Chapitre 3

Je me réveillé, tous mes membres me faisaient souffrir. Le soleil se levait tranquillement. Je vis Carter à mes côtés il dormait toujours.

— Lève toi le mollusque! Si on veut arriver un jour!!!

Le jeune homme grogna mais se leva. Nous nous remirent en marche sans avoir rien dans l'estomac.

•••

Point de vu du jeune homme

J'hésitais devant cette grande porte noir. J'avais passé la "nuit" — Presque tout l'avant midi — avec mon frère, à nous supporter mutuellement. Maintenant, debout devant cette porte qui menait au bureau de mon père... j'avais peur.

Je n'avais peur de rien. Seul mon père pouvais me faire cet effet là. Surtout quand il portait la main sur mon petit frère. J'avais constamment peur qu'il le tue.

Je poussai la porte et entrai, la tête haute, le pas déterminé.

— Je suis déçu, mon fils, tonna la voix de mon père.

Il me ressemblait beaucoup. Avec ses yeux bleus et ses cheveux noirs, on aurait dit moi, plus vieux. Mais je ne veux pas ressembler à ça!!! Je ne veux pas cette cruauté visible dans mes yeux, cette insensibilité!

Mon frère... mon frère ressemble à ma mère. Tout ce qu'il n'a pas d'elle sont ses yeux, mais il a la lueur douce qui brillait toujours dans les siens.

— Je la tenais...

— Je m'en fiche!!! Où est-elle?! Ta seule façon de te racheter est de me ramener la fille!!!!

Il soupira, déçu.

— Je ne t'ai demandé qu'une chose...

Je sentis la colère monter en moi.

— C'est ça!!! Là vous allez me punir! Ai-je tord, "père"?!

Je dis ce dernier mot avec tant de dégoût que je le vis frissonner.

Et merde... j'avais fais une grosse, très grosse, connerie.

— Ne me parle pas sur ce ton, jeune homme! Si tu ne me considère pas comme ton père, je reste toujours ton roi! Et j'exige de respect!

— Votre respect, vous allez vous le mettre où je pense!!!

Je sortis d'un pas rageur, mais heureux; j'avais tenu tête à mon père.

Je fonçai dans Thomas-Jared et il vit mon grand sourire.

— Qu'est-ce qu'il y a, grand frère?

— Si tu vois papa, tu comprendras. Il doit être en rogne.

Mon frère sourit et je me sentis réellement heureux...

Chose qui arrivait plutôt rarement.

•••

Point de vue d'Alleb

Après avoir marché pendant une autre journée, Carter et moi nous arrêtâmes dans un village. Nous étions à deux jours de marche environ de la capitale et nous n'avions plus de forces. L'estomac aussi vide que les poches, nous entrâmes dans une auberge.

— Bonjours!!! Ou plutôt bonsoir... en tout cas! nous accueilli une jeune femme.

Elle devait avoir mon âge. Elle avait de grandes boucles blondes et des yeux turquoise, brillants. Un grand sourire s'affichait sur sur son visage et un minuscule et imperceptible rictus de joie se forma sur le coin de mes lèvres.

— Nous voudrions une chambre... si possible... et manger aussi...

Je suis gêné. Nous n'avons pas un sous.

— Mademoiselle, vous êtes couverte de cendre et de crasse... que... que vous est-il arrivé...

C'est à ce moment là qu'un homme en habit de messager du roi entra en trombe.

— Le village d'Hèra a été attaqué!!!! Il ne reste personne!!!! hurla-t-il.

En entendant le nom de mon village Je m'effondre et éclate en sanglot.

Ah tiens... il m'en restait encore...

Carter me prit dans ses bras, mais je vis bien que quelques larmes avaient roulées sur son visage.

— Je... je ne suis pas sûre qu'il ne reste personne... murmura la jeune femme de l'auberge, le regard posé sur moi et mon meilleur ami.

Je relevai la tête pour la regarder. Elle me faisait penser à June, ma meilleur amie. Pas physiquement, mais dans sa façon d'agir, sa gentillesse et sa joie de vivre...

Mes larmes doublèrent.

— Je vais vous donner une chambre. Vous pourrez prendre un bain dans la source naturellement chauffée qui se trouve à quelques mètres de l'auberge. Je vous prépare un bon dîner pendant ce temps. J'irai vous le porter à la chambre.

J'eus soudain envie de la prendre dans mes bras.

Merci, mille fois!!! Vous ne pouvez pas savoir à quel point je vous suis reconnaissante!!!

Je n'arrivai pas à prononcer un mot. Carter le fit à ma place.

— Merci, mademoiselle. C'est très généreux de votre part.

— Je m'appelle Marguerite.

— Carter. Et elle c'est Alleb. Merci encore Marguerite.

Je lançai un regard paniqué à Carter.

— S'ils reviennent, s'ils savent nos noms, elle sera en danger! le réprimandai-je.

— Ne vous inquiétez pas pour moi, dit doucement Marguerite.

Je soupirai. Le messager de tantôt nous mena jusqu'à la source. Il n'y avait personne. Une chance.

