à son habitude, alla chercher le rocking-chair du salon pour être confortablement installé et boire son thé en se balançant doucement. Une fois installées, elle commencèrent toute deux à bavarder et se mirent à parler du zoo puisque ce devait être la destination de Miss Ronneby, dans l'après midi.

Elle parlaient, et Miss Ronneby se balançait doucement, de légers vas et viens jusqu'au moment ou Miss Fowler termina sa phrase concernant les nouveaux ouistitis du parc.

Miss Ronneby stoppa net son balancement lent et immuable et saisit Marge par le bras. Miss Fowler interloqué, essaya de retirer la main de Miss Ronneby qui la serrait fort à lui en couper la circulation mais n'y parvint à aucun moment. C'est alors que Miss Ronneby pris la parole en fixant du regard Marge Fowler.

- « Que faisiez-vous dans mon jardin cette nuit, Marge ? Dit-elle d'une voix douce et machiavélique.

Le souffle de Miss Fowler se coupa d'un seul coup et elle avait soudain l'impression que son sang ne circulait plus. Tout s'entrechoquait dans sa tête et elle se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir répondre, car elle se doutait maintenant que soit Miss Ronneby l'avait vu, soit quelqu'un d'autre, comme Miss Maple le lui avait rapporté. Ce que Marge espérait c'était que cette personne ne l'avait vu ouvrir le sac et regarder dedans. Elle repris sa respiration et lâcha soudainement :

- « Que racontez-vous Miss Ronneby ? Qu'aurais je été faire dans votre jardin au beau milieu de la nuit ?

- Votre curiosité toujours mal placé aidant, peut être déterré un sac poubelle que j'avais pris soin d'enterrer dignement ?

- Je ... Je ne voulais pas ...

- Avez-vous vu ce que ce sac contenait Miss Marge Fowler ?

- Je ... je ...

- Répondez-moi à haute et intelligible voix Miss Fowler. Pour la seconde fois, Avez-vous vu ce que contenait ce sac ?

- Oui. Dit-elle doucement. »

Les yeux de Miss Ronneby se courroucèrent promptement puis ses paupières se radoucir aussi vite qu'elles s'étaient plisser.

- « Que pensez vous que c'était Miss Fowler ?

- Je crois bien que c'était des os.

- Tout à fait. Ce sont effectivement des os. Mais d'après vous, à quel genre d'âme vivante appartenaient ses os ?

- « Je ... Je... Je ne puis le savoir, mais il me semble que ... Elle lui coupa la parole et s'exclama :

- Il ne vous semble rien Marge. Je peu comprendre votre étonnement mais je dois vous dire que si ces os se trouvent actuellement dans mon jardin, c'est en grande partie à cause de votre mari . Hé oui, quand il condamna la porte de ma cave, il condamna aussi la vie de Frisette, mon chat qui s'y était malheureusement réfugié. Ne donnant plus signe de vie, je n'ai compris que bien plus tard qu'il avait dut y être resté enfermé.

Marge l'écoutait attentivement sans vraiment croire une seule parole de cette mégère.

- J'ai voulu lui rendre une mort digne et j'ai donc enterré ses restes dans mon jardin. Êtes-vous rassurée maintenant ? »

Marge avait vu la taille des os et se doutait bien qu'il ne s'agissait pas d'os de chat mais bien de restes humain, peut être même de plusieurs humains. Elle n'osa pas lui faire l'affront de la contredire car désormais, Miss Ronneby lui faisait peur et elle savait ce dont elle pouvait être capable rien qu'à en juger de part sa stupide histoire de chat.

- « Ah d'accord ! je pensait que ...

- Ne pensez pas Miss Fowler. Je ne vous demande pas de me croire car je sais qu'il en est ainsi dans votre petite tête, mais je vous demande de vous taire et de faire comme si vous n'aviez jamais rien vu, Compris ? »

Ce ton menaçant lui rappelait étrangement celui de Charles qui finalement lui tint quasiment à l'identique, le même discours. Marge acquiesça les paroles de Miss Ronneby avec un léger sourire en coin.

- « Voilà qui est mieux ! rétorqua Miss Ronneby. Maintenant que tout est plus clair, nous allons pouvoir finir notre thé. »

Elle relâcha le bras de Marge et se mis à se balancer de nouveau avec le même rythme qu'avant son explication morbide et dénué de sens. Elle reprirent la conversation là où elles l'avait laissée.

- « Comme je vous le disais, mon fils va m'emmener au zoo cette après midi. Nous prenons avec nous le petit Marty Banks, car il y a actuellement des vipères du sud de la France et je sais bien qu'il adorerait les voir.

