Chapitre 8

*frissonne* Ah, ce rift! J'adore ce groupe!

Voici donc ce si bon groupe de metal, un classique, Avenged Sevenfold! Ecoutez si vous êtes curieux, ça vaut le coup! Ce n'est pas trash du tout! Je vous avais promis de mettre des musiques écoutables pour toutes les oreilles. (Enfin, vous avez bien le droit de ne pas aimer...)

Bonne lecture! Et merci de me lire!

Si ça vous plaît, ou pas, n'hésitez pas à commenter! Je pourrais ainsi m'améliorer! ;-)

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J'arrivai au lycée avec les cernes aux yeux. Je n'avais presque pas dormi de la nuit. Je m'assis lourdement sur le banc habituel.

Je ne pourrais pas parler avec Théodore ce matin, étant donné qu'il commençait à dix heures, donc après la récré. Il aurait fallu, de toute façon, que je me retrouve seule avec lui, ce qui serait assez difficile, avec Kennedy.


- Waouh! T'as une de ces têtes, ce matin! Que t'est-il arrivé, Bellissima ?

- Bonjour, Angelo. C'est agréable d'avoir des compliments dès le matin, ironisai-je.


Il s'assit à côté de moi et me décoiffa. Mais qu'avaient-ils tous avec mes cheveux?


- La princesse aux bois dormants s'est réveillée trop tôt?

- On peut dire ça...


Je bâillai pour la dixième fois depuis le réveil. Je finissais par en avoir mal aux mâchoires.


- Désolée... J'ai juste mal dormi, ce sont des choses qui arrivent.

- Tu es sûre? Tu n'as aucun problème?


Je lui fis mon plus beau, grand et faux sourire.


- Tout va bien, vraiment. Il m'arrive parfois de faire des insomnies. Je suis peut-être un peu inquiète avec mon saut de classe.

- Tu n'as pas à l'être, tu seras avec Théodore! Le connaissant, il te traitera comme il se doit, princesse.

- Je ne suis pas une princesse. Je ne veux pas qu'on me traite comme ça. Je n'aime pas les princesses. Trop de maquillage, trop nyan nyan.


Il rit nerveusement. Il devait penser que j'étais de très mauvais poil. Mais vraiment, le mot Princesse ne me convenait pas. J'étais capable de sauter de ma tour pour m'en enfuir, moi. Et de terrasser le dragon avant même qu'il ait le temps de m'enlever. Et puis je préférais courir pendant des heures dans la forêt plutôt que de faire de la broderie.


J'entendis Kennedy crier pour nous saluer. Elle allait me sauter dessus, alors même que j'étais assise, mais elle s'arrêta en voyant ma tête.


- Waouh. Angelo, qu'est-ce que tu lui as fait?

- Rien, je te jure! Elle était comme ça quand je suis arrivée!


Il lui dit quelques mots en italien.


- Non, je n'ai pas mes règles, Angelo. Et c'est mal poli de parler une langue étrangère devant quelqu'un en étant persuadé qu'il ne comprendra pas. Surtout si c'est pour parler de cette personne.


Il rougit en s'excusant. Kennedy rit.


- Non, c'est bon, elle est dans son état normal! Tu as oublié qu'elle est capable de parler plusieurs langues? Elle nous l'a dit il y a quelques jours!

- J'ai juste mal dormi, c'est tout.


Je me levai, pris mon sac et entrai dans mon bâtiment juste avant que ça ne sonne. Je percutai Lorène en arrivant devant ma salle. Elle se précipitait vers sa salle d'espagnol. Elle ne remarqua pas mes cernes et ne me posa donc aucune question. Elle se contenta de me saluer et de courir vers sa classe.


J'étais terriblement angoissée, à midi. Je n'avais pas le courage d'affronter Théodore. J'avais juste envie de me défiler et d'aller manger dehors, seule.

Malheureusement, il y avait un grand brun aux yeux clairs qui m'attendait devant ma salle d'anglais lorsque je sortis. Il avait les bras croisés et était appuyé contre le mur, d'une manière nonchalante. Il portait un manteau long et un haut-de-forme. Habillé comme cela, il était atrocement mignon.

Je m'approchai de lui en hésitant un peu. Il me sourit et leva son chapeau pour me saluer. Son geste de gentleman me fit rire.


- Tu veux bien manger dehors avec moi, ce midi? Je crois qu'on a besoin de parler.


Je pris une grande inspiration. C'était lui qui prenait les devants. Il avait deviné que je prévoyais de m'enfuir. Il me connaissait déjà trop bien. C'était encore plus intimidant.


- Je te suis. Mais qu'est-ce qu'on va faire des autres?

- Je leur ai déjà dit que je t'invitais à manger. Ils n'ont pas insisté pour nous accompagner.


Oh, voilà qui avait du donner de fausses idées à nos amis. J'allais me faire d'autant plus taquinée par Kennedy.

Je suivis Théodore jusqu'à une boulangerie, ou nous prîmes chacun un sandwich et un dessert, puis je le suivis jusqu'à un coin en forêt.

Là, nous nous assîmes sur les feuilles mortes qui tapissaient le sol. En cette période automnale, la forêt était vraiment magnifique. Je regardai le paysage avant de commencer mon sandwich.


- Nous devions parler...


