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ELYNA

Après avoir sillonner les rues de Chicago, j'arrive chez Hélios, le cœur lourd.
Durant le trajet du retour, je n'ai cessé de me rejouer les événements de la journée : les aveux de Sean, la victoire d'Easton, le visage larmoyant de ses proches, la joie et le soulagement sur celui d'Alicia. C'était le jour tant attendu et redouté, celui qui allait soit détruire, soit réparer nos vies pour toujours C'était censé être le jour où Easton et moi aurions dû prendre la décision de poursuivre notre relation, puis de décider de la meilleure façon de le faire. Ça aurait dû être de la joie, de l'amour : une vraie victoire.

Pourtant, malgré l'apaisement que je ressens, je ne peux m'empêcher d'avoir ce goût amer dans la bouche. C'est moi qui aurais dû être la première à lui sauter au cou, c'est dans mes bras qu'il aurait dû terminer la journée. Ce bonheur aurait dû être nôtre.

J'espère simplement qu'il m'accordera une dernière entrevue, avant que je ne quitte définitivement le pays.

Des bruits provenant de la cuisine m'interpellent, lorsque je passe le pas de la porte d'entrée. Mon visage s'illumine instantanément, lorsque je reconnais ma voix préférée. C'est d'ailleurs confirmé, lorsque sa silhouette se matérialise face à moi et que ses petites jambes accourent dans ma direction.

— Tata Elyna !!! s'écrie Loukas en me percutant sans ménagement.

J'ouvre mes bras en grand pour accueillir son étreinte et le serrer intensément contre moi. Mes bras se referment autour de son petit corps maigrichon, alors que les siens agrippent ma nuque. Sa tête vient reposer contre mon épaule, tandis que la mienne s'engouffre à l'intérieur de son cou, me permettant de humer son odeur comme une camée. Son contact et la chaleur de son corps ont pour avantage de m'apaiser sur le champ.

Le grand amour de ma vie.

— Tu m'as trop manqué !! poursuit-il de sa douce voix.

Mes yeux se remplissent de larmes alors que j'encadre son visage de mes mains. Ce visage magnifique, avec des yeux d'un bleu aussi profond que ceux d'Easton. Malheureusement, cette similitude ne fait qu'accentuer ma tristesse

J'ai vraiment merdé sur toute la ligne.

— Toi aussi tu m'as manqué, mon poussin. Mais comment es-tu arrivé jusque-là ?

Après les émotions des retrouvailles, c'est la réalité qui me frappe. Que fait Loukas ici et où est...

— Salut sœurette ! intervient une nouvelle voix.

Je lève la tête et croise aussitôt le regard de mon aînée. Elle m'observe de son éternel sourire amusé, tandis que sa femme est adossée au mur à ses côtés.

Je souris à mon tour et m'empresse d'aller serrer Danae contre moi. Mon Dieu, j'ai l'impression que des années sont passées, depuis notre dernière rencontre. L'effet de l'intensité de ce dernier mois. Ma sœur s'agrippe fermement à ma taille et c'est à ce moment-là que je laisse tout sortir : la pression, l'angoisse, le stress, mon chagrin, tout ce que j'ai retenu et mis en pause, durant mon enquête approfondie, je le relâche enfin dans les bras qui me connaissent le mieux. Ceux de celle qui a toujours su quand ça n'allait pas et comment agir en conséquence.

— Elyna, ne me dis pas que...

— Il a gagné, Dany.

Elle soupir de soulagement, mais l'inquiétude refait rapidement surface lorsque mon corps se met à trembler contre le sien et que mes larmes se multiplient.

— Mais moi j'ai tout perdu, ajouté-je en m'effondrant à nouveau.

— Oh, Ely...

Elle m'attire plus fermement contre elle et nous restons dans cette position durant de longues minutes. Je n'ai pas besoin de lui expliquer ce qui ne va pas. Pas à elle.

— Eh bonhomme, tu m'accompagnes chercher des boissons dans la cuisine ? propose Athéna à Loukas.

Mon neveu saute de joie en attrapant la main de sa mère, qui le guide jusqu'à la cuisine. Danae lui offre un regard reconnaissant, avant que nous allions nous asseoir sur le canapé.

Je me mets alors à lui raconter tout ce qu'il s'est passé durant la matinée. Elle écoute attentivement sans me couper. Elle est déjà au courant pour mon conflit avec Easton, mais elle espérait que cette fin de procès l'aurait apaisé et qu'il serait parvenu à me pardonner.

— Je l'ai trahi, j'ai brisé sa confiance... Une part de moi a conscience que je ne mérite pas son pardon. Il me déteste et il en est parfaitement en droit, soupiré-je en ramenant mes genoux contre ma poitrine.

Mais ma sœur secoue la tête en fronçant les sourcils.

