Tentation.

" Arrêtes de me regarder, râlais-je.

- Tu m'as dit de ne pas toucher, pas de ne pas regarder, sourit Alix malicieusement. "

Il continua donc de me mater sans vergogne, examinant mes formes et s'arrêtant beaucoup au niveau de ma cuisse droite. Je savais ce qu'il voulait voir, et j'esquissais un sourire à ce désir.

" Ecartes les cuisses, me demanda-t-il sans appel. "

Si je n'avais eu de tatouage, sûr et certain que j'aurais rougit comme une petite fille, et même si je savais que ce n'était pas pour autre chose, mon ventre s'enflamma.

" Toi d'abord, je n'ai jamais vu le tien.

- Tu le verras quand on fera l'amour, répondit Alix d'un grand sourire sournois. "

Ca y est, je rougis comme un con. J'en ai déjà marre de lui. Il m'énerve. Il m'agace.

" Non, j'ai envie de le voir maintenant, et puis qui te dit que j'ai envie de... Le faire avec toi ?

- Oh Erin, je sais que tu me désires à mort, alors avec des sentiments, tu vas me sauter dessus et je te mangerai tout entier, dit-il en s'approchant dangereusement de moi, comme si je n'étais qu'un vulgaire insecte.

- Alix... Pas touche, tentais-je de le stopper. "

Mais seul son sourire carnassier me répondit, et ce sourire avait le don de me mettre très mal à l'aise, à un tel point que je tournais la tête de gêne. Et puis voir son corps magnifiquement sculpté et fait pour être admiré, ruisselant d'eau et de savon étaient un pure dilemme.

Il avait tout même tenté de me tuer, à deux reprises même ! Soudainement, je me redressais et scrutais d'un regard haineux le dieu grec qui se dressait devant moi.

" Pourquoi tu as voulu me tuer, au conseil ? "

Alix sembla réfléchir, comme s'il ne se souvenait plus, plus il éclata de rire, posant une main sur son ventre plat.

" Erin, je vote toujours pour n'importe qui, je m'en fiche de tuer des innocents, et il s'avérait que tu me regardais pendant mon choix, donc j'ai voté pour toi. Pour hier, je t'avoue avoir été en colère que ce ne soit qu'un simple villageois mon amant, surtout un mec. Enfin, maintenant que je vois ce superbe corps, je ne suis pas déçu du choix de Cupidon, j'ai envie de te dévorer, dit-il plus sérieusement. "

Tout mon corps frissonna délicieusement, à mon plus grand désespoir. Il disait vouloir me manger, et moi j'en étais excité. Pathétique. Est-ce que je serais toujours excité quand il me démembrera ?

Il s'approcha encore de moi, et j'abandonnai l'idée de me cacher, tendant les deux mains droit devant moi pour tenter de le stopper. J'étais complétement effrayé par toutes les sensations qu'il était capable de me faire ressentir.

Il me regardait toujours avec ce regard prédateur et je vis son sourire s'élargir en descendant ses yeux sur mon corps maintenant totalement offert, sans plus aucun rempart à sa nudité. Je me sentais défaillir mais je préférais qu'il me voit nu plutôt qu'il ne s'approche et qu'il joue de ses charmes sur moi. Merde, j'étais encore puceau moi ! Ce qui ne devait plus être son cas depuis longtemps.

J'étais actuellement l'équivalent de sa proie, sur lequel il devait se saisir et dévorer tout entier, jusqu'à la dernière parcelle de peau. Comment pouvait-on ne pas voir qu'il était loup ? Ca crevait les yeux, pourtant ! Ou alors tout le monde le savait, mais ils avaient peur de froisser le doyen ? Oui, ça devait être ça.

Il continua d'avancer, jusqu'à être en face de moi, et mes mains touchèrent son torse, mais il s'en débarrassa d'une façon déconcertante, il empoigna mes poignets et les écarta comme si je n'avais mit aucune force. Moi qui était un homme, me sentait enfant devant sa force et femme devant son charme indéniable.

