Chapitre 1
— Oui, maman, pouffé-je, au téléphone.
— Et tu manges bien, hein ? Tu es certain que tu ne veux pas que je t'apporte quelques boîtes ?
— Oui, je mange correctement, répété-je, pour la quatrième fois au moins, tout en arpentant de long en large ma chambre. Et non, je n'en ai pas besoin, du moins, pas encore.
— Tu viens avec moi au marché, demain matin ?
— Demain ? Oui, il n'y a pas de problème, je suis dispo. Dix heures, ça irait ?
— Parfait pour moi ! À demain alors ! dit-elle, d'un sourire immense lisible au travers de sa douce voix. Passe une bonne nuit, mon cœur. Je t'aime.
— Bonne nuit, maman. Je t'aime.
Qu'est-ce qu'elle est adorable. Le plus précieux trésor de ma vie. Qu'est-ce que je ferais sans elle ? Rien de bon, ça, c'est une certitude. Enfin soit... N'allons pas dormir trop tard, demain, je dois me lever à une heure décente. Je ne tiens pas à avoir de jolis cernes que ma petite maman se fera un plaisir de remarquer.
Allongé entre mes draps chauds et confortables, je regarde quelques minutes ce que j'ai pu rater sur les réseaux sociaux et, une fois fait, pose mon smartphone sur la table de chevet, pour m'emmitoufler correctement dans la couette. Il n'y a vraiment rien de mieux que ça. Les yeux clos et la respiration calme, je tente de m'endormir, bercer par les quelques bruits de la capitale, passant malicieusement le double vitrage des fenêtres.
— Qu'est-ce que ?
D'un sursaut très peu contrôlé, alors que j'étais endormi, je m'immobilise et cherche à comprendre la situation. Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Oh mon Dieu, je le sens bouger sur moi ! Putain, c'est quoi ça ? Je n'ose pas relever la couette, j'ai bien trop peur... Les larmes aux yeux, j'observe les draps bouger, onduler, suivre les mouvements que la chose provoque. Mon Dieu, je la sens sur mon corps nu. Ça glisse, ça roule, c'est visqueux. Ma poitrine me fait souffrir et les larmes que je redoutais, tombent enfin sous l'angoisse. Putain, putain, putain ! Oh, bon sang, ça... Ça s'enroule autour de ma... Oh, merde, j'ai peur !
Pris d'une réelle frayeur, alors que cette chose entoure mon sexe, j'arrache la couette de mon corps d'un geste brusque et tremblant. Ma gorge se serre et ma respiration se coupe instinctivement. Je n'ose pas bouger. Et s'il me mord ? La queue enroulée autour de ma cuisse, puis de ma verge, j'observe le haut de ce gigantesque serpent, d'un rouge sombre impressionnant, glisser vers ma tête. Il faut que je bouge, sinon il pourrait entourer ma gorge. Putain, mais comment est-il arrivé ici ? Il est effrayant. Je n'aime pas ça du tout. Il va me mordre, je le sens... Est-il venimeux ? Pitié, je ne veux pas mourir, tout sauf ça.
Les secondes paraissent durer des heures. À chaque instant, je tente désespérément de trouver une solution pour l'éloigner de mon corps. Malheureusement pour moi, rien ne me vient en tête. Je suis trop effrayé pour réfléchir correctement. Il agrippe bien trop mon corps de toute manière, je suis piégé... Et s'il se resserre autour de mon sexe, je fais quoi ? Il faut que je bouge, bordel !
— P–pousse-toi, couiné-je, désespéré. Allez, r–recule, va-t'en !
