Chapitre 8 - Partie 3


Lia s'exécuta, comme obnubilée par cette femme. Celle-ci s'assit en face de l'Iclite et lui tendit un verre de thé. La jeune femme but une gorgée, qui lui brula la langue puis la gorge mais elle ne la recracha pas. Lia était comme ensorcelée. Elle sentait le liquide bruler son estomac mais elle ne pouvait rien faire, elle était happée, les yeux rivés sur le collier de la femme.

— Oh pardon excusez mes mauvaises manières, dit-elle en plaçant le pendentif à l'intérieur de ses seins.

Alors Lia reposa vivement la tasse sur la table, ouvrit la bouche et bougea ses mains de manière à faire du vent afin de se refroidir la langue. Elle toussa de douleur. La dame parut d'abord désorientée puis approcha sa main de la gorge de la jeune femme et la douleur s'arrêta net. Tandis que Lia reprenait son souffle, la femme se complut en excuses.

— Pardonnez-moi ma chère, je n'ai pas encore apprivoisé cette satanée théière, quelle capricieuse.

Lia restait toujours stoïque quand elle entendit au loin un bruit sourd. Elle se retourna et vit Jerah au sol. Elle allait se lever d'effroi lorsqu'une main se posa sur la sienne pour la retenir. Le regard de la femme était plongée dans le sien, beaucoup plus sérieux que tout à l'heure.

— Ne vous inquiétez pas, il est juste endormi, pour que nous soyons plus tranquilles, dit-elle comme pour répondre à son interrogation, avec un clin d'œil.

Puis elle se mit à glousser quelques instants et la poussa à reprendre une gorgée de thé. Lia fit non de la tête, ne voulant pas se brûler à nouveau. L'inconnue passa sa main au-dessus de la tasse, l'eau remua quelques instants puis se calma. 

— Tiens voilà, ça devrait être bon, dit-elle avec un clin d'œil. 

La jeune femme obéit et gouta à nouveau, la température était parfaite.

— Alors ma petite, comment s'est passé votre arrivée ?

Elle avait toujours cette moue rieuse.

— Ne me dites pas que vous êtes muette.

Elle se rapprocha d'elle, comme pour lui livrer un secret.

— J'ai entendu dire comme vous aviez crié sur les gardes et monsieur, pouffa-t-elle.

Lia rougit. Comment pouvait-elle savoir ça? Les gardes n'avaient-ils pas ordre de discrétion ?

Comme si elle pouvait entendre ses pensées, elle lui montra du doigt ses oreilles, en laissant échapper un petit rire, voyant que cela ne l'aidait pas plus à comprendre.

— Qu'êtes vous ? se risqua l'Iclite.

— Qu'est-ce que je suis ? Oh peu importe, mais toi, par contre, ça m'intéresse, répondit-elle en pointant du doigt le front de Lia.

Toujours son petit rictus à la bouche, elle se rassit pour boire une gorgée de son thé. Elle  fixait la jeune femme dans les yeux.

— Je m'appelle Bérénice, mais appelle moi Béré ou la lanceuse de mauvais sort comme les habitants aiment le faire.

Elle riait toujours.

— Ne t'inquiète pas, je ne te transformerais pas en grenouille ni en rat.

Elle me fit un autre clin d'œil, puis elle marqua une pause.

— Pour l'instant, dit-elle avec un regard à glacer le sang.

Puis elle explosa de rire à nouveau.

— Je t'embête ma pauvre, j'aime tourmenter mes clients que veux-tu. Alors qu'est-ce qui pourrait te faire plaisir ? De la verveine ? Des feuilles de ventricules de pieuvre ? De la poudre d'Isisdora ?

La pauvre Iclite ne comprenait aucun mot de ce qu'elle lui disait.

— Pardon ?

— Eh bien tu es bien venu chercher quelque chose non ?

— Euh ... J'ai suivi l'enfant en fait ... J'ai atterri ici par hasard.

— On atterrit jamais par hasard chez Bérénice, ria-t-elle.

Elle se leva, partit dans la pièce d'à côté et revint quelques instants après. Pendant qu'elle était partie, Lia se retournai pour voir Jerah. Sa respiration était calme. Il avait l'air vivant, c'était déjà ça! Lorsque Bérénice s'assit de nouveau face à elle, elle lui tendit un petit sachet de thé.

— Ce sont des feuilles d'Altecia. Fais-les bouillir dans de l'eau et récupère le reliquat dans une petite bouteille à parfum. Parfume-toi avec lorsque tu voudras disparaître pendant quelques minutes.

Lia prit le sachet et se leva avant de se retourner.

— J'imagine que cela n'est pas gratuit ?

— Tu imagines bien. Une après-midi, chaque semaine, ici. Ce n'est pas cher payé non ? gloussa-t-elle.

La jeune femme ne savait pas quoi penser de cet arrangement, mais elle acquiesça, sans trop savoir pourquoi. Bérénice se leva à son tour et s'avança vers Jerah. Elle posa sa main sur son front et il ouvrit les yeux.

— Eh bien alors mon bonhomme, on ne fait pas attention ? Vous aurez une belle bosse mais rien de grave.

Puis elle se releva et retourna vers la table. Elle fit un clin d'œil à Lia quand elle passa à côté d'elle. Avant que celle-ci ne passe le pas de l'échoppe, elle lui lança au loin : 

— Les bureaux sont des pièces capricieuses, mais remplies de secrets.

Et elle disparut à nouveau dans la pièce d'à côté. Lia resta interdite quelques instants mais Jerah la sortit de ses pensées. Il cracha sur le sol, une fois qu'ils furent sorti puis pria Lia de rentrer au château. Ils n'échangèrent pas un mot. La jeune Iclite serrait le sachet de thé dans ma main, se ressassant la scène de cette rencontre incessamment dans la tête, sans toujours comprendre un traitre mot ce qu'il s'était passé. Etait-ce une enchanteresse ? Elle ne ressemblait en rien à ce que Père lui avait appris.

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Bon week end à tous ! On est passé 70e dans le classement aventure, c'est super, vraiment merci merci merci ! <3

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