- Oui c'est vrai que le petit Banks est très attaché à ce qui concerne la France. J'ai déjà eut l'occasion de discuter avec lui et je peux vous affirmer qu'il en connait un rayon sur la France.

- Nous avons eut également l'occasion de partager une discussion ensemble sur la France. Il y connait toute l'histoire. De l'histoire des rois en passant par la politique actuelle. Il est très doué ce garçon et très intelligent pour son âge. »

Marty Banks était effectivement très au courant sur tout ce qui se passait ou avait put se passer en France. Mais il ne savait pas que cela. Il avait appris par cœur le nom de toute les grandes villes de France et était capable de vous montrer sur une carte géographique ; où se trouvait Marseille, Paris, Toulouse ou même Brest.

Cet enfant était passionné par tout ce qui pouvait ressembler à quelque chose de Français. Il se levait France, car les murs de sa chambre étaient tapissés de tour Eiffel et de Châteaux de la Loire et il collectionnait les pièces de monnaie. Il mangeait France, il réclamait constamment à sa mère des petits plats français et des spécialités parfois compliquées à trouver. Elle ne lui en faisait que très peu, d'abord parce que cela était très onéreux mais surtout parce qu'elle cédait beaucoup moins aux caprices de Marty qu'à ceux de sa sœur qui avait quant à elle, tout les droits. Enfin, il vivait France en continue. Il trouvait toujours une expression bien Française pour répondre quand quelqu'un lui posait une question ou lui disait simplement bonjour.

Par exemple Marge Fowler se souviens d'un jour où elle demanda à Marty si tout allait bien à l'école, alors qu'elle le croisait dans la rue. Il lui répondit :

- « Sa roule ma poule ! »

Marge Fowler se souviens qu'elle avait plutôt mal pris cette façon, qu'elle jugeait alors insolente, de répondre à une dame jusqu'à ce qu'on lui dise ce que cela voulait dire vraiment. Depuis, Marge trouvait Marty Banks sacrément bizarre dans certain de ces propos mais ne s'offusquait plus de l'entendre crier par sa fenêtre chaque soir à 20 heures.

- « Choisissez la Liberté, l'Egalité et la Fraternité. »

C'était pour elle comme si le coq chantait... Mais le soir. Les voisins ne s'en étant jamais plaint, elle n'osa jamais aller voir ses parents pour le faire cesser cette manie journalière qu'elle finit à la longue par trouver sympathique. Effectivement, comme il ne dépassait jamais d'une minute le moment fatidique pour faire son cri de guerre, comme il l'appelait lui-même, cela permettait à Miss Fowler de savoir qu'il était temps pour elle d'allumer la télévision si elle ne voulait pas manquer le début du journal télévisé par exemple.

Le temps passait assez vite et il se fît tout à coup près de midi. Marge n'osait pas dire à Miss Ronneby que Charles n'allait pas tarder de rentrer et qu'elle n'avait encore rien préparé pour le dîné. Miss Fowler restait tout de même très choquée de voir que Miss Ronneby avait put passer de l'histoire des sacs poubelles au petit Marty Banks, sans sourciller une seule seconde.

La marque rouge sur son poigné droit, lui rappelait aussi qu'il valait mieux ne pas trop la contrarier et elle décida alors de l'inviter pour le repas.

- « J'aurais vraiment pris plaisir à déguster un repas avec vous ce midi mais il me reste du poulet à manger et puis je dois vous laisser réfléchir à ce que vous devriez faire une fois mon départ.

- Comment cela ce que je devrais...

- Si vous aurez l'imprudence de dévoiler ce que vous avez fait cette nuit à votre mari et de ce que vous avez put croire voir par exemple ! »

Marge sentit son visage rougir comme lorsqu'elle se met au régime et qu'elle engloutit une tablette de chocolat en moins de vingt minutes. Elle ne lui répondit rien, sa seule façon de se mouvoir suffisait à Miss Ronneby pour comprendre qu'elle tairait cette affaire, même à son mari. Miss Ronneby remit le Rocking-chair à sa place et s'en alla de la maison des Fowler en se retournant elle tança Marge du regard et comme si cela ne suffisait pas, elle trouva bon d'ajouter :

- « Pensait bien, si vous le pouvez encore, que vous n'êtes pas la seule à être capable de farfouiller la nuit. Si à tout hasard, une seule fuite venait à mes oreilles, et Dieu sait qu'elles savent encore bien entendre, il se pourrait qu'un jour vous portiez compagnie au vers de terre de mon jardin. »

Marge Fowler ne put qu'ajouter :

- « Ne vous inquiétez pas Miss Ronneby... Je serais une tombe.