Je m'arrêtai de mâcher et le regardai. Il était appuyé contre un arbre, un genoux relevé et son bras posé sur celui-ci. Il était vraiment incroyable, pour paraître si cool même dans ces circonstances.


- Tu sais ce que je suis? me demanda-t-il


J'avalai mon morceau et me mordis les lèvres avant de répondre.


- Je ne suis pas certaine. Je n'ai pas vraiment de preuve. Juste ce que tu m'as dit hier soir.

- Un Enfant de la Science, tout comme toi. C'est ce que je suis. Je pensais que tu le savais déjà, mais quand j'ai vu ta réaction, hier...

- Tu sais, je n'avais jamais rencontré d'autres Enfants, avant d'arriver ici. Je ne sais pas vous reconnaître comme tu as pu le faire.

- On n'a aucun trait particulier, en général. Mais toi, tu en as un.

- Ah bon?


Je regardai mes mains tenant mon sandwich, comme si la réponse se trouvait là.


- Pour moi, en tout cas. J'ai un "pouvoir" spécial, qui me permet de déterminer les émotions des autres. Mais avec toi, ça ne fonctionne pas. Je ne comprends toujours pas pourquoi. Je sais que ce truc fonctionne avec les ondes que l'on envoie quand on ressent quelque chose. Du coup, je suis capable de les interpréter et de les ressentir de mon côté.

- Je suis capable de voir le passé à l'aide des ondes extérieures. Il y a peut-être des interférences, puisque je dois envoyer des ondes différentes, ce qui expliquerait pourquoi tu n'arrives pas à déceler mes émotions.

- Je n'ai jamais dit que je n'arrivais pas à les déceler chez toi. J'y arrive très bien, justement parce que je vois tes expressions. Mais je ne peux pas les ressentir, et je sais que je peux me tromper, dans l'interprétation. Là, par exemple, j'ai du mal à déchiffrer ton expression. On dirait que tu es chamboulée... Mais il y a autre chose en plus. Je ne sais pas ce que c'est.


Du soulagement. Un peu de peur, aussi, celle que j'avais toujours, depuis le début. Un étrange sentiment, aussi, celui de savoir que la barrière était tombée. Ou plutôt qu'elle n'avait jamais vraiment existé. Mais je ne lui dis rien. Je me contentai de hausser les épaules et de manger en silence.

Il se leva et s'approcha de moi. Je levai les yeux vers lui, puis il s'accroupit face à moi.


- Tu es un étrange phénomène, hein?


Son visage était si proche que j'en rougis. Je pris rapidement une bouchée de mon sandwich, en le tenant nerveusement.


- Il paraît, oui, depuis que je suis née. Je n'y peux rien, je suis juste bizarre. D'après les parents de mes anciens camarades, je suis une sorcière.

- Ce n'était pas ce que je voulais dire.


Je baissai la tête, pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux.


- Je trouve ça bien, que tu ne sois pas comme les autres.

- Je suis une ado comme les autres. Ne pense pas le contraire. Je ne suis que génétiquement différente d'un être humain lambda.

- Tu as vécu des choses bien difficiles, pour une adolescente, non?

- C'est de ma faute. Je n'aurais pas dû déraciner cet arbre, en primaire. Enfin, je n'aurais pas dû le replanter tout de suite après, plutôt.


Il explosa de rire. Il n'y avait rien de drôle, là-dedans. Ma maîtresse en avait fait un malaise et avait fini par se shooter aux anti-dépresseurs pour oublier. Et elle n'avait pas été la seule que j'avais choqué à vie. Ce jour-là, j'aurais rêvé que les Men In Black viennent avec leur effaceur de mémoire. J'aurais peut-être eu une enfance plus tranquille.


- Tu n'as jamais contrôlé ta force, n'est-ce pas?

- Pas depuis mes neuf ans.

- Je connais un endroit qui pourrait t'aider, si tu veux. Je t'y emmènerai.

- C'est vrai? Merci!


Je lui fis un grand sourire et il me le rendit en m'ébouriffant les cheveux.


- D'ailleurs, tu m'as écouté, pour les cheveux. Ça me fait plaisir.

- Mon voisin m'a dit la même chose que toi, hier. Alors j'ai fini par laisser tomber mon élastique. De toute façon, vous vous amusez tous à me décoiffer. J'en avais marre de toujours devoir me recoiffer.


Il m'ébouriffa encore un peu plus, jusqu'à ce que je ressemble plus à rien. Ensuite, il recula, mort de rire, puis finit son sandwich. Je me recoiffai rapidement et continuai de manger en lui lançant un regard noir. Il était content de lui, en plus!

Je mangeai mon éclair au café, toujours avec le même regard. Je me concentrai juste un peu plus sur ce que je mangeais pour ne pas m'en mettre de partout.


- Ton voisin t'a aussi dit de lâcher tes cheveux?

- Ouaip.

- Il a de bons goûts.


Je rougis. J'espérais qu'il ne le verrait pas sous le peu de lumière que nous offrait la forêt. Même si nous avions une très bonne vision, nous avions toujours nos limites pour distinguer toutes les couleurs.

Nous discutâmes de tout et de rien, comme à notre habitude. Cela me conforta à l'idée que la barrière n'avait réellement jamais existé. Nous avions toujours été proches et cela n'allait pas changer. Comme il était pareil que moi, il me comprenait. En ce sens, je savais que jamais il ne m'abandonnerait.

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