Le serpent, perturbé par ce son nouveau, fait passer sa langue plusieurs fois et, enfin, alors qu'il déroule sa queue doucement, un poids bien plus lourd se fait sentir sur moi. Le souffle coupé, j'observe de mes yeux grands ouverts l'animal se transformer en autre chose. Une chose bien plus grosse... Mon organe vital bat si vite que ça en est véritablement douloureux. Mon crâne me fait un mal de chien, tant mes pensées fusent de toutes parts. Un homme, nu, se tient devant moi, ou plutôt, sur moi. Il est assis sur mon bassin, nu lui aussi, les jambes de part et d'autre de mon corps. Je ne me rappelle même pas m'être déshabillé... Ses fesses collent mon pénis et le sien, en érection, colle son ventre. Comment puis-je remarquer ce genre de choses, alors que de gigantesques ailes couleur charbon sortent du dos de cet étrange être vivant ? Elles sont si grandes, si imposantes. Si voluptueusement sublimes. Fasciné, je ne peux les quitter du regard. Elles bougent, ondulent, brassent l'air, d'une si élégante façon. Les griffures que ses ongles provoquent sur mon abdomen me font sursauter et enfin, je quitte ce que je fixais, pour continuer mon observation, la respiration toujours aussi saccadée. Son torse est fin et musclé et sa peau blanche contraste atrocement avec la couleur de ses ailes. Alors que ses griffes continuent leurs dessins de moins en moins invisibles sur mon corps, je plonge enfin dans ses iris. Ses globes oculaires sont totalement noirs. Pas une seule trace de blanc. L'estomac se tordant sous toute cette invraisemblance, je reprends soudain la respiration que j'avais coupée, par instinct. Son sourire en coin m'offre de grands frissons. Tout ça est ahurissant. De toute ma vie, je n'avais encore jamais fait pareil rêve. Il est si beau, si sombre, si impressionnant. Sa tête se penche sur le côté, alors que je dévore encore et encore son regard du mien. Il m'offre ensuite un coup de bassin, me faisant sursauter et gémir discrètement. Dieu tout-puissant !
— Bonsoir, bel inconnu, susurre-t-il, au bout d'une éternité, ce sourire malicieux toujours flanqué sur ce visage impur.
— B–bonsoir, baragouiné-je, les mains nerveusement accrochées à la housse du matelas.
— Excuse-moi de t'avoir réveillé, souffle-t-il, de cette voix grave, rauque... Érotique.
Il ne semble pas le moins du monde désolé. Son sourire insolent est en contradiction avec ses paroles. Gêné et perturbé par tout ça, je me contente d'observer, sans m'en lasser, ce corps irréel, la poitrine se soulevant atrocement vite et l'estomac noué.
— J–je ne suis pas réveillé, marmonné-je, perdu bien trop loin dans mes songes.
— Si tu le dis, pouffe-t-il, amusé.
Tout en parlant, son bassin se meut contre mon... Contre mon sexe, quelque peu éveillé. Tout chez lui n'inspire que la luxure. Il est bien trop impur pour mon corps, pour mes pensées, pour mon âme. Il est effrayant et désirable à la fois. Je suis totalement perdu. Je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire. Qu'attend-il de moi ? Que fait-il ici ?
— Qui es-tu ? soufflé-je, d'un murmure.
— Difficile à dire, confie-t-il, l'air de réfléchir, les hanches ondulants toujours contre les miennes. On m'appelle tantôt démon ou ange déchu, tantôt incube ou succube, soupire-t-il, nonchalant. Mais, pour toi, conclut-il, d'un sourire sensuel, excitant, outrageant. Je serai tout ce que tu désires. Homme, femme, animal, enfant, parent, créature mystique, énumère-t-il, tout en frottant généreusement ses fesses contre mon membre de plus en plus gorgé de sang. Tu n'as qu'à demander et j'exécuterai.
Le souffle erratique, je quitte ses plumes douces et fragiles du regard, pour me noyer avec courage dans l'abysse de ses prunelles.
— T–tu... Tu peux rester c–comme ça.
— Oh ? souffle-t-il, tout en continuant de sourire, l'air malicieux. Tu aimes ce que tu vois ?
— Tu es fascinant, marmonné-je, l'esprit embrumé.
— Et c'est ce qui t'excite ?
Ses mains, placées maintenant contre mes pectoraux, malaxent ceux-ci avec envie, un sourire malicieux toujours aux coins des lèvres. Mon organe vital augmente à nouveau la vitesse de ses battements et, rapidement, ma tête commence à tourner.
— Qu'attends-tu de moi ? posé-je alors, terrifié.
