Destin.

Accompli.



« Pas ici. »

Je pris cette phrase pour un oui, me contentant comme jamais. Je le laissai me transporter jusque dans sa chambre, nous sentant monter les escaliers et pousser la porte pour me déposer dans le lit avec douceur. Je me relevai sur les coudes pour pouvoir le toucher une nouvelle fois, déjà en manque de son corps, mais il restait devant le lit, droit comme un piquet et ses yeux me fixaient avec intensité. Ses mains étaient serrées et je commençai à paniquer. Que lui arrivait-il ? Pourquoi il s'arrêtait ? Je m'imaginais toutes sortes de choses en quelques secondes à peine et mon ventre se tordit sous la crainte.

« Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il y a ? Demandai-je prudemment. »

Il soupira, et je flippai encore plus. Puis son regard se baissa, mais je sentais une incroyable colère émaner de lui, de par ses membres crispés, ses sourcils froncés ou encore l'aura qui nous entourait.

« Erin, commença-t-il, toujours la tête baissées. »

Il marqua une pause, comme s'il réfléchissait à ce qu'il allait dire, ou alors mettait-il de l'ordre dans ses idées ? J'optais pour la deuxième solution à en juger son expression.

« Je jure de... Reprit-il. »

Il fit un pas dans ma direction. Il s'arrêta, inspira et releva la tête pour ancrer son regard dans le mien.

« De décapiter la tête de chaque personne qui aura prononcé ton prénom, finit-il solennellement, la voix incroyablement dure et remplie de promesse. »

Et je compris aussitôt qu'il se faisait une promesse à lui-même, plus qu'à moi. Sa phrase éveilla quelque chose en moi, puissant et qui me prit par les tripes, me poussant à retirer la serviette qui recouvrait mon corps nu. Je me relevai doucement, comme si en cet instant, c'était moi le prédateur et lui la proie. Seulement, on pouvait aisément deviner qu'il était le plus fort de nous deux, rien qu'à sa façon de me regarder... Dévorante, autoritaire et pressante. Il arrivait à faire naître des frissons sur ma peau sans même la toucher, sans n'avoir encore rien fait. Il se mordait la lèvre inférieure avec envie, tout en détaillant chaque partie de mon corps, n'en laissant pas une de côté. Je m'arrêtai à quelque centimètres de son corps, le faisant un peu languir. Je posais mes mains en bas de son t-shirt et le relevai lentement, dévoilant son torse légèrement musclé et... Dieu, terriblement bandant ! Une fois au sol, il lâcha un petit rire devant mes yeux obnubilés par sa peau nue, où je déposai mes doigts en de fines caresses. Ne pouvant résister d'avantage, je plaquai mes lèvres sur les siennes et il réagit aussitôt, prenant possession de ma bouche et me guidant dans les gestes à faire. Je caressai sa langue avec la mienne et il poussa un grognement presque animal face à cet assaut, posant ses mains sur mes fesses nues, qu'il massait avec désir, rendant ma respiration beaucoup plus difficile.

A bout de souffle, il passa une de ses mains sur mon visage, caressant ma joue de son pouce.

« Tu... T'es sûr de vouloir le faire... Maintenant ? Dit-il difficilement, le souffle court. »

Je hochais la tête. J'en étais sûr et certain, je le voulais, là, maintenant, tout de suite. J'avais besoin de lui, un besoin presque vital et j'avais l'impression que s'il ne faisait rien, je retournerai en enfer. Alors certes, vivre était une douleur immense, mais mourir était pire que tout, c'était le néant complet et cela m'effraya à un point démesuré. Il n'existait pas pire et je ne voulais absolument pas y retourner.

Cependant, ce n'était pas la seule raison, j'avais tellement envie de lui, on se retenait depuis bien trop longtemps, il était temps que nous laissions parler nos désirs refoulés. 

Je reculai de quelques pas et tombai une nouvelle fois sur le lit d'un geste parfaitement calculé, me glissant jusqu'à la tête du lit pour qu'il puisse prendre ses aises et lui faciliter la tâche. Il me suivit rapidement et se positionna sur moi, reprenant mes lèvres dans un baiser plus fiévreux, plus passionné et désireux, caressant ma langue sensuellement. Ses mains se baladèrent sur mon torse, mes cuisses, mes hanches, enflammant chaque parcelles de peau touchée, et je sentais mon souffle s'arrêter chaque fois qu'il posait un doigt sur moi. C'était la déferlante de délicieuses sensations distillées dans tout mon corps, et je devinais que c'était la même chose pour mon amant, qui me fixait intensément, la bouche légèrement ouverte d'où sortait sa respiration irrégulière. Je le trouvais si sexy en cet instant, que je crus rêver et que cette homme merveilleux sortait d'un songe. Rien que de le voir dans cet état m'excitait encore plus, si c'était possible. Je retenais mon souffle quand sa bouche fondit sur ma mâchoire, et descendit dans mon cou doucement, très lentement, faisant gripper la chaleur dans mon ventre. 

