28. dans lequel Daniel met les choses au clair

-Ricciardo.

-Mmh ?

-Tu penses que les crabes trouvent qu'on se déplace bizarrement ? Parce qu'on va toujours tout droit, et eux ils marchent sur le côté.

Daniel pouffe de rire, et le visage sérieux de Sienna ne fait qu'accentuer son rire. Les rues sont silencieuses à cette heure bien avancée de la nuit, alors son rire semble très fort.

-C'est pas si drôle, lui dit Sienna, mais il voit sur son visage qu'elle n'est pas fâchée qu'il se moque de cette question sortie de nulle part mais plutôt amusée. Mais c'est super que tu me trouves si marrante.

-Hilarante. Ne réponds pas "à défaut de me trouver bonne" ou je te laisse dormir devant mon motorhome ce soir.

-J'ai jamais dit que j'allais dormir avec toi.

Daniel s'arrête, surpris.

-Oui, c'est vrai. Tu veux ?

Sienna sourit.

-Je sais pas, qu'est-ce que tu me proposes ?

Daniel lâche sa main pour lui mettre un faux coup de poing dans le bras.

-Dormir, Sienna.

Elle rit.

-Okay, okay. Je te suis.


Daniel se fait tirer du sommeil par une source de lumière. Quand il ouvre les yeux, il est ébloui par la lumière provenant de la porte de la chambre de son motorhome.

-Daniel, t'as ton petit-déj sur la table.

Le pilote reconnaît la voix de son physio, et il se redresse pour lui dire quelque chose. Il n'a pas le temps, car celui-ci semble enfin réaliser que Daniel n'est pas tout seul.

-Oh, je t'attends dans l'autre pièce, déclare-t-il précipitamment avant de refermer la porte.

Daniel écoute la respiration de Sienna, mais elle n'a pas l'air réveillé. Il soupire et sort de son lit pour rejoindre son salon-cuisine.

-Bonjour, lance-t-il.

-Je suis désolé, je me serai pas permis si j'avais su.

-T'inquiète.

-J'ai pas l'habitude de frapper, aussi, t'as jamais ramené de filles.

Daniel plisse les yeux.

-Je l'ai pas "ramené" comme ça.

Le physio sourit.

-J'ai rien dit, elle avait l'air habillée.

-Je l'ai pas ramené comme ça, répète-t-il.

-Donc j'aurai peut-être l'opportunité de la rencontrer dans un contexte plus normal un de ces quatre ?

Daniel hausse les épaules.

-Si tu l'as pas effrayé en entrant comme ça dans ma chambre, oui.

-Je m'excuserai en personne auprès d'elle.

Daniel hoche la tête.

-D'accord.

La discussion dévie sur le programme du jour, et Daniel quitte les lieux en laissant Sienna pour aller travailler, se sentant coupable. Elle a fait l'effort de venir le saluer devant chez Red Bull la veille, et lui s'en va sans oser vérifier si elle est réveillée ou non.

Il l'attend devant chez AlphaTauri à la fin de la journée, et c'est Nyck qui lui indique qu'elle est chez Mercedes.

-Chez Mercedes ? répète-il bêtement, confus, avant de repérer au loin deux silhouettes ayant tout à fait l'air d'être Sienna et Théa. Ah, merci, Nyck !

Il se dirige vers les deux femmes, et elles ne semblent pas surprises de le voir quand il arrive à leur niveau.

-Tu veux un café, Daniel ? lui propose Théa, et il acquiesce.

Elle disparaît pour lui proposer, et il se tourne immédiatement vers Sienna.

-Je suis désolé pour ce matin.

Elle hausse les épaules.

-Bah, ton physio est déjà venu s'excuser.

Daniel secoue la tête.

-Non, pas pour ça, pour ne pas t'avoir dit bonjour.

Le visage de Sienna se détend : elle semble surprise d'entendre ses excuses.

-Oh, mais Ric, c'est pas grave, ça, souffle-t-elle en se glissant dans ses bras, et Daniel ferme les yeux avant de la serrer fort.

Quand Théa réapparaît, elle a trois cafés à la main, qu'ils dégustent en discutant du week-end.

-Je rentre ce soir, je vais chez ma soeur pour les vacances de Maxine. Pas en Australie, explique Sienna, et Daniel hoche la tête: elle lui a déjà confié qu'elle avait hâte de pouvoir passer plusieurs jours de suite avec la petite sans se soucier des devoirs ni de devoir vite rentrer en Australie pour ne pas rater l'école.

-Nous aussi, on part d'ici une heure avec Esteban, répond Théa, et la conversation continue jusqu'à l'arrivée du pilote. Les deux français s'en vont, et Daniel se propose de raccompagner Sienna jusqu'à son motorhome, où elle a laissé ses affaires.

-Il a l'air sympa, ton physio, lance-t-elle en pliant ses vêtements dans sa valise, et Daniel hausse un sourcil. Arrête, pas comme ça ! Genre, comme personne.

Il hoche la tête.

-On s'entend bien. Il était choqué que tu sois habillée ce matin.

-Oui, bah comme tout le monde, hein.

Daniel éclate de rire. Il s'attendait à tout, sauf à cette réponse.

-Ca veut dire quoi, ça ?

-Bah, je sais pas, Ricciardo. Que tu n'arrêtes pas de me ramener dans ton lit sans jamais me déshabiller, quoi.

-Tu voudrais que je le fasse ?

Elle lève les yeux du tee-shirt qu'elle était concentrée à plier, l'air dépassé.

-Est-ce que je voudrais que tu le fasses ? C'est ça, ta question ? T'as vraiment besoin que j'y réponde ?

Il se mord la lèvre, confus.

-Mais j'arrête pas de te faire des avances, et tu...

-Moi aussi, Ricciardo !

Il secoue la tête.

-Non. J'étais un peu insistant, et tu ne réagissais jamais alors j'ai arrêté.

Elle hausse les épaules.

-J'ai remarqué qu'après alors j'ai repris le flambeau et tu réagis pas non plus.

-Mais parce que je croyais que ta non-réaction, c'était non !

-Mais Daniel, évidemment que je veux coucher avec toi !

-Je vois pas ce qu'il y a d'évident là-dedans !

-Mais on en a déjà parlé un million de fois !

-Et ça veut pas dire que t'as pas changé d'avis depuis !

Elle ne répond pas du tac-au-tac contrairement aux fois précédentes, et de toute façon, Daniel sait qu'il a raison.

-C'est vrai, répond enfin Sienna après quelques secondes de silence. Mais j'ai pas changé d'avis.

L'australien hoche la tête, et elle ajoute :

-Et toi ?

-J'ai pas changé d'avis non plus.

Elle sourit, et il lui sourit en retour.

-T'es prête ? Je te raccompagne à l'aéroport.

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le consentement et tout ça 🤍

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