J'ai l'impression de vivre un rêve éveillé... Je ressens chaque sensation, chaque émotion. Je suis presque certain de ne pas dormir, mais alors, que faire ? Qui est-il réellement ? Comment tout ça est possible ? D'un rictus narquois, il finit par lentement se pencher. Il est si lent que mon cœur a le temps de louper des dizaines et dizaines de battements durant son action. Après ces longues minutes de torture, appuyé contre la paume de ses mains, elles-mêmes appuyées contre mon torse, il fait passer sa langue bifide, pour ainsi chatouiller mon menton.
— L'orgasme, s'exprime-t-il ensuite, au creux de mon oreille.
Son souffle chaud me colle la chair de poule de la tête aux pieds. Je suffoque, j'ai besoin d'air. J'ai l'impression qu'il pèse une tonne et qu'il compresse ma poitrine, alors qu'il semble faire plus de la moitié de mon poids. Je suis fatigué, je veux dormir, réellement dormir... Il ressemble à un fantasme et un cauchemar à la fois. Je n'aime pas ça. Je veux simplement qu'il parte. Son érection collant mon bas-ventre ne m'aide pas du tout à réfléchir correctement. Je ne veux pas qu'il me touche. Enfin... Je crois. Ses ailes bougent, ondulent, calmement. Le courant d'air qu'elles provoquent m'aide à ne pas prendre littéralement feu. J'en ai bien besoin, de cet air. Je pourrais m'évanouir à n'importe quel moment. Mais que se passe-t-il, bon sang ? Ses prunelles indescriptibles aimantées aux miennes, sa langue titillant à nouveau mon menton, il rapproche encore un peu son visage et, de sa langue désormais grande et épaisse, lèche ma joue, ce sourire toujours imprimé sur la bouche.
— Ne m'oblige pas à te forcer, mon ange, ce serait dommage, suggère-t-il, continuant ses coups de langue contre ma mâchoire et mon visage.
D'un même mouvement, mêlant parole et action, il enserre mon cou de la poigne forte de sa main, tout en continuant ses ondulations érotiques. Mon érection est désormais totalement éveillée. Elle palpite contre ses fesses, sans gêne, sans pudeur. Qu'est-ce que je suis censé faire ? Je crois qu'il veut qu'on... Qu'on couche ensemble. Il m'effraie bien trop pour envisager dire non. Je sais que quoi que je dise, il fera ce qu'il veut de moi. J'oscille entre rêve et réalité, je ne sais pas quoi penser de tout ça. Je veux seulement qu'il parte. Je veux qu'il parte et en même temps, je sais pertinemment qu'une partie de moi veut... Veut faire cette expérience. Il est si beau, fascinant, irréel. Pourquoi devrais-je refuser ? Ai-je le choix, de toute manière ?
Sans doute trop lent à ses yeux, les doigts toujours cramponnés à ma gorge, il appuie un peu plus fort, sans pour autant me faire vraiment mal, et m'offre un coup de reins fort et puissant, me faisant gémir, tant de surprise que de plaisir. Il descend ensuite, avec la délicatesse d'un félin, et se cramponne à mes cuisses, son regard lubrique, pervers, érotique, planté dans le mien. La paume de ma main me cachant la bouche, pour éviter tout autre bruit gênant, je l'observe, hypnotisé, me sourire de cette manière qui le caractérise, tel un péché vivant, et agrippe au même moment le coussin posé sous ma tête, alors qu'il gobe mon sexe sans même un quelconque avertissement. Ma gorge se déploie, mon échine se plie, la jointure de mes mains devient blanche et ma tête n'a jamais autant tourné. Sous mes cris, je tente de reprendre pied pour ne rien perdre de la vue impressionnante que j'ai de là où je suis. Quoi que je dise, quoi que j'essaie de me faire croire, tout ceci ne peut que me rendre fou. Cet homme, cette bête, ou je ne sais quoi d'autre, est là, à quatre pattes, entre mes cuisses. Sa bouche autour de mon sexe, ses mains brûlantes agrippées à mes cuisses, son regard noir et incandescent... Comment ne pas aimer ça ? Même si je suis épuisé, même si je me sens étouffer à chaque seconde, je n'arrive pas à détester ça. Le dos toujours cambré, je ne m'arrête plus de gémir, alors qu'il suce, encore et encore, ma verge. Je viens dans sa bouche, au bout de trop long instant, les larmes aux yeux, alors qu'il maltraitait avec passion mes testicules.