Je plongeai mes mains dans ses cheveux et je poussai un gémissement lorsqu'il me fit des suçons près d'une des mes clavicules, léchant chacun d'eux après l'avoir fait. Il glissa ensuite vers mon torse, jouant avec mes tétons et passa sa langue mon ventre, il s'abaissa ensuite jusqu'à tomber sur mes cuisses, il les écarta et posa sa langue sur mon tatouage, me faisait gémir de plaisir, il ne s'y attarda pas et remonta vers ma bouche. Il s'amusa un instant à mordiller ma lèvre inférieure avant d'enfin reprendre ma bouche.

Un soupire s'échappa de mes lèvres en sentant sa main s'enrouler autour de mon sexe, sans bouger. Quand il releva la tête, il me lança un petit sourire taquin.

« Hum... J'ai un petit problème, annonça-t-il faussement. Qu'est-ce que je dois faire maintenant ? »

Je plissai les yeux, était-il sérieux ? Il voulait jouer dans un moment pareil ? Bon dieu, pourquoi était-il un loup ! Je crevais de désir, mon corps suait l'envie pure et brut et mes gémissements criait mon plaisir, et ce fichu loup était en train de me narguer !

Je relevai un peu la tête et glissais mes yeux sur son corps, ses épaules carrés, ses bras robustes et son torse magnifique et recouvert d'une fine pellicule de sueur, depuis quand je m'excitais tant rien qu'en regardant le corps d'un mec ? Enfin, ce n'était pas n'importe quel garçon, c'était celui qui était tout pour moi, à présent. Je sentis mes joues s'empourprer en apercevant l'anatomie d'Alix, complétement nu sur moi. Quand avait-il enlevé son bas ? Je ne l'avais même pas remarqué. Trop gêné, je relevai aussitôt le regard, n'osant pas le mater comme lui le faisait sans pudeur. Pour reprendre contenance, je tentai de lui répondre sur le ton que lui :

« Je ne savais pas que le grand méchant loup était encore puceau et inexpérimenté. Dois-je t'apprendre... A caresser ? Dis-je en reprenant mon souffle. »

Alix se mit à rire et débuta ses mouvements sur mon membre, n'y allant pas de main morte et coupant ainsi ma respiration. Ma bouche s'ouvrit en grand et instinctivement, mes hanches suivirent ses vas-et-viens rapides et mes yeux se fermèrent.

« Oh bébé, je suis devenu un as de la masturbation depuis que je te connais, susurra-t-il à mon oreille. »

Cette phrase me fit frissonner mais avant que je n'ai pu répondre, Alix passa une jambe entre les miennes et d'un mouvement maîtrisé, échangea nos positions. Je me retrouvai au dessus de lui, nos bassins se touchant et me donnant encore plus chaud, mais je fus gêné quand nos entre-jambes durs entrèrent en contact, malgré le délicieux frisson qui remonta jusqu'à mes bras. Mon loup posa ses mains sur mes hanches et ancra son regard dans le mien, très sérieusement.

« Erin, je t'interdis d'être mal à l'aise avec moi. Soit le avec n'importe qui, soit pudique à ne pas montrer ton corps, mais pas avec moi. Je ne jugerai jamais ton corps ou ta façon d'agir. Et puis juger quoi ? Tu es parfait à mes yeux, même tes cheveux pourrait me faire bander, je désire tout de toi, ajouta-t-il en se léchant la lèvre inférieure. »