- Pas encore... Pas encore. Vous serez une tombe seulement si votre langue n'est pas assez courte pour rester suffisamment enfoncé dans votre bouche. Et je ne pense pas que ce soit à moi de m'inquiéter. » Ironisa t elle.

Elle quitta le domicile des Fowler comme à son habitude, légèrement courbée en enfilant sa capuche même quand il ne pleuvait pas. Marge referma la porte derrière elle le cœur battant qui hurlait son désir de quitter son corps pour se cacher sous le canapé. Marge avait en horreur que le repas ne sois pas près en temps et en heure pour Charles qui n'avait, quand il rentrait manger, qu'une petite heure pour se restaurer. Elle enfila donc son tablier et essaya tant bien que mal à faire face à son angoisse pour préparer le repas. Elle hésitait encore à parler à Charles de ce qui venait de se produire avec Miss Ronneby.

Songeant au jardin de Miss Ronneby et à ce qui pouvait bien s'y cacher encore, elle décida de faire la muette.

Après l'avoir embrassé comme à l'accoutumée, Charles s'assit en bout de table face à son assiette garnie et présenté comme dans les plus grands restaurants.

- « Cela ma l'air délicieux, ma chéri. Tu as dut y passer beaucoup de temps.

- Heu... Oui effectivement Charles. J'y ai passé presque toute la matinée pour que tout sois parfait ! » Mentait elle.

Marge adorait qu'on lui fasse des compliments sur la présentation de ses plats, c'est pour cela que Charles lui en faisait à chaque fois pour ne pas la contrarier. Quand ils étaient encore sexuellement actifs, Charles avait omis un soir de la complimenter sur une très recherché présentation d'escargots au beurre persillé, il avait obtenu une privation d'acte pendant deux semaines.

Alors, consciemment ou non, il la complimentait toujours au cas où sa libido frapperait aux portes de son corps pour s'y ré engouffrer. C'était devenu une habitude et si par malheur il oubliait pendant le repas, une fois arrivé au travail, il l'appelait pour se faire pardonner son omission et la congratulait de tout les mots les plus tendres qui soient, même si maintenant il se contrefichait presque de la libido de sa femme, d'autres choses le préoccupaient plus.

- « Miss Ronneby ta parlé de quelque chose concernant ta sortie de cette nuit ?

- Absolument rien mon amour ! tu peux dormir sur tes deux oreilles.

- J'aime mieux ça, on ne sait jamais. Avec ce que tu as trouvé dans ses sacs, on est plus à l'abri de rien. Même d'une vieille de son âge. » Trouva t il bon d'ajouter.

L'heure du départ au travail fût venue pour Charles et il quitta la table pour enfiler son manteau. Après avoir cherché ses clefs de voiture comme à chaque fois, et les avoir retrouvé, comme à chaque fois sur le buffet du salon, il embrassa Marge comme d'habitude et logea ses fesses corpulentes dans sa voiture et s'en alla.

Marge Fowler s'empressa de débarrasser la table, de mettre les couverts à l'envers dans le lave vaisselle pour ne pas se couper, ce qui était déjà arrivé à Charles, ce qui lui avait valut quatre points de suture et dix jours d'abstinence. Hé oui, c'est bien Charles qui avait mis les couteaux à l'envers et non Marge. Marge ne vivait qu'à coup de punition. Peut être des restes de son éducation ! Elle en affligeait à son mari, mais elle n'était pas en reste avec elle non plus. Elle n'hésitait pas par exemple à se punir de cueillette de champignons dans la forêt, ce qu'elle aimait le plus au monde faire, si elle avait pris 200 grammes dans la semaine. Charles ne comprenait pas toujours pourquoi elle s'attachait à 200 grammes quand bien même elle avait 15 bons kilos à perdre.

C'en était presque une maladie. C'était également une vraie fée du logis. A n'importe qu'elle heure du jour ou de la nuit, sa maison était soignée, bichonnée, rangée etc....

Une fois, elle c'était privée d'un weekend chez sa sœur, pourtant prévu depuis quelques mois, parce qu'elle avait ses écoulements naturels et qu'elle en avait malencontreusement mis sur le draps du lit qu'elle avait fait la veille.

Mais jamais Marge Fowler ne c'était puni pour avoir colporté des potins sur tel ou Intel. Cette situation qu'elle se permettait de ne pas punir était la seule chose qu'elle s'autorisait vraiment. Ce n'en était plus une désormais. Il fallait qu'elle se taise au sujet des ossements trouvé dans le jardin de Miss Ronneby. Un vrai calvaire pour elle.