— Oh ! Mon Dieu ! m'écris-je, tout en le noyant de mon sperme.
Après avoir retiré mon entre-jambe de sa bouche, dans un son purement grisant, je le surprends à ricaner, tout en se redressant lentement.
— Voyons, trésor. Tu te doutes bien que ce vieillard ne peut plus rien pour toi.
La vision floue, m'imaginant pratiquement des étoiles au-dessus de la tête, je soupire bruyamment, sans même savoir quoi dire. Ses fesses collent à nouveau mon érection, réveillée pour la deuxième fois, et alors que j'espérais enfin un peu d'air, un peu de calme, sa langue charnue et humide plonge dans ma bouche entrouverte. Son bassin me gratifie de coups de hanches puissants, me faisant gémir sans une once de gêne, contre ses lèvres rosées et gonflées. Ses mains malaxent tantôt mes bras, tantôt mes pectoraux, tout en faisant voyager son muscle rose dans ma cavité buccale. La salive coule sur mon menton, nos langues sont à découvert et s'enlacent sans une seule once de pudeur. La passion et la fièvre nous dévorent jusqu'à l'os. Je n'ose rien faire, à part profiter de tout ce que cette créature m'offre. Je ne suis que gémissement face à lui. D'un coup de bassin bien plus violent que les autres, m'arrachant un long râle de plaisir, je l'observe se redresser, les cuisses écartées sans honte, avant de placer ma verge contre son anus. Je l'observe alors s'empaler sur mon corps, la respiration coupée et la vision partiellement correcte. Son corps se crispe, ses doigts s'ancrent dans ma peau, ses ailes s'immobilisent et, d'un soupir de plaisir, je l'observe fermer les yeux, tout en avalant de son rectum mon érection pulsant contre ses parois annales. Tous ces détails qui font de lui l'être qu'il est en ce moment, le rendent bien trop effrayant. Bien trop effrayant, mais dans ce cas... Pourquoi ne font-ils que me fasciner, m'exciter davantage ? Il est si irréellement beau...
Bien trop perdu dans le plaisir de mon sexe coincé entre ses chairs, je ne remarque que bien plus tard son sourire satisfait. Il semble si apaisé, rien que par le fait d'être rempli par mon sexe. Cette créature est sale, perverse. Pourquoi est-ce que ça ne me fait qu'apprécier plus encore ce moment ? Je suis bel et bien devenu fou. Comme une impression de déjà-vu, il recommence à onduler, mon pénis enfoncé jusqu'à la garde en lui, et alors que le plaisir monte crescendo, cette impression d'étouffer persiste. Ma poitrine est si compressée, que l'excitation arrive à peine à surmonter ça. Son rectum est bien trop serré, je suis à deux doigts de m'évanouir. Ses ondulations continuent, d'une manière bien trop sage, bien trop douce. Il faut qu'il se retire, sinon, je ne réponds plus des actions de mon corps. Qu'il revienne ou pas, ça m'importe peu. Tout ce que je veux, c'est ne plus être compressé, au point d'en avoir des vertiges. Comment cela est-il possible ? Est-ce un rêve, oui ou non ?
— P–plus vite, grogné-je, entre deux geignements, les mains accrochées à ses hanches divinement sculptées.
Son sourire en coin s'agrandit et, d'un commun accord, il s'exécute. Son bassin remonte jusqu'à mon gland et redescend, bien plus vite qu'il n'est monté. Nous grondons en chœur, nous gesticulons en harmonie, donnant à nos actions, une cohérence esthétique, érotique. Son postérieur claque si fortement contre le haut de mes cuisses, que la tête m'en tourne un peu plus, tant ce son est purement grisant, enivrant, pornographique. Ses mains, entourant à présent ma gorge, d'une poigne possessive et indélicate, me glacent le sang, tout comme elles m'excitent. J'étouffe, encore, toujours, bien trop. Ma respiration est saccadée et ma poitrine et mon bas-ventre, quant à eux, sont douloureux. Ses dents finissent par rejoindre mes pectoraux, qu'elles n'hésitent pas à mordre, d'une façon brusque et douloureuse. Je crie de plaisir, je gémis de douleur. Tout un tas d'émotions se partagent en ce moment mon corps et j'oscille, encore et encore, inlassablement, entre deux états diamétralement opposés. Je suis épuisé, littéralement... La gorge enfin libérée, le soulagement n'est que de courte durée. Sans même m'en rendre compte, je ressens déjà ses canines déchirer la peau de mon cou. Ce n'est pas la plus douloureuse des sensations, mais cette douleur m'oblige malgré tout à geindre bruyamment. Je n'ose pas tirer ses cheveux, ni même approcher ne serait-ce qu'un centimètre de sa peau. J'ai l'impression que si je le touche, je prendrai feu automatiquement. Il est intouchable, effrayant, charismatique. Bien trop...