Ce qu'il me dit me rassura, cela faisait peut-être fragile, mais j'avais besoin d'entendre ce genre de chose, ça me poussait à vaincre cette barrière que j'avais mis entre moi et les autres. Cependant, il y eut une seule ombre au tableau : moi sur lui. Je ne savais pas quoi faire ! Si je m'étais moqué de lui quelque instant plutôt en lui claquant qu'il était puceau, c'était bien mon cas. Je n'avais jamais touché personne, il était le premier et j'étais perdu. Avant de me retrouver là, je m'étais toujours imaginé qu'Alix prendrait le dessus et nous guiderait tout les deux, mais qu'il me laisse le libre-arbitre me fit paniquer légèrement. Il dut s'en apercevoir car un petit sourire se dessina sur ses lèvres et ses mains appliquèrent une légère pression sur mes hanches afin que je bouge. C'est donc la tête rouge tomate que je le suivis et frotta mon bassin contre le sien. Aussitôt, son expression changea et redevint chargée de désir, ses yeux se baladaient sur mon corps entièrement nu et offert et étonnamment, je me mis à apprécier son regard sur moi. Je savais qu'il n'y avait rien de méchant, juste du désir et seulement ça.

« Va... Va un peu plus vite, dit-il le souffle haché. »

En y allant plus franchement, je me sentis défaillir et ses bras et jambes se mirent à trembler, ce qui me fit un peu peur.

« Tu trembles car tu es excité mon amour, rit doucement Alix qui répondit à ma question silencieuse. »

Alors comme ça, on tremblait en étant excité ? Je croyais que ça arrivait seulement quand on avait peur ou froid. C'était légèrement embêtant, mais quand je vis que ça ne changeait rien au plaisir que prenait mon amant, je décidais de ne pas m'en formaliser et continuai mes mouvements, qui augmenta mon envie de jouir en sentant son sexe contre le mien, aussi excité l'un que l'autre. Je posais mes mains sur les siennes et penchai la tête en arrière, sentant mon souffle devenir irrégulier, tantôt il se coupait, tantôt il s'accélérait.

Cependant, il se coupa net et mes yeux se rouvrir en grand en sentant un doigt entrer en moi, sans que je ne pus l'anticiper. Je paniquais aussitôt et regarda Alix.

« Att... Attends, il faut...

- Lubrifier ? Je l'ai fait, mais comme tu étais trop occupé à prendre du plaisir, tu ne m'as pas vu, me coupa Alix en me lançant un petit sourire taquin. »

Il fallait sérieusement que je me reconnecte avec la réalité, j'étais parti loin, je me transformais en une boule de sensations au lieu de me soucier d'Alix autant que de moi.

Une fois son doigt entièrement à l'intérieur, il commença à faire de petits mouvements de bas en haut. C'était... Etrange, ça ne faisait pas mal, mais c'était comme d'avoir une légère gêne à ce niveau là.

Avant de continuer, Alix changea une nouvelle fois nos positions, reprenant le dessus. De sa main libre, il mit une de mes jambes derrière son dos et je fis de même avec l'autre, lui facilitant l'accès.

« Je vais en mettre un deuxième, ok ? »

Je hochais la tête, prêt à poursuivre ce que l'on avait commencé : après tout, c'était bien moi qui lui avait sauté dessus. Quand un deuxième doigt entra, je sentis mon corps se crisper et cela alerta Alix.

« Ca va ?

- Mh, oui, oui continue. »

Il reprit donc et continua, poussant ses deux doigts et réitérant ses mouvements. Arrivé au troisième doigt, je dus accrocher mes mains aux barreaux de derrière et tentai de reprendre ma respiration, si je voulais que ça passe mieux, je ne devais absolument pas stresser. Je devais me détendre.

Il retira ensuite sa main et se pencha un peu pour atteindre la commode, il ouvrit le dernier tiroir et en sortit un petit sachet, qu'il arracha avec ses dents.

« La prochaine fois, je te demanderai de me l'enrouler, annonça-t-il en faisant dérouler le préservatif sur son membre. »

Rien que ça me donna des bouffées de chaleur. Il chercha ensuite autre chose, il ouvrit plusieurs tiroirs, ayant sûrement oublié où il l'avait mis, avant de sortir un petit tube triomphant, il en déversa une bonne quantité sur son sexe et le jeta plus loin. Il reprit mes jambes et les posa sur ses épaules.

« Ecartes bien les jambes mon cœur, et détends toi, ça va probablement faire un peu mal au début, mais ça ira ensuite, d'accord ? Me prévint-il avec une douceur insoupçonnée chez lui.

