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ELYNA
— Elyna, Basile de Modeling 21 sur la ligne six, annonce la voix de mon assistante, à travers l'interphone reliant nos bureaux.
Bordel, dites à ce rat malodorant d'aller lécher les bottes de quelqu'un d'autre. Je ne ferai pas sa foutue interview. Mon entreprise ne brasse pas des milliards pour être mise en avant par des lourdingues misogynes prétentieux.
— Dois-je répéter ça mot pour mot, ricane Ioanna.
Merde, il va falloir que j'apprenne à parler dans ma tête, un de ces jours. Mais bon, il est plutôt difficile de garder son calme lorsque ce genre de personnes me harcèlent chaque jour. Basile Karagianni, un journaliste d'une chaîne plutôt connu d'Athènes, réclame une interview avec ma personne, depuis plusieurs mois. Le but étant de gagner en influence avec la marque de luxe la plus en vogue du pays : la nôtre.
Lykaios Empire a été créé il y a plus de quarante ans par le célèbre PDG Midas Lykaios, qui se trouve être l'homme le plus influent de Grèce et mon père par la même occasion. Il a bâti un empire en partant de rien et est désormais étendu sur tous les continents. Chaque membre de ma famille travaille pour cette entreprise, tous à des postes différents. Le fait d'avoir ses enfants à ses côtés, dans le monde du travail, était quelque chose de primordial pour mon père. Alors ça nous a semblé évident également.
Les interviews, ça nous connait. À force de se développer, l'entreprise a été propulsée sur le devant de la scène et fait aujourd'hui partie des marques les plus achetées et suivies du monde.
Versace n'a qu'à bien se tenir.
Pour être plus sérieuse, les interviews ne nous ont jamais dérangés, elles font partie du métier et nous permettent d'informer le monde sur nos projets, autant que possible.
Cependant, nous prêtons une grande importance aux types de médias qui souhaitent collaborer avec nous. Et bien que Modeling 21 ne soit pas si terrible, Basile Karagianni est un gros red flag. Ses entrevues sont toutes les mêmes. Il passe d'ailleurs plus de temps à mater le décolleté des nanas et à traiter les modèles comme des choses, plutôt qu'à poser de réelles questions. Son contenu me révulse et il est hors de question que j'en fasse partie.
Chose que j'ai tenté de lui faire comprendre avec un grand sourire et une politesse irréprochable. Mais s'il continue à faire la sourde oreille, je lui enfoncerai moi-même mes ongles dans le cul.
J'ai vraiment besoin de vacances.
Pourtant, c'est un luxe que je ne m'autorise que très peu. Étant la directrice en chef des créateurs de la marque, je dois sans arrêt jongler entre tous les projets. Un job qui me passionne, mais qui avec le temps, me bouffe toute vie sociale. Néanmoins, j'ai choisi cette vie, je l'apprécie — la plupart du temps — et je m'en sors plutôt bien.
Oui, je m'en sors très bien.
— C'est pour ça que tu es encore au bureau alors que ton neveu fête ses neuf ans ? s'exclame à nouveau Ioanna.
Ouaip, j'ai définitivement un problème avec ma voix intérieure... Attendez quoi ??
Je jette un rapide coup d'œil au calendrier sur ma gauche et pousse un long grognement en voyant le nom de mon neveu écrit en gros sur la case.
Quelle gourde, j'ai complètement perdu toute notion du temps. Avec la nouvelle collection qui arrive, je n'ai pas respiré une seule seconde, ces dernières semaines.
Je ferme mon ordinateur, attrape mes affaires et sors avec précipitation de mon bureau. Mes yeux dévient sur ma gauche, où mon assistante est assise à son bureau, un paquet dans les mains et un grand sourire scotché au visage.
— Le circuit de voitures qu'il réclame depuis des mois.
— Pourquoi ne t'ai-je toujours pas demandé ta main, soufflé-je, rassurée qu'elle ait pensé au cadeau.