Après avoir léché la plaie placée à quelques centimètres de ma pomme d'Adam, il remonte et, tout en effectuant ses rapides va-et-vient sur mon érection bien plus excitée qu'elle ne devrait l'être, sa langue glisse dans ma bouche. J'ai besoin de tendresse, de douceur. J'ai besoin d'une chose à laquelle m'accrocher. J'ai bien trop peur de sombrer réellement dans les abysses, si je n'ai pas ça. Désespérément, mes bras entourent sa nuque, l'angoisse me dévorant les chairs. Ses mains maintiennent fermement mes flancs, alors que d'un même mouvement, je me permets de fourrager son éblouissante chevelure. J'éjacule, en savourant la texture et l'humidité de son muscle de chair parcourant de long en large ma cavité buccale. Quelques larmes coulent silencieusement contre mes joues et, même moi, à l'heure actuelle, je ne saurais leur donner un réel sens. Mes spasmes sont nombreux, mon corps est incontrôlable. Je tire ses cheveux avec tant de pression que j'ai peur de lui faire mal, même si je ne pense pas que cela soit possible. Mon sperme bouillant noie son antre dilaté. Je le sens couler entre ses cuisses, contre les miennes, mais ça ne l'arrête pas pour autant. Avec délicatesse, mais passion, il mordille ma langue, mes lèvres, tout en faisant encore et encore, couler la salive sur mon visage larmoyant et déformer par le plaisir. J'ai toujours cette envie de vomir, cette envie de dormir et de respirer correctement. Je me sens si mal, tout en me sentant si bien. Mon corps est bien trop sensible depuis mon récent orgasme, les allées et venues que cette divine créature continue d'effectuer autour de mon pénis me rendent complètement dingue. Mon corps est encore empli de spasmes et de tremblements incontrôlables.
Je le laisse continuer ses coups de reins, agrippé à ses poignées d'amour, entièrement perdu dans le plaisir qui me consume littéralement. Désireux, j'observe cette créature, à la fois terrifiante et excitante. La tête basculée en arrière, les yeux clos, la courbe de ses hanches dessinée à la perfection... Je suis fou de le trouver si désirable. Son cou ne donne envie que d'une chose, y laisser sa trace. Tout comme ses tétons roses et durs. Sa peau laiteuse est hypnotisante. Et cette érection... Je ne peux que vouloir l'avaler à mon tour. Bon sang, je n'arrive pas à croire que le plaisir dépasse tous les côtés négatifs, pourtant si nombreux. Je suis fou. Il me rend fou. Néanmoins, même si j'aime la plupart des choses qu'il provoque en moi, j'ai besoin que ça s'arrête. Je vais m'évanouir tant je sens la fatigue me ronger les os. J'en ai vraiment besoin. Mais ce n'est pas avec un « stop », que je pourrai enfin me reposer. Je ne suis pas aussi bête. Tout comme je sais pertinemment que tout ça n'est pas qu'un simple rêve. Il faut qu'il jouisse. Tant qu'il n'aura pas éjaculé, son bassin continuera de claquer contre le mien. Tant qu'il n'aura pas éjaculé, mon sexe ne cessera de palpiter contre l'intérieur de son corps et je continuerai de subir cette situation invraisemblable, tant douloureuse qu'agréable.
