Unis.
La découverte.
La nuit tombait peu à peu et ma peur ne disparaissait toujours pas, voire s'amplifiait d'heure en heure. Je ne pouvais plus rien toucher, mes mains étaient devenues moites et je me rendis compte que ce n'était pas normal le fait que je stresse autant. Comme disait Enea, je n'avais aucun soucis à me faire, enfin, jusqu'à ce soir, je n'avais jamais été aussi proche de la mort. A présent, des villageois m'avaient dans le collimateur. Et si Cupidon faisait parti d'eux ? On sait tous que l'ange était de mise avec l'enfant, celui qui peut espionner les loups la nuit, mais en toute discrétion, sinon il se faisait dévorer par ceux-ci.
Onze heure sonna, et tous les villageois s'endormirent irrémédiablement. On ne savait pas dans quel ordre, mais on supposait que les loups s'éveillaient les premiers, tuant une personne, ils devaient n'avoir qu'une heure, voire deux, ensuite ils se rendormaient. L'enfant en même temps qu'eux, pour pouvoir les observer s'il le souhaitait. Vint le tour des sorcières, qui étaient au courant du mort, ou des morts, avant tout le monde et qui décidaient si elles allaient sauver la personne décédée ou non. Cependant, il n'y avait qu'une potion pour ressusciter par sorcière, et souvent, les sorcières préféraient garder leur unique bien pour sauver une personne proche d'elles. Ce qui était normal, si j'étais moi-même un sorcier, je garderai ma potion bien précieusement pour mon père ou ma mère. Et Dieu ce que j'aurais aimé l'être. A la place, je n'étais qu'un simple villageois impuissant, attendant son heure comme chaque autre de mes congénères.
Doucement, mon cerveau quitta les brumes du sommeil, et peu à peu, mes yeux s'ouvrirent. Je les frottai à l'aide de mes mains et baillai. J'étais encore fatigué, je voulais me rendormir mais quelque chose me disait que je ne devais pas le faire. Je me levai en trainant des pieds et me dirigeai vers ma fenêtre afin d'ouvrir les volets, comme chaque matin. Lorsque je les poussais, je sursautai et un cri aiguë sorti de ma bouche. Dehors, il faisait encore nuit noire. Je me tournais vers le réveil où il était inscrit 04:00. Mes mains se mirent à trembler, non en fait, tout mon corps trembla et des hauts de cœur me prirent de court.
Non, non pitié.
Ce n'était absolument pas normal que je puisse me lever à cette heure, aucun villageois n'avait la capacité de se lever la nuit. Je partis me rasseoir sur mon lit et sentis soudainement une douleur au niveau de l'intérieur de ma cuisse droite... Exactement là où devait se trouver la marque des élus. Mes jambes étaient cachées par mon pyjama, mais je n'osais l'enlever pour vérifier. J'étais peut-être si nerveux que je m'étais réveillé et que j'imaginais cette douleur à la cuisse ? Oui, très probablement. Cela devait être psychologique. Je décidais alors de l'ignorer et je me recouchais, m'enveloppant de la grosse couverture. Seulement, même pas cinq minutes plus tard, je jetais ma couette au loin dans un gémissement plaintif, et quand je passais mes mains sous mes yeux, c'était humide. Je pleurais. Est-ce que mon corps s'était résigné ?
Allez Erin, vérifie. Tu verras que tu n'auras rien, et que seul le stress t'a réveillé. Les règles pouvaient avoir quelques anomalies, non ?
Doucement, j'attrapais l'élastique de mon pyjama, et c'est avec une peur immense que je baissais le pantalon, très lentement. Je sentis le froid picoter mes jambes, mais je n'osais toujours pas regarder. Je fermais les yeux et serrais les dents. Je passais une main entre mes jambes, trouvant l'intérieur de ma cuisse et passais mes doigts dessus, cherchant une bosse, ou un léger relief. A ma plus grande satisfaction, je ne sentis rien. Je me risquais alors à une ouverture d'yeux, et très craintif, j'écartais les jambes en grand et mes yeux se posèrent sur une chose sombre. Une bouffée de panique s'empara de moi et je me levais d'un bond pour allumer la lumière, puis reposais mon regard sur ma cuisse.
J'eus d'abord envie de pleurer toute l'eau que pouvait contenir mon corps, avant de vraiment le faire et de m'effondrer au sol, mes mains devant mes yeux et récitant des prières que j'avais apprise par cœur grâce au doyen.
Sur ma cuisse se trouvait un petit loup couché blanc avec des nuances noires... Je venais d'apprendre que Cupidon m'avait élu, avec pour amant le loup blanc. Avec le plus meurtrier des loups. Ma vie était finie, définitivement.
Après la tristesse, vint la colère. Et je la canalisais sur ce connard de Cupidon. Comment avait-il pu me faire ça ? J'étais gentil, je ne cherchais jamais les embrouilles, j'ai toujours aidé ceux qui en avaient besoin.
La rencontre.
Sans que je ne sache pourquoi, je me relevais et me débarrassais de mon pyjama entièrement, me retrouvant nu comme un ver, j'attrapais un boxer, un jean et un t-shirt. Puis je m'habillais comme un automate, mes membres déconnectés de ma conscience, regardant une derrière fois la marque de mes yeux humides. Je détestais ce loup. Et jamais, oh grand jamais, je ne tomberai amoureux de lui.
Je descendis doucement les escaliers, j'avais peur de réveiller mes parents, même si je savais qu'ils allaient se réveiller seulement en même temps que le village entier, c'est-à-dire sept heures du matin. J'ouvris délicatement la porte et poussais par je ne sais quoi, je marchais dans les rues désertes, mes pas me guidèrent vers la forêt. Ce qui provoquait en moi un long frisson. On disait que la forêt était le terrain de jeu des loups, et toutes sortes de légendes des plus effrayantes en parlaient.