Il pencha sa tête et déposa ses lèvres sur mon cou, je sentis ses dents mordre dans ma peau et je ne pus retenir un gémissement surprit, en plus d'être un loup, il était aussi un vampire ou quoi ? J'aurais aimé le repousser, mais il tenait toujours mes mains écartées et j'étais bloqué par le mur froid derrière moi. Aucun moyen de me tenir loin de ses lèvres et son corps qui frôlait dangereusement le mien. Sans que je ne puisse m'en empêcher, je frémissais de tout mon âme, appréciant plus que je ne l'aurais cru ses délicieuses lèvres douces dans mon cou, qui étaient probablement en train de me faire un suçon au vu du temps qu'il y passait. Il relevait mes bras en l'air et les maintenait au dessus de ma tête à l'aide de sa main droite. De son autre main, elle glissa en une fine caresse sur mon épaule, puis elle descendit et s'attarda légèrement sur mon ventre, ce qui me fit soupirer d'aise, puis elle continua, évitant soigneusement mon bas-ventre et atteignant ma cuisse, elle fit un mouvement et passa au creux de celle-ci, exactement là où était le petit loup blanc. Puis des doigts caressèrent cet encrage, comme s'ils en connaissaient chaque ligne par cœur. Automatiquement, et à chaque fois qu'il le touchait, je penchais la tête en arrière et sentis l'excitation grimper en flèche, les lèvres entre-ouvertes et les yeux mi-clos, savourant cette sensation de plénitude intense.

" Je vais fermer les vestiaires, qui est  encore là ? "

Je fis un bond, et cette voix  nous tira de notre bulle. Alix sembla aussi étonné que moi, il relâcha sa prise et je pus enfin le repousser convenablement.

" J'ai bientôt fini madame. Vous pouvez poser les clés sur le blanc, je les fermerai dès que j'ai fini.

- Très bien, je serais au bureau, tu viendras me les rapporter.

- Sans faute. "

J'osai bouger seulement lorsque j'entendis la porte se refermer. Je fusillais du regard Alix, on a faillit se faire prendre à cause lui, et on sait tout les deux que Cillian, un homosexuel qui ne se cachait pas, s'était fait tuer au conseil parce qu'il était justement gay ! Si la prof nous avait vu, elle l'aurait répété et c'était moi qui y passait au prochain conseil.

" Plus jamais tu ne m'approches en public ! Grondais-je tout bas, ayant peur que la prof ne revienne à tout moment.

- On est pas en public, là.

- Bien sûr que si, on peut se faire prendre à tout moment ! Toi peut-être que tu es protégé grâce à ton père et à ton statut, mais pas moi ! Je ne suis qu'un putain de petit villageois sans aucun pouvoir ! "

Alix soupira et se retourna, il se mit ensuite sous le jet d'eau pour se rincer et je n'en loupai pas une miette, l'observant alors qu'il passait ses longs doigts dans ses cheveux blonds. J'avais l'impression d'être un voyeur, de la sorte, mais après tout, on était ensemble lui et moi, non ?  Puis il quitta enfin la cabine, sans un mot ni un regard, comme si la conversation l'avait vexé. Je m'en fichais, tout ce que j'avais dit été vrai. Lui avait une couverture, celui qui risquait le plus, c'était bien moi. Alors qu'il n'apprécie pas mes mots, ça me passait complétement au dessus.

Je finis moi aussi de me laver, avec plus d'aise qu'il y a quelques secondes, avec cet intrus incroyablement sexy et désirable. Mais je savais que ce n'était pas naturel, tout ça, c'était purement et simplement le pouvoir de Cupidon, s'il nous avait pas désigné, jamais il ne m'aurait attiré, et lui n'aurait jamais posé le regard sur moi - à part pour dire mon prénom au conseil.

Lorsque je rendis les clés à ma professeur de sport, elle me fit un regard étrange.