D'un regard déterminé, j'agrippe alors ses fesses, inspire comme je le peux une énorme goulée d'air, soulève le corps pesant lourdement contre moi et active mon bassin. Étonné, il allonge son corps totalement sur le mien et grogne de plaisir, la bouche collée à mon oreille. La voix de cet être est de loin la chose la plus désirable qu'il m'a été donné de connaître. Mes coups de butoir le font presque hurler et, d'un élan de fierté, je souris timidement, tout en essayant d'être le plus rapide et efficace possible. Ses grondements sexuels continuent de remplir les quatre coins de ma chambre et, enfin, alors que nous chantions en chœur, je le sens se crisper, les mains fermement accrochées à mes épaules. Le liquide chaud qui s'étend entre nous m'aide à comprendre que mon plan a enfin réussi et, tout en sentant ses parois se resserrer tel un étau autour de mon érection suintant de plaisir, je maintiens difficilement mes pénétrations brusques et soutenues pendant quelque temps, avant de jouir à nouveau, blotti chaudement au creux de son bassin. Soupirant bruyamment de soulagement, encore perdu dans cet étrange plaisir que j'ai ressenti pendant si longtemps, je me laisse retomber sans aucune délicatesse contre le matelas. L'homme à mes côtés, lui, se contente de rester allongé sur mon corps, ma verge au repos encore niché dans son corps. Ma respiration est lourde, mais j'ai l'impression d'enfin pouvoir inspirer correctement l'oxygène mis à ma disposition. Je ne peux empêcher plus longtemps mes paupières de se fermer. Sa respiration est aussi hachée que la mienne et, sans véritablement le vouloir, je me demande si j'ai pu lui faire réellement du bien. Je suis bien trop niais et naïf... Ou tout simplement con. Comment puis-je avoir envie de caresser son échine, ses cheveux, la courbe de ses hanches, ses... Ailes, alors qu'il m'a presque forcé à lui faire l'amour ? À baiser ? C'est insensé. Cette situation l'est, mais la façon dont ton esprit fonctionne, l'est bien plus encore, Lee Hoseok.
Dégénéré.
Dans un sursaut à peine contrôlé, je l'observe se redresser, pour ainsi me contempler, me surplomber, de toute sa hauteur. Son air supérieur, hautain, me glace le sang, tout comme il me fait agréablement frissonner. Je n'ai qu'à peine le temps d'envisager me gifler pour ces pensées absurdes, que sa main gauche vient à nouveau enlacer mon cou. La respiration étouffée et difficile, j'attends qu'il donne suite à ses actions. Ses orbes brûlants et profondément sombres me scrutent, pendant de si longs instants. Mon estomac se tord sous cette étrange sensation et, enfin, alors que j'allais à nouveau m'embraser, il élève la voix dans le silence oppressant qui nous entourait.
— Comment peut-il exister une créature aussi belle que pure ? murmure-t-il, de cette voix suave me rendant fou à lier, les doigts se resserrant autour de ma gorge. Et avec une queue si belle et imposante, sourit-il, outrageusement.
La pression qu'il exerce autour de moi commence à se faire trop forte alors, manquant pratiquement d'air, je tente de dégager mon cou de sa main, sans grand succès.
— Comment préférer une chatte, quand une queue peut faire cet effet ? souffle-t-il, d'un ton empli d'une luxure surdimensionnée. Ce n'est pas toi qui me contrediras, pas vrai ?
De plus en plus angoissé, mes deux mains agrippent fermement la sienne, attendant toujours en vain qu'il ne desserre sa prise.
— J'ai toujours su à quel point tu serais exceptionnel, confie-t-il, le regard de plus en plus sombre et intense.
Les larmes coulent à présent inlassablement sur mes joues. Mes pieds gigotent dans le vide, tandis que ma tête me fait un mal de chien. Je ne pensais pas que tout ça finirait comme ça. Je suis si bête. Pourquoi moi ?
— Ne t'inquiète pas, continue-t-il, le dos droit et les cuisses bien accrochées aux miennes. Je ne suis pas de ceux qui veulent tenter de rendre le monde encore plus sale qu'il ne l'est déjà, du moins, plus maintenant que je t'ai retrouvé. Je ne tiens même plus à y réfléchir. Tout ce que je veux, c'est me perdre dans la luxure, jusqu'à en perdre haleine, susurre-t-il, d'un sourire apaisé et calme. Et on dirait bien que j'ai trouvé la personne idéale pour ça.
