Chapitre 3 - Partie 2


Cela faisait plusieurs jours qu'ils galopaient à travers la Communauté. Ils avaient récupéré leurs chevaux sans difficulté -  grâce à quelques pièces supplémentaires - et étaient partis rapidement, sans se retourner. Ils avaient dormi dans les forêts, leurs montures attachées à un arbre. Ils s'étaient relayés pour monter la garde mais c'est Tristan qui restait le plus souvent éveillé, préférant laisser la jeune femme se reposer.

Ils avaient passé une petite clairière et décidé de s'arrêter un peu plus loin dans les bois. Ils s'étaient trouvé un coin assez caché mais où la lumière filtrait tout de même. Tristan lui avait appris à allumer un feu mais elle avais encore un peu de mal. Alors, avec toute sa patience, il s'agenouillait à ses côtés et la guidait de sa voix. Parfois, il prenait ses mains dans les siennes pour guider ses gestes. Des gestes presque affectueux, comme ceux de Thaïs. Alors la gorge de Lia se serrait et elle devait se faire violence pour ne pas laisser éclater son chagrin.

— Lia ! Tout va bien ? demandait Tristan, inquiet

— Oui .... Balbutiait-t-elle

Et elle partait faire mine de s'occuper des chevaux pendant qu'il finissait d'allumer le feu. Cependant elle savait que ce n'était pas tout. Ils n'étaient plus qu'à quelques jours d'Humelac. Elle allait bientôt rencontrer Jason et allait devoir honorer sa mission : donner naissance à quatre filles. Et tout ça, sans celle qui l'avait toujours accompagnée.

Ils reprirent  la route et au petit matin ils arrivèrent dans la cour d'un petit château.

Tristan connaissait le propriétaire. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent à la table d'un grand buffet. Ils avaient pu faire leur toilette et les domestiques leur avaient donné des linges propres. 

Lia entra dans la salle de réception habillée d'une robe à bouffant bordeaux très foncée. Elle sentit l'angoisse monter en elle lorsqu'elle n'y trouva pas Tristan.

— Mademoiselle Tula, je vous en prie, venez-vous asseoir !

C'était leur hôte. Son visage était creusé, mais il avait du être bel homme dans sa jeunesse. Il s'était levé pour déplacer la chaise à côté de lui. Lia obéit  et s'avança vers la chaise qu'il lui tendait. Une fois assise il remplit son verre de vin rouge et un des domestiques lui servit des pommes de terre accompagnées de faisan rôti.

— Merci de nous accueillir si gentiment Sir, le remercia-t-elle poliment.

— Mais c'est tout à fait normal ma chère, les amis de Tristan sont mes amis ! Tenez quand on parle du loup !

Elle tourna la tête vers l'entrée et vit Tristan saluer plusieurs hommes les uns après les autres. Tous avaient l'air enchanté de le voir. Son regard se posa sur elle et un voile passa sur ses yeux. De l'inquiétude. Il  s'avança vers elle et lorsqu'il arriva à sa hauteur fit la révérence à leur hôte.

— Mon oncle, c'est un plaisir de vous revoir.

Lia discerna une pointe de dégout dans sa voix. Elle trouva étonnant que Tristan n'ait pas mentionné que leur hôte n'était autre que son oncle.

— Allons Tristan, ne reste pas debout, viens donc t'asseoir ! s'esclaffa-t-il

Tristan obéit et alla s'asseoir à quelques chaises d'eux. A son plus grand désarroi. Elle se retrouvait seule entourée d'hommes qu'elle ne connaissait pas et qui plus est ne lui inspiraient pas confiance. Celui à sa gauche était plus jeune que l'oncle. Il portait les cheveux long ramené en un chignon et une énorme barbe noire. Il se tourna vers elle et entama la discussion.

— D'où venez-vous mademoiselle ?

Il leva son verre et attendit que Lia trinque avec lui.

— Oh d'un petit village pas très loin d'ici, vous ne connaissez certainement pas.

— Tentez-vous de m'humilier ma chère ? Je connais les lieux à la ronde mieux que ma poche.

Son sang se glaça mais elle fit tous les efforts possibles pour garder une voix claire.

— Pardonnez-moi Monsieur, j'ai juste pour habitude que les gens ne connaissent pas le village de Vicellac.

— Vicellac ? C'est un charmant village, répondit-il tout sourire.

Elle lui rendit son sourire avant de croiser le regard de Tristan qui semblait tendu. Sa gorge se serra à nouveau mais elle eut à peine le temps de déglutir que son interlocuteur enchaina.

— Nous n'avons pas été présenté mademoiselle, je m'appelle Roland.

— C'est un plaisir Roland, je suis Tula.

Ses lèvres s'étirèrent comme s'il comprimait un rire puis il fit une courbette avec sa main.

— Puis-je vous demander la raison de votre présence ici ? continua-t-il.

— Nous allons rencontrer un proche parent, nous ne faisons qu'une halte le temps de laisser la possibilité à nos chevaux de se reposer.

Elle tourna la tête vers Tristan qui venait de prononcer cette dernière phrase, surprise. Il s'était levé et l'avait rejointe. Les battements du coeur de Lia s'accentuèrent pendant les quelques secondes de flottements où les deux hommes se dévisageaient avec un regard mauvais. Puis au bout d'un moment Roland se mit à rire et se leva pour enlacer Tristan dans ses bras. Lia se sentit décontenancée.

— Tristan ! Comme cela fait longtemps ! Je vois que tu accompagnes la demoiselle, très bon choix, je serais presque jaloux, lança-t-il en faisant un clin d'œil à la jeune Iclite.

— Tu as toujours douté de mes choix en matière de femme, je suis heureux d'enfin te clouer le bec !

Puis Tristan se tourna vers son oncle.

— Pardonnez-moi mon oncle, votre repas est délicieux mais nous avons fait beaucoup de route et je pense que nous aimerions nous reposer.

— Mais bien sur, cher neveu ! Tu connais le chemin jusque ta chambre, Mademoiselle Tula pourra prendre celle d'à côté !

Tristan fit mine d'acquiescer puis il prit la main de Lia pour lui faire comprendre de se lever. Elle le suivit jusqu'à sa chambre. Une fois la porte fermée il se retourna vers elle brusquement, le regard d'un seul coup très sérieux.

— Lia tu dois faire attention à Roland. C'est un sbire des Maréchaux. S'il découvre qui tu es, tu es fichue. J'irai dire à mon oncle que nous devons prendre la route demain au plus vite dès que nos chevaux auront repris des forces. Ne parle à personne en attendant d'accord ?

Quelques gouttes de sueurs perlaient sur son front.

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Hello ! Je tiens tout d'abord à m'excuser pour mon absence mais j'ai eu un petit blocage dans l'écriture, le plan que j'avais préparé ne me plaisait plus vraiment, j'ai donc du le refaire en entier ! C'est chose faite et j'ai déjà écris plusieurs chapitres d'avance ;) Je vous poste le chapitre 9 tout de suite, histoire de me faire pardonner !!

En espérant que la suite de l'histoire vous plaise toujours, n'hésitez pas à me partager votre avis en commentaire <3

La bise ;)

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