— Easton Hathaway est capable de beaucoup de choses, mais te détester n'en fait pas partie. Tu es sa raison d'être, Ely. Son soleil levant.

Son soleil... Ce qui est sûr, c'est qu'il était le mien. C'est lui qui illuminait mon ciel obscur, durant mes plus mauvaises journées. C'est lui qui a ramené la lumière en moi, celle qui s'était éteinte depuis notre première séparation.

— Je l'aime plus que c'est permis, Dany. Je ne veux pas le perdre. Je ne peux pas.

Elle m'adresse un sourire triste qui n'atteint pas ses yeux, en attrapant ma main dans la sienne.

— Alors bas-toi pour lui. Impose-lui cette énième conversation, mets-toi à nue et ne le laisse avoir le dernier mot qu'une fois la phrase « je te pardonne » prononcée. Et s'il en est incapable, alors qu'il aille se faire voir. Tu es jeune, intelligente et somptueuse, tu ne broieras pas du noir pour le restant de ta vie, à cause d'un homme qui n'a pas su voir ta vraie valeur.

Mes lèvres se retroussent en un sourire reconnaissant. Est-ce normal d'être entrée dans la trentaine et d'avoir encore besoin de sa grande sœur ? Parce que j'ai comme une impression que j'aurais toujours besoin d'elle.

— Et vous ? Comment ça se fait que vous ayez fait le déplacement ? la questionné-je en repensant à leur arrivée imprévue.

Elle se mord la lèvre en baissant les yeux, signe que quelque chose la préoccupe.

— Après ton coup de fil, Athéna et moi avons beaucoup discuté. On a couché toutes les options sur papier et on en est arrivées à la conclusion que Loukas était assez grand pour encaisser la vérité. Easton n'est pas mauvais, mais on ne sait jamais de quoi est capable un père en colère. Je voulais que notre bébé apprenne la vérité de notre bouche... Mais après, on s'est dit que ce n'était pas non plus notre place. Et que la seule personne capable de l'expliquer, c'est celle qui a pris cette lourde décision. C'est toi, Elyna.

Mon cœur loupe un battement en réalisant ce qu'elle me demande de faire. Comment suis-je censée regarder ce petit être innocent dans les yeux et lui avouer que je n'ai pas voulu assumer mon rôle de mère ? Loukas et moi partageons une relation unique et fusionnelle. Et s'il venait à me détester à son tour ? Si, comme son père, il se sentait trahi et ne me pardonnait jamais ? Je ne peux pas le perdre lui aussi. Je n'y survivrai pas.

— Ne panique pas. Loukas est intelligent et bien plus mature que les gamins de son âge. Il mettra peut-être un peu de temps, mais il comprendra. Tu es son modèle, Elyna. Il vénère le sol que tu foules, il ne t'en voudra pas. Pas si tu lui expliques tes vraies motivations, tente-t-elle de me rassurer.

Mais ça n'empêche pas mon cœur de battre à une vitesse démesurée. Je me demande comment je n'ai toujours pas fait d'arrêt cardiaque, avec toute l'adrénaline ressentie durant cette journée. Un trop plein d'émotions que j'aurais sûrement compensé en consommant chaque aliment des placards de mon frère, si j'avais été seule.

Pourtant, Loukas mérite d'entendre la vérité de ma bouche. Je n'ai pas pu le faire avec Easton et il est hors de question que je répète mes erreurs.

— Pourquoi n'avez-vous pas attendu que je revienne à la maison ?

— C'est ce qui était prévu, à l'origine. Puis on s'est dit que si Loukas avait envie de rencontrer son père, autant le conduire dans la ville où il réside. Pour lui laisser le choix. Sache que s'il veut qu'Easton fasse partie de sa vie, on ne s'y opposera jamais. Bien au contraire.

Pour toute réponse, je la serre fort contre moi. Beaucoup de mères ne voudraient pas que les parents biologiques partagent la vie de leur enfant. Et c'est tout à fait compréhensible. Athéna et Danae sont les parents de Loukas et ce sera toujours le cas. Mais il reste peut-être une place pour Easton et moi, après tout. Le genre de famille atypique qu'on ne retrouvera nulle part ailleurs.

Mais avant ça, je dois discuter avec Loukas.

Athéna et lui reviennent au même moment, les bras chargés de collations. Loukas s'empresse de me rejoindre et de se coller à moi, comme il a l'habitude de le faire, depuis tout petit. Je me demande si inconsciemment, il sait qu'un lien particulier nous unis ?

Ma sœur et son épouse s'échangent un regard entendu, avant de se lever simultanément.

— Vous allez quelque part ? les interroge Loukas.

— Maman et moi allons-nous balader une petite heure. On va vous laisser, tata Elyna et toi, rattraper le temps perdu, répond ma belle-sœur en s'accroupissant à sa hauteur.

