Chapitre 5

                

Dimanche est enfin arrivé. Moi qui pensais que le temps filerait très vite, je me suis trompé. Je n'ose pas trop y penser, parce que j'ai toujours aussi honte, mais... il m'a manqué. Trois jours et deux nuits sans le voir, et c'est comme si tout mon rythme se déréglait. Quel sort m'a-t-il jeté, bon sang ? Je me rappelle encore de son expression presque boudeuse lorsque je lui ai dit que j'allais passer le week-end dans ma famille. Il semblait énervé, frustré, mais peu importe s'il s'est forcé ou non, au moins, il a accepté de me laisser seul durant cette période. J'ai vraiment eu peur qu'il ne prenne une décision que je n'aurais jamais pu lui pardonner lorsqu'il m'a dit qu'il adorerait baiser dans la chambre de mon enfance, mais contre toute attente, il ne l'a pas fait. Ça m'a d'ailleurs surpris, parce que je pensais vraiment qu'il me dirait non. Je me voyais déjà annuler. Je suis heureux de m'être trompé. Comme quoi, il n'est pas si méchant et peu attentionné...

— Enfin là, grogne-t-on, dans mon dos. J'ai bien cru que j'allais devoir venir te chercher par la peau du cul.

Toi aussi, tu m'as manqué...

De ses gestes dominants, il se réapproprie mon corps, comme pour affirmer à nouveau que je suis sien. Debout tous deux dans ma chambre, ses mains s'accrochent à ma nuque, tandis que ses lèvres se plaquent violemment contre les miennes. Sa langue mutine enlace déjà la mienne, avant qu'il ne me laisse respirer, son nez à présent placé dans mon cou. Il me hume, me lèche, me mordille, tout en caressant avec avidité mes fesses et mon érection enfermée dans mon jean.

— Si tu savais comme ma queue a pleuré ton départ.

Sa voix est bien trop sensuelle pour mon pauvre cerveau fatigué.

Pourquoi je me sens fier ? Je ne devrais pas. Pourtant... Il doit l'avoir fait avec tant de personnes. Je me sens flatté lorsqu'il dit ce genre de choses. J'ai l'impression d'être important. Plus important que n'importe quel autre humain, n'importe quelle autre créature. Seulement...

— Je suis fatigué.

Je le laisse me pousser jusqu'à me faire tomber dos au matelas. Mes paupières se ferment déjà seules. J'aime sentir sa bouche contre mon torse, contre mon sexe, mais je n'arrive pas à ouvrir les yeux.

— Ça ne me dérange pas.

— Vraiment très fatigué.

— J'ai accepté de te laisser tranquille pendant ce voyage. Mon cul hurle et supplie ta présence depuis des jours, gronde-t-il, entre deux coups de langue contre le haut de mon sexe. Tu peux dormir si tu veux, tout ce dont j'ai besoin, c'est que tu bandes.

Il me prend toute mon énergie... Moi qui suis déjà épuisé de mon week-end, il ne fait que dévorer ce qu'il me reste. On dirait bien qu'il n'est allé puiser nulle part pour en récupérer. Non, je le sens. J'étouffe, je sens que je m'endors. Oui, il m'a attendu sans toucher quelqu'un d'autre... Je suis si content, mais si fatigué. Je ne vais pas tarder à m'endormir. J'espère qu'il ne m'en voudra pas trop. Il est bien trop affamé, je n'arrive plus à diriger mon corps. Je suis déçu de m'endormir, parce qu'il me fait de si belles choses. Je suis frustré, mais il ne m'en laisse pas le choix.

Il fait jour... J'espère qu'il ne va pas trop m'en vouloir d'être tombé de fatigue. Je l'ai prévenu, après tout...

Qu'est-ce que c'est que ce bruit ? Il y a quelqu'un chez moi ?

— Tu n'as pas énormément de livres, mais la plupart de ceux que tu as sont assez bons, entends-je marmonner.

— Tu es encore là ? m'étonné-je, émergeant difficilement.

— Je me suis peut-être un peu trop nourri, hier, mais j'avais bien trop faim. Je suis d'ailleurs encore terriblement affamé, place-t-il, d'un regard lubrique, avant de s'élancer pour se placer à quatre pattes au-dessus de moi. J'espère que tu as bien dormi. Tâche de me baiser jusqu'au bout, cette fois.

          

           

***

             

            

J'adore ces moments... La respiration haletante, le corps transpirant et le cœur battant encore la chamade. J'aime ces moments où nous sommes allongés, après n'avoir fait qu'un.

— Tu ne vas pas être en retard dans ton travail ?

— Chacun ses priorités.

Et je suis ta priorité...

Ne souris pas comme un idiot, Hoseok. Tu es ridicule.

— Est-ce que tu as un travail important ?

— Important ?

Il semble réfléchir, alors qu'il doit déjà connaître la réponse. Allongé sur le dos, bras derrière la tête, il fixe le plafond, d'un air neutre, tandis que mon regard le fixe, lui. Lui et sa beauté à couper le souffle, lui et ses cheveux en bataille, lui et son corps aux courbes fines et délicates, lui et son nez fin, sa mâchoire taillée dans le marbre, lui et sa foutue perfection.

— Oui, on peut dire ça.

— Je pensais bien que tu serais quelqu'un de haut placé.

— Ah oui ? Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Tu as une prestance et un charisme naturels. Tu ressembles à quelqu'un qui a l'habitude de diriger les autres.

— Tu as vu juste. J'aime donner des ordres, sourit-il, malicieusement.

— J'ai cru comprendre, en effet.

Il ne semble pas pressé de partir. Il semble même apaisé. Peut-être aurais-je enfin de nouvelles réponses à mes questions ?

— J'aimerais vraiment connaître ton nom, soupiré-je. Ça me frustre beaucoup.

— Pas plus frustré que je ne l'ai été. Ne pars plus jamais, sauf si tu veux partager cette évasion avec moi, grogne-t-il.

Ses paroles sont accompagnées de gestes qui me déstabilisent quelque peu. Le nez à nouveau lové au creux de mon cou, il mordille ce dernier avec force et délicatesse à la fois, les doigts de sa main droite voyageant de façon négligée sur mes abdos.

— D'accord, d'accord.

— J'aime quand tu es docile.

— Est-ce que vous mangez ? posé-je ensuite, la respiration un peu plus saccadée.

— Non. Je te l'ai déjà dit, l'énergie peut être prise par des moyens bien plus amusants.

— Oui, ça aussi j'ai cru le comprendre.

— Tu es bien trop bavard, ce matin. Je vais devoir te laisser.

Je ne peux cacher ma déception, mais en quoi est-ce important ? Il ne me regarde déjà plus. Le cœur mélancolique, je l'observe quitter la chambre, sans un dernier coup d'œil derrière lui.

— À demain. Travaille bien.

J'ai déjà eu droit à beaucoup, aujourd'hui... Pas vrai ?

Oui, c'est ce que je dois me dire...

              

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