Elle frottait néanmoins avec vigueur le plat de gratin où le gruyère avait rudement collé en songeant aux méfaits qu'avait pu faire Miss Ronneby. Ses gants en latex rose faisaient transpirer ses doigts dodus et il fallait qu'elle les remontent si souvent qu'elle finissait toujours par les enlever.

Elle réfléchissait aussi fort qu'elle frottait et s'en déclencha encore une fois une belle diarrhée mentale.

Combien de personne avait elle put abattre et enterrer dans son jardin ? Et pour quelles raisons aurait elle put faire cela ? En avait elle vraiment la force physique ?

Toutes ses pensées c'étaient figés sur sa coupable providentielle.

Si bien qu'elle sursauta quand la sonnette retentit. Charles avait il oublié encore quelque chose ? Bien sur que non, il serait entré directement sans sonner.

Marge s'essuya les mains avec sa serviette à main qu'elle pris soin de replier en quatre et s'approcha de la porte d'entrée.

Derrière le carreaux ruisselant, elle n'entrevoyait qu'une simple silhouette, fluette. Puis, plus elle se rapprochait de la porte, plus elle reconnaissait ce corps vêtu d'un anorak noir et toute encapuchonnée.

Son cœur se remit à battre à 200 à l'heure criant une nouvelle fois : laisser moi sortir, je veux me cacher sous le canapé.

Elle retint son souffle et fît le vide dans sa tête, qu'elle n'avait pas eut de mal à faire d'ailleurs car une seule personne la hantait et c'était elle qui une nouvelle fois sonnait à sa porte.

Elle mis la main sur la poigné, regarda le sien encore tout rouge, et ouvra la porte.

Devant elle, accoudé au petit muret, la tête baissé vers le sol, Marge ne voyait que le dessus de la capuche, Miss Ronneby attendait.

L'eau qui ruisselait sur la capuche retombait lentement sur les marches et formait des petites flaques éparses. La tension montait si bien que Marge Fowler pris les devant.

- « Qu'avez-vous oubliée de me dire Miss Ronneby ? Je vous assure que je n'ai rien dit à Charles de notre petit secret. Je n'en parlerais à personne je vous le jure. »

La stupeur envahie tout le visage de Marge lorsque une main plus jeune que prévu accrocha la capuche pour la faire basculer vers l'arrière. La tête se redressa et marge ne reconnu pas Miss Ronneby comme elle le pensait, mais il s'agissait bien de Miss Maple. Désemparée, Marge ne savait plus quoi dire, alors Miss Maple pris la parole.

- « Et de quoi donc ne parlerez vous pas ?

- Heu... Je .... » Balbutia t elle, puis se penchant vers Miss Maple et lui dit à l'oreille :

- « Sa recette secrète de sa tarte à la rhubarbe ! »

Miss Maple resta stupéfaite face au gros mensonge évident de Marge qu'elle pensait être très honnête.

- « Peut importe. Ce n'est absolument pas pour cela que je viens frapper chez vous. »

Elle regardait fixement Miss Fowler et était tout juste prête à lui annoncer quelque chose mais les mots lui manquaient pour s'exprimer correctement.

Marge Fowler entrouvrait légèrement la bouche pensant que ça l'aiderait à ce qu'un son sorte de la sienne mais au moment où Miss Maple allait pointer un mot au dehors de sa cage thoracique, elle fût coupée par Marge qui resta elle aussi bouche bée.

En penchant la tête pour échapper celle de Miss Maple, elle vit devant le portail de la famille Banks, Miss Ronneby un genou à terre et son fils qui essayait vainement de la soutenir. Marge se doutait bien qu'il se passait quelque chose de grave.

- « Miss Ronneby se sentirait elle mal ? Annonça Marge à Miss Maple.

Miss Maple n'esquissa aucun mot.

- Elle a pourtant un genou à terre, comme si elle faisait une crise cardiaque et son fils à bien du mal à la relever ! »

Marge n'avait pas eut le temps de rajouter autre chose qu'elle fût coupé dans son élan par un bruit lointain qui semblait se rapprocher de plus en plus vite jusqu'à ce que des lumières rouge et bleu envahirent l'écorce des arbres longeant la route de la forêt. Marge attendait patiemment la suite et ne fût pas surprise de voir un camion de pompier suivi de deux voitures de police. Le « pin-pon » assourdissant raisonnait jusque dans ses entrailles et elle se disait qu'une seule chose, c'était que si Miss Ronneby avait un souci et devait être dans l'obligation de quitter sa maison pour quelques temps, elle en profiterait une seconde fois pour aller déterrer le reste des sacs dont elle ne connaissait pas le contenu. Pourtant mal lui en pris de penser chose pareille car Miss Maple lui pris la main et ajouta :

- « Il est arrivé quelque chose de très grave chez les Banks. »

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