Je suis définitivement la pire tante qu'il puisse exister. Je n'oublie généralement aucune date importante, surtout pas l'anniversaire de ma personne préférée sur cette Terre. Et pourtant, il a fallu que cette date tombe au pire moment.
— Parce que tu devrais commencer par divorcer de ton boulot. Chose qui n'arrivera pas jusqu'à ce que la mort t'emporte, ironise-t-elle, m'arrachant un grand sourire au passage.
Elle n'a pas tort. Je suis une acharnée du boulot, une passionnée. Cette entreprise, c'est mon bébé. Depuis mon plus jeune âge, je dessine des vêtements. C'est ma mère qui m'a montré comment amener ces créations du papier à la réalité. Alors quand j'ai su coudre à la perfection, je ne m'arrêtais plus. J'ai toujours su que je voulais travailler dans ce milieu. Après tout, je suis les pas de mes parents. Alors quand mon père m'a offert le job de responsable création, ici en Grèce, j'ai foncé.
Je n'ai pas toujours vécu ici. En réalité, je suis née sur le sol américain — étant donné qu'il s'agissait du pays natal de ma mère — puis j'ai passé mes dix premières années en Grèce, le pays de mon père. Par la suite, ma mère voulait retourner chez elle, alors nous avons tous déménagé. Mon père avait développé Lykaios Empire entre Miami et Athènes, et alternait sa vie entre les deux pays. J'ai passé les treize années suivantes aux États-Unis, puis quand mon père m'a offert un poste en Grèce, j'ai définitivement emménagé ici. Laissant derrière moi une vie qui démarrait à peine...
Enfin bon, inutile de repenser à ça, aujourd'hui. Je ne suis déjà pas en avance, autant ne pas aggraver mon cas.
— Tu n'as pas tort. En tout cas, tu me sauves la vie. Tu mérites toutes les promotions du monde.
Et je ne mens pas. Je serais littéralement perdu sans Ioanna à mes côtés. Je serais même capable d'oublier de me nourrir. Elle est ce pilier de ma vie, cette personne indispensable au bon déroulement de mon quotidien. Et de ma santé mentale.
— Justement, il y a cette nouvelle voiture qui me fait de l'œil...
— Je te l'offre, prends-en deux.
Elle éclate de rire avant de secouer la tête.
— Tu as vraiment besoin de faire une pause, Elyna. Allez, va profiter de ton neveu et oublie le travail rien qu'une soirée, me conseille-t-elle, sachant très bien que ça n'arrivera pas.
J'acquiesce, néanmoins. Lui souhaite une bonne fin de journée en l'autorisant à quitter le bureau plus tôt. Elle le mérite bien.
Après un dernier au revoir, je jette un coup d'œil à ma montre et fonce dans l'ascenseur, sans me retourner.
***
— Une heure et demie de retard, mauvaise tante, m'accueille ma sœur lorsque je passe le pas de sa porte.
Je tente un demi-sourire d'excuse en secouant le gros paquet entre mes mains, afin de plaider ma cause. Évidemment, Danae Lykaios est incapable de prétendre d'être en colère plus de cinq secondes. Encore moins contre sa sœur préférée. Bon, unique sœur, mais on ne va pas s'en formaliser, n'est-ce pas ?
— Hmm, le cadeau a intérêt d'en valoir la peine ou Loukas t'en fera voir de toutes les couleurs.
— Impossible, ton fils m'aime plus que toi, la nargué-je dans un large sourire de peste.
Ma sœur lève les yeux au ciel pour seule réponse, avant de m'adresser une petite accolade en guise de bonjour plus civilisé. Danae et moi n'avons que quatre ans d'écart, ce qui fait que nous avons toujours été très proches. Les enfants Lykaios sont au nombre de trois : Danae est l'ainée, puis les médecins avaient annoncé à ma mère qu'elle ne pourrait plus jamais avoir d'enfants. Je vous laisse imaginer le choc lorsqu'elle a appris qu'elle n'était pas retombée enceinte d'un, mais de deux petites merveilles. Enfin, une merveille et une autre chose potable. La merveille étant bien évidemment ma personne.
