I
Connor tournait en rond. Il avait merdé et il le savait. Il devait se remettre en question. Il devait, aussi, absolument, aller le voir pour s'excuser. Il n'avait pas le choix. Il prit ses clés de voiture et sortit en vitesse.
Il avait l'air con, là, dans sa voiture, à attendre... A attendre quoi, déjà ? Ah oui ! A attendre le retour de sa confiance en lui. Et aussi le retour de son courage. Il soupira et descendit. Il devait le faire. Il le fallait. Il n'allait pas rester assit comme une mauviette, si ? Oliver n'allait pas l'attendre éternellement. Il monta jusqu'à l'appartement 303. Quand il arriva, la porte était entrouverte. Il commença doucement à entrer, sans faire le moindre bruit. Quand il arriva dans la cuisine, le propriétaire des lieux été couché dans une mare de sang. Celui de Connor ne fit qu'un tour. Il s'approcha et posa ses doigts dans le cou du hacker.
« Oliver, tu m'entends ? Oliver ! »
Il sentit un pouls et sortit son portable.
« 911, quelle est votre urgence ?
-Je... Mon petit ami a... Mon petit ami est couvert de sang !
-Très bien. Sentez vous un pouls ?
-Je... Je... Oui.
-Monsieur, il faut que vous gardiez votre calme. Combien de blessures ?
-Aucune idée. Je... Il y a trop de sang. Je ne vois rien d'autre. Je... »
Il sentait qu'il commençait à tourner de l'œil. Le sang était beaucoup trop présent. Il ne supportait plus cette vue.
Le jeune homme ouvrit les yeux. La décoration de la pièce ne le surprit pas. Il se souvenait de tout. Son arrivée dans l'appartement de l'homme qu'il aimait et qui l'aimait, la découverte du corps couvert de sang du propriétaire des lieux et son malaise. Il tourna la tête et vit ses quatre collègues, sa patronne et les deux assistants de celle-ci.
« J'ai le droit à un tel comité d'accueil pour un simple malaise ? »
Les regards se tournèrent vers lui.
« Que faîtes-vous tous là ?
-On s'inquiète pour toi ! »
Connor leva un sourcil à l'entente de la phrase de Asher.
« Vous vous inquiétez pour moi ? Toi, Asher Millstone, tu t'inquiète pour moi ?
-Tout est possible.
-Michaela, tu t'inquiètes pour moi alors que j'ai failli brisé tes fiançailles ?
-Sauf qu'Aiden n'est, finalement, pas parti, je te rappelle. Comparé à Oliver.
-Ne parles pas de lui ! Comment il va ? »
Ils échangèrent un regard que Connor ne manqua pas de remarquer.
« Qu'est ce qu'il se passe ? »
La panique commençait à le submerger. L'assistant de Keating, voyant le cœur de Connor s'emballer grâce aux machines, décida d'expliquer au jeune homme.
« Il est encore au bloc opératoire. On en saura plus dans quelques heures. Il faudra que tu sois patient pour avoir tes réponses. »
Bonnie regardait sa patronne pour savoir à quel moment celle-ci commencerait à interroger celui qui avait trouvé le corps, presque sans vie, de son petit ami.
« Dans quel état était-il quand vous êtes arrivé, Monsieur Walsh ?
-La porte de chez lui était ouverte. Je suis entré, il était dans sa cuisine, couvert de sang. Pourquoi ?
-Les agents qui mènent l'enquête n'ont trouvé que deux jeux d'empreintes chez Oliver. Les siennes et les votre. »
L'information eu du mal à atteindre le cerveau de Connor. En fait, absolument pas. Il comprit immédiatement. Il serait considéré comme un suspect. Il devrait se justifier et donner un alibi en béton. Alibi qu'il avait. Mais qu'il ne donnerait pas. Pour éviter les soucis avec sa patronne.
Ils étaient tous partis, un par un. Tous sauf un. L'alibi en question.
« Tu sais...
-Je ne t'impliquerais pas.
-Tu le dois.
-Je ne dirais pas que j'étais avec toi.
-Tu n'es pas obligé de dire qu'on couchait ensemble. Tu dis simplement que tu avais une question pour le boulot. Que tu voulais me la poser au plus vite et, donc, que tu as débarqué chez moi pour m'en parler.
-Je...Non. Je ne peux pas !
-Ils ne sont pas censé savoir qu'on couche ensemble. Dis leur que tu devais me voir pour me poser une putain de question !
-Ne me demandes pas ça. Ne me demandes pas de...
-De quoi ? De dire la vérité ? »
Connor détourna le regard.
« Connor, si tu n'en parles pas, tu vas aller en prison ! A la base, tu étais là pour une question.
-Annalise trouvera la preuve et la défense qu'il faut pour me faire sortir de là.
-Si on arrive à trouver une preuve. »
La porte s'ouvrit sur des agents.
« Excusez nous, Monsieur Delfino, mais nous avons des questions à poser à votre stagiaire.
-On se voit au boulot, demain, Connor. Tu appelles si tu préfères te reposer. »
Connor hocha la tête et son interlocuteur quitta la chambre.
