Il m'a tenu compagnie un peu plus longtemps, aujourd'hui.
Même si les heures me fuient.
L'une après l'autre.
Il a finit par revenir.

Je l'accueille maintenant avec une simple phrase.
Petite.
Mais lourde de sens.

Juste... allons-y.

Encore, je sais que nous ne sommes pas prêts du but.
Qui peut l'être, s'il était à ma place ?

Je continue de l'attendre en broyant du noir, dans ma salle baignante de lumière.
Quelques fois, je me surprends à espérer que le tueur d'espoir revienne pour raviver la flamme de la justice.

La justice.
Mais qu'est-ce qu'il sait, de la justice ?
De la patience ?
Ça fait des jours que j'attends patiemment, mais je commence à me sentir bien trop fatigué pour continuer de jouer.

Peut-être qu'il reviendra me tenir compagnie bientôt, avec un peu de chance.
Le silence pèse bien plus que tout le reste.

Il reste au moins une autre âme à protéger.
Une autre âme naïve et patiente, comme moi.
Cette âme est un doux et triste tableau qui fait peine à voir, mais qui mérite d'être peint et perfectionné, comme tout autre tableau.

Je suis un flot de fatigue, quant à demeurer debout dans un récipient ensoleillé en restant sur ses gardes, pire qu'un soldat.
Le tueur d'espoir pourrait revenir d'un moment à un autre.

Comme un cri transcendant dans la nuit.
Mais quand est-ce que tout ça finira ?

Je suis bien trop fatigué d'attendre dans l'injustice de ne pouvoir rien faire pour améliorer la situation.
Mais lui, n'est jamais épuisé.
Il n'entend que ses propres états d'âmes et se fiche éperdument du silence.

Il ne cherche qu'à me transcender comme la nuit.
Peut-être a-t-il deviné que j'étais bien trop longue et sombre, comme elle.
Il m'évite.

...

Tiens donc...
Mais qui vois-je, au fond du couloir...?
Qui vois-je, venant me tenir compagnie ?

Je pousse ma fatigue de côté, avec bien trop d'efforts.

Juste...
Allons-y.

Encore une fois.