Narcissique ? Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.
Pour en revenir au sujet, après Danae, mes parents ont eu la chance d'avoir des jumeaux : mon frère Hélios et moi-même. Après cela, ils ont décidé que c'était suffisant. Surtout que la dernière grossesse de ma mère était difficile et à risques, alors ils n'ont pas préféré jouer avec le feu. Niveau prénoms, c'était important pour mon père qu'ils soient d'origine grecque, alors ma mère ne s'y est pas opposée. En contrepartie, elle nous a donné un second prénom américain, pour équilibrer.
Danae Mia Lykaios
Elyna Skye Lykaios
Hélios Matthew Lykaios
Tout ça pour dire qu'avec mes frères et sœurs, nous avons une très bonne relation. Danae et moi avions décidé de poursuivre notre vie en Grèce, tandis qu'Hélios avait choisi de rester en Amérique. Il est tombé amoureux du pays et pouvait de ce fait, être aux commandes de la filiale de Chicago.
— Allez, suis-moi dans le jardin au lieu de raconter des bêtises, soupire-t-elle avant de s'élancer.
Nous traversons la baie vitrée, qui donne sur l'immense jardin de la propriété de ma sœur. Une responsable marketing pour Lykaios Empire et une femme ingénieure en informatique, on va dire que ce n'est pas l'argent qui manque. On a grandi avec de gros moyens, mais ce n'est pas pour autant qu'on en a abusé. Nos parents nous ont appris la valeur de l'argent et du travail. Et tout ce qu'on a aujourd'hui, on le gagne durement.
Très sentimentale aujourd'hui, Elyna.
Le jardin est bien évidemment rempli de marmots gambadant de partout. On va dire que mon neveu est plutôt populaire. En plus d'être physiquement magnifique, Loukas est l'enfant le plus gentil et le plus avenant qu'il m'ait été donné de rencontrer. Il se familiarise avec les autres très facilement. J'avoue que j'aurais aimé avoir un ami comme lui, lorsque j'étais plus jeune.
Et je ne dis absolument pas ça parce que je suis sa tante.
Je repère rapidement mon neveu jouant près de l'immense château gonflable, installé pour la journée ? Ce qui est sûr, c'est que ma sœur n'a pas fait les choses à moitié. J'ai hâte de voir ce que ça donnera pour ses dix-huit ans.
Non, ne pas penser à ça. Mon petit bébé ne peut pas grandir, je m'y oppose.
— Tu as été la première qu'il a réclamée, lorsqu'il s'est levé, m'avoue Danae alors que nous observons Loukas sautiller, un large sourire ornant nos visages.
Mon cœur se serre à cette mention. Loukas et moi avons une relation très fusionnelle. C'est le seul bébé de la famille, la seule personne à chouchouter, et je suis son unique tante. Alors forcément, un lien s'est créé entre nous.
— Je sais que je travaille beaucoup, en ce moment. Je n'avais pas oublié son anniversaire, c'est juste que je n'ai pas...
— La notion du temps, oui je sais. Je te connais par cœur, Elyna. Et puis, je sais à quel point ton poste est important pour l'entreprise. Loukas aussi en est conscient, il ne t'en voudra jamais.
Je me pince les lèvres en secouant la tête. Mon boulot est peut-être important, mais il ne devrait jamais passer avant ma famille. Il m'a déjà coûté beaucoup, à une époque. Je ne peux pas m'effacer et le laisser me contrôler. Lorsque le lancement de la nouvelle collection aura lieu, je déléguerai mes tâches et prendrait un peu plus de temps pour moi.
— Ça n'arrivera plus. Vous êtes trop important pour moi, surtout ce petit sucre.
Elle affiche un sourire satisfait, tout en m'attirant à elle.