Son regard satisfait est bloqué au plus profond de moi. La terreur me gagne un peu plus au fil des secondes écoulées, tandis que sa prise se resserre encore. Je n'arrive même pas à geindre, ni à sortir quelconque parole. Je n'arrive déjà même plus à respirer.
— Je ne veux rien partager de toi, pas même ton sperme, souffle-t-il, d'un ton possessif. Je veux te garder pour moi, à jamais.
Ma respiration est désormais totalement coupée. Je suis en train d'asphyxier. Les doigts accrochés désespérément aux siens, je récupère une infime force, bouffer totalement par l'adrénaline et la peur. Tout en pleurant à chaudes larmes, je n'ai que la force et le temps de marmonner un léger « non, par pitié », avant de me sentir réellement quitter mon corps. Son visage devient flou. Mon cœur est fatigué, bien plus que mon cerveau désormais. Quelques dernières larmes quittent mon corps. Qui aurait cru que ma vie se terminerait de cette façon ? Personne. Au grand jamais, personne.
— Très bien, entends-je, dans le vague, alors que, par instinct, j'inspire la plus belle goulée d'air de ma vie, le poids autour de moi envolé en un millième de seconde.
Je me redresse et me penche vers l'extérieur du lit, pour tenter de me calmer et reprendre mes esprits, toussotant bruyamment, la main frottant ma gorge douloureuse. Mes larmes sont intarissables. J'ai eu si peur. J'ai si peur.
— C'est d'accord, entends-je à nouveau, alors qu'une main agrippe cette fois-ci ma mâchoire.
D'instinct, je hoquette de frayeur et essaye de me reculer, mais la poigne est bien trop forte. Les yeux noyés de liquide lacrymal, je me concentre sur mes respirations, tout en fixant difficilement la personne toujours assise sur mon bassin.
— Je ne t'emmène pas avec moi maintenant, continue-t-il, nonchalant, ses ailes brassant l'air avec légèreté. Mais, mon cœur... murmure-t-il ensuite, s'approchant de moi, pour permettre à sa langue de lécher grossièrement ma bouche. Ne pense pas que tout est gagné. Tu es à moi, gronde-t-il, satisfait, insolent, assuré. Je t'ai goûté, marqué de mes griffes, de mes dents. Tu vas avoir mes cicatrices en toi, à jamais. Tu peux vivre, bel ange. Je t'y autorise. Mais sache que chaque nuit, je viendrai te rendre visite, sourit-il, d'une façon bien trop sale, malsaine. N'ose même pas penser à t'échapper, parce que ce sera peine perdue.
Ce n'est définitivement pas un rêve. C'est un cauchemar.
— Tu es mien, tu le seras chaque nuit et tout au long de ta vie, je serai ton seul compagnon, souffle-t-il, comme une évidence. N'essaye pas de contourner les règles, petit lapin, parce que d'une façon ou d'une autre, je serai mis au courant. Personne ne te touche, hormis moi. Et si ta libido, ou ton envie de rebelle, te force à essayer malgré tout, sache que ton partenaire, lui, n'aura pas la chance que je t'ai offerte ce soir. Passe une belle et longue vie, petit cœur. Lorsqu'elle prendra fin, tu pourras enfin me rejoindre. On vivra une magnifique éternité, ensemble.
Je crois que je vais vomir d'une minute à l'autre. M'évanouir aussi, sans doute.
— Je te laisse te reposer, petit ange. Dors bien. Et ne t'inquiète pas, je n'aurai pas le temps de te manquer, sourit-il, insolent. Merci pour cette très belle soirée.
Debout devant le lit, il pose ses lèvres chastement contre les miennes, tout en offrant une timide caresse à mon sexe endormi, et finit par s'éloigner, sans jamais quitter mon regard. Il recule, centimètre par centimètre, jusqu'à atteindre le coin gauche de ma chambre, épargné de toute lumière. Ainsi, complètement dans le noir, le corps de cette créature désormais liée à moi disparaît de ma vue et, alors que j'essayais encore quelques minutes de lutter, mon corps en décide autrement. Sans plus de réflexion, je sombre dans les abysses d'un sommeil mouvementé.
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