" Mh, Erin, je sais que tu étais avec Alix, dans la douche, je vous ai entendu. Je voulais juste te dire... Fais attention à toi, termina-t-elle avec un sourire aimable, comme si elle voulait me protéger. "

Questionnements.

Toute la journée, je ne fis que me remémorer cette phrase dites par la prof, en boucle. Que devais-je faire ? Et si elle allait le dire à d'autre personnes, que ça se propageait dans tout le village et qu'on décide de me tuer pour ça ? Est-ce que je devais le dire à Alix ? Ou est-ce que je devais aller supplier ma prof de n'en parler à personne ? Je crevais d'envie d'aller la voir et de lui dire que j'étais l'une des victimes de Cupidon, mais je n'en avais pas le droit. J'avais peur, à tel point que je n'écoutais même plus Enea parler durant tout le reste des cours.

A la fin de ceux-ci, ma meilleure amie me rappela soigneusement que je ne devais pas oublier notre sortie à l'étang. Elle me harcela encore une fois pour savoir qui j'allais emmener, mais je ne dis rien, préférant garder le secret jusqu'au bout. En réalité, c'est surtout car j'avais peur qu'elle refuse, alors que si je le ramenais comme une fleur à l'étang, elle n'aura sûrement pas le cran de redire quelque chose.

En sortant du lycée, j'attrapai Alix et lui annonçai qu'il devait venir me chercher après avoir enfiler un maillot de bain. Il me regarda en fronçant les sourcils, ne comprenant pas vraiment.

" On doit se retrouver ce soir dans tout les cas n'est-ce pas ? L'encourageais-je en suggérant le moment où nous serons obligés de nous unir de façon... Charnel. "

Tout de suite, il m'offrit un sourire entendu et je pus partir chez moi. J'étais toujours autant surprit par l'envie qu'il avait de moi, il n'était pas gay pourtant et même moi qui l'étais, je ne le désirais pas autant que lui. C'était vraiment bizarre.

Comme c'était un petit village, tout le monde savait où habitait intel et intel.

A peu près trente minutes plus tard, on toqua à ma fenêtre et ma mère vint me prévenir.

" Erin, il y a... Le fils du doyen, devant la porte, comment se fait-il qu'il soit là ? Demanda-t-elle perturbée.

- On sort à l'étang, répondis-je naturellement. "

Elle entra alors dans ma chambre et me saisit le bras, le regard furieux.

" Je peux savoir pourquoi mon fils sort avec celui qui a prononcé son prénom lors du dernier conseil ? Bon sang aurais-tu perdu la tête ?! S'exclama-t-elle. "

J'avais presque oublié ce détail. Comment allais-je faire maintenant, pour la convaincre que plus jamais Alix ne voudra me tuer, et qu'il allait même me protéger ? Non, jamais elle ne me croira, et elle n'a pas le droit de connaître le lien qui nous unissait. Elle détestait Alix le jour où il avait prononcé mon prénom, alors comment lui dire qu'il était à présent mon amant et qu'il devenait par conséquent, son beau-fils ?

" Euh, tu sais, on a beaucoup parlé après, et... Il a compris que je n'étais pas un loup, que j'étais innocent et on s'est rendus compte tout les deux qu'on avait beaucoup de points en commun alors... Voilà, on fait connaissance, bégayais-je le même mensonge que j'avais donné à Enea.

- Tu te fous de moi? Tu lui pardonnes aussi facilement ta mise à mort ? Tu es au courant que tu n'es pas passé loin Erin ?! Tu aurais pu mourir à cause de ce... "

Elle se coupa, sachant s'arrêter à temps pour éviter de l'insulter. Ma mère m'a toujours apprit à ne jamais injurier, elle évitait donc de le faire elle-même, il faut donner l'exemple après tout. 