Mais je ne pouvais pas m'arrêter, je n'en avais pas envie, c'était comme si j'éprouvais un énorme désir de rencontrer ce loup. Et aussi la curiosité, je voulais savoir de qui j'allais tomber " follement amoureux ". J'espérais profondément que cette personne soit jeune, gentille - même si c'est difficile à l'imaginer étant un loup - et belle. J'espérais également que ce soit un homme, car je me sentais plus attiré par le même sexe que moi. Cependant, une fille ne me dérangeait pas non plus, je tomberai amoureux d'elle de tout façon et je pourrais avoir des enfants.
Je me stoppais net en apercevant non loin de moi une silhouette de dos, très grande et assez massif. Un homme. Plus je m'approchais, et plus je craignais le pire, reconnaissant peu à peu la personne. Ces cheveux blonds mis-longs, éclairés par la lune, étaient unique en son genre. L'envie de pleurer me prit de nouveau. Tout sauf lui...
Alerté par mes pas, l'homme se tourna vers moi et je constatais que je ne m'étais pas trompé. Alix avait les yeux écarquillés, puis les cligna plusieurs fois, comme s'il n'y croyait pas. Peut-être espérait-il que je ne sois qu'un mirage ? Moi aussi, j'aurais aimé qu'il ne soit qu'une illusion et que mon âme-sœur débarque. Mais là était une évidence. Moi, Erin, et Alix, celui qui avait tenté de me faire exécuter quelques heures plus tôt, avons été choisit par ce stupide et diabolique Cupidon.
Puis cela fit tilt dans ma tête, j'avais eu raison, Alix était bien un loup. En revanche, je n'aurais jamais pensé que c'était le loup blanc.
Sans que je ne m'y attende, Alix fonça sur moi et me poussa, je m'écroulais directement au sol. En même temps, j'étais une crevette comparé à sa musculature. Il s'abaissa et m'arracha mon jean brutalement. La peur me gagna d'un coup, que faisait-il ? Allait-il me violer ? Allons-nous nous... Accoupler ? Bordel, j'étais encore puceau ! Et vu comment il me surplombait, je devinais aisément qu'il voulait être le dominant.
Mon corps réagit instantanément et se mit à trembler.
" Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu fais ? Demandais-je paniqué. "
Seulement un grognement se fit entendre. Très bien, j'ai comprit, il ne voulait pas m'entendre parler. Je le sentis remonter mon caleçon au niveau de ma jambe droite, puis il m'écarta les cuisses. Je compris enfin ce qu'il faisait. Je relevais la tête et l'observais, ses yeux étaient comme hypnotisés par le tatouage, représentant son propre loup. Il passa doucement son pouce sur l'encrage et le caressa. Tout mon corps frissonna, et sans savoir pourquoi, je trouvais que son toucher était délicieux, surtout à cet endroit. Cette fois il passa son index et dessina les contours. Savait-il à quel point ses gestes m'excitaient ?
« C'est... Magnifique, l'entendis-je soupirer tout bas. »
Il était définitivement absorbé par l'intérieur de ma cuisse, ses yeux ne quittaient plus le loup encré sur ma peau. Je désirais profondément voir son tatouage à lui, mais je n'osais faire comme il avait fait pour moi, et encore moins lui demander. Il n'était pas encore amoureux de moi, il pourrait très bien me rejeter violemment. Nous n'étions qu'unis, rien de plus. Est-ce normal, dans ce cas, que je le trouve si beau, là, admirant presque amoureusement mon tatouage et à le caresser si tendrement ? J'ai terriblement envie de le retourner et de l'embrasser, c'était horrible.
Son visage se releva et me fit face. J'appréhendais sa réaction, et j'avais de quoi, car son regard se voila de colère et il me sauta dessus, enserrant mon cou de ses mains.
« Tu ne peux pas porter mon loup ! Fais le disparaître ! Rends le moi espèce de connard ! Hurla-t-il le regard devenu fou. »
Mon souffle se coupa et mes yeux s'exorbitèrent. Je n'allais quand même pas mourir maintenant ? Si ? Etait-il conscient que s'il me tuait, il y passait lui-aussi ?
« A...Lix... Peux... Plus... Res... Respirer... Tentais-je de prononcer. »
Il sembla comprendre son erreur car ses mains quittèrent mon cou et il se releva de mon corps.
« Je trouverai cet enfoiré de Cupidon et je le dévorerai tout entier, prononça-t-il d'une voix terriblement effrayante et sombre. »
Moi qui avais été un peu excité grâce à ses doigts, tout mon excitation retomba et je peinais à reprendre mon souffle, plaçant mes mains sur ma cage thoracique, où mon cœur s'était emballé follement. Je toussotais en essayant de me relever. Une fois que je réussis à reprendre à peu près mon souffle, mes sourcils se froncèrent et je fis face à Alix, qui me regardait avec la même expression.
« Espèce de gros débile, t'es au courant que maintenant, si je crève tu crèves avec moi ? M'époumonais-je. »
Il lâcha un petit " tss " avant de tourner les talons.
« Où est-ce que tu vas ? Demandais-je maintenant perplexe.
- Je rentre chez moi, tu ferais mieux de faire la même chose, pas que je m'inquiète pour toi, c'est juste pour ma survie, tu vois. »
J'avais terriblement envie de lui balancer ma chaussure dans le crâne. Et dire que je venais d'être lié jusqu'à la mort avec cet être ignoble. Qu'ai-je fait pour mériter tel châtiment...?
Mais pire encore, dans les prochains jours, je tomberai amoureux de lui et inversement. Nous allons devoir... Nous unir charnellement.
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