Il hoche la tête, tandis que ses mères embrassent sa joue à tour de rôle. Puis après un dernier regard d'encouragement de la part de ma sœur, elles quittent l'appartement.

Je ne vais pas y arriver...

Je souffle un bon coup avant d'attraper mon neveu par la taille, afin de l'assoir confortablement sur mes genoux.

— Tu as l'air d'avoir pleuré, tata. Tout va bien ?

Si tu continues de me parler avec cette voix adorable et de me regarder avec autant d'étoiles dans les yeux, je vais sûrement me remettre à pleurer, ai-je envie de lui dire.

— Tout va bien, mon cœur. J'ai simplement eu une journée mouvementée.

— Encore plus mouvementée qu'au travail ?

Je ris de la comparaison en hochant tout de même la tête. Je crois que je préfèrerais encore me taper trois jours au boulot, sans avoir dormi une seconde.

— Oui, beaucoup plus. Je suis venue ici pour aider un ami très cher à mon cœur, tenté-je de lui expliquer.

— Il avait des ennuis ?

S'il risquait la prison pour violence envers sa femme, c'est qu'il avait de sérieux ennuis. Bien sûr, je lui épargnerais les détails. Il est encore trop jeune pour comprendre certaines choses.

— On peut dire ça oui. Mais tout a été arrangé aujourd'hui. Alors la pression redescend petit à petit.

Il opine comme pour me dire qu'il comprend et je dois me faire violence pour trouver le courage de poursuivre.

— Tes mamans t'ont emmené ici pour que toi et moi ayons une petite discussion. Quelque chose qu'on ne pouvait pas se dire au téléphone. Ça va être difficile à entendre, tu vas sûrement m'en vouloir, mais on pense que tu es assez grand pour supporter la vérité.

Il penche la tête sur le côté en m'observant de son regard interrogateur, ne comprenant surement pas où je veux en venir. Ce qui est très logique, étant donné qu'il ne pourra jamais deviner ce que je m'apprête à lui avouer.

— Je ne sais pas ce que tu vas me dire, mais je ne crois pas que je pourrais un jour être en colère contre toi.

Argh, pourquoi il rend les choses encore plus difficiles, en étant si merveilleux ? Je voudrais qu'il ne connaisse jamais la peine et qu'il reste éternellement ce petit être innocent et magique qu'il est.

— Alors voilà... Il y a dix ans, je vivais encore aux États-Unis. J'y avais passé une majeure partie de ma vie et j'y ai aussi fait l'intégralité de mes études. C'est d'ailleurs à l'université que j'ai rencontré mon premier grand amour, celui qui ne sonne pas à ta porte tous les quatre matins.

— Comme celui que partagent mes mères ?

— Exactement. On s'aimait d'un amour fort et inconditionnel. Je pensais qu'on ne se séparerait jamais, qu'on resterait ensemble pour toute la vie. Mais cette dernière est pleine de surprises et nous avons compris que ce n'était pas le bon timing. Parfois, aimer quelqu'un ne suffit pas à faire survivre la relation. Mon père m'avait proposé le job de mes rêves et je devais rentrer en Grèce, tandis que lui devait rester aux États-Unis pour le travail. Alors on a fait le choix de se séparer. Ça n'a pas été simple, mais c'était la seule chose à faire.

Easton était la bonne personne, mais ce n'était pas le bon moment.

— Ça ne m'a pas empêchée d'être très très triste. Je venais de quitter la personne que j'aimais le plus au monde, et j'ai eu du mal à le supporter. Tellement de mal que je ne me suis pas rendu compte que j'attendais un bébé. Notre bébé. Lorsque je l'ai appris, il était trop tard pour prendre une décision concernant son avenir. Je n'ai pas eu le temps de me préparer. J'étais seule et complètement perdue.

Je caresse délicatement sa joue en serrant sa main fermement contre la mienne, afin de m'imprégner de sa force.

— J'avais un travail qui me prenait tout mon temps, j'étais encore jeune et j'étais terrifiée à l'idée d'être la pire mère au monde. Alors à contre-cœur, j'ai pris la décision de confier cet enfant à la personne en qui j'avais le plus confiance au monde. Une femme exceptionnelle qui voulait devenir mère le plus tôt possible et qui avait de l'amour à en revendre. Je savais qu'elle ferait un meilleur job que moi, et qu'ainsi, je n'abandonnerais pas vraiment mon bébé. J'aurais été là, à chaque étape de sa vie, avec seulement un rôle différent que celui initialement prévu.

Une larme solitaire s'échappe de mon œil, alors que j'ancre mon regard au bleu du sien.

— Cet enfant, c'était toi, mon trésor.

Mon cœur tambourine, alors que j'observe ses traits se déformer au fur et à mesure qu'il réalise ce que je lui dis. L'angoisse refait surface, tandis que des tremblements incontrôlables commencent à prendre possession de mon corps : mes jambes, mes mains, mes lèvres.