- Ok, répondis-je simplement en hochant la tête vivement. »

Il posa ses lèvres sur les miennes et m'offrit un baiser doux et sensuel, comme s'il me promettait silencieusement de ne pas me faire de mal. Sa main reprit mon membre et exerça une pression sur celui-ci, ce qui me fit me détendre un peu. Il sembla hésiter un moment avant que je ne sente le bout de son sexe contre mon entrée, coupant ma respiration, appréhendant énormément cet acte. Son autre main se posa sur ma joue, caressant ma peau de son pousse. Il me sourit avec tendresse avant de pousser un peu plus. J'émis un petit gémissement plaintif quand il entra, ça faisait mal ! J'eus l'impression d'être déchiré à chaque avancée de son entre-jambes en moi et me forçais à respirer, à me dire que tout allait bien, que j'allais prendre du plaisir par la suite.

« Erin, m'appela-t-il. »

Mais j'étais trop concentré sur la douleur, mes yeux s'étaient fermés et j'agrippais les barreaux fortement, comme si ça allait changer quelque chose à ma douleur. Mes dents s'étaient également serrés et mes membres se mirent à trembler d'autant plus, la panique me gagna et je pensais à toutes sortes de choses sordides : et s'il me déchirait vraiment de l'intérieur ? Je m'imaginais des scènes effroyables et cela polluaient littéralement mon cerveau, tellement que je ne sentis plus sa main sur mon sexe.

« Erin, bébé, ouvres les yeux, regardes moi, me supplia-t-il. »

Mon cœur s'était mis à battre si fort que j'en ai mal à la poitrine, je rouvris les yeux et ils tombèrent directement sur ceux incroyablement inquiets d'Alix.

« A... Alix... Retires toi... S'il te plaît, couinai-je, n'en supportant pas d'avantage. »

J'étais revenu à la vie en souffrant le martyr, ce n'était pas pour ressentir une nouvelle fois cette sensation à cette endroit intime. J'avais toujours eu peur de la douleur, une moindre blessure superficielle m'angoissait.

Mon amant se pencha sur mon visage et m'embrassa chastement.

« Erin, c'est le début, c'est normal que ça te fasse mal, tu dois juste t'habituer et ensuite, tu n'auras plus mal. Tu me fais confiance ? Me demanda-t-il calmement, tentant désespérément de me calmer.

- Oui, soupirais-je difficilement.

- Bien. C'est bien. Je ne vais pas bouger d'accord ? Dis moi quand tu en auras envie. Pour l'instant, calmes toi, concentres toi sur ma main, sur le désir que tu ressens, ne pense plus à la douleur. »

J'essayais de faire ce qu'il me dit et fermai de nouveau les yeux, je suivais mentalement les mouvements de ses doigts sur ma verge ainsi que son corps brulant à moitié sur le mien, je sentais le désir réapparaître peu à peu et mon souffle reprit un rythme plus normal.

« Voilà, c'est ça Erin, continues c'est bien, me murmura-t-il tendrement. »

Je rouvris les yeux, ramenant une main vers moi pour la passer derrière sa nuque, je le rapprochais de moi et l'embrassai comme si ma vie en dépendait. Pour une fois, je pris le contrôle du baiser et plongeai ma langue dans sa bouche, caressant la sienne comme il l'avait déjà fait. A bout de souffle, et prenant énormément sur moi, je lui annonçai :

« Vas-y, bouges. »

Il me sourit et reposa sa main, qui était sur ma joue, sur ma hanche et se retira lentement pour revenir, toujours en prenant son temps. Mes muscles se tendirent, mais cette fois-ci, je ne dis rien et endurai la douleur, tout en me raisonnant que ça allait passer, comme Alix me l'avait dit.

Il continua ce rythme quelques temps, histoire que je m'y fasse et je ne le remercierai jamais assez, car je voyais bien que c'était une torture pour lui de ne pas y aller comme il le souhaitait. Cependant, cela devint dure également pour moi, mes membres s'étaient détendus et la douleur avait considérablement descendue, me poussant à donner des coups de bassins pour qu'il accélère.

« Alix, va... Va plus vite, lui demandai-je. »

Je n'en pouvais plus, j'avais maintenant terriblement envie de le sentir plus fort en moi. Pour mon plus grand plaisir, il augmenta le rythme de ses va-et-vient et je poussai un gémissement plus fort en le sentant toucher un point sensible en moi, mon dos s'était cambré et mes mains s'étaient posés. Devant mes yeux surpris, je le vis sourire et il recommença son mouvement, me faisant donner un peu plus de ma voix.