— Tourne toi, le mollusque gluant!

— Ouais ouais, espèce de despote crabe albinos.

Je lui tirai la langue tandis qu'il se retournait.

Je me déshabillai rapidement et m'enfonçai dans l'eau. Ça faisait du bien. Je nageai un peu, laissant mes cheveux flotter autours de ma tête.

Carter me rejoignit peu de temps après, laissant une grande distance entre nous.

Nous nous lavâmes, mangeâmes, puis allâmes nous coucher.

Je m'endormis rapidement.


*Flashback*

— Papa!!!!!

Mes longs cheveux me fouettaient le visage tandis que je courais vers lui.

— Alors! C'est qui la grande fille qui a six ans aujourd'hui?

— C'est moiiiiii!!!!!!

Je me jetai dans ses bras et il me fit tourner dans les airs avant de me lancer et de me rattraper.

— Jian! lança une autre petite fille.

Ses longues boucles brunes, plus pâles que mes cheveux, volaient autours d'elle et ses yeux bruns brillaient. Sa peau un peu bronzé était lisse et parfaite.

Juuuuuunnnnnneeeee!!!!!! m'écriai-je.

Je lâchai mon père et rejoignis ma meilleure amie.

— Carter a mis du sel au lieu du sucre dans le gâteau!!!!

— Oups, lança ce dernier.

— Mais non, June. Regarde, il t'a joué un tour il a inversé les emballages, Mais c'est bien du sucre qu'il a mis, dit mon père.

J'éclatai de rire.

Carter était très intelligent, même à sept ans.

Un grand sourire s'afficha sur les lèvres de June.

— Il m'a fait peur!

Je m'élançai vers Carter pour, je ne sais pas, le chatouiller.

Si impulsive et tête en l'air.

Mon père m'attrapa avant que je n'aie atteins mon meilleur ami et me chatouilla.

Cette bataille dura longtemps.

•••

À la fin de l'après-midi, nous étions tous devant mon gâteau d'anniversaire.

Nous avons ris comme des fous, fait plusieurs batailles d'oreillers et de chatouilles et on s'était plus qu'amusé.

Après le gâteau, mes amis quittèrent, me laissant seule avec mon père.

On s'installa sur son lit et Il prit un vieux livre qu'il commença à me lire.

— Il était une fois, une jeune femme de vingt-quatre ans, courageuse et très forte, qui était depuis longtemps en guerre avec un autre peuple. Ces horribles monstres voulaient mettre les semblables de la jeune femme à leur service...

— Comme des esclaves? l'interrompis-je.

— Oui, comme des esclaves.

— J'espère qu'elle va tous les battre et leur apprendre une bonne leçon!

Il rit, puis, repris son récit.

— Elle tenta plusieurs moyens pour les arrêter. Elle sabota leurs armes, créa plusieurs problèmes dans leurs villages, libéra sans cesse leurs prisonniers. Un jour, elle...

— C'était quoi son nom?

— Ophélia...

— Elle ressemblait à quoi?

— Elle avait de longs cheveux bruns presque noirs, et des yeux mauves... elle était magnifique.

— D'accord! Continue!

— Donc... Ophélia...

Il chercha où il était rendu dans le livre.

— Papa, tu sais que c'est toi qui l'a écrite cette histoire. Tu dois la connaître. Alors raconte la... t'as pas besoin du livre!

— Tu as raison ma petite, soupira-t-il. Bien trop rusée!

Je souris.

— Alors, j'en étais où...? ...ah oui. Un jour, Ophélia tomba amoureuse d'un homme, très gentil.

— Il s'appelait comment?

— Je ne sais pas.

— C'est nul! Il ressemblait à quoi, alors?

— Il me semble qu'il avait les yeux verts. Mais je ne saurais dire, pour ses cheveux.

J'hochai la tête.

— Donc, ils tombèrent amoureux et eurent un enfant. Une petite fille. Ne me demande pas comment elle s'appelait où à quoi elle ressemblait! Ophélia avait vingt-cinq ans à l'époque. Quelques mois plus tard, après la mort de son amoureux, elle confia sa fille à un homme en qui elle avait toute confiance. Quelques jours plus tard, on entendis plus jamais parler d'elle.

— Mais c'est horrible!!! Papa!!!!

Il me sourit d'un air innocent totalement faux. Il se moquait de moi.

— Je t'aime, ma chérie! dit-il.

Je me serai contre lui et m'endormis. Il me murmura à l'oreille:

— Je serai toujours là pour toi, ma petite Alleb.

*Fin du Flashback*

•••

Point de vue de Jian

Je suis couché dans cette chambre, minuscule et je pense à elle. Je lui parles, même si elle ne peut m'entendre.

— Sois forte, Alleb. Je serai toujours avec toi, mort ou vif. Je serai toujours près de toi, même séparé par des kilomètres. Car je serai toujours dans ton cœur. Je t'aime ma Alleb. Gagne cette guerre pour moi, pour ta mère... pour toi.

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