Chapitre 2 - Partie 2

Thaïs était revenue avant que le soleil ne se lève. Elle avait trouvé la chambre vide et s'était inquiétée. Le marché noir avait été remballé depuis longtemps et le village était encore calme à cette heure. Elle avait tambouriné à la porte de l'épicerie, sans réponse. Alors elle était retournée à l'auberge espérant que Lia serait rentrée entre temps.

 Au lieu de cela elle avait trouvé l'aubergiste en train de préparer la potée du jour et de faire un peu de ménage.

— Vous cherchez quelque chose mademoiselle ?

— Est-ce que vous auriez vu ma soeur ? Elle n'est pas dans sa chambre et cela me semble anormal...

 Il réfléchit quelques instants avant de reprendre :

—J'ai effectivement entendu grincer les escaliers et une porte claquer à une heure assez tardive. Je ne pourrais vous en dire plus, j'ai dormi comme un loir...

 Cela ne l'avançait pas forcément plus, ça pouvait être n'importe qui de l'auberge. Elle allait remonter dans la chambre avant de s'arrêter et de s'adresser une dernière fois au propriétaire.

— Savez-vous où une certaine Isiline habite ?

— La vieille Isi ? A trois maison de l'épicerie de son petit fils. C'est celle en pierre rouge, vous ne pouvez pas la louper !

Elle le remercia d'un hochement de tête avant de ressortir en pressant le pas. Elle retourna vers le "Grolle à Lots" puis compta trois maisons. Elle vit apparaitre sur sa gauche une petite maisonnette à la pierre couleur cuivre. Il n'y avait pas de portail mais seulement quelques marches à gravir pour arriver à hauteur de la porte. Elle toqua trois coups énergiques. Elle attendit quelques secondes, rien. Elle toqua à nouveau, encore plus fort. Cette fois elle entendit du bruit à l'intérieur.

Elle approcha sa bouche de la porte puis cria "Madame Isiline ! Je suis la soeur de Tula, savez-vous où je peux la trouver ? ".

Le bruit s'était arrêté net. Thaïs respirait à peine pour se forcer à écouter à travers la porte. Enfin la porte s'ouvrit. Elle aperçut une dame assez âgée, mais qui restait cependant très belle. Sa peau brune s'accordait parfaitement avec ses cheveux dorées. Ses yeux, d'un vert profond, semblables à ceux de Tristan, l'inspectait de haut en bas. Elle soupira et s'écarta de l'embrasure pour laisser la jeune femme entrer. Thaïs s'arrêta au milieu du couloir.

— Suivez-moi, ordonna la vieille femme.

Elle s'exécuta et elles marchèrent le long du couloir, puis bifurquèrent sur la droite avant d'arriver face à une porte, toujours silencieuses. Puis l'hôte se retourna vers elle.

— Veuillez ne pas la brusquer et lui laisser le temps de vous expliquer.

Thaïs hocha la tête, de plus en plus inquiète. Puis elle ouvrit la porte et découvrit Lia, le visage dévoré par les larmes, un livre entre les mains.

Elle entra dans la pièce et ferma la porte discrètement. Lia leva la tête au bruit de grincement. Elles restèrent ainsi, à se regarder quelques instants, avant que la jeune Iclite ne pose le livre et se jette dans les bras de Thaïs, pleurant de plus belle.

— Ils l'ont tuée Thaïs, ils l'ont tuée ! pleurait-elle en serrant sa plus vieille amie dans les bras.

— Quoi ? Mais qui ? Qui a tué qui ? s'étonnait Thaïs, peu habituée à voir Lia se laisser aller à ses émotions.

— ... Maman !

Un nouveau flot de larmes coulait sur ses joues, dévalait son visage et venait s'écraser sur l'épaule de la Thaïs. Cette dernière la serra plus fort pour la soutenir, ayant peur que ses jambes ne se dérobent sous le poids de son chagrin. Elle murmurait quelques paroles apaisantes aux oreilles de Lia tout en lui caressant les cheveux. Après quelques temps, la jeune Iclite se calma un peu et elles s'installèrent dans les fauteuils. 

Alors, elle lui expliqua la légende des preneurs. Ils étaient dôtés d'un don très rare, celui d'arracher son pouvoir à un être et de le transférer à quelqu'un d'autre. La "personne-réceptacle" perdait alors son Don originel au profit de celui qu'elle venait de recevoir. Il ne s'agissait cependant que d'une histoire que l'on racontait aux enfants pour qu'ils soient sages. Les parents leur expliquaient que s'ils se comportaient mal, les preneurs allaient venir leur prendre leur Don. La personne qui se trouvait dépossédée finissait aux diaphanses, avec tous les aliénisés.

 Thaïs réfléchit quelques minutes puis leva la tête vers Lia.

— Quel est le rapport avec ta mère ?


NDA : Avez vous une idée  ?

Un chapitre ultra court pour changer, qui fusionnera peut être avec le prochain, à voir. 

N'hésitez toujours pas à donner vos impressions, ce qui ne vous plait pas, ce que vous aimez aussi (ça fait toujours plaisir à Lia de se savoir soutenu dans cet épreuve !)

C'est avec le visage encore mouillé de larmes, qui Lia vous invite à venir découvrir une partie de l'intimité de sa famille au chapitre suivant <3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top