— Tu es une bonne personne, Elyna, ne l'oublie jamais.
J'embrasse sa joue pour seule réponse, puis reporte mon attention sur les enfants.
***
— Tiens, mon chat. Un petit cadeau qui te fera plaisir, dis-je à Loukas en lui tendant son paquet.
Ses yeux s'illuminent en voyant la taille du cadeau, réchauffant mon cœur par la même occasion.
Je vais vraiment offrir une île à Ioanna. Le sourire de mon neveu vaut tout l'or du monde.
L'après-midi est passé rapidement. Loukas s'est amusé avec ses amis, il a soufflé ses neuf bougies et a ouvert ses nombreux cadeaux. J'ai préféré attendre que tout le monde s'en aille pour lui offrir le mien, et ainsi passer un petit moment privilégié avec lui.
— Trop bien !!!! Le nouveau circuit, je le voulais depuis tellement longtemps !! s'écrie-t-il alors que son sourire se fait plus large, étirant un peu plus le mien.
— Je confirme, il nous a cassé les oreilles pendant des semaines, commente Athéna, ma belle-sœur.
Je suis plutôt fière de mon cadeau. Je me souviens en avoir parlé avec Ioanna. Je lui ai dit que je prévoyais de le lui acheter pour son anniversaire. Alors ça reste mon idée, bien que ce soit elle qui ait fait le nécessaire pour le commander et l'emballer.
— Bon, nous on va s'occuper de ranger. On vous laisse tous les deux, annonce Danae en attrapant la main de sa femme pour rejoindre l'intérieur.
Nous leur adressons un petit signe de main, avant de nous asseoir au bord de la piscine. Laissant nos pieds tremper dans l'eau.
— Merci d'être venu, tata. Ça signifie beaucoup pour moi, m'avoue Loukas, de sa petite voix craquante.
Mon cœur bat un peu plus fort et je m'empresse d'attraper sa main pour la serrer dans la mienne.
— Je n'aurais raté ce jour pour rien au monde, Louk. Jamais.
Un petit sourire vient illuminer son doux visage.
— Tu sais, j'aurais compris si ton travail t'en avait empêché. Tu travailles dur et ce que tu fais est génial. Alors j'aurais compris.
Argh, comment peut-on être aussi adorable ? Du haut de ses neuf ans, Loukas comprend très bien la façon dont la vie fonctionne. Il est très intelligent, très futé. Je pourrais passer mes journées à faire l'éloge de ce bout de chou.
— C'est vrai, mon travail est important, et parfois je finis même par m'oublier à cause de ça. Mais il ne doit pas passer en premier. Pas quand j'ai une famille aussi aimante autour de moi. Alors ne t'en fais pas, j'ai pris mes précautions pour que tu passes toujours en premier.
Ses lèvres s'étirent à nouveau, alors que son corps vient rejoindre le mien dans une longue étreinte. Ses petits bras viennent encercler ma taille pendant que sa tête se pose délicatement contre mon ventre. Je pourrais rester dans cette position pour le restant de mes jours. Une vue superbe, le calme de la nuit et la personne que j'aime le plus dans mes bras. Aucun travail ne peut rivaliser avec ça. Aucun.
— Tu es la meilleure des tatas. Je t'aime très fort, murmure-t-il.
— Je t'aime encore plus.
— Je peux te poser une question ?
J'arque un sourcil, ne sachant pas trop à quoi m'attendre. Mais vu le ton qu'il vient d'employer, ça semble plutôt important.
— M'aimeras-tu toujours autant lorsque tu auras tes propres enfants ?
Ah... Oui, je ne m'attendais clairement pas à une demande de ce genre. Surtout parce que je n'ai pas prévu d'avoir des enfants de sitôt. Sûrement pas.
— Je dis ça parce que Kallias et toi allez bientôt vous marier, et que très souvent, les enfants arrivent peu de temps après. C'est ce que Sophia m'a dit, poursuit-il avec tout le sérieux du monde.