« Pouvez-vous nous dire où vous étiez ce soir, de 19h à 19h30 ? »
Connor réfléchissait à toute vitesse. Il décida de faire confiance à son amant.
« J'étais chez Franck Delfino pour lui poser une question par rapport à un client qu'on a en ce moment.
-Vous êtes sûr des horaires ?
-J'en suis certain.
-A quelle heure êtes-vous arrivé chez Oliver Hampton ?
-Il devait être 21h.
-Était-il seul ?
-Oui, seul dans une mare de sang. J'ai appelé les secours et... la vue du sang m'a fait tourner de l'œil. Enfin je suppose.
-Vos dires seront vérifiés auprès de Monsieur Delfino. »
La porte s'ouvrit sur Franck qui avait oublié sa veste.
« Excusez moi de vous interrompre, j'ai oublié ma veste. »
Il l'attrapa et commença à sortir.
« Monsieur Delfino, Connor Walsh était-il avec vous entre 19h et 19h30, ce soir ?
-Oui.
-Pourquoi ?
-Il avait une question à me poser à propos de ses cours. »
Le regard de Franck était fixé dans celui de l'agent qui posait les questions.
« Sur quel sujet portait cette question ?
-Sur le droit commercial. Par rapport à notre client. »
Le flic se tourna vers l'étudiant qui venait de fermer les yeux qu'il rouvrit aussitôt qu'une image d'Oliver s'afficha dans son esprit, superposée à une image de Franck et lui dans un lit. Il soupira.
« Tout va bien ?
-Juste...une image qui me revient.
-Une image ?
-Voir son petit ami couvert de sang peut être traumatisant, Messieurs les agents. Maintenant, je crois que le médecin aimerait beaucoup de Connor se repose. »
Le flic hocha la tête et sortit avec son collègue. Franck commençait à connaître Connor. Beaucoup trop, d'ailleurs.
« Connor, tu restes dans le présent avec moi et tu ne paniques pas, comprit ? Tu inspires et tu expires en comptant jusqu'à 10. »
L'étudiant obéit, tentant de retrouver contenance. Franck s'était approché.
« Tu te détends, d'accord ? Tu ne seras pas inculpé. Tu t'en es sorti avec brio. Tu as tout dit. Tu as été parfait. C'est bon. Calmes toi ! »
Son cœur s'emballait. Connor perdait tous ses moyens. Franck ne voulait pas que les médecins shootent son amant. Il devait trouver un moyen d'éviter l'arrivée d'un médecin et vite. Il embrassa l'étudiant qui se calma instantanément. Quand ils se séparèrent, le plus vieux caressa la joue de son interlocuteur avec son pouce.
« Merci.
-Pour ?
-M'avoir éviter une crise d'angoisse. »
Le barbu sourit doucement. La porte s'ouvrit et il retira sa main.
« Votre électro-cardiogramme vient de s'emballer. Est-ce que tout va bien ?
-Bien sûr. Pourquoi ? »
Le médecin fronça les sourcils et ressortit. Franck soupira. C'était réussi. Son amant ne serait pas complètement shooté par ce médecin.
Connor s'assit dans un des canapés, écoutant les autres blablater. Sa tête lui faisait mal et ça commençait à le rendre totalement abruti.
« Connor ! Connor ? Tu nous écoutes ?
-Hein ? Oui, bien sûr. »
C'était un mensonge et le Keating 5 -Connor en moins- s'en était rendu compte. Leur ami n'allait pas bien.
« Connor, tu aurais dû rester chez toi pour te reposer. Dit Laurel.
-Elle a raison. Ajouta Wes.
-Il ne vous écoutera pas. Il n'y a qu'une seule personne qu'il écoute dans cette pièce. Assura Asher.
-Connor, tu sais que Annalise peut parfaitement comprendre que tu n'ailles pas bien et que tu ais besoin de repos, pas vrai ? Questionna Michaela.
-Oui. Je le sais. Je vais bien.
-Non, ce n'est pas vrai.démentit Laurel. Tu ne vas pas bien. Rentres chez toi.
-Elle a raison. Tu dois rentrer. »
Ils se tournèrent vers les assistants de leur patronne et, plus particulièrement, vers Franck qui venait de s'exprimer.
« Écoutes, Connor, si les flics reviennent te poser des questions, tu devras avoir les idées claires. Rentres te reposer. C'est mieux pour toi.
-Combien d'heure as-tu dormi ? 1H ? 2H ? questionna Bonnie.
-A peine une heure.
-Alors Franck te ramènes chez toi. » assura la blonde.
Connor se leva et sortit en compagnie de son amant qui le fit monter en voiture. La route commença dans le silence.
« Je ne veux pas être seul.
-Connor...
-La journée, ça va, mais cette nuit, je ne veux pas être seul chez moi !
-Très bien ! Je te dépose chez toi et je viendrais te chercher ce soir, avant de rentrer. Tu vas dormir à la maison, quelque temps.
-Pourquoi ne pas me déposer directement chez toi ? »
Il avait raison et il le savait. Franck ferait des économies en agissant ainsi, en plus. Le plus vieux soupira et hocha la tête, prenant la route pour rentrer chez lui.
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