J'appréhende sa réaction, mais je me dois de le rassurer.

— Je n'ai pas fait ce choix, parce que je ne voulais pas de toi ou que je ne t'aimais pas assez. Au contraire, je t'aimais plus que ma propre vie, plus que mon bien être, plus que mon bonheur. C'est pour ça que je me devais de préserver le tien, en te confiant à quelqu'un qui était la plus digne de tenir ce rôle. Ça a été la décision la plus déchirante de ma vie, j'ai voulu me rétracter à de multiples reprises, mais je ne pouvais pas être égoïste. Tu méritais plus que ça. Si tu savais comme je t'aime, mon bébé.

Cette fois, je ne peux plus retenir mes larmes. Comprendre mon choix n'est pas donné à tout le monde. Moi-même, pendant une longue période, je me suis demandée ce qui m'a poussée à agir ainsi. Je me suis détestée d'être aussi lâche et irresponsable. J'étais responsable de cette grossesse et j'aurais dû l'assumer comme l'adulte que j'étais. Puis au fur et à mesure que les années passaient, je comprenais que ma décision avait été la meilleure. Loukas était en bonne santé, il avait une famille, des parents qui prenaient soin de lui chaque jour. Il n'était pas malheureux. Alors progressivement, j'ai appris à me pardonner.

Peut-être que Loukas et Easton y arriveront aussi, avec le temps ?

Pourtant, lorsque je sens la douce main de Loukas se poser sur ma joue et que nos regards se rencontrent, je ne vois pas une seule once de colère dans ses si belles billes azur.

— Je comprends, murmure-t-il tandis qu'un doux sourire prend possession de ses lèvres.

Mes yeux s'écarquillent à l'entente de ces deux simples mots, mais qui compte tellement pour moi.

— Je ne suis pas assez grand pour comprendre tous les choix des adultes, je ne peux donc pas les juger. Je ne suis pas à plaindre, tata. Mes mamans sont géniales, j'ai des tontons et tatas encore plus formidables, des grands-parents qui me gâtent. Je suis heureux, comme tu voulais que je le sois. Et je préfère avoir ma tata Elyna présente quand j'en ai besoin, heureuse de partager des moments avec moi.

Il dépose un baiser sur ma joue.

— Je n'ai que neuf ans, la vie est encore un mystère pour moi. Cependant, je sais que mon cœur est assez grand pour l'amour de plusieurs parents. Le reste, je m'en fiche. Et puis, avoir un papa ça peut être cool.

Sa dernière remarque m'arrache un petit rire, tandis que mes larmes continuent de couler. J'attire alors mon bébé contre moi, le laissant apaiser mon cœur comme il sait si bien le faire.

Parce que oui, j'ai pris la meilleure décision de ma vie en le confiant à ma sœur. Elle lui a transmis ses valeurs et a fait de lui cet être exceptionnel qu'il est aujourd'hui.

— Dis, l'ami que tu as aidé, ces dernières semaines... Est-ce que c'est mon papa ?

Mon papa... Je ne pensais jamais l'entendre dire ça un jour.

— Si tu veux qu'il le soit, alors oui, c'est bien lui.

— Hmm, oui. Je crois que ça me plairait bien. Mais avant ça, il a obligation de ne plus être fâché contre toi.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas comment il a pu deviner le conflit actuel entre East et moi.

— Je ne suis pas bête. Si tu m'en parles, c'est qu'il est au courant depuis peu, et si tu es triste aujourd'hui, c'est parce que la nouvelle a été dure à avaler.

Cet enfant ne cessera jamais de m'impressionner.

— Quand es-tu devenu aussi mature ?

— J'ai eu le meilleur des modèles, sourit-il. Je t'ai eu toi.

Boum boum.

Mon cœur va vraiment finir par lâcher, avant la fin de cette journée. Et cette théorie se confirme, lorsque la sonnerie retentit et que la personne la plus inattendue apparaît devant moi.

— Easton ?

⚖️⚖️⚖️

Oui, oui, je coupe encore au meilleur moment sorry 🙈🙈

Ah il était temps que Loukas apprenne la vérité et qu'Elyna se libère d'un poids.

Qu'avez vous pensé de ce chapitre ? Des aveux d'Elyna ? De la réaction de Loukas ?

Cet enfant est intelligent, il a été bien élevé et a su comprendre que la vie n'était pas toujours simple.

Et le lien qui l'unie à Elyna ne disparaîtra jamais !

Maintenant place à la discussion entre Elyna et Easton !

Vont ils se réconcilier ?

Vous voulez une rencontre entre East et Loukas ?

Rdv Samedi et dimanche pour le dernier chapitre et l'épilogue d'Endless Love 😭😭

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