" Maman, tu veux que je te rappelle que l'épicier du coin t'avais mis à mort également, pourtant, tu continues de lui acheter des choses, non ? Si on devait vivre en fonction du conseil, alors on ne parlerait plus à personne. Puis maintenant, je sais qu'il me dénoncera plus, je n'ai plus rien à craindre. "

Je retirai mon bras et la contournai. Je n'avais sûrement pas l'envie de déblatérer pendant des heures sur les gens avec qui j'avais le droit de côtoyer ou non. Je choisissais moi-même qui était bon ou mauvais pour moi, je n'avais pas besoin de ma mère pour ça, qui était guidée par ses passions. Puis de toute manière, j'étais dès à présent obligé d'être avec lui, pire, j'en avais terriblement envie.

Dehors, je tombai sur Alix, un grand sourire aux lèvres.

" Ma princesse est-elle prête pour une nuit de folie ? Dit-il plus amusée qu'autre chose. "

Je soupirai et levai les yeux au ciel. Ne pas lui répondre, ne pas lui répondre. Tout ce qu'il cherchait, était de me provoquer, et quand on provoque, on veut voir sa victime sortir de ses gongs. Je ne devais pas tomber dans son piège et lui montrer que j'étais plus intelligent que lui. S'il croyait qu'on allait coucher ensemble ce soir, il se gourait complétement. Je n'étais pas prêt à ça, surtout avec un homme, en plus avec Alix. Je n'avais pas assez confiance en lui pour me donner corps et âme. Certes, j'étais incroyablement attiré par lui, je le trouvais intelligent, courageux, sexy, attirant et tout autre qualité, mais la confiance n'était pas de mise. Et dire que ce soir, mes sentiments allaient naître... Je n'arrivais pas à y croire. Autant l'attirance, je l'acceptais assez facilement, car j'avais toujours trouvé Alix très beau, comme beaucoup de personnes, de même pour l'attirance moral, je ne le connaissais pas, donc peut-être que même sans ce lien, j'aurais aimé sa personnalité ? Autant des sentiments... C'était presqu'inconcevable. Et puis dire que je n'étais pas maître de mon destin, que j'allais avoir des sentiments qui ne sont même pas nés de moi-même, était terribles et me rendait triste. Tout ça, c'était faux.

" Erin ? Me tira Alix de mes pensées. "

Je relevai la tête et tombai dans ses yeux me scrutant. Il avait perdu son sourire et avait froncé les sourcils. Est-ce que j'étais parti dans mes songes trop longtemps?

" Oui, on y va. "

Sur le chemin, Alix m'attrapa la main, entrecroisant nos doigts ensemble, et j'adorais ça, aussi incongru que cela puisse paraître. Cependant, je le repoussai aussitôt.

" Alix, pas en public ! Combien de fois vais-je devoir te le répéter ? Grondai-je comme l. "

Il fit la moue avant de sourire de nouveau.

" Erin, même si on nous voyait ensemble, les gens ne seraient pas assez fou pour te nommer, ils sauraient que ça me mette en colère, et ils ne prendraient pas ce risque, dit-il malicieusement.

- Sauf au moment où ton père ne sera plus doyen, et là on se fera tuer tout les deux, répliquai-je.

- De toute façon, quand mon père ne le sera plus, toi et moi sommes morts, alors autant profiter du peu de temps qu'il nous reste. "

Alix avait raison. A partir du moment où nous avions été liés, on m'a condamné à mort. Si un jour je rencontre ce stupide Cupidon, je lui ferais la peau !

Quand nous arrivons au lac, Enea et le couple étaient déjà là-bas et s'amusaient dans l'eau, riant au éclat. J'entendis soupirer à côté de moi.

" Je me disais aussi, toi aimer faire l'amour au grand air, c'était trop beau pour être vrai, dit Alix blasé, comprenant que je ne l'avais pas amené pour ce qu'il croyait. "

_________________________________________________________________________________

Je suis désolée pour le retard de cette publication, j'étais assez confiante pour le début, mais ensuite j'ai eu un trou blanc, et je viens seulement de retrouver l'inspiration.