Kallias, c'est vrai. Mon fiancé. Je ne vais pas lui avouer que le mariage n'est pas prévu pour bientôt. C'est plutôt compliqué en ce moment et je ne compte pas entrer dans les détails avec lui aujourd'hui. Alors je fais ce que je sais faire de mieux : détourner la conversation.
— Évidemment que je t'aimerai toujours autant. Mon cœur est assez grand pour donner de l'amour à plusieurs personnes. Et puis, tu as été mon premier bébé. Bien que tu ne sois pas mon fils, je te considère comme tel, et ça, ça ne changera jamais.
— Promesse du petit doigt ? réplique-t-il en levant son auriculaire.
J'éclate de rire, mais lève à mon tour mon doigt.
— Promesse du petit doigt, acquiescé-je en scellant notre pacte.
***
Ce matin, j'arrive au bureau, complètement vidée. J'ai encore veillé une partie de la nuit pour bosser. Quand je disais que j'étais une acharnée du travail, je ne mentais pas. Voilà pourquoi c'est problématique : ça empiète carrément sur mon sommeil.
Il va falloir te ressaisir, ma vieille. Ça ne peut plus continuer, souffle ma voix intérieure.
J'allume mon ordi afin de vérifier mes mails, tout en triant les papiers éparpillés sur mon bureau. La nouvelle collection devrait sortir dans deux semaines. L'équipe marketing, supervisée par ma sœur, a déjà trouvé son plan d'attaque pour la promotion. Les créateurs que je supervise travaillent aussi d'arrache pieds pour que tout soit parfait. Quant à moi, je dois tout contrôler.
— Elyna, tu as du courrier ? m'annonce Ioanna en entrant dans mon bureau.
Du courrier ? Ça n'arrive pas souvent, à notre époque. Mes collaborateurs passent le plus souvent par mails.
— C'est important ? demandé-je sans relever les yeux de mon écran.
— Aucune idée, ça vient d'Amérique. Un courrier de la part d'un cabinet d'avocats et une lettre avec ton prénom écrit à la main. Elle semble un peu plus personnelle.
Un cabinet d'avocats ? S'il s'agissait des avocats de nos filiales aux États-Unis, ils passeraient, eux aussi, par mails. Et puis, Ioanna les connait très bien, alors ça ne peut pas être ça. Quant à la lettre personnelle, je suis davantage intriguée.
— Un nom pour la lettre ?
— Hmm, oui ici. Il s'agit d'un certain Hathaway.
Mon cœur rate un battement à l'entente de ce nom... Impossible... Ça fait des années que je ne l'ai pas entendu. Ça ne peut pas être lui.
Quoi ? Tu penses que c'est l'actrice Anne Hathaway qui prendrait le temps de t'écrire une lettre ? Réveille-toi ma vieille.
— Tu es sûre de toi ? la questionné-je, sans vouloir y croire.
— Certaine. Jaxon Hathaway, si tu as besoin de plus de précisions.
Jaxon... Pas celui auquel je m'attendais, mais ça confirme mes doutes.
— Tout va bien ? m'interroge Ioanna, sûrement perturbée par mon propre trouble soudain.
Je feins un sourire rassurant en hochant la tête.
— Oui, j'étais simplement parti dans mes pensées. Tu peux y aller, je m'en occupe.
Elle m'observe un instant, toujours un peu sceptique, mais finit par acquiescer à son tour avant de prendre congé.
Je décide d'ouvrir la lettre de Jaxon en premier et ce que j'y lis me laisse sans voix.
Putain, c'est quoi ce bordel ?!
⚖️⚖️⚖️
Et voilà le premier chapitre !!
Vous avez officiellement fait connaissance de notre protagoniste Elyna ! Clairement mon personnage préféré de ce livre.
Premier chapitre pour l'introduire et connaître un peu son quotidien.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.
On se retrouve demain pour faire la connaissance d'Easton 🫶🏼
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