« Alix.. C'est bon... En... Encore, le suppliai-je presque. »

Je resserrai mes cuisses sur lui et il lâcha mon sexe pour poser sa main sur ma hanche, remontant mes jambes pour avoir un meilleur accès. Il poussa son membre plus loin, toujours en touchant ce petit point de bonheur qui me faisait voir les étoiles. Quand j'entendis enfin ses soupires, je sentis la jouissance approcher à grand pas et bougeai mon bassin avec lui, cherchant désespérément ce frottement plus rapide et plus fort contre ce point magique. Alix poussa un râle plus sonore et le suivant, j'explosai dans un ultime gémissement, le sentant se déverser en moi.

Il relâcha mes jambes qui tombèrent sur le matelas et je sentis son corps tomber lourdement contre le mien, nos torses se soulevant encore rapidement dû à l'activité à laquelle nous nous étions adonnés... Et quelle activité !

Sa tête sur mon épaule, je caressai tendrement ses cheveux, apaisé et en désormais en paix. C'était comme si j'étais enfin comblé, comme si la chose qui me manquait venait de disparaître.

Nous restions encore quelques temps dans cette position, reprenant nos respirations et nous laissant le temps d'assimiler ce que l'on venait de faire.

Alix finit par se relever sur ses coudes et regarda attentivement mon visage avant de sourire.

« Tu es enfin redevenu mon Erin, lâcha-t-il. »

Je fronçais un peu les sourcils, ne comprenant pas vraiment sa phrase.

« Quand Enea t'a fait revenir à la vie, tu avais l'air... Absent, j'avais ton corps, mais ton esprit n'y était pas... Puis dans la salle de bain aussi, tu étais étrange, tu m'as vraiment fait peur Erin. J'ai pensé un instant que comme nous étions deux à revenir grâce à elle, son pouvoir s'était concentré sur moi et qu'il n'avait pas tout réanimé pour ta part, qu'il n'était pas assez puissant... »

En voyant la tristesse dans ses yeux, je le pris dans mes bras et le serrai fort contre moi, presqu'en l'étouffant.

« Si tu n'étais pas revenu avec moi, je... Je n'aurais pas pu vivre sans toi Alix, me confiai-je. »

Si notre lien se serait brisé avec la mort et que j'aurais été ressuscité seul, je n'aurais jamais tenu le coup, je serais reparti six pieds sous terre. Une vie sans Alix n'avait plus aucun intérêt.

Suite à ma confession, il scella nos lèvres avec douceur, juste en mouvant nos bouches ensemble, sans y faire entrer sa langue.

« Mais maintenant nous sommes une nouvelle fois ensemble, plus la peine de penser à ce qu'il aurait pu se penser. »

Je hochais la tête et la reposai sur le matelas, les oreillers étant tombés de son lit. Cependant, une chose attira mon attention et je coupais Alix dans ses mordillages sur mon épaule.

« Il commence à faire jour, lui fis-je remarquer. »

Il suivit mon regard et vit le ciel s'éclairer à l'horizon.

« Bonne déduction, se moqua-t-il gentiment.

- Non tu ne me comprends pas, quand on s'est réveillé dans le cimetière, il y avait beaucoup de monde autour de nous, alors que nous étions la nuit, normalement il ne devrait y avoir personne, lui expliquai-je. »

Il baissa le regard, comme s'il cherchait ses mots.

« Hum, on devrait aller manger un truc, on a rien dans le ventre et faire l'amour donne faim. »

Je sentis mes joues chauffées à « faire l'amour », je pris son visage en coupe dans mes mains et le regardai intensément.

« Alix, tu sais quelque chose ? Si oui, alors s'il te plaît, dis moi ! Le suppliai-je. »

Il releva le haut de son corps et s'assit sur moi, prenant une grande inspiration.

« Quand je me suis revenu à la vie, j'ai paniqué, normal, mais encore plus en voyant des villageois qui traînaient pas loin de nous, j'ai sorti les crocs et Enea m'a supplié de ne rien faire, de ne surtout pas me faire remarquer par les autres. Je lui ai demandé pourquoi, et elle m'a dit qu'en tuant le doyen, le maire de la ville, j'avais dû briser les règles... »

Sa révélation me laissa sur le cul, j'étais choqué et je pensais même avoir mal compris, car j'ajoutai :

« Briser les règles ? Comme tuer un habitant chaque semaine ?

- C'est ça. Ils pensent même que ça va plus loin, les loups pourraient tuer qui ils veulent, quand ils veulent et tuer plusieurs personnes à la fois, les sorcières auraient une nombre illimité de potions, n'étant plus réduites qu'à une potion de mort et une autre de vie. En gros, tout ceux qui ont des pouvoirs peuvent faire ce qu'ils veulent, plus de restriction, plus d'obligation, rien.

- Mais c'est génial Alix ! Cela veut dire que plus personne ne mourra inutilement, on pourra enfin être libre et vivre une vie normale ! M'exclamai-je, heureux d'apprendre cette nouvelle. »

En revanche, mon amant n'eut pas la même réaction, car ses yeux se plissèrent et il soupira.

« Non Erin tu ne comprends pas ce que tout cela implique. Je vais t'expliquer plus clairement : maintenant que les loups peuvent faire ce qu'ils veulent, ils ne vont plus se gêner pour tuer à tord et à travers, soumettant le village entier à leur ordre. Ils vont prendre le pouvoir et vous serez les esclaves, le premier qui tentera de se rebellait mourra inexorablement. Ce sera une dictature Erin, et si je ne t'avais pas, cette nouvelle m'aurait plu, plus que de raison, mais tu es là, je dois te protéger et je ne laisserai plus personne te toucher. »

Je devins soudainement livide... Je n'aurais jamais pensé à cette option, elle m'effrayait tant.

« Mais... Mais tu es le loup blanc, ils te respecteront.

- Ce qui faisait ma différence et ma force était que j'avais le pouvoir de tuer deux personnes en une semaine... Maintenant, tout le monde peut le faire, et même en tuer plusieurs et tout le village si ça leur chante. Je viens de perdre le pouvoir qui me conférait le respect auprès de la meute. Je ne suis plus qu'un vulgaire loup à leur yeux, et je suis certain que les loups vont même se battre entre eux pour prendre le pouvoir ultime, je l'aurais fait volontiers mais l'idée que je perde contre eux et que tu te retrouves entre leur pattes... Me met en colère autant que ça me fout les jetons. »

Je mis une main sur mon front, ce n'était pas possible... Alix avait raison, il n'avait plus aucun moyen de pression sur eux, le village entier allait être un bordel pas possible.

« Pour l'instant, seules les sorcières l'ont deviné, les autres sont encore trop perdus pour s'en rendre compte, ce qui nous laisse quelques jours avant que le village ne se transforme en dictature totale, poursuivit-il.

- Qu'est-ce que tu suggères ? Demandai-je, sentant ma tête tourner. »

Voilà que nous étions sortis d'un enfer pour entrer dans un autre... Pourquoi la vie était-elle si cruelle avec nous ? On ne souhaitait que s'aimer et vivre une vie paisible et heureuse.

« Les portes de la ville doivent s'être désactivée. »

J'écarquillai les yeux en comprenant ce qu'il suggérait. Est-ce qu'il voulait vraiment qu'on... ?

« On doit partir d'ici, lâcha-t-il. » 


THE END.


God, j'ai enfin terminé ce chapitre, j'en reviens pas ! Je suis à la fois contente, fière d'avoir fait ce que j'avais en tête et terriblement nostalgique de quitter Alix et Erin. L'heure de la fin a sonné pour eux...

Passons : joyeuse Saint Valentin ! Je me suis dit qu'il fallait absolument que je termine cette histoire ce jour précis. x) 

Je suis également désolée du temps que j'ai mis à l'écrire, j'ai franchement galéré pour écrire ce lemon, j'ai eu beaucoup de mal mais j'y suis finalement parvenue, ouiii ! 

En ce qui concerne la fin : depuis le début, je voulais pas faire un truc nianian qui pue la praline et les guimauves du type " youhou plus de règles, on est libre et heureux juste en tuant un mec ", et je tenais à vous laisser sur une fin ouverte : est-ce que les portes seront vraiment ouvertes? Est-ce que les règles sont vraiment brisées ? Est-ce que les sorcières ne se seraient pas trop emballées sur ce coup ? Est-ce qu'Erin va accepter de suivre Alix en laissant Enea et ses parents seuls au village ? Etc etc... 

En ce qui concerne le lemon : je me rappelle bien avoir demander à des personnes de m'aider mais... Comme ça fait un moment que j'ai demandé, j'ai pas vraiment osé venir vous voir et vous déranger avec ça, du coup, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et je ferais les modifications s'il y a à faire. Merci beaucoup ! 


Pour conclure : merci énormément à tous ceux qui ont suivit cette histoire, j'espère qu'elle ne vous aura pas déçu et que vous aillez aimé jusqu'à la fin. Je vous aime <3

P.S: je n'ai pas relu, j'ai encore beaucoup de travail mais promis je